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surtout la diversité de ses formes, son mode de propagation, et sa marche infiniment variée, qui semblent donner lieu aux singularités nombreuses de cette affection. Les recherches les plus modernes établissent que l'ophthalmie militaire peut débuter de trois manières différentes, savoir: tantôt sous la forme d'un catarrhe de la conjonctive, tantôt sous la forme d'une inflammation plus prononcée de la conjonctive des paupières et du bulbe de l'œil, accompagnée du boursouflement chémosique autour de la cornée et de la sécrétion d'un liquide muqueux ou puriforme, tantôt enfin sous la forme d'une éruption de petites vésicules conjonctivales siégeant surtout aux régions rétro-tarsiennes, et qui, au commencement, ne donnent point lieu à la moindre rougeur ni sensation morbide, jusqu'à ce que, peu à peu, l'inflammation se développe, suivie de l'engorgement de la conjonctive, de la transformation desdites vésicules en granulations charnues, et d'une sécrétion altérée de la surface affectée; ces trois formes peuvent être isolées ou réunies. Suivent quelques remarques sur l'invasion de la maladie dans l'armée danoise à la suite de la campagne du Schleswig el sur la propagation de cette affection dans les casernes. L'auteur croit à la transmission du mal par infection de l'air; il regarde cette ophthalmie comme spécifique, et importée en Europe par les troupes françaises et anglaises lors de leur retour d'Égypte.

de

11° Strabisme volontaire et alternatif de chacun des deux yeux nécessaire pour l'accommodation de la vue, par le professeur STOEBER, Strasbourg.

12o Leçons sur les parties intéressées dans les opérations qu'on pratique sur l'œil; observations sur la structure du corps vitré; par M. BowMAN.

L'auteur résume sommairement les recherches de Brücke et de Hannover sur la structure du corps vitré, recherches qu'il a entrepris de vérifier par ses observations propres. C'est en soumettant le corps vitré à l'influence d'une solution d'acétate de plomb, comme le fait Brucke, ou à celle de l'acide chromique étendu d'eau, suivant le procédé d'Hannover, que M. Bowman est parvenu à retrouver en partie la disposition signalée par ces habiles anatomistes. Ces préparations révèlent, dans la masse vitrée, certaines couches que l'on peut rendre visibles. Dans quelques coupes de l'œil humain, figurées ici, on ne peut admettre que l'uniformité d'arrangement des couches au voisinage du cristallin ait pu être produite par la simple immersion dans l'acide chromique, indépendamment de toute structure préexistante; on constate dans l'œil d'oiseau des faisceaux de fibres qui s'allongent dans certaines directions à travers l'humeur vitrée; enfin, chez les poissons, la disposition lamellaire est plus évidente encore. Dans toutes ces préparations à l'aide de l'acide chronique, on trouve une cavité centrale au centre de l'humeur vitrée. Si, à l'état normal, il n'y a pas là une véritable cavité, il faut reconnaître que cette portion est plus fragile que le reste.

13° Plaies de l'orbite; leçon clinique faite à l'hôpital Sainte-Marie de Londres, par M. WHITE COOPER. Il n'y a rien d'absolument neuf dans la leçon de M. W. Cooper; mais elle renferme un certain nombre de faits instructifs sur la bénignité apparente de quelques plaies de l'orbite. L'auteur rapporte quelques observations qui démontrent que des lésions graves du cerveau par perforation de la voûte orbitaire ne se sont révélées au chirurgien qu'un ou deux jours après l'accident. De là de sages conseils sur le pronostic des plaies de l'orbite, sur l'examen de ces sortes de blessures, et sur le traitement actif qu'on doit leur opposer.

14o Histoire des affections morbides de l'œil et de ses annexes, provoquées et entretenues par le séjour ou les atteintes d'animaux vivants; par le Do Ch. CARRON DU VILLARDS. — C'est un article où l'auteur parle de toutes choses et aussi d'ophthalmologie. Il y a peu à apprendre dans ces notes de voyageur; nous y avons seulement remarqué la relation de conjonctivites assez violentes développées sur des chasseurs qui traversaient les forêts de Fresne (Moselle), où se trouvait une grande quantité de cantharides sur les arbres et dans l'air. Les yeux devinrent larmoyants, la gorge brûlante, et, dès le soir, se montrèrent d'intenses conjonctivites. On lira encore avec quelque intérêt certains détails sur les accidents produits par les insectes qui pénètrent la peau humaine ou y déposent leurs larves (laons, ichneumons, puces pénétrantes, tique, etc.).

15° Quelques notes extraites d'une leçon sur la rétine et ses états morbides, par A. GUEPIN, de Nantes. Vérification de faits connus.

