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la seule force de la volonté, la contraction générale et simultanée de tous les muscles et tendons de l'articulation. Dans cette altitude et dans ces deux sortes d'expériences, la rotule reste immobile, appliquée fortement contre la surface correspondante du fémur, et comme encastrée dans la rainure fémorale, sollicitée qu'elle est en sens inverse par la contraction simultanée du muscle et du tendon.

De la nature de la contractilité tendineuse. Les tendons ne se contractent pas comme les muscles, ni de la même façon ni au même degré; un tronçon de tendon séparé de son aboutissant musculaire ne paraît pas sensible à l'action de l'électricité, sous quelque forme qu'on l'emploie. L'impuissance de l'électricité à provoquer la contraction tendineuse implique non l'absence de cette contractilité bien attestée d'ailleurs, mais un mode de contractilité différente de la contractilité musculaire générale. L'auteur rapporte ensuite deux expériences peu concluantes dans le but de démêler la part qui revient à la contractilité tendineuse dans le raccourcissement d'un muscle pendant la contraction, puis il termine par les conclusions suivantes :

1o Les tendons, considérés jusqu'ici comme des cordes inertes, jouissent de la propriété de se contracter;

2o Cette propriété, établie par l'analyse histologique, les observations pathologiques et les expériences physiologiques, consiste dans un mode d'activité spéciale, espèce d'érection et de turgescence, accompagnée de raccourcissement de l'axe tendineux.

3o Les circonstances qui mettent en jeu la contraction tendineuse permettent de la considérer comme tout à fait différente de la contraction volontaire, et de la désigner sous le nom de contraction de résistance.

Nous venons de résumer le travail de M. J. Guérin; mais nous nous hâtons de déclarer que nous n'y avons trouvé aucune preuve en faveur de la contractilité tendineuse. M. Guérin méconnaît complétement les phénomènes de rétraction qui se passent dans les tissus blancs enflammés, et, grâce à cet oubli, il dote les tendons d'un pouvoir contractile qui demande encore confirmation.

M. Flourens prend occasion de cette lecture pour annoncer que des recherches sur les tendons, qu'il poursuit depuis longtemps, l'ont conduit à reconnaître la sensibilité de ces parties, à préciser le mode de cette sensibilité, et à déterminer les procédés d'excitation au moyen desquels on l'oblige à se manifester.

M. Piorry lit un mémoire intitulé De l'Organographisme ou dessin des organes considérés au point de vue du diagnostic et du traitement. Cette méthode consiste à retracer, soit sur du papier, soit sur la peau, le dessin des lésions dont les organes profonds sont le siége. Pour reproduire sur la peau l'image des affections que l'on veut étudier, M. Piorry recommande un crayon de mine de plomb assez tendre, et qui a été lontemps trempé dans des huiles grasses.

M. Cruveilhier lit la deuxième partie de son mémoire sur l'ulcère simple de l'estomac. Ce travail paraît dans le présent numéro.

M. Poulet adresse des Recherches expérimentales sur cette question : L'eau et les substances dissoules sont-elles absorbées par la peau? Il pense que la peau n'absorbe ni l'eau ni les substances solubles, pourvu, d'une part, que l'épiderme soit intact et ne puisse être altéré par les agents employés, et, d'autre part, que ceux-ci ne soient point volatils. Il s'appuie, pour établir cette proposition, sur des faits dont quelques-uns sont contestables. Voici ses principales conclusions:

1o Le corps d'un homme, plongé pendant une heure dans un bain d'eau à 28°, perd une très-faible partie de son poids; mais, dans la deuxième heure, la déperdition ne s'élève pas à moins de 50 grammes.

2o Ce qui rend la perte presque tout à fait insensible pendant la première heure, ce n'est pas l'absorption de l'eau du bain qui viendrait contre-balancer les effets de la perspiration pulmonaire et d'un reste de transpiration cutanée, mais bien l'imbibition de l'épiderme et des poils, matières très-hygroscopiques. En effet, si la conservation du poids du corps était due à l'absorption de l'eau, le même phénomène se reproduirait inévitablement pendant la seconde heure d'immersion; loin de là, le corps perd, pendant cette seconde heure, une proportion notable de son poids.

3o Cette déperdition est due: 1o à une augmentation d'activité de la perspiration pulmonaire; 2o à la transpiration cutanée des organes non immergés, de même qu'à un reste de transpiration cutanée des organes plongés dans l'eau.

