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teurs qui ont suivi sa voie. Il faudrait, pour être complet, passer en revue toutes les autres causes qui paraissent entraver la respiration, et indiquer jusqu'à quel point elles agissent sur le seul élément dont le spiromètre fournisse la mesure. Un pareil travail n'est rien moins que fait, et tout au plus pourrait-on réunir des indications insuffisantes et sans lien. Un seul fait, et il est d'un grand intérêt, paraît, jusqu'à preuve du contraire, presque assez constant pour constituer presque une loi. Les tumeurs abdominales, quels que soient leur nature et l'organe qu'elles affectent, qu'elles proviennent d'un épanchement, d'une simple hypertrophie, ou d'un dépôt hétérologue, ont pour effet de diminuer la capacité respiratoire de la poitrine. La grossesse seule ferait exception; c'est du moins ce qui résulte de plus d'une centaine d'observations dans lesquelles on a constaté que la capacité pulmonaire ne diminue pas pendant la grossesse, même dans les derniers mois.

Dans cette longue revue, la partie physiologique, qui comprend les expériences desquelles résulte le chiffre normal de la capacité vitale, a dù recevoir plus de développement que la portion pathologique. Il en a été de même lorsque les premières recherches hématologiques ont été constituées et qu'il a fallu déterminer le chiffre normal des éléments constituants du sang. Il en sera de même toutes les fois qu'on utilisera des notions empruntées à la physique ou à la chimie. Les résultats pathologiques sont, jusqu'à présent, insuffisants pour autoriser autre chose que des espérances.

En tout cas, nous ne saurions mieux résumer l'état actuel de nos connaissances qu'en terminant par les conclusions de Schneevogt, un des expérimentateurs les plus zélés et les plus convaincus; la plupart de ces propositions, par lesquelles il clôt son mémoire, sont assez réservées pour qu'on puisse les accepter sans trop de restrictions.

1o Le rapport de la capacité vitale avec la stature est le plus important au point de vue pratique.

2o Pour les hommes, ce rapport est à peu près le suivant : un homme de la taille de 1 mètre 50 cent. doit avoir une capacité vitale d'environ 2,35 cent., qui augmente de 52 cent. cubes par chaque cent. en plus de la taille indiquée. Pour une femme à stature égale, le chiffre n'est que de 2,00 cent. cubes, et l'accroissement de 30 par cent.

3o Un écart en moins de 50 cent. cubes ne permet pas encore de conclure à l'existence d'une maladie pulmonaire.

4o La spirométrie ne se substitue pas, mais s'ajoute aux autres méthodes physiques d'investigation;

5o Elle est d'un secours utile pour diagnostiquer les affections organiques du poumon à leur début, et devrait être employée par les conseils de révision, les sociétés d'assurances sur la vie, etc.;

6° Elle découvre la tuberculisation à une époque où aucun autre procédé de diagnostic ne la révèle (nous avons déjà fait nos réserves);

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7° Elle assure le diagnostic de la phthisie confirmée, elle sert à en mesurer l'étendue, la marche, le progrès ou l'amélioration.

8o La spirométrie est sans usage dans la pneumonie et la pleurésie; elle peut rendre des services dans les cas de pleurésie et de pneumonie chroniques, d'emphysème, d'œdème pulmonaire, d'hydrothorax, etc. 9o Dans les laryngites et les bronchites, lorsque la diminution de la capacité vitale est considérable, elle témoigne de la coïncidence d'une lésion du tissu pulmonaire.

10° Les affections du cœur exemptes de complications ne modifient pas la capacité vitale.

11o Les déviations intenses du rachis la diminuent.

12o Les tumeurs abdominales diminuent le volume d'air expiré; la grossesse paraît faire exception à cette loi.

13° L'influence de la faiblesse générale est insignifiante.

14° La spirométrie rend un signalé service quand elle dissipe la crainte d'une tuberculisation commençante.

REVUE GÉNÉRALE.

ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE.

Structure vasculaire de l'iris et de la choroïde, par M. ROUGET. Le nombre, les dimensions, là structure et la disposition des vaisseaux de l'iris sont tels qu'ils me paraissent constituer un appareil érectile, un des appareils dans lesquels l'état de vacuité ou de réplétion des vaisseaux joue un rôle mécanique et concourt aux mouvements, conjointement avec le système musculaire, sous la dépendance immédiate duquel se trouve du reste la circulation de ces vaisseaux.