16° Enquête sur les professions nuisibles à la vue. - Un comité, désigné sous le nom de Commille on industrial pathology, fut chargé, en Angleterre, de rechercher quels sont les métiers qui nuisent à la santé des ouvriers. Il y a, dans le rapport de ce comité, un paragraphe destiné aux professions nuisibles à la vue. Les principaux oculistes de Londres ont été interrogés à cet égard, et leurs réponses, enregistrées ici, rappellent quelques faits curieux. Les tailleurs, les couturières, les cordonniers, les tisserands et les fondeurs de verres, paraissent, plus que d'autres ouvriers, prédisposés aux affections inflammatoires et amaurotiques; mais il n'y a pas là de chiffres bien précis. Il faut se défier des renseignements mensongers que certains individus donnent sur leur profession. Un charpentier de navire, à Newcastle, assurait que sa profession améliorait tout particulièrement la vue. On trouve aussi çà et là, dans ce rapport, des conseils utiles d'hygiène oculaire.

17o De l'Opération du staphylome partiel de la cornée, par A. QUADRI. A. Quadri rapporte une observation à l'appui du procédé opératoire mis en usage par son père. Ce procédé consiste à pratiquer à la cornée un lambeau dont on excise une portion et qu'on tâche de rendre semilunaire. Au bout de dix-huit jours d'occlusion des paupières, on ouvrit l'œil, la cicatrice était achevée; la portion supérieure de la cornée, qui était demeurée transparente, était descendue vis-à-vis de la pupille,

de sorte que le malade commençait à y voir. Grâce à l'emploi du laudanum, la cornée s'est éclaircie autour de la cicatrice, et la vue est devenue parfaite. Le rédacteur des Annales d'oculistique a joint à ce fait deux opérations analogues suivies de succès; il propose ce procédé contre le staphylome transparent, et conseille de faire l'excision de la cornée au côté externe.

par

18o Cataracte traumatique guérie par l'application de la belladone, A. QUADRI. Il ne faut pas se fier au titre de cette observation, qui n'est qu'un exemple de chute et de résorption du cristallin dans l'humeur aqueuse, après l'emploi de frictions belladonées, et de bien d'autres médicaments.

19° État de l'œil dans les affections morbides d'autres organes, par RUETE. C'est un chapitre de séméiotique oculaire, où l'auteur rappelle des choses fort contestables et ne nous apprend rien de nouveau.

20° Clinique ophthalmologique d'Erlangen, par le D' Oscar HEYFELDER. - L'auteur suit une tradition paternelle en publiant le compte rendu des faits observés à la clinique d'Erlangen. Ces faits n'ont point, il faut le dire, un grand intérêt : ce sont un cas de perte des paupières, à la suite d'un ulcère syphilitique; deux faits de plaies des paupières, avec réunion prompte; deux cas d'anchylops et de dacryocystite; enfin un fait de plérygion.

21o Note sur quelques points de la structure du cristallin et de ses capsules, à l'état normal et à l'état pathologique; par le Dr TESTELIN. — L'auteur a examiné avec grand soin, à l'œil nu et au microscope, un bon nombre de capsules malades. Selon lui, les altérations de la capsule sont toutes de la même nature. A l'œil nu elles ne consistent que dans l'épaississement et la perte de la transparence de la membrane. L'examen au microscope révèle que tout cela n'est dû qu'à des dépôts qui se font sur l'une ou l'autre de ses faces, et dont la nature est diverse: fibres cristallines altérées, fibrine, pigment, dépôts calcaires, graisse ; que tous peuvent être séparés de cette membrane, laquelle reprend alors toute sa transparence et son épaisseur normale. L'auteur apporte, à l'appui de ce consciencieux travail, des observations détaillées. Nous sommes forcé d'avouer que nous ne partageons pas complétement l'opinion de M. Testelin, et nous croyons à l'opacité de la capsule par infiltration granulo-graisseuse en dehors de tout dépôt venu du dehors. 22° Quelques mots sur la pratique ophthalmologique des chirurgiens de Londres, par le Dr WARLOMONT (2 articles). L'auteur s'occupe d'abord de l'opération de la cataracte. Il n'y a rien de particulier dans le manuel opératoire suivi par les chirurgiens anglais, pour le broiement par la cornée, et pour l'extraction du cristallin, seules méthodes généralement employées à Londres; aussi M. Warlomont ne s'attache-t-il qu'à faire connattre quelques détails. Les chirurgiens anglais n'opèrent en général qu'un œil à la fois. A Moorfields hospital, où exerce M. Bowman, aucun des opérés par extraction n'a la pupille préalablement dilatée par

la belladone. La contraction de l'iris, même après l'emploi de ce médicament, suit toujours immédiatement la section de la cornée. Les malades sont opérés couchés. Dans l'extraction, on se sert d'habitude d'un crochet peu recourbé, mais à pointe très-aiguë qui déchire facilement la capsule. L'immense majorité des extractions se fait par lambeau supérieur. Quelques chirurgiens, suivant l'exemple de M. Bowman, introduisent simultanément deux aiguilles à travers la cornée dans les opérations qui se pratiquent sur l'œil; ces deux aiguilles permettent de fixer les parties pendant qu'on les déchire.

