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on ne put découvrir aucune trace de trompe utérine ou de ligament rond. La femme quitta l'hôpital, guérie, au bout de quinze jours. Les règles n'ont pas reparu, mais des douleurs assez vives se manifestent parfois aux époques menstruelles, au côté gauche du petit bassin et dans la fosse iliaque gauche, avec tension de cette région. Un an plus tard, la santé générale est excellente. Le museau de tanche présente une trèspelite ouverture; la portion vaginale du col est revenue sur elle-même; au-dessus d'elle et à gauche, se sent une tumeur arrondie, douloureuse à la pression, et qui est évidemment l'ovaire gauche, lequel semble avoir été entraîné vers la partie inférieure de l'utérus.

Comme moyen de diagnostic du renversement de l'utérus, M. Oldham conseille le procédé suivant : la malade étant couchée, on introduit l'index de la main droite dans le vagin, en arrière de la lèvre postérieure du col, puis on le dirige en avant et en haut, vers les parois abdominales; tandis que la main gauche, déprimant ces parois, les refoule en bas et en arrière, de manière à aller à la rencontre du doigt placé dans le vagin. On peut ainsi rapprocher assez l'une et l'autre main, pour sentir si, parmi les tissus interposés, se trouve le corps de l'utérus. L'introduction simultanée d'une sonde dans la vessie et le rectum, et leur rencontre à travers les parois de ces organes, lui semblent un moyen de diagnostic moins certain. (Guy's hosp, reports, 3e série, t. I, p. 171.)

Clitoris (Division congénitale du), par J. HENLE. — Parmi les divisions congénitales sur la ligne médiane du corps, celle du clitoris paraît être l'une des plus rares; la plupart des traités n'en font pas mention. Otto (Traité d'anatomie pathologique, p. 354; Breslau, 1814) dit qu'on a vu le clitoris se diviser en deux points, et cite à l'appui une note de Meckel, dans la traduction de l'Anatomie comparée de Cuvier (t. IV, p. 518). A cet endroit, il est question du clitoris des marsupiaux, qui, comme le gland du pénis de cette classe d'animaux, est partagé en deux extrémités, disposition qui, chez lafemme, se présenterait quelquefois comme anormale.

Le cas du professeur Henle est celui d'une jeune fille de 15 ans, non encore réglée, et retardée dans son développement physique. Cette jeune fille vint à l'hôpital de l'Académie réclamer des secours pour une incontinence d'urine. A l'inspection des parties génitales, M. le professeur Baum découvrit, outre un polype du canal de l'urèthre qui causait l'incontinence d'urine, un clitoris et des petites lèvres de forme anormale; on voyait le clitoris parfaitement partagé en deux corps, de forme mamelonnée, et entouré, en avant et de côté, par le prépuce également partagé. Celui-ci, en arrière, vers les petites lèvres, était interrompu par une légère dépression, et en avant et en dedans, il se confondait avec la moitié latérale du frein du clitoris; dans l'enfoncement qui séparait les deux moitiés du frein, se trouvait l'ouverture du canal de l'urethre. (Zeitschrift für rationnelle Medicin, t. VI, 3e cahier, p. 343.)

VII.

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Gale (Nouveau traitement de la); par MM. DuSARD et H. PILLON, internes des hôpitaux. Le traitement de la gale par les divers moyens mis aujourd'hui en usage laisse encore quelque chose à désirer, et celui par la frotte, comme on dit à l'hôpital Saint-Louis, a pour premier inconvénient d'être fort douloureux et même insupportable pour un certain nombre d'individus ; de plus, il exaspère les complications eczémateuses, prurigineuses etc., de la gale, en les faisant souvent passer à l'état chronique. C'est pour éviter la plupart de ces inconvénients que MM. Dusard et Pillon viennent proposer un nouveau moyen, le chlorure de soufre en dissolution dans le sulfure de carbone.

On prend une dissolution de 12 grammes de chlorure de soufre dans 100 grammes de sulfure de carbone (100 grammes au plus suffisent pour un adulte). La valeur de cette dose ne dépasse pas 60 centimes. Voici comment les auteurs de ce procédé le décrivent: «Nous nous plaçons, disent-ils, dans un lieu bien ventilé, et le malade étant deshabillé, nous lui enveloppons la tête dans un vaste cornet de papier résistant et ouvert par en haut, pour lui épargner toute odeur désagréable, pour le soustraire aux vapeurs piquantes qui pourraient se produire. Nous passons légèrement sur la surface du corps un pinceau de blaireau ou de charpie, en n'omettant pas de notables surfaces, en insistant sur celles bien connues qu'habite de préférence l'acarus; le badigeon terminé, le malade ressent une chaleur générale sans cuisson douloureuse; nous le renvoyons en l'affirmant guéri. Le traitement, à proprement parler, n'a pas duré plus de cinq minutes; les démangeaisons cessent comme par enchantement. C'est seulement après 36 heures que nous prescrivons un bain simple, recommandant de s'abstenir jusque là d'ablutions du cou ou des mains. Ce moyen, employé dans 16 cas, a donné 16 guérisons. Quant aux complications de la gale, elles seront traitées par les moyens ordinaires.» (Gazette hebdomadaire, septembre 1855.)