La choroïde et l'iris avec leurs dépendances, le ligament et les procès ciliaires, constituent un seul et même système, dont toutes les parties sont en corrélation intime. Dans ce système, on trouve trois appareils érectiles communiquant largement ensemble par un système de veines spéciales, distinctes des artères par leur marche et leur disposition, ca-ractère distinctif des appareils érectiles, et très-prononcé dans ceux du système génital. Ces trois appareils sont : pour la choroïde, la ruyschienne ou membrane chorio-capillaire; pour l'iris, le petit cercle; entre les deux, l'appareil des procès ciliaires.

L'appareil érectile du petit cercle de l'iris est en rapport avec les mouvements de la pupille; celui des procès ciliaires, avec les mouvements ou changements de forme du cristallin. La membrane chorio-capillaire a les mêmes limites que la portion nerveuse de la rétine, et

n'est peut-être pas sans influence sur le rôle physiologique de cetle membrane. (On sait qu'un léger degré de pression ou de tension facilite la vision.)

Les artères de l'appareil chorio-capillaire sont les ciliaires postérieures; celles des procès ciliaires, les ciliaires postérieures et des branches du grand cercle artériel de l'iris (ciliaires longues et antérieures). Les artères du petit cercle lui viennent du petit cercle artériel de l'iris, dont l'existence est constante, et que l'on a nié récemment bien à tort.

L'existence de ce petit cercle est liée à l'appareil érectile de l'anneau pupillaire, comme celle du grand cercle à la couronne des procès ciliaires.

Les artères qui se portent du grand cercle au petit cercle de l'iris forment des anses anastomotiques de plus en plus nombreuses. A mesure qu'on approche de l'anneau pupillaire, ces anses couvrent toute la face antérieure de l'anneau, et leur extrémité fait saillie au bord même de la pupille, dont elles forment les dentelures. Ces artères et leurs branches terminales forment un système d'arcades et de mailles vasculaires indépendantes des faisceaux musculaires. Leur disposition générale, très-symétrique, ne rappelle en rien la figure et la description qu'on en a données récemment. La disposition typique et régulière est celle-ci : du grand cercle de l'iris, partent des rameaux en nombre égal à peu près à celui des procès ciliaires, au niveau desquels ils naissent. Ces rameaux marchent parallèlement les uns aux autres, se croisant très-peu, si ce n'est pour former les anses récurrentes jusqu'à l'anneau pupillaire, où ils forment une anse terminale dont les divisions constituent l'anneau érectile. De ces divisions et de cet anneau, partent des veines très-nombreuses, de calibre sensiblement égal, parallèles, et paraissant remplir complétement l'espace qui sépare les artères. Ces veines pénètrent presque toutes, sinon toutes, dans les procès ciliaires; là elles forment le réseau admirable de ces procès ciliaires, puis en sortent pour se terminer enfin dans les tourbillons des vasa vorticosa.

La ruischienne est une lame vasculaire constituée par des sinus capillaires ne laissant presque aucun intervalle entre eux. Quand ils sont remplis, les artères se rejettent dans ce lac sanguin, et les veines des vasa vorticosa y prennent leurs sources dans la région qui sépare deux tourbillons voisins.

La membrane chorio-capillaire, très-bien vue et figurée par Arnold, couvre réellement toute la face interne de la choroïde; le pigment repose immédiatement sur elle; elle masque et recouvre les artères qui paraissent logées, ainsi qu'une partie des veines, dans son épaisseur. C'est à tort qu'on a prétendu récemment que les artères étaient plus rapprochées du centre de l'œil que la membrane chorio-capillaire. La figure d'Arnold est parfaitement exacte relativement à ce point.

Au pourtour de l'entrée du nerf optique dans le globe oculaire, les troncs veineux de la choroïde s'arrêtent brusquement, reviennent sur

eux-mêmes, et forment un réseau admirable occupant environ le quart postérieur de la choroïde en dedans et en dehors surtout. Ce réseau admirable, analogue à ce réseau admirable choroïdien si développé chez les poissons, correspond aux régions les plus sensibles de la rétine.

Quelques artères ciliaires, courtes, postérieures, les plus rapprochées des troncs du nerf optique, paraissent se terminer complétement dans ce réseau admirable. Quant à la question de savoir si la choroïde cesse au niveau de l'entrée du nerf optique, ou si le nerf optique traverse une espèce de crible de la choroïde, voici ce que j'ai vu. Les troncs artériels de la choroïde pénètrent dans cette membrane; au pourtour du nerf optique, les troncs veineux s'arrêtent à ce même niveau; mais la membrane chorio-capillaire passe en manière de pont au-dessus du passage du nerf optique, de telle façon que le tronc se tamise, en quelque sorte, à travers les mailles de la membrane vasculaire fondamentale de la choroïde. (Gazelle médicale, 1856; comptes rendus de la Société de biologie.)