23o De la Lumière artificielle, par M. WHITE COOPER. - C'est un article d'économie domestique sur la construction des diverses espèces de lampes, les résultats de la combustion, etc. Il y a peu de renseignements médicaux.

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24o Des Changements de couleur de l'iris indépendants de l'inflammation de cet organe, par Robert TAYLOR. On connaît surtout les changements de couleur qui succèdent à l'inflammation; mais ces changements peuvent survenir, en dehors de tout travail phlegmasique, par une altération qui porte probablement sur le pigment. L'auteur en cite trois cas.

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25° Recherches sur la vision binoculaire simple et double, et sur les conditions physiologiques du relief; par SERRE, d'Uzès. Ce travail, adressé à l'Académie des sciences, a déjà été analysé par nous. 26° Note sur l'amaurose, par le Dr E.-A. ANCELON. Cette note a pour but d'établir, à la vérité sans grandes preuves, que, s'il existe des amauroses congestives et sthéniques, on en rencontre un bien plus grand nombre que l'on peut rapporter soit à l'action directe ou sympathique du système nerveux, influencé par l'état du sang, par une excitation spinale, par des intoxications variées, soit à la débilité de tout l'organisme.

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27° De la Déchirure du cercle interne de l'iris, par WHITE COOPER. Les violences externes occasionnent fréquemment les séparations de la grande circonférence de l'iris d'avec le cercle ciliaire; mais les coups violents sur l'œil déterminent aussi un autre accident, la déchirure du cercle interne de l'iris, qui entraîne une dilatation considérable et permanente de la pupille, et des troubles sérieux dans la vision. Suivent trois observations à l'appui de ces remarques.

28° Quelques observations nouvelles de spinthéropie, par le Dr SICHEl. Déjà M. Sichel a publié, dans les Annales d'oculistique, quelques travaux sur la spinthéropie, ou accumulation de petites lames cholestériniques, luisantes et étincelantes, dans les milieux réfringents de l'œil. Il en rapporte aujourd'hui trois observations nouvelles, dont deux sont fort importantes, puisqu'elles prouvent, par l'examen à l'œil nu et à l'ophthalmoscope, que sans aucune lésion traumatique de la capsule et du cristallin, longtemps avant que celui-ci soit complétement opacifié, on peut reconnaître la présence des paillettes cholestériniques,

étincelantes, mobiles, dans le fond de l'œil, derrière le cristallin, par conséquent dans le corps vitré, où elles doivent s'être produites.

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29o De l'Inflammation sympathique du globe oculaire, par le Dr R. TAYLOR. L'auteur rapporte huit observations d'inflammation sympathique de l'œil développée de quelques semaines à quelques années après la destruction d'un des yeux par une inflammation le plus souvent traumatique, mais qui peut aussi être idiopathique. Cette affection, qui est loin d'être rare, amène ordinairement une cécité absolue. Les médications internes et les applications locales n'ont aucune espèce de succès dans ce cas; aussi l'un des derniers médecins qui ont écrit sur cet accident conseille-t-il, pour arrêter les progrès du mal, d'extirper l'œil blessé. M. Taylor pense qu'il suffit d'enlever la cornée; l'œil ne suppure pas, et il reste un moignon admirablement disposé pour l'adaptation d'un œil artificiel.

30° Torpeur de la rétine congénitale héréditaire, par F.-C. DONDERS. L'auteur suppose que les malades héméralopes ou nyclalopes ne sont point atteints d'une affection nerveuse périodique, mais d'un certain degré de torpeur continue de la rétine, état qui rend nécessaire l'action d'une lumière assez vive pour en réveiller la sensibilité, ce qui n'a plus lieu quand l'éclat du jour commence à faiblir.

(La suite prochainement.)

Revue des thèses soutenues devant la Faculté de Médecine de Paris en 1854.

Obstétrique.

De l'Accouchement prématuré provoqué, dans quelques cas autres que les rétrécissements du bassin, par Frédéric Pradier; 34 pages. Travail rédigé d'après les leçons faites sur ce sujet par M. le professeur P. Dubois, en 1848. Sans discuter la question de morale qui se rattache à l'histoire de l'accouchement prématuré, l'auteur aborde sur-le-champ le côté purement scientifique du sujet, et traite, dans autant de chapitres, des causes qui, en dehors des rétrécissements du bassin, peuvent, dans certains cas, nécessiter la provocation de l'accouchement avant terme; telles sont: 1° l'exagération du volume de l'utérus, soit par l'hydramnios, soit par la présence de plusieurs fœtus; 2o la rétroversion irréductible; 3o l'hémorrhagie par insertion anomale du placenta: 4o les vomissements incoercibles; 5o certains accidents nerveux, sous une cerlaine forme (éclampsie, chorée); 6o certaines maladies chroniques. M. Pradier termine par un court aperçu historique, et l'exposé rapide des différents procédés opératoires. Résumé assez complet de l'état actuel de la science.

De la Fièvre intermittente chez les enfants à la mamelle, par J.-André Buret; 30 pages. Comme le dit l'auteur lui-même en commençant,

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