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Collodion caustique. Le Dr MACKE, de Saurau, emploie, depuis quelques années et avec les meilleurs résultats, une solution de 4 grammes de deutochlorure de mercure dans 30 de collodion, pour détruire les nævi materni et les télangiectasies superficielles, surtout chez les enfants. Il n'y a pas de caustique plus convenable lorsqu'on veut les faire disparaître promptement et sûrement, dans les cas particulièrement où l'on se refuse à l'emploi de l'instrument tranchant, ou lorsque l'excision n'est pas très-praticable, comme sur les cartilages de l'oreille; il convient surtout chez les enfants très-pétulants lorsque les autres caustiques ne peuvent être maintenus en place, ou lorsque ceuxci sont exposés à être souillés par les urines ou les matières fécales.

L'application de ce caustique est facile et se fait à l'aide d'un fin pinceau de poils de vache; on peut avec précision et certitude limiter son cercle d'action, et sa dessiccation est si prompte, qu'il est impossible

qu'il étende son action aux parties saines voisines ou que le malade puisse l'enlever d'une manière quelconque.

S'il survient une forte inflammation, on a recours à des applications froides; l'eschare qu'il détermine est solide, d'une épaisseur d'une à deux lignes, suivant qu'on a fait une ou successivement plusieurs applications; elle se détache après trois à six jours, et la guérison a lieu par une cicatrice non difforme. ( Journal de médecine de Bruxelles.)

REVUE DES JOURNAUX.

Annales d'hygiène et de médecine légale, 1855.

De l'origine miasmatique des fièvres endémo-épidémiques dites intermittentes, par le D' Félix Jacquor.- L'auteur a publié la première partie de ce mémoire dans les Annales d'hygiène et de médecine légale, 2a série, t. II. Ce travail fait ressortir les nombreuses analogies qui rapprochent les fièvres palustres des affections dues à un germe, à un miasme, savoir: incubation souvent prolongée, cachexie spéciale, traitement spécifique. Les miasmes sont la cause déterminante des fièvres intermittentes; les influences météorologiques, en favorisant l'élaboration des foyers palustres, en peuvent devenir la cause occasionnelle. L'auteur rappelle les curieuses expériences du Dr Clemens, de Francfort-sur-Mein, tendant à prouver que la nocuité des marais est due à l'absence d'ozone dans l'oxygène émané des marais putrescents. Tout en professant que les fièvres intermittentes endémo-épidémiques ont une origine miasmatique, l'auteur admet des fièvres sporadiques survenant sous l'influence de causes diverses (cathétérisme, influences météorologiques), et ne ressemblant aux premières que par la forme; il examine ensuite l'influence comparée des météores et des miasmes dans les diverses contrées.

Dans un chapitre consacré à la géographie médicale, l'auteur met en relief quelques aperçus nouveaux sur l'influence des météores relativement à la répartition des fièvres dans les diverses contrées, le degré de tolérance du miasme par les indigènes et les acclimatés, et il discute, mais sans la résoudre, la question de la propagation des fièvres palustres hors de leurs foyers générateurs.

Considérations sur l'empoisonnement par le phosphore, les pâtes phosphorées et les allumettes chimiques; par MM. CAUSSÉ (d'Alby) et A. CHEVALLIER fils. Après avoir constaté les nombreux cas d'empoisonnements, d'accidents et de suicides causés par le phosphore, les pâtes phosphorées, les allumettes chimiques, les auteurs insistent sur la nécessité de substituer le phosphore rouge au phosphore ordinaire dans la fabrication des allumettes chimiques. Le phosphore rouge en effet, ainsi qu'il résulte d'expériences faites à l'École d'Alfort par MM. Lassaigne et Reynal, peut être pris à très-forte dose, sans déterminer d'accidents; il aurait, en outre, l'avantage de soustraire aux nécroses les ouvriers qui

fabriquent les allumettes chimiques. Frappés des difficultés que le chimiste éprouve, dans les cas d'empoisonnement, à constater la présence du phosphore dans les organes, MM. Caussé et Chevallier fils proposent d'ajouter dans les pâtes phosphorées une substance facile à reconnaître, l'émétique par exemple, qui, loin d'augmenter l'action toxique de la pâte, aurait pour effet de faciliter le vomissement de l'aliment empoisonné par la préparation phosphorée.

