Sivut kuvina
PDF
ePub

tons d'abord un coup d'œil sur la disposition de la muqueuse encore intacle. Pour cela, il convient de faire des coupes verticales intéressant la muqueuse et les muscles qui la supportent, et de la séparer ensuite, dans une dissolution de bichromate de potasse, des cartilages ou des os qui y adhèrent. On reconnaît alors deux couches, une profonde, fibreuse, et une seconde formant l'épithélium; sur la limite des deux et dans les parties supérieures de la première, serpentent de nombreux vaisseaux, et les grosses branches du nerf olfactif. La couche profonde contient une grande quantité de corps pourvus de prolongements nombreux et délicats, sur la nature desquels on ne peut rien dire. Comme ils se trouvent dans un tissu riche en fibres, on ne peut préciser s'ils sont adhérents aux filets du nerf olfactif. Ce ne peuvent être les corpuscules ganglionnaires indiqués par Valentin et non encore observés par Kolliker. Quelques micrographes les regarderaient comme des éléments fibroplastiques. L'épithélium, qui, à la coupe, se montre composé d'une couche supérieure formée de cellules, et d'une plus profonde formée de noyaux, montre, lorsqu'on examine des préparations faites avec du bichromate de potasse, la structure suivante :

a. Une simple couche de cellules. Chaque cellule épithéliale porte à sa face profonde un filament très-long, présentant plusieurs courbures. La longueur de ce filament est très-variable, atteint un maximum dans les cellules qui se trouvent sur le cornet, c'est-à-dire 0,07-0,09mm. Souvent, à son extrémité profonde, il se divise en deux extrémités très-fines. ou présente d'autres formes. Entre ces cellules portant des filaments est:

b. Un second système formé de fibres; celles-ci, en général plus fines que les filaments des cellules épithéliales, sont évidemment en connexion avec des noyaux, et s'appliquent par leurs extrémités aux cellules épithéliales. Souvent une de ces fibres est unie à un de ces deux noyaux libres, car plus on examine l'épithélium profondément, plus les noyaux deviennent abondants et serrés; de telle sorte qu'il est presque impossible d'émettre une opinion exacte sur ce point. Mais je puis ajouter que plus j'examinai avec attention les couches profondes formées de noyaux, plus je les trouvai unies à de courtes fibres. Si l'on examine avec soin le point d'union de ces fibres avec les cellules épithéliales, on reconnalt sans peine qu'elles ne sont pas soudées à ces dernières, mais qu'elles leur sont simplement accolées.

c. En traitant l'épithélium avec une solution de bichromate de potasse, médiocrement concentrée, on y trouve des formations particu. lières, noueuses, qui présentent un aspect différent dans divers degrés de leur destruction. Ces renflements se composent de fibres à noyaux et ont dans leur partie la plus étroite une grande ressemblance avec les derniers rameaux du nerf olfactif; une étude plus attentive montre qu'ils n'ont pas la moindre connexion avec ces nerfs, mais qu'ils appartiennent aux glandes de la muqueuse, puisqu'ils font partie de

leurs éléments ou forment en partie leur entourage immédiat. On peut s'en convaincre en prolongeant l'immersion de coupes fratches dans le bichromate de potasse, solution dans laquelle ces renflements se forment peu à peu à la place des utricules glandulaires, pourvus d'une membrane propre. La partie étroite est alors toujours dirigée vers la surface, et l'on voit parfois le canal, excréteur de ces glandes la partager par le milieu. Donc, puisque ces formations n'offrent aucun rapport avec la question dont je m'occupe, je me contente de les mentionner, sans entrer dans de plus grandes recherches à leur égard. Quittons maintenant l'épithélium et occupons-nous des rameaux du nerf olfactif. › Ces rameaux chez la grenouille sont entourés d'une enveloppe et se composent d'une masse finement granuleuse, d'un aspect strié, mais ne contenant aucun tube nerveux primitif, semblable à ceux que l'on retrouve dans les autres rameaux nerveux du même animal. Après les avoir traités avec du vinaigre, on aperçoit plus distinctement leur structure filamenteuse, ainsi qu'un grand nombre de noyaux qui y sont contenus. Il est impossible de distinguer, avec les moyens actuels, si cette apparence striée d'un nerf frais résulte de sa formation, au moyens de tubes primitifs, ou n'est que l'indice d'une légère division suivant la longueur.

