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cet helminthe. On le rencontre chez les riches comme chez les pauvres, les jeunes comme les vieux; on l'a observé même chez des enfants à la mamelle. La fréquence des tænias remonte à une époque très-reculée, comme l'indiquent les traditions populaires. Le tænia est endémique aussi bien en Finlande qu'en Suède, le long du golfe de Bothnie; il n'est pas moins répandu dans la Finnmarck, tandis que dans l'Islande, où les hydatides du foie sont si communes, il est rare.

L'espèce de tænia qu'on observe le plus communément est le tania lata; le ver solitaire n'existe que par exception. Les individus qui viennent d'autres contrées se fixer dans la province en sont affectés après un séjour plus ou moins long; ceux qui quittent le pays après avoir été délivrés du tænia sont sujets à des récidives. Il est rare que le ver soit solitaire; les symptômes consistent en général dans une sensation désagréable de succion dans le creux épigastrique, surtout à jeun, l'appétit d'aliments salés, des gargouillements abdominaux, une douleur avec pesanteur sus-orbitaire revenant et disparaissant par accès. Les jeunes filles éprouvent souvent des accidents nerveux; beaucoup d'hommes ne ressentent aucune incommodité.

L'opinion populaire est que le tænia est héréditaire; les médecins l'attribuent à la nourriture, composée exclusivement de poisson, de lait, et surtout de petit-lait. Les montagnards, qui se nourrissent presque exclusivement de viande, en sont complétement exempts. On a supposé que les eaux potables n'étaient pas sans influence.

Le tænia lata s'observe dans d'autres parties de la Suède, et il est remarquable que ce soit toujours à l'embouchure des fleuves, où le saumon est l'alimentation principale, qu'on le rencontre. Ainsi dans la ville de Gefle, où ces conditions se trouvent réunies, 1 habitant sur 50 au moins en est affecté (Huss, Krankh. d. Schwed.)

M. le Dr Judas, qui a publié, dans les Mémoires de médecine et de chirurgic militaires pour 1854, de nouveaux documents sur le tænia en Algérie, considère le tænia comme endémique dans les possessions françaises de l'Algérie. Sur la demande du Conseil de santé, des tableaux statistiques ont été dressés, et il en résulte que, du commencement de 1840 à la fin de 1851, 184 cas ont été observés, dont 152 chez des militaires, 22 chez des Européens civils, et 10 chez des indigènes; ce dernier chiffre est évidemment au-dessous de la vérité. Il est à remarquer en outre que, dans ce nombre, les trois dernières années de 1848 à 1851 sont représentées par 102 cas, les relevés ayant été faits avec plus d'exactitude.

L'Algérie se trouverait donc, sous ce rapport, dans les mêmes conditions que le sud de l'Afrique, où la fréquence notable du tænia avait été déjà signalée.

M. Judas rapporte, à la suite des tableaux statistiques, cinq observations dans lesquelles la présence du tænia fut accompagnée de symptômes nerveux plus ou moins graves, et en particulier des troubles cérébraux.

Nous mentionnerons encore un rapport spécial sur divers cas de tænia observés à l'hôpital militaire de Sidi-bel-Abbès, par M. Frassets. Les observations, au nombre de neuf, sont rapportées avec soin, el ont été recueillies dans un assez court espace de temps pour qu'on puisse y voir encore une preuve d'endémicité.

Ascarides. Ces helminthes s'observent très-fréquemment dans la province de Smaland, tandis que le tænia y est extrêmement rare. Presque tous les enfants qui habitent la côte de la mer, jusqu'à 7 ou 8 milles dans les terres, y sont ou y ont été sujets jusqu'à l'âge de 12 ans ; les deux sexes y sont également soumis à la maladie, et la position sociale des enfants est sans influence. Après l'âge de 12 ans, les filles en sont beaucoup plus tourmentées. Les ascarides sont si répandus que les moindres accidents nerveux sont traités par les vermifuges.

Les ascarides sont également endémiques dans le nord de la province de Halland; leur production tient évidemment à des causes toutes locales. Les étrangers qui viennent s'établir dans la province, et qui n'avaient jamais éprouvé d'affections vermineuses, en sont bientôt atteints; des symptômes nerveux très-graves en sont fréquemment la conséquence.

Ulcère de l'estomac.

Les symptômes furent d'abord, et deux ans avant la mort, des nausées avec vomituritions; un an plus tard, les règles cessèrent tout à coup, et bientôt après, il y eut des selles noires. Enfin ce ne fut que six mois après ces derniers phénomènes, que se manifestèrent des douleurs intenses à la région épigastrique, survenant aussitôt après l'ingestion des aliments et accompagnées de vomissements marc de café. A l'autopsie, on trouva un ulcère simple, d'environ 6 centimètres de diamètre, à la partie inférieure de la face postérieure de l'estomac; la petite courbure de l'organe était solidement fixée au foie par une couche de lymphe plastique, épaisse et indurée, laquelle avait donné pendant la vie une sensation de dureté à la palpation et de matité à la percussion. La tunique péritonéale s'opposait seule à la perforation; l'artère pylorique parcourait la masse đu tissu induré de nouvelle formation, et quelques-unes de ses branches semblaient avoir été la source des hémorrhagies. (Lancet, décemb. 1855, p. 523.)

