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dit-il, en terminant, c'est la question de prix posée récemment par l'Académie. Dans la seconde partie de son discours, il cherche à prouver, contrairement à l'avis de MM. Bouvier et Parchappe, qu'il n'y a de doctrine de la révulsion ni chez les anciens ni chez les modernes, ni à Paris ni à Montpellier, et termine en se félicitant d'avoir attaqué hardiment une hypothèse, comme celle de la révulsion, qui ne s'étaye ni sur des principes ni sur des faits sérieux.

M. Bouvier répond brièvement à quelques-unes des attaques personnelles de M. Malgaigne, et résume ensuite le côté pratique de la discussion. Il trouve que M. Malgaigne, pour faire rayer une médication de la thérapeutique, n'a employé que la raillerie, des hypothèses et des dénégations, et partant, n'a convaincu personne. M. Malgaigne a supposé qu'il n'y avait de révulsion possible que contre la douleur; que les exutoires permanents sont sans utilité, parce que l'économie finit par s'y habituer; enfin qu'un remède qui n'agit pas dès le premier mois de son emploi doit être considéré comme inefficace, et que si une amélioration survient plus tard, elle doit être attribuée à une simple coïncidence. Ces assertions de M. Malgaigne sont de pures suppositions démenties par l'observation de chaque jour, et par conséquent ses critiques contre les exutoires restent sans fondement. M. Bouvier reconnaît toutefois que l'opposition de M. Malgaigne aura eu du moins ce bon résultat, de prémunir contre l'abus des exutoires, et de plus, d'avoir amené l'Académie à proposer comme sujet de prix l'utilité des exutoires dans les maladies chroniques, question déjà posée en 1790 par la Société royale de médecine. Après ce discours, malgré la réclamation de M. Desportes, l'Académie prononce la clôture de la discussion sur le séton.

Séance du 15 janvier 1856. M. le président annonce à l'Académie la mort de M. Martin-Solon.

-M. Larrey donne lecture d'une notice nécrologique sur le Dr Ernest Cloquet.

- M. Depaul propose à l'Académie de déclarer vacantes deux places, l'une dans la section de pharmacie, l'autre dans la section de physique et de chimie.

- M. Ségalas rend compte d'une communication de M. Cazenave, relative à la lithotritie et à la taille bilatérale.

-M. Delpech, agrégé à la Faculté de médecine, lit un travail trèsintéressant, intitulé: Note sur les accidents que développe, chez les ouvriers en caoutchouc, l'inhalation du sulfure de carbone en vapeur. Il le résume dans les conclusions suivantes :

1o Les ouvriers en caoutchouc sont soumis à de graves accidents qui consistent :

a. Dans des troubles divers de la digestion, anorexie, nausées, vomissements, diarrhée, constipation;

b. Dans une modification profonde de l'intelligence, hébétude, perte de la mémoire, mobilité extrême, violences inexpliquées;

c. Dans une altération des plus sérieuses des fonctions du système nerveux, céphalalgie, vertiges, troubles de la vue, de l'ouïe, impuissance, paralysies variées, surtout du mouvement.

2o L'observation des fonctions dévolues à ceux des ouvriers qui deviennent malades, et les expériences faites sur les animaux qui subissent, comme l'homme, cette influence suivie chez eux des mêmes accidents, permettent de les attribuer à l'inhalation du sulfure de carbone en vapeur.

3o Il y a lieu de rechercher les moyens les plus propres à en préserver les ouvriers, et de provoquer sur ce point la publication de règlements d'hygiène publique.

II. Académie des sciences.

Recherches sur la respiration. — Chloroforme. — Désarticulation du genou. Contractions toniques des muscles pendant la galvanisation des nerfs antagonistes. Guérison de mutité. Appareils pour les fractures. Pinces à pression graduée. Des venins en thérapeutique. Recherches sur les appareils érectiles. - Sucre dans le foie des arachnides. - Renouvellement du bureau.

Séance du 17 décembre. M. Poiseuille lit des recherches sur la respiration. Il démontre d'abord, par le raisonnement, que l'inspiration entrave la circulation des capillaires du poumon, parce que, le poumon étant alors dilaté, les capillaires s'allongent, diminuent de diamètre, el donnent ainsi passage à une quantité moindre de sang, puisque la vitesse du sang qui le parcourt est en même temps diminuée; il rapporte ensuite les expériences qu'il a faites pour confirmer ces données.