La distribution ultérieure du nerf consiste en une division nombreuse de ses rameaux, et en une réunion des plus petits pour former des réseaux dans lesquels Horn croyait avoir trouvé leur mode de terminaison; enfin ils finissent par une division en forme de pinceau des rameaux les plus petits en filaments, ayant à peine le diamètre des fibres de tissu cellulaire, et dont Hessling (1) a déjà donné la description, cependant après que je les eus découvertes. Pour apercevoir ces rapports, il convient d'agir de la manière suivante: on injecte avec de l'eau, et par le cœur, une grenouille empoisonnée, afin de ne pas être gêné par les vaisseaux remplis de sang; on enlève alors la paroi supérieure des cavités nasales en ménageant la muqueuse qui la tapisse, et on la met tout entière sous le microscope, à nu, la surface épithéliale tournée vers l'observateur; enfin on traite toute la préparation par une solution concentrée d'acide acétique. On peut aussi préparer, de la même manière, les coupes verticales faites comme nous l'avons dit plus haut; mais alors il faut avoir soin de faire les coupes dans le sens de la division des nerfs. Ces observations conduisent M. Eckhard à admettre que les cellules épithéliales ou les filaments placés entre elles, et se terminant par une extrémité mousse, sont les vraies terminaisons des nerfs olfactifs; il ajoute, à l'appui de cette singulière hypothèse, les faits suivants: souvent, sur des coupes fratches, en poursuivant les fins ramuscules du nerf olfactif, on les voit, selon lui, se

(1) Jenaische Annalen, t I.

diriger vers la couche épithéliale, el cela se constate aussi sur des préparations qui ont séjourné longtemps dans le bichromate de potasse.

Après que l'épithélium a été dilacéré, il a observé, à différentes places, des fibres se perdant évidemment dans les prolongements des cellules épithéliales, fibres qui présentaient la plus grande analogie avec les ramifications les plus déliées des nerfs olfactifs. En même temps, les rameaux de ces nerfs, qui se dirigeaient vers l'épithélium, étaient faciles à observer, si l'on traitait de fines tranches au moyen de la créosote. Mais cette substance a l'inconvénient de coaguler plus ou moins le mucus qui baigne la muqueuse, et de détruire ses éléments. Il est surprenant, ajoute Eckhard, que, dans mes nombreuses recherches, je ne sois pas tombé sur une autre disposition terminale de ces nerfs, ce qui était d'autant plus à supposer, qu'un tronc nerveux proportionnellement si gros se distribue sur une surface si limitée.

A l'appui de cette opinion, viennent encore les observations de physiologie et de pathologie, montrant une perte soudaine du sens de l'olfaction après une action presque insignifiante portant sur l'épithélium, ainsi que la propriété particulière aux nerfs olfactifs d'être en activité dès que la plus petite molécule de matière odorante arrive sur cet épithélium.

En terminant son travail, Eckhard espère qu'on vérifiera ses recherches; nous pensons que cette vérification est nécessaire pour faire entrer définitivement ces (faits dans la science. (Beiträge zur Anatomie und Physiologic, von C. Eckhard; in Giessen, 1855.)

Sucre dans l'économie animale (Destruction normale du), par le Dr W. PAVY. Le foie fait du glucose de toutes pièces, ou transforme en cette substance les matières sucrées fournies par les aliments. Ce glucose se trouve abondamment dans les cavités droites du cœur, et disparatt presque complétement dans le système artériel. Le poumon, organe intermédiaire entre le cœur veineux et le cœur artériel, est le viscère dans les capillaires duquel s'effectue principalement la destruction du glucose, cette destruction s'achevant dans les capillaires des viscères chylo-potétiques: de telle sorte que le sang de la veine porte ne contient point trace de sucre. La présence de la fibrine est nécessaire pour que cette destruction ait lieu; en d'autres termes, le sang doit être vivant. Enfin l'oxygène est le gaz indispensable sous l'influence duquel s'opère cette réaction chimique. Telle est la série de propositions qui résulte d'expériences nombreuses de M. le Dr Pavy. Sur un chien d'assez grande taille, nourri de substances animales pendant trois semaines, il tire du sang des veines jugulaire et fémorale, puis de l'artère fémorale; tue l'animal par la section de la moelle allongée, place immédiatement une ligature sur la veine porte, juste au-dessous de son entrée dans le foie, et extrait alors une partie du sang qui revient des viscères chylopoïétiques; il ouvre enfin le ventricule droit, et en enlève le sang con

tenu. Une égale quantité de chacun de ces sangs est, dans des conditions exactement semblables, soumise à des réactifs exactement les mêmes. Le sang du côté droit du cœur donnait, par la liqueur de Barreswill, un abondant précipité jaune-orange; celui de l'artère fémorale, une faible réaction sucrée seulement; celui des veines fémorale et jugulaire, une faible réaction plus faible encore; celui de la veine porte enfin, une réaction complétement nulle.

Le glucose n'est pas, comme on le croirait d'après Liebig, transformé dans le poumon, et, sous l'influence de l'oxygène, en eau et acide carbonique, C12 H12 012 +24 0 = 12 CO2 + 12 HO, mais dédoublé en acide lactique, C12 H12 0122 C6 H6 06. Cet acide lactique fait partie intégrante de l'économie; il se retrouve dans le suc gastrique et dans la chair musculaire, qui lui doit son acidité. Trois conditions sont nécessaires pour que cette modification du glucose ait lieu : 1o la présence de l'oxygène; 2o l'existence de la fibrine à l'état de dissolution; 3o l'alcalinité

du sang.