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Ulcère perforant de l'estomac (communication avec le côlon transverse). Six mois seulement avant la mort, douleur après l'ingestion des aliments et sensation de pesanteur en même temps que digestions laborieuses. Les douleurs vont en augmentant; il semble à la malade que son estomac est rongé; puis enfin, et sans qu'il y eût eu des vomissements noirs ou sanglants, la malade vomit deux fois, à deux jours d'intervalle, une quantité considérable de matière jaune, ayant l'aspect et l'odeur de matières fécales diarrhéiques. Dix-huit jours

plus tard, la malade mourait, après avoir eu souvent dans la bouche le goût des matières fécales. A l'autopsie, on trouva une énorme ulcération de la paroi antérieure de l'estomac, puis de son extrémité pylorique, qui s'ouvrait dans la partie correspondante du côlon transverse, dont près de 13 centimètres étaient détruits. Au centre de cette ulcération du colon, une bande musculaire seule persistait; quant à l'ulcération de l'estomac, elle était plus étendue encore que celle du côlon, mais des adhérences de l'épiploon remplaçaient la paroi détruite. L'épiploon, ratatiné et induré, servait aussi de moyen d'union entre les deux organes ulcérés; les bords des ulcérations stomacale et colique étaient bruns, déchiquetés et épaissis, mais non indurés. (Med. times and gazette, janvier 1856.)

Tendon d'Achille (Division du luxation difficilement réductibles).

- dans des cas de fracture et de On ne peut lire sans quelque surprise le travail dont nous allons brièvement rendre compte, car on a peine à admettre que dans un aussi grand nombre de cas la section du tendon d'Achille ait été une opération de nécessité. La pratique des plus grands chirurgiens de notre pays ne révèle pas d'aussi fréquentes impossibilités dans la réduction des fractures et des luxations. Nous voulons bien admettre que la section du tendon d'Achille n'est pas une opération grave, mais nous avouons conserver encore quelques doutes sur la nécessité d'un pareil moyen dans bon nombre de cas rapportés par M. E. Cock. M. E. Cock publie, dans le Guy's hospital reports, le résumé de 20 cas, dont 10 lui sont propres, 8 lui ont été fournis par M. Birkett, et 2 proviennent de M. Poland, et où la division du tendon d'Achille a été pratiquée. De ces 20 cas, 3 seulement se rapportent à des fractures simples des deux os de la jambe, 9 à des fractures de la jambe compliquées de plaies, 3 à des fractures compliquées de luxations de l'astragale, et 6 à ce dernier genre de lésions sans fracture. Dans tous les cas de fracture simple, un spasme des muscles s'opposait à la réduction, une fois même le delirium tremens était venu compliquer la question. La réduction s'opéra sans difficulté après la division du tendon d'Achille; pour un cas de fracture compliquée, il fallait de plus recourir à la division du tendon du tibial antérieur. Dans quelques cas de fracture compliquée, où la réduction s'était opérée sans grande difficulté, la division du tendon fut encore jugée nécessaire pour mettre à néant le spasme musculaire qui s'opposait à la parfaite coaptation. Dans tous ces cas, le but immédiat, c'est-à-dire la réduction ou la coaptation, fut atteint; mais 16 seulement se terminèrent par la guérison parfaite. 1 cas de luxation de l'astragale fut suivi de nécrose de cel os, laquelle nécessita l'amputation de la jambe; 3 enfin furent suivis de mort, c'étaient des cas de fracture comminutive, dont un compliqué de plaie communiquant avec le foyer de la fracture. Dans quelques-uns des cas rapportés par M. Cock, le chloroforme avait été inutilement employé, et l'auteur

fait justement observer que, si le chloroforme amène la résolution musculaire, celle-ci est le plus souvent précédée de mouvements cloniques, qui ne sont rien moins que bienfaisants pour les surfaces fracturées et les parties molles qui les avoisinent. (Guy's hospital reports, 3e série, p. 269.)

REVUE DES JOURNAUX.

Ophthalmologie.

L'oculistique compte aujourd'hui trois recueils spéciaux : les Annales d'oculistique, fondées naguère par Florent Cunier; les Archives d'ophthalmologie, éditées en France par M. Jamain, et les Archiv für Ophthalmologie, publiées à Berlin par le Dr H. Von Graefe, fils d'un homme célèbre dans la pratique des maladies oculaires. En rapprochant dans un résumé succinct les principaux articles de ces trois publications, nous tiendrons nos lecteurs au courant de tout ce qui, l'an dernier, s'est fait de plus important dans cette branche de la chirurgie. Le journal de M. Von Graefe surtout contient un certain nombre de travaux originaux du plus haut intérêt et qui jettent un grand jour sur la valeur de l'examen de l'œil à l'aide des ophthalmoscopes.

