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substance ferme, comme cartilagineuse, à peu près d'une ligne d'épaisseur, d'une couleur blanche, de forme ovale, de 2 pouces de long et de 1 pouce et demi de large; les bords en étaient irréguliers et formés de plusieurs tubercules arrondis, de la grosseur et de la forme d'un petit pois.

Le foie augmenté considérablement de volume, simplement hypertrophié; sa structure est partout normale. Vésicule biliaire distendue par de la bile d'une couleur jaune pâle. Le poids total était 10 livres et 12 onces.

La rate aussi considérablement augmentée de volume par simple hypertrophie, fusiforme, plus volumineuse au centre, s'amincissant vers ses bords; elle pesait 7 livres et 2 onces. Longueur, 14 pouces, dans sa plus grande dimension; largeur, 7 pouces; épaisseur, 4 pouces et demi. Vers sa face antérieure, exsudation jaune et ferme, d'un pouce de profondeur et de 3 pouces de long. Le péritoine, qui recouvrait une partie de sa face antérieure, était aussi épaissi, opaque et dense dans une étendue à peu près de la grandeur de la main.

Les deux reins sains.

L'estomac et les intestins partout sains. A 4 pouces de l'anus, les veines hémorrhoïdales supérieures étaient distendues de chaque côté de la paroi externe du rectum; elles formaient deux chaînes de tumeur de 3 pouces de long, qui consistaient, d'un côté, de trois grosseurs du volume d'une noix.

Examen microscopique. Le coagulum jaune du sang était composé de filaments de fibrine coagulée, mélangés avec de nombreux corpuscules de pus, que l'on pouvait séparer de la fibrine en pressant sur les deux morceaux de verre entre lesquels on l'examinait. Là où le coagulum jaune était généralement mou, les corpuscules étaient nombreux, et la fibrine se présentait en masse diffluente, partie moléculaire, partie granuleuse, en partie composée de débris de filaments rompus en morceaux de différentes longueurs. On pul prouver que les choses se passaient ainsi au moyen de l'acide acétique, qui faisait perdre aux premières leur aspect granuleux en les gonflant, qui dissolvait la membrane externe des autres en mettant à nu un nucléus.

Ce nucléus était composé en général d'un gros granule du diamètre à peu près d'un 5/200 de millim.; mais çà et là on pouvait apercevoir quelques granules plus petits, tels que l'on en voit dans le pus louable.

La portion rouge du coagulum contenait un grand nombre de ces granules de pus, mélangés cependant avec une multitude de corpuscules jaunes normaux.

Les corpuscules de pus que nous venons de décrire furent trouvés dans toutes les parties du corps on les voyait dans les veines et les artères qui se distribuent au cerveau, dans les veines coronaires, les tumeurs hémorrhoïdales, et partout où le sang fut examiné. En arrachant une portion de la dure-mère et en l'examinant au microscope, tous les

vaisseaux capillaires qu'elle contenait et qui n'étaient pas d'un volume par trop exigu étaient remplis des mêmes corpuscules. Le Dr Thompson confirma ce fait; je lui avais envoyé pour cela une portion du cer

veau.

Le dépôt cartilagineux de la face inférieure du diaphragme était composé d'un tissu fibreux, dense, dans lequel on observa beaucoup de ces granules et molécules.

L'exsudation de la rate était composée de fibrine amorphe, mélangée de nombreuses molécules et de cellules imparfaites et granuleuses. Ces dernières étaient entremêlées de touffes d'un tissu filamenteux.

Les glandes lombaires, tuméfiées, laissaient sortir, lorsqu'on les pressait, un liquide rempli de corpuscules. Quelques-uns de ces corpuscules ressemblaient à ceux du pus déjà indiqués; d'autres étaient ovales et contenaient un noyau distinct. L'acide acétique avait la même action sur eux que sur les globules du pus trouvé dans le sang.

On examina avec soin l'état du cerveau, des nerfs, des muscles, etc., qui furent trouvés sains.

Le Dr Bennett discute, à la suite de cette observation, les questions suivantes :

1° Quelle était la connexion entre les symptômes observés et les lésions cadavériques?

2o Les corpuscules contenus dans le sang étaient-ils réellement ceux du pus?

3o S'il en était ainsi, quelle fut leur mode de formation?

I. On ne voit pas, dit-il, de relation satisfaisante entre les symptômes et les lésions.

Il est évident qu'on ne peut rapporter la mort ni à la lésion du foie ou de la rate, ni aux altérations de structure trouvées dans les tissus. D'un autre côté, il est aussi difficile de rattacher la mort à la fièvre, qui ne fut pas très-violente et qui ne fut pas accompagnée de prostration. De plus, dans les cas de phlébite ou de résorption purulente, quand le pus a passé dans la circulation, les symptômes sont différents de ceux qu'on a observés ici.