1o L'auteur tue un chien, enlève les viscères thoraciques, place aussitôt une canule dans la bronche droite, une autre dans l'artère pulmonaire droite; puis tue un autre chien, injecte immédiatement le sang du ventricule droit de celui-ci dans l'artère pulmonaire droite du premier, en même temps qu'il insuffle de l'air dans le poumon correspondant, de manière à imiter ce qui se passe dans l'acte respiratoire. Le sang, après avoir traversé sans difficulté les capillaires du poumon, arrive dans l'oreillette gauche avec une couleur rutilante, et ne donne plus que la faible réaction sucrée habituelle.

2o Le même sang, mais défibriné, est injecté dans l'artère pulmonaire gauche, et toutes les autres conditions de l'expérience précédente sont réalisées pour le poumon gauche. Or le sang qui arrive dans l'oreillette gauche a bien pris une couleur rutilante, mais il donne la réaction sucrée qu'il avait avant d'entrer dans le poumon.

3o Si l'on injecte de l'acide phosphorique étendu dans les veines d'un chien, le sang qu'on extrait bientôt après de sa carotide est aussi riche en glucose que celui du ventricule droit (on s'était assuré préalablement que son sang artériel donnait la faible réaction sucrée habituelle). Dans cette expérience, d'ailleurs, l'animal meurt bientôt complétement paralysé, après avoir eu des vomissements, des selles involontaires, et une dyspnée extrême. Il est à remarquer qu'après l'injection de cet acide phosphorique le sang ne donnait cependant qu'une réaction acide à peine perceptible. Si, par contre, on injecte dans les veines d'un autre chien une dissolution de carbonate de soude, le sang artériel, examiné avant et après l'expérience, donne exactement la même réaction. Ce chien, après avoir éprouvé quelques troubles généraux, s'est remis complétement en peu de jours.

Ce dédoublement du glucose en acide lactique s'opère sous l'influence des modifications que subit la fibrinė dans l'économie, où elle se trans

forme incessamment pour être assimilée; la même transformation du glucose s'opère en dehors de l'économie, quand on le met en contact avec de la caséine en état de décomposition, ce qui implique un changement moléculaire. Si au contraire on place ce glucose en présence d'un ferment végétal, tel que le ferment de la bière, au lieu de la réaction lactique, c'est la fermentation alcoolique qu'on obtient. De même encore que pour le glucose en présence de la caséine en putréfaction, l'on aban. donne du sang à lui-même en contact avec l'air atmosphérique, et, Sous l'influence d'une température élevée, ce sang se décompose et le sucre en disparaît peu à peu.

La transformation lactique du glucose est démontrée indirectement par la présence de l'acide lactique dans le suc gastrique et le système musculaire, mais non pas directement, l'auteur n'ayant pu trouver qu'une fois sur cinq quelques cristaux d'acide lactique dans le sang artériel. Mais l'on sait combien est difficile la mise en évidence de l'acide lactique quand celui-ci est en petite quantité.

Abordant la question du diabète sucré, l'auteur hasarde, en terminant, la proposition suivante: «Les quelques observations que j'ai faites sur le sang des diabétiques me conduiraient à dire qu'il existe une variété de sucre produit par le foie, qui n'est point susceptible de subir les métamorphoses normales au sein de l'économie, et qui est éliminé à son arrivée dans les capillaires des reins. Les expériences de M. Bernard ont démontré que, si l'on injecte dans le système veineux général du glucose végétal (sucre de raisin), celui-ci n'est point détruit dans l'économie, mais éliminé par les reins; tandis que, si c'est dans l'une des veines du système porte qu'on l'a injecté, le forçant ainsi à traverser les capillaires du foie, de manière qu'il soit converti en glucose animal avant d'arriver dans la circulation générale, ce glucose est ultérieurement détruit dans l'économie et n'apparaît point dans les urines. Le suc diabétique semblerait donc physiologiquement ressembler plutôt au glucose végétal qu'au glucose animal. Mais je m'occupe actuellement d'une série d'expériences à ce sujet, lesquelles, j'ose l'espérer, pourront un jour conduire à quelques conclusions définitives sur cellé question pathologique longuement controversée. »(Guy's hospital reports, 3e série, t. I, p. 19.)

PATHOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUE MÉDICO - CHIRURGICALES.

Tænia (Distribution géographique du). Le tænia est endémique sur les côtes de la province de Norbattin, confiné à la Laponie. A mesure qu'on s'éloigne de la mer, les tænias sont moins nombreux, et dans l'interieur des terres, à 8 ou 9 lieues de la côte, on n'en trouve plus d'exemples. Peut-être, parmi les familles qui habitent la côte, n'en trouverait-on pas une seule où plusieurs membres ne soient atteints de

« EdellinenJatka »