Le premier point a été constaté par les injections. Une masse est préparée de telle sorte qu'elle conserve sa liquidité au-dessus de 40 degrés et devienne solide au-dessous. Un poumon non insufflé, convenablement chauffé dans de l'eau à 55 degrés, est injecté avec cette masse par l'artère pulmonaire: le poumon étant toujours dans l'eau chaude, on insuffle une bronche se rendant à l'un des lobes, et continuant avec la bouche cette insufflation, on plonge tout le poumon dans l'eau froide ; au bout d'un certain temps, la masse est refroidic dans tous les vaisseaux. Les uns appartenant au lobe insufflé, les autres à un lobe non insufflé, des portions de l'un et de l'autre lobe sont examinées au microscope; dans le premier, c'est-à-dire celui qui a été insufflé, les vaisseaux capillaires sont plus allongés et d'un diamètre plus petit que dans le lobe qui n'a pas été insufflé.

Nous avons ensuite cherché, dit M. Poiseuille, le temps que mettait à s'écouler, en passant par les capillaires du poumon, une même quantité de liquide n'imbibant que difficilement les tissus, l'organe étant insufflé

et non insufflé, sous la pression de 14 à 15 millimètres de mercure, qui est celle du cœur droit; et nous avons constaté, sur un poumon de lapin mort d'hémorrhagie, que la durée de l'écoulement de 3 centimètres cubes environ, le poumon non insufflé était de l' 20", et l'organe insufflé de 1'59"; dans une insufflation plus grande que la précédente, le temps a été de 2' 19".

Nous pouvons donc dire que l'insufflation retarde le passage des liquides dans les capillaires du poumon.

Quelques animaux de la classe des reptiles nous ont servi à établir la vérité du troisième point, à savoir que l'inspiration, dilatant le poumon, entrave la circulation dans les capillaires pulmonaires.

Une grenouille est épinglée sur une lame de liége; on fait une incision à la peau et aux muscles, sur l'un des côtés de la poitrine; le poumon sort par l'ouverture, et le volume qu'il acquiert est en raison de l'air qui est poussé par l'animal : si la grenouille est très-vivace, son ampliation pourra varier dans des limites qui permettront d'examiner au microscope la circulation à travers ses parois, devenues transparentes par la dilatation de l'organe, en saisissant les moments où il est plus ou moins dilaté.

Des faits qui précèdent, nous pouvons donc conclure qu'en effet l'inspiration entrave la circulation capillaire des poumons, tandis que l'expiration la favorise.

Un corollaire découle naturellement de cette proposition : le médecin est appelé, dans certaines circonstances, à pratiquer la respiration artificielle, par exemple, dans l'asphyxie par submersion chez les noyés, dans la mort apparente des nouveau-nés; si l'opérateur, tout entier à l'idée d'introduire de l'air dans la poitrine à l'aide du tube laryngien, fait des insufflations pulmonaires prolongées au lieu d'être instantanées, il agira évidemment au profit de l'asphyxie qu'il se propose de combaltre.

-M. Baudens adresse deux notes, l'une sur l'emploi du chloroforme dans la chirurgie militaire, l'autre sur la valeur relative de la désarticulation du genou et de l'amputation de la cuisse. La première est pour montrer que le chloroforme a fait ses preuves sur le champ de bataille; la seconde, pour prôner la désarticulation par le procédé à lambeau antérieur.

M. Remak, de Berlin, adresse sur les contractions toniques des muscles pendant la galvanisation des nerfs antagonistes la note suivante : «D'après les observations de Nobili, de M. Matteucci, et notamment de M. Eckhard, sur l'influence paralysante que, dans la grenouille, le courant galvanique constant exerce sur un nerf moteur faisant partie de la chatne, il me semblait probable que la galvanisation des nerfs moteurs dans l'homme devait mettre en jeu les propriétés toniques des nerfs et des muscles antagonistes. Partant de ce point de vue, j'ai entrepris, sur des hommes sains, des expériences qui ont donné les résullals suivants :

Quand on conduit le courant de 15 à 30 éléments de Daniell par le nerf médian, soit par sa partie brachiale, soit par sa partie antibrachiale ou par le long du nerf, les muscles extenseurs de la main se contractent et lèvent la main. Cette contraction dure jusqu'à l'interruption du courant, sans empêcher tout à fait l'influence volontaire sur les muscles flexeurs qui se trouvent sous l'impression paralysante du courant galvanique. La contraction des muscles extenseurs est plus forte pendant la galvanisation des deux nerfs flexeurs, c'est-à-dire du nerf médian et du nerf cubital. De l'autre côté, la galvanisation du nerf radial est suivie d'une contraction combinée des deux nerfs flexeurs. On peut même démontrer une opposition analogue entre ces deux nerfs flexeurs eux-mêmes en galvanisant seulement le nerf cubital. En général donc, la galvanisation d'un des trois nerfs moteurs de l'avant-bras provoque, la contraction des deux autres nerfs.