L'idée de substituer le phosphore rouge amorphe au phosphore ordinaire dans la fabrication des allumettes chimiques appartient du reste à M. A. Chevallier père, qui l'a développée dans le rapport lu à l'Académie de médecine, le 12 septembre 1854, à propos d'un premier mémoire de M. Caussé sur l'empoisonnement par les allumettes chimiques. Étude médico-légale sur le tatouage, considéré comme signe d'identité; par M. A. TARDIEU. — Ce mémoire résume les faits observés jusqu'ici, et expose les questions médico-légales auxquelles peut se rattacher l'étude du tatouage; les observations personnelles de l'auteur complètent les recherches de M. Casper de Berlin, et de M. Hutin, médecin en chef des Invalides, sur le même sujet. Le tatouage peut, au même degré que les autres signes extérieurs, faciliter la reconnaissance de certains individus. M. Tardieu a examiné, à l'hôpital La Riboisière, tous les individus ayant été tatoués; ses investigations ont été dirigées sur la profession des tatoués, sur l'âge auquel a été pratiqué le tatouage, sur le siége des dessins, sur la nature des images, sur la matière colorante employée, sur la persistance relative des empreintes. Le tableau qu'il publie, et qui donne les résultats de cette enquête, démontre que, d'après le siége qu'il occupe et la nature des images qu'il représente, le tatouage peut indiquer d'une manière décisive la condition sociale et la profession. Il était important, au point de vue médico-légal, d'établir si le tatouage est indélébile ou s'il peut disparaître ou être effacé. Envisageant la question sous ce rapport, l'auteur affirme, d'après les faits qu'il a observés, que les empreintes du tatouage peuvent disparaitre spontanément, quand elles ont été faites trop superficiellement et surtout avec des couleurs peu solides; que, d'autre part, les empreintes peuvent être effacées artificiellement au moyen d'applications escharotiques; mais que, dans ce cas même, les traces d'un tatouage ancien n'échappent pas à un exameu attentif.

Histoire physique et médicale de la foudre, par M. BOUDIN. - Ce travail, consacré à l'étude des effets produits par la foudre sur l'homme, est rempli de faits curieux. Tantòt la foudre lance les individus à de grandes distances, tantôt elle les tue sur place, l'homme restant debout; tantôt elle déshabille les victimes, dont elle respecte le corps, tantôt elle détruit le corps sans toucher aux vêtements. Sous son influence, la décomposition des corps est tantôt active et tantôt ralentie, faits extraordinaires qui montrent combien sont imprévus et variés les effets de la foudre, mais qui pour cela même doivent mettre en garde contre les

exagérations d'observateurs disposés à voir partout du merveilleux. Aussi, tout en constatant l'intérêt qu'excite la lecture du mémoire de M. Boudin, nous pensons qu'il aurait gagné à être débarrassé d'un certain nombre de récits, empruntés pour la plupart à des auteurs anciens, et ne présentant pas tous les caractères d'authenticité désirable. Tels sont les faits relatifs à la formation de croix sur le corps des individus foudroyés; telle est encore l'observation de cette jeune fille, dont la langue, violemment arrachée par la foudre, aurait été transportée dans les organes génitaux.

L'auteur n'a point encore exposé la symptomatologie des accidents causés par le météore. Le mémoire publié dans les Annales d'hygiène (numéro d'octobre 1854), et les deux mémoires publiés dans le même journal en 1855, se renferment dans l'étude des lésions anatomiques et de la prophylaxie de la foudre. Cette dernière partie du travail est entièrement consacrée à l'histoire physique de la foudre.

Essai sur les déformations artificielles du crâne; par M. L.-A. Gosse, de Genève. Les déformations artificielles du crâne chez les enfants ont été pratiquées de tout temps, et se pratiquent encore dans toutes les parties du monde. C'est au point de vue de l'hygiène, de l'éducation, de la détermination des races humaines, que l'auteur a examiné cette coutume, née de l'ignorance ou de préjugés divers. Après quelques considérations préliminaires d'anatomie et de physiologie, et un court exposé historique relatif aux recherches faites sur le même sujet, M. Gosse passe à une description minutieuse des diverses déformations crâniennes et des moyens employés pour les produire.

Dans la seconde partie de son travail, l'auteur étudie l'influence que ces déformations ont dû exercer sur la structure de la tête, sur la santé, sur l'intelligence et le moral des individus qui les ont subies. Ainsi que la physiologie le faisait pressentir, et contrairement aux conclusions de MM. Morton et d'Orbigny, qui nient l'influence de ces déformations de la tête sur les facultés intellectuelles et les passions, l'auteur, s'appuyant sur des recherches historiques pleines d'intérêt, établit que les dépressions de la partie antéro-supérieure du crâne ont toujours nui à l'harmonie des facultés intellectuelles et ont favorisé les passions irréfléchies; l'intelligence n'a reçu au contraire aucune atteinte des déformations de la partie postérieure du crâne.

Dans un dernier chapitre, l'auteur aborde la question de l'hérédité dans les déformations crâniennes. Tout en reconnaissant que la nature tend en général à effacer ces déformations artificielles et à revenir au type primitif de l'espèce, il pense que, pratiquées d'une manière identique et au même degré sur les deux sexes, pendant plusieurs générations successives, ces déformations peuvent devenir permanentes et se transmettre par hérédité. Rappelons enfin qu'une aussi déplorable coutume est encore en vigueur dans différentes contrées de l'Europe et dans plusieurs points de la France. L'auteur insiste, en terminant, sur ia

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