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A

De cette série de recherches, Schneevogt conclut, avec raison, qu'en tenant note exclusivement de la taille, et abstraction faite de toute autre condition chez un homme en pleine santé, la plupart des faits sont d'accord avec la loi de Hutchinson. Il en conclut également que les chiffres de l'observateur anglais sont trop élevés d'environ 500 centimètres en moyenne, ce qui peut, dit-il, s'expliquer par la différence des races, l'un ayant recueilli ses observations en Angleterre, l'autre expérimentant en Allemagne.

M. le Dr Hecht a également consigné les moyennes de 298 observations d'hommes en parfaite santé, acception faite seulement de la taille. On nous pardonnera de reproduire ici ce relevé, en mettant en regard les chiffres d'Hutchinson. Toute la valeur pratique du spiromètre repose sur l'authenticité du chiffre physiologique qui représente la capacité normale, et sur la vérité de la loi découverte par Hutchinson : que celle capacité croît en proportion régulière, sinon mathématique, avec la stature. Les mesures qui suivent ont été relevées à Strasbourg:

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Les résultats exprimés dans ces tableaux sont assez concordants pour mériter de fixer l'attention, et n'eussent-ils que cette sorte d'intérêt, leur valeur physiologique serait hors de contestation.

En résumé, il est possible, à l'aide du spiromètre, d'établir la loi qui règle la capacité vitale du thorax à l'étal normal, en prenant pour terme unique de comparaison, avec l'échelle spirométrique, la taille de l'individu.

Les autres conditions qui peuvent agir sur la capacité thoracique vitale ont été analysées par Hutchinson avec soin, et depuis, les autres observateurs ont encore confirmé ses conclusions. Nous n'y insisterons pas, notre but étant de n'envisager la respiration, au point de vue physiologiqne, que pour signaler les applications pathologiques de la spirométrie. Disons seulement que le poids du corps est un guide beaucoup plus infidèle que la taille, et parce qu'il ne répond pas à des volumes d'air si régulièrement croissants, et parce que chez le méme individu il est sujet à de trop fréquentes et de trop promptes variations. La circonférence de la poitrine est sans aucune proportion avec le volume d'air expiré. Ainsi, sur 994 cas observés à ce point de vue, Hutchinson a constaté les contradictions les plus manifestes. La vigueur des poumons n'est pas plus subordonnée à leurs dimensions que celle des autres organes splanchniques à leur volume.

L'âge est une des modifications les moins puissantes : Hutchinson d'abord, plus tard Wintrich, sont arrivés seulement, malgré le nombre énorme des expériences, à conclure que la période de 20 à 40 ans est celle où la capacité vitale est la plus grande. Quant au sexe, dont Hutchinson a omis de tenir compte, toutes ses expériences étant faites sur des hommes, Schneevogt et Wintrich admettent que chez les femmes la capacité respiratoire est moindre. Peut-être aussi faut-il

rapporter en partie les résultats, d'ailleurs assez incertains, obtenus jusqu'ici à l'émotion et à l'inexpérience des sujets, qui se prêtent moins volontiers et moins docilement que les hommes à ces essais.

Si nous avons insisté si longuement sur ces notions préliminaires, c'est non-seulement parce qu'elles sont encore peu répandues en France, mais surtout parce que d'elles seules dépend la signification pathologique du spiromètre. Pour que l'examen de la capacité respiratoire vitale soit utile au lit du malade, il faut que le médecin, sachant ce qu'elle devrait être, estime conséquemment les déviations produites par la maladie.

S'il était possible de soumettre chaque individu en santé à un examen préalable et d'avoir pour ainsi dire son signalement spirométrique, toutes ces lois physiologiques, si laborieusement éprouvées, seraient sans profit, et nous aurions dans l'individu lui-même un terme de comparaison suffisant. A défaut de cette mesure irréalisable de la santé, il était nécessaire de chercher des lois absolues dans lesquelles les individualités dussent trouver leur place. La mesure spirométrique de la santé n'existe pas, mais en revanche il est facile de jauger comparativement les volumes d'air expirés dans le cours d'une maladie chronique.