Rôle physiologique de la rate et sources de l'urée, par F. FUHRER et H. LUDWIG.- Les auteurs de cet article, comparant le rôle important que joue la rate dans la destruction des globules sanguins, au fait que la rate peut être enlevée sur un animal, sans qu'il y ait un trouble trop grand dans l'état de la santé, cherchent à expliquer la coïncidence de faits en apparence si contradictoires, et posent les trois propositions suivantes qu'ils résolvent expérimentalement et par l'examen des théories reçues jusqu'à présent:

1° L'extirpation de la rate change-t-elle les propriétés du sang?

2o Les transformations qu'éprouvent les corpuscules sanguins dans la rate ont-elles une influence sur la proportion d'urée contenue dans l'urine?

3° Quel rôle jouent les corpuscules sanguins dans la nutrition? Si l'urée est un produit de la transformation des globules sanguins, peutelle servir à mesurer l'activité de leur formation ?

Les expériences qu'ils ont tentées dans ce but n'ont malheureusement pas donné tous les résultats qu'ils en attendaient par suite de circonstances indépendantes de la manière dont les expériences furent faites. Sur 4 chiens mis en expérience, 3 moururent de péritonite peu de temps après que l'extirpation de la rate leur eut été pratiquée. Le seul qui survécut ne tarda pas à se remettre de cette opération. Deux saignées qui lui furent faites un mois après donnèrent un sang d'un beau rouge, se prenant parfaitement en caillot et présentant tous les caractères anatomiques du sang normal. Ce fait, en répondant négativement à la première proposition émise, prouve donc que l'extirpation de la rate ne nuit en aucune façon à la circulation, et ne change nullement la constitution intime du sang.

Mais, avant de quitter ce sujet, nous devons dire que, dans l'autopsie qui fut faite de ce chien, six mois après l'expérience qui avait eu lieu

sur lui, on trouva tous les ganglions lymphatiques, abdominaux, thoraciques et mème cervicaux, présentant des changements remarquables; au lieu d'être petits, comme ils le sont sur le chien, ils avaient acquis un volume beaucoup plus considérable, étaient ramollis, fortement injectés, et parcourus par des vaisseaux nombreux ayant tous les caractères des vaisseaux de nouvelle formation. Or ces changements survenus à la suite de l'extirpation de la rate prouvaient que cette opération en était la cause immédiate. D'où MM. Ludvig et Führer sont portés à penser que très-probablement après l'extirpation de la rate, les fonctions de cette glande se transportent dans les ganglions lymphatiques, opinion assez probable, si l'on tient compte de la succession des faits qui se sont passés dans l'expérience. Quant aux deux autres propositions, voici quels sont les arguments émis en leur faveur:

1° L'urée ne peut prendre sa source directement dans les composés albumineux, autrement il faudrait que la bile, le lait, le mucus, etc., pussent provenir directement du sang.

2o La nutrition des parties solides du corps est trop lente pour qu'on = puisse la regarder comme la source de l'urée, substance dont la quantité peut varier tellement et devenir si considérable, lorsqu'il y a excès de nourriture.

3o Ce sont donc les corpuscules sanguins et lymphatiques qui fournissent l'urée:

a. Parce que leur développement rapide, leur courte durée, et leur renouvellement constant, en font la plus riche source d'urée;

b. Parce que nous ne leur connaissons aucune évolution subséquente qui soit en rapport avec leur masse;

c. Parce qu'en tant qu'éléments azotés du corps, n'ayant pas une destination ultérieure, ils ne peuvent disparaitre que pour former l'urée. A l'appui de ces arguments, viennent encore:

1o Les effets de la diminution du sang, c'est-à-dire la diminution des corpuscules sanguins, leur prompte reproduction, et l'augmentation de l'urée.

2o L'examen du sang et de l'urine après que la digestion est achevée. 3o Le fait que, lorsque la nourriture est diminuée, la proportion d'urée ne baisse pas immédiatement, mais suit proportionnellement la diminution des globules sanguins.

4o Le fait que, chez les animaux affamés, l'urée ne présente pas une augmentation notable, lors même qu'ils conservent tout l'azote de la nourriture qu'on leur redonne, tant que le poids du corps diminue. Une transformation si prompte dans de telles circonstances et coexistant avec une diminution du poids ne peut donc porter sur les parties solides de l'organisme.

5o La petite quantité d'urée que sécrète l'animal soumis au jeûne ne peut être produite par les éléments solides du corps, puisque ceux-ci sont soumis à une plus grande activité d'oxydation qu'à l'état normal;

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