Dans l'observation du D' Craigie, publiée à la même époque et relalive à la même affection, la fièvre était plus marquée et continua plus longtemps. Il y avait de la céphalalgie et du délire. Le malade fut bien saigné; mais, malheureusement, on ne pensa pas à examiner le sang au microscope. On ne peut donc pas assurer positivement qu'il y avait du pus dans le sang à cette époque, mais c'est au moins très-probable. Quand on vient à considérer les deux cas, je crois, ajoute l'auteur, qu'il est douteux que le pus contenu dans le sang fût la cause de la mort, et qu'il produisit aussi les symptômes fébriles.

Il n'y avait pas de phlébite, ni d'abcès, ni de collection purulente, à laquelle on pût rattacher les caractères du sang contenu dans les vaisseaux. Dans tous les cas de phlébite, il y a des changements dans les

vaisseaux eux-mêmes, et le caillot est plus ou moins adhérent aux parois des vaisseaux. Rien de semblable n'existait dans l'un des deux cas que nous avons rapportés, quoiqu'on y eût mis une attention particulière.

Il est difficile de dire jusqu'à quel point l'hypertrophie du foie et de la rate pouvait avoir une connexion avec la coagulation du sang et la formation du pus. La similarité remarquable des deux cas nous porterait à conjecturer qu'il y aurait en quelque sorte entre eux un rapport de cause à effet. De plus amples observations seules peuvent décider si l'hypertrophie de ces organes exerce une influence spéciale sur le sang, ou bien si le changement de caractère de ce fluide a des rapports avec les maladies chroniques en général, ainsi que M. Bouchut l'a dernièrement fait remarquer.

II. La seconde question que le D' Bennett se pose est celle-ci : Les corpuscules étaient-ils réellement ceux du pus? Les seuls corps avec lesquels on puisse les confondre sont les corpuscules blancs du sang, les corpuscules décrits par Gulliver, comme existant dans la fibrine ramollie, et ceux trouvés dans la lymphe.

Quant aux corpuscules blancs du sang, nous ne connaissons, dit-il, aucun cas où ils aient présenté l'apparence décrite précédemment.

La description donnée par Gulliver ne s'applique en aucune façon au cas présent, la masse de la substance étant indubitablement formée par des corpuscules de pus.

L'auteur conclut de l'examen microscopique et à l'œil nu, que ces globules étaient ceux du véritable pus, et termine en faisant appel à de nouvelles recherches pour expliquer la formation si insolite de ces globules de puis sans inflammation antécédente.

Revue des thèses de Strasbourg (1854).

Pathologie interne.

Des émétiques végétaux en général et des émétiques végétaux indigènes en particulier, par P.-L. Lacipière. Ce travail est une revue rapide des plantes capables de produire le vomissement. Le règne végétal est riche en médicaments vomitifs non usités; l'auteur se borne à les énumérer, sans même indiquer, avec leurs nuances diverses, l'action physiologique de chacun d'eux. Tout en laissant aux racines d'ipécacuanha la première place parmi les émétiques végétaux, il pense qu'on pourrait obtenir de bons effets de diverses plantes dont l'action n'a pas encore été suffisamment étudiée, telles que les racines de violettes, celles de l'asarum europæum et des euphorbes, et enfin les racines du paris quadrifolia el des narcisses. Quelques végétaux exotiques, jouissant des mêmes propriétés, pourraient être naturalisés en France avec avantages.

De l'Étiologie des fièvres intermittentes, par Eugène Guérin. -Un séjour de plusieurs années en Afrique, en qualité de médecin militaire, a permis à l'auteur d'étudier les faits qui se rattachent à l'étiologie des fièvres palustres. Pour lui, comme pour la grande majorité des observateurs, la cause primordiale de l'infection paludéenne, c'est l'existence d'un miasme générateur, se dégageant de l'atmosphère putride des marais, et dont la nature est encore inconnue. Les vicissitudes atmosphériques, la chaleur, le froid humide, ne sont que des éléments accessoires dans l'étiologie des fièvres à quinquina. Le miasme s'introduit à la fois dans l'économie par les voies respiratoires, le tube digestif et le tégument externe. Un chapitre de cet intéressant travail est consacré à l'examen des principales sources effluviales en Algérie. La plus importante, c'est le marais, et principalement le marais salé, c'est-à-dire formé par un mélange d'eau de mer et d'eau douce. Viennent ensuite les grands travaux de défrichement, conséquence de la colonisation agricole, les crevasses du sol, d'où se dégagent les émanations délétères produites par la décomposition des détritus végétaux ou animaux; et enfin le desséchement des cours d'eau, qui devient une source d'effluves et de fermentation miasmatique.