La spirométrie peut donc répondre à deux indications au point de vue du diagnostic: d'abord servir à reconnaître, au premier examen, une maladie pulmonaire, ensuite fournir les moyens de mesurer sous une de ses formes le progrès ou l'amélioration de l'affection qu'on avait constatée.

Pour le premier cas, le terme de comparaison est le chiffre absolu de l'état normal, acception faite de la taille; pour le second, il suffit de s'en rapporter aux résultats déjà obtenus chez le malade. Ces deux modes d'observation ont été déjà pratiqués chez un nombre considérable d'individus atteints pour la plupart d'affections pulmonaires, et voici à quelles données ils ont conduit.

Le premier malade sur lequel Hutchinson ait fixé son attention réunissait les conditions les plus favorables à un ́semblable examen. C'était un Américain colossal venu à Londres disputer le prix d'une lutte: il était d'une taille de près de 7 pieds et dans toute la puissance de la santé; sa capacité respiratoire était de 434 pouces cubes. Après avoir remporté le prix, il mena une vie oisive et dissolue, et deux ans plus tard (novembre 1814), sa capacité vitale n'était plus que de 390 ; on ne constatait d'ailleurs aucun signe de lésion thoracique, et l'autorité d'Hutchinson en pareille matière est au-dessus de toute contestation. A la fin de décembre 1844, elle était descendue à 320. Cet homme succomba en 1845 aux suites d'une tuberculisation pulmonaire subaiguë. Un fait d'une autre nature, mais non moins caractéristique, témoignait de l'utilité et de l'appareil et de son application à la pathologie. Un homme est examiné, il jouit d'une santé irréprochable, mais la mesure de sa capacité vitale est de 47 pouces cubes au-dessous du chiffre normal. L'auscultation ne révèle pas le plus léger trouble des fonctions respira

toires. Trois jours après, cet homme succombe accidentellement, et on trouve au sommet du poumon gauche un dépôt de tubercules miliaires qui avait l'étendue de plus d'un pouce carré.

Tel fut le point de départ, et depuis lors Hutchinson, placé à la tête de l'hôpital le mieux approprié pour de semblables travaux (the hospital for consomption), a donné à ses études des proportions que les statistiques médicales atteignent rarement. Nous nous contenterons de résumer ses principales conclusions, relatives à la phthisie.

Un abaissement de 16 p. 100 doit éveiller les soupçons, il indique que la respiration est entravée par un obstacle pathologique. Dans le premier degré de la phthisie confirmée, la diminution est d'enviro 33 pour 100; elle peut être portée dans la période extrême jusqu'à 90 pour 100 en moins, sans que le malade soit sous la menace d'une mort tout à fait imminente.

Le Dr Hecht a consacré une grande partie de son excellente dissertation inaugurale, où, à côté d'observations personnelles assez nombreuses, on trouve des recherches d'une bonne érudition, à l'étude des services que le spiromètre peut rendre au diagnostic de la tuberculisation pulmonaire. Il examine successivement trois cas: 1o Lorsque la tuberculisation pulmonaire commençante est encore insaisissable par les autres signes physiques; 2o lorsqu'il y a lieu de soupçonner une prédisposition héréditaire à l'état d'incubation; 3° lorsque la phthisie a été diagnostiquée par erreur.

Acceptons celte division proposée d'abord par Schneevogt et qui mérite d'être conservée, et voyons ce qu'il est permis d'attendre de l'avenir de la spirométrie, en la jugeant d'après les notions acquises. M. Hecht rapporte deux observations. Dans l'une, on constatait un déficit de plus de 50 p. 100 (19 décil. au lieu de 34), ce qui dépasse les chiffres assignés par Hutchinson à la deuxième période de la phthisie confirmée; l'auscultation n'indiquait que des râles sibilants et ronflants sans autres signes spécifiques. Dans la seconde, la diminution n'était que de 6 décil. On soupçonna une tuberculisation; mais, le malade ayant quitté l'hôpital, le diagnostic ne fut pas vérifié. Il est difficile de faire reposer un jugement favorable sur des arguments moins décisifs.