L'effet du courant ascendant est évidemment plus fort que celui du courant descendant; pourtant, après avoir galvanisé un nerf pendant quelque temps par le courant ascendant, on observera des effets plus prononcés en changeant les électrodes. Quand le courant n'est pas assez fort, la galvanisation d'un nerf est suivie d'une lutte entre les contractions toniques des muscles antagonistes, dans laquelle quelquefois le nerf galvanisé reste supérieur. Notamment le courant descendant laisse souvent intactes ou augmente même les forces toniques des rameaux du nerf galvanisé qui partent au-dessous de l'électrode négative. Dans tous les cas, on fera vaincre les nerfs antagonistes en renforçant le courant ou en changeant sa direction.

Cette propriété des nerfs moteurs, d'être paralysés ou affaiblis par le courant galvanique, offre des différences plus grandes encore que leur excitabilité.

Il semble, du reste, impossible d'apaiser les forces toniques d'un muscle par la galvanisation immédiate. Sous ce rapport, mes expériences sont d'accord avec les résultats décrits dans ma brochure sur l'électrisation méthodique des muscles paralysés, qui démontrent, à ce que je crois, sur l'homme vivant, que l'irritabilité des muscles n'existe pas, et, par cette raison, l'électrisation nommée immédiate n'agit que par excitation des nerfs intra-musculaires.

Séance du 24 décembre. M. Sédillot communique une observation de mutilé et d'aphonie complètes à la suite d'un vif mouvement de frayeur; ces accidents dataient de douze années et ont été complétement guéris par l'application de l'électricité d'induction. L'habile professeur de Strasbourg rapporte, à la suite de ce fait, plusieurs cas analogues.

M. Junod réclame en sa faveur la priorité d'invention des bains d'air comprimé.

M. Duval envoie de Brest trois notes concernant des questions de médecine opératoire, et intitulées: Appareil pour les fractures de l'avantbras et de l'extrémité inférieure du radius; Plan incliné pour la fracture du

fémur; Nouveau moyen de réunion des solutions de continuité à l'aide de pinces à pression graduée qui peuvent servir en outre dans certaines hémorThagies. M. Charrière présente également, au nom de M. Duval, deux modèles de compresseur à pression continue, munis d'une vis à l'aide de laquelle on peut graduer la pression.

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- M. Desmartis, de Bordeaux, soumet au jugement de l'Académie une note sur l'emplot des venins en thérapeutique.

Séance du 31 décembre. M. Morel adresse un mémoire sur la formation des dégénérescences dans l'espèce humaine.

M. Rouget présente des Recherches anatomiques et physiologiques sur les appareils érectiles.

Séance du 31 décembre. M. E. Blanchard communique un travail sur les fonctions du foie chez les arachnides. Chez les arachnides, le foie a un volume énorme, comparativement à celui de tous les autres organes. D'après cela seul, il devient évident que ce viscère remplit dans l'économie de ces animaux des fonctions de grande importance.

Au moyen non-seulement du cupro-tartarte de potasse, mais aussi de la fermentation, il a été mis hors de doute que le foie, chez les scorpions, produit de la matière sucrée pendant la digestion, que cette production cesse lorsque les animaux sont à jeun. Mais, ajoute notre auteur, mes recherches sur les arachnides et les insectes tendent à prouver que là ne s'arrête pas son rôle dans l'économie. Le foie a été souvent considéré comme servant à l'épuration du sang, comme un organe d'élimination, agissant, sous certains rapports, à la manière des reins. L'étude que j'ai entreprise de cette question m'a donné un résultat plus démonstratif peut-être que tout ce que l'on a obtenu déjà.

M. E. Blanchard étant parvenu à introduire dans le corps de grosses mouches à viande une quantité notable soit d'indigo, soit de garance, les présenta aussitôt dans cet état à des scorpions avant qu'elles aient cessé de se débattre; après plusieurs jours de ce régime, il obtint ainsi des scorpions à sang bleu et des scorpions à sang rougeâtre.

Chez les individus ouverts peu de jours après le commencement du régime, le sang était coloré; la substance colorante se voyait dans l'intestin, mais c'était tout. Au contraire, chez les individus soumis au régime depuis longtemps, le foie avait pris la teinte de la substance ingérée par l'animal. Chez les individus d'abord soumis à la même alimentation que les autres, puis laissés à jeun pendant plusieurs jours, le sang avait presque perdu sa couleur bleue ou rougeâtre, et le foie l'avait acquise avec beaucoup d'intensité. Chez les scorpions laissés à jeun au même moment et ouverts plus tard, le sang avait repris sa teinte ordinaire, tandis que le foie conservait encore des traces évidentes de la présence soit de l'indigo, soit de la garance. Chez les individus mis dans des conditions semblables et ouverts après un plus long espace de temps, tout avait disparu de l'économie.

Ainsi la matière colorante qui de l'intestin passe dans le sang est po

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