Annales d'oculistique, 18e année, 1855, tomes XXXIII et XXXIV
(6 série, tomes III et IV).

Ce recueil contient les travaux originaux suivants :

1° Du Pannus et de son traitement, avec trente observations de la cure radicale de celle affection par l'inoculation blennorrhagique; par WARLOMONT (fin). Cet article est le dernier de ceux consacrés à exposer ce mode de traitement, dont nous avons déjà rendu compte (Archives).

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2o Rapport sur les mémoires envoyés au concours de 1851 - 1853 sur la question suivante : «Exposer l'influence des différents nerfs sur les mouvements de l'iris;» par le Dr HAIRION. - La question proposée par l'Académie de médecine de Bruxelles n'a point reçu de réponse salisfaisante et a dû être retirée; mais, avant de donner l'analyse des divers mémoires envoyés au concours, le rapport expose brièvement l'état de la science sur ce point.

3o Leçons sur les parties intéressées dans les opérations qu'on pratique sur l'œil, faites à l'hôpital royal ophthalmique de Moorfields, à Londres, en juin 1847; suivies d'un mémoire sur l'humeur vitrée et de quelques observations de maladies oculaires; par W. BowMAN. Ce n'est point par les idées neuves que brillent ces leçons de M. W. Bowman. L'auteur se borne à exposer d'une façon très-sommaire des choses bien connues; on trouve cependant çà et là quelques faits intéressants sur l'absorption du sang épanché dans le sérum qui remplit les chambres de l'humeur aqueuse.

VII.

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4° Recherches sur la rétine, par Ad. Coccius. C'est un travail fort important, où l'auteur passe en revue différents étals anatomiques révélés dans les milieux profonds de l'œil par l'examen ophthalmoscopique. Nous reviendrons sur ce travail quand nous examinerons prochainement les recherches récemment faites dans cette direction.

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5o De l'Utilité de la décoction du ratanhia dans la kératite, et principalement dans l'ophthalmie scrofuleuse; par A. QUADRI. L'auteur se sert depuis six ans de ce collyre, et assure que l'œil ne souffre aucunement de son contact; le malade ne perçoit qu'une aridité dans l'intérieur des paupières, il se sent soulagé de la douleur, la photophobie se calme, etc. Après deux ou trois jours, lorsque l'irritation est arrêtée, ce collyre n'a plus assez d'énergie, et il faut le remplacer par le laudanum plus ou moins étendu. On prépare ce collyre en faisant bouillir 15 gr. de racine de ratanhia dans 360 gr. d'eau, jusqu'à réduction à moitié; on filtre la décoction, et on s'en sert trois ou quatre fois par jour. 6o Du Trachoma et de son traitement, par le D' PILTZ.- Rien de nou

veau.

7° Leçons sur les parties intéressées dans les opérations qu'on pratique sur l'œil, etc.; par BowMAN. Cette leçon est consacrée à la rétine, dont M. Bowman donne une description sommaire, qui s'appuie sur les recherches les plus récentes de Hannover, de Pacini, et sur les siennes propres.

8o Cas remarquable de guérison d'une fistule lacrymale, par A. QUADRI. — L'auteur, n'ayant pu pénétrer, après l'ouverture du sac, dans le canal nasal d'une malade atteinte de fistule et d'une exostose à la racine du nez, se décida, après plusieurs tentatives inutiles, à cautériser les bourgeons charnus du sac; la fistule se cicatrisa, et la malade guérit sans larmoiement. C'est un nouvel exemple à ajouter à ceux qu'on possède déjà sur la guérison de la tumeur lacrymale par l'oblitération du sac.

9o Recherches et observations sur les tubes cornéens, par A. QUADRI. Ce travail n'est que la répétition des recherches du professeur Bowman sur les tubes de la cornée. L'auteur conseille de se servir, pour bien examiner les tubes cornéens, de cornées qui ont été en macération pendant un ou deux jours; il croit que les injections d'air sont préférables, dans ce cas, aux injections mercurielles; il considère ces tubes comme un système de vaisseaux lymphatiques à l'état rudimentaire ; c'est dans ces tubes, selon lui, que réside la lymphe plastique exsudée dans le cours de l'inflammation, et qui donne lieu au pannus, au néphélion, etc. Ge simple exposé suffit à faire apprécier la valeur anatomique de ce travail.

10° Considérations sur la nature de l'ophthalmie dite militaire, par rapport à son apparition dans l'armée danoise depuis 1851; par le professeur J.-Chrétien BENDZ. L'auteur examine les causes des dissensions qui règnent parmi les médecins sur les propriétés de cette maladie; c'est

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