Schneevogt, qui a recueilli un grand nombre de faits, n'est pas beaucoup plus explicite. Que dire d'observations comme celles-ci que je traduis textuellement : 31 ans; taille, 182 cent.; capacité vitale, 2,650 au lieu de 4,000. Ce malade, menacé de tuberculisation héréditaire, est privé de sommeil; agitation, affaiblissement, amaigrissement graduel, traités par les toniques. L'examen spirométrique donne à supposer une tuberculisation probable, et le traitement est modifié dans ce sens. 2e observation: 13 ans; taille, 136 cent.; capacité, 1,000 au lieu de 1900; soupçons de tubercules.

L'utilité du spiromètre, en ce qui touche le diagnostic de la phthisie au début, laisserait encore à désirer, n'étaient les faits plus signifiants

de Hutchinson. Hâtons-nous d'ajouter qu'on s'est empressé de publier prématurément des observations incomplètes, et que le plus grand défaut des faits rapportés est de s'en tenir à une expérience, sans attendre que le temps ait autorisé à dénommer la maladie. Il est difficile toutefois d'admettre que l'examen spirométrique ne vienne pas s'ajouter utilement aux symptômes souvent si douteux qui nous sont fournis par les autres voies d'investigation; mais, pour estimer dans quelle mesure il éclairera le diagnostic, il ne suffit pas de procéder comme on l'a fait, et comme le font presque toujours les médecins mathématiciens qui se composent à leur gré une exactitude de fantaisie.

Si le diagnostic de la tuberculisation débutante est parfois si obscur, ce n'est pas tant parce que l'auscultation n'apprend rien, que parce qu'elle révèle des signes communs à des affections bénignes. Or l'influence spirométrique des maladies pulmonaires qui simulent la phthisie n'est rien moins qu'élucidée. Pour ne prendre qu'un seul exemple, l'emphysème pulmonaire paraît avoir abaissé presque autant que les tubercules le chiffre de la capacité vitale; la bronchite chronique n'est pas davantage sans action. On ne peut pas se dissimuler qu'il y a là une difficulté encore irrésolue et peut-être insoluble. Mais, dût la spirométrie ne pas lever toutes les indécisions, elle doit dans certains cas conduire à la certitude.

Les individus prédisposés, et auxquels on a appliqué le spiromètre, m'ont toujours paru assez malheureusement choisis comme spécimen des applications de cet appareil. De deux choses l'une, ou ils sont tuberculeux, et alors ils ont cessé d'être prédisposés, ou ils ne le sont que virtuellement, et alors comment constater matériellement ce peutêtre qui n'est pas encore en voie de se réaliser ?

Où le spiromètre trouve sa véritable application, c'est quand il s'agit de redresser un diagnostic menaçant, mais qui repose sur une crainte erronée. Là il constitue peut-être le plus sûr contrôle, et les cas dans lesquels on peut s'estimer heureux d'y recourir ne sont rien moins que rares. Là aussi les observations rapportées par les auteurs ont une précision qui leur fait trop souvent défaut. On y voit des individus, affectés de catarrhes chroniques et supposés tuberculeux, guérissant sous l'influence d'une médication active, après qu'on s'est assuré que la capacité vitale du thorax des malades atteignait au moins son chiffre normal. Des hémoptoïques sont rassurés par la même constatation, et la guérison répond aux assurances du médecin. Schneevogt, Wintrich, le Dr Hecht, ont relaté des cas de ce genre qui échappent à toute objection, et qui complètent les principes posés par Hutchinson. C'est là, jusqu'à présent, le titre le mieux établi que le spiromètre puisse invoquer pour prendre rang parmi les moyens physiques d'exploration médicale. Nous nous sommes étendu sur les applications de la spirométrie au diagnostic de la tuberculisation: ce sont celles que l'inventeur a signalées de préférence, et sur lesquelles ont surtout insisté les observa

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