De l'Ophthalmie granuleuse, par J. François Hacherelle.- Bon résumé de l'état de la science en France et en Allemagne sur cette matière; rien d'original. L'auteur reproduit en grande partie les idées développées par M. Hairion dans divers mémoires publiés en 1848, 1850 et 1851. Il admet quatre variétés anatomiques de granulations: 1o des granulations mamelonnées ou miliaires, rougeâtres, formées par des saillies de la conjonctive hypertrophiées; 2o des granulations vésiculeuses, véritables petits kystes siégeant dans l'épaisseur de la couche fibreuse; 3o des granulations végétantes, sortes de fongus charnus, rougeâtres; 4o des granulations fibreuses résultant d'une perte de substance et constituées par du tissu inodulaire. Dans la partie thérapeutique, l'auteur insiste beaucoup sur l'emploi du mucilage de tannin dans la conjonctivite granuleuse chronique, médication déjà préconisée par M. Hairion en 1851. La thèse de M. Hacherelle contient cinq observations qui confirment les avantages de ce mode de traitement.

Du Sclérème, par G. Adolphe Goupil. C'est un travail incomplet et sans aperçus nouveaux. L'auteur rejette comme trop exclusive l'opinion de Billard, cherchant à expliquer cette affection par la congestion veineuse générale et la sécheresse extrême de la peau, et celle de Valleix, qui rattachait l'œdème des nouveau-nés à une gène de la circulation et de la respiration, et qui ne considérait l'endurcissement du tissu cellulaire que comme un phénomène commun à diverses maladies graves de l'enfance, et ne se rattachant pas spécialement au sclérème. Pour l'auteur, l'œdème n'est qu'un phénomène accidentel, dû peut-être à la gêne circulatoire résultant de l'endurcissement. Il n'admet donc pas la division du sclérème en deux variétés, l'une caractérisée par l'induration du tissu cellulaire, l'autre par son infiltration.

L'auteur désigne sous

De la Médication obturante, par Ernest Coze. ce nom l'ensemble des moyens à l'aide desquels on applique, sur une surface plus ou moins étendue du corps, une couche d'une substance pouvant rendre cette surface imperméable en faisant corps avec elle. La première partie de cette thèse est consacrée aux effets physiologiques des médicaments obturants. Ils agissent en arrétant le passage des produits organiques, et en interceptant les courants qui se dirigent de l'intérieur à l'extérieur et réciproquement. Il en résulte une suspension de l'activité physiologique, un repos relatif pouvant amener dans les tissus enflammés la diminution d'un travail morbide. On expliquerait ainsi les effets avantageux des pâtes arsenicales dans le traitement des affections cancéreuses, par la formation d'eschares qui agissent comme moyens obturants; si les bons effets ne se continuent pas, c'est que cette médication ne peut avoir prise sur la spécificité de la maladie. Ce qui prouve que la pâte arsenicale n'agit pas autrement, c'est qu'une pâte de plâtre, non caustique, appliquée de la même manière sur un cancer ulcéré, a amené au bout de peu de jours, par le seul fait de l'obturation, une cicatrisation périphérique.

En cherchant à expliquer les effets de cette médication dans les phlegmasies, l'auteur s'élève contre les idées de M. Robert-Latour, qui, considérant la chaleur animale comme principe de l'inflammation, n'a vu dans l'enduit imperméable qu'un moyen de diminuer la vitalité des parties en abaissant la température. M. Coze adopte sans restriction les idées de M. le professeur Küss, de Strasbourg, développées en 1846, dans un travail sur la vascularité de l'inflammation: ce n'est pas le sang qui est l'élément immédiat de la nutrition; c'est le suc qui baigne toutes les parties vivantes qui remplit ce rôle, et les organes circulatoires ne sont qu'un appareil perfectionné et complémentaire, ayant pour but de maintenir l'équilibre de composition et de distribution du suc nourricier, et celui de la chaleur animale. Ce même fluide deviendrait l'élément du travail inflammatoire. En admettant ces singulières idées théoriques sur l'inflammation, l'auteur pense que les obturants agissent en empêchant les courants des liquides, en produisant une suspension de mouvement plus ou moins étendue, et en suspendant ainsi l'activité vitale et inflammatoire.

Dans la seconde partie de sa thèse, l'auteur examine les divers moyens obturants: 1o les substances emplastiques; 2o les liquides volatisables tenant en suspension des substances capables d'adhérer à la peau; 3o les obturants incomplets, huiles, pommades, etc. Il s'occupe surtout des médicaments de la deuxième section, la teinture d'iode et le collodion, et rappelle les différents cas dans lesquels ils peuvent être employés à titre de moyens obturants. C'est ainsi qu'il explique les bons effets des injections iodées dans les kystes, par une suspension momentanée de la secrétion, la surface interne du kyste étant obturée par une couche de teinture d'iode. On voit que la thèse de M. Coze est un travail con

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