4o Les expériences tentées jusqu'à ce jour par différents physiologistes, pour démontrer l'absorption de l'eau dans le bain, n'ont point abouti, parce qu'ils n'ont pas songé à se débarrasser d'une cause d'er-. reur flagrante, la propriété hygrométrique de l'épiderme et des poils.

5° L'augmentation de la quantité d'urine est en rapport avec la diminution ou la suppression de la transpiration cutanée. Si la densité de l'urine diminue par le fait du bain simple, cette diminution n'est que la conséquence de l'augmentation de l'urine.

6o L'urine devenant alcaline aussi bien après le bain acide qu'après le bain alcalin, l'alcalisation des urines à la suite des bains minéraux, loin de servir à la démonstration de la doctrine de l'absorption par la peau, est au contraire un des meilleurs arguments à y opposer.

7° On ne trouve pas un atome d'antimoine dans l'urine après l'usage répété des frictions stibiées ; et pourtant, pour peu qu'on administre à l'intérieur quelques centigrammes de tartre stibié, à doses fractionnées, on en retrouve la trace dans l'urine.

8° L'emploi externe de l'extrait fluide de belladone ne donne lieu à la dilatation de la pupille qu'à la condition d'être en contact avec la conjonctive.

Séance du 10 mars. M. Jobert de Lamballe lit un mémoire sur les propriétés du tissu cicatriciel et l'application de l'autoplastie aux brides.

Il résulte de ces recherches que le tissu cicatriciel est sensible, et que son apparente insensibilité n'est que le résultat de sa rétractilité. Il

suffit, pour le démontrer, de le placer dans d'autres conditions, et de lui donner de la souplesse, en faisant cesser le tiraillement dont il est l'objet. C'est à quoi l'on parvient en transplantant dans son centre un lambeau emprunté aux parties voisines, et que l'on aura soin de détacher complétement pour que l'expérience soit tout à fait concluante. Aussitôt que le lambeau et les lèvres du tissu cicatriciel seront confondus, on reconnaîtra facilement l'existence de la sensibilité. Cette sensibilité, qui se développe avec la cessation du tiraillement, est-elle due à un changement de vitalité? Rien ne porte à le croire; et n'est-il pas plus logique, et partant plus rationnel, d'admettre que les nerfs, dont la présence était ignorée, existent pourtant à l'état rudimentaire, et qu'ils se forment de la même manière que les vaisseaux.

Ces résultats donnent l'explication de certains phénomènes; je veux parler de ces sensations de prurit dont les cicatrices sont fréquemment le siége, et de ces vives douleurs que ressentent particulièrement les anciens militaires porteurs de cicatrices, sous l'influence des variations de température, de l'électricité répandue dans l'air, ou d'autres agents extérieurs.

Autoplastie des brides. Après avoir montré qu'on n'obtient pas de résultats satisfaisants par l'extension forcée, la section simple et l'incision des brides, M. Jobert s'est demandé s'il n'y aurait pas d'autre moyen de combattre cette rétractilité du tissu inodulaire, et il a songé à l'application de l'autoplastie aux brides.

« J'ai pensé, dit-il, à réparer la perte de substance par une addition de parties molles empruntées au voisinage et transplantées au milieu du tissu inodulaire. Mes prévisions se sont réalisées, et j'ai vu le tissu cicatriciel cesser ses tiraillements sur les parties environnantes, les mouvements articulaires se rétablir, et la sensibilité renaître dans les lieux où elle semblait éteinte pour toujours.

«Au premier abord, on serait tenté de croire qu'un lambeau transplanté au milieu du tissu cicatriciel ne devrait pas y prendre racine, à cause du peu de vitalité de ce dernier; mais l'expérience a prouvé que la greffe animale se réunit aussi bien au tissu cicatriciel divisé qu'aux autres tissus. C'est un fait remarquable, que ce travail ne donne lieu à aucun excès d'inflammation et se maintient dans de justes limites.

« Voici comment on doit procéder au pansement et à la réunion. « On doit :

<< 1° Enlever avec de l'eau le sang de la surface de la plaie;

« 2o Coucher le lambeau dans la rigole saignante;

« 3° Pratiquer la suture entrecoupée, en commençant par le sommet du lambeau, l'angle correspondant de la plaie de la bride, et terminant par les côtés des surfaces saignantes ;

« 4o Comprimer doucement le lambeau avec les doigts, en versant de l'eau à sa surface;

«5° Pratiquer le pansement avec un linge enduit de céral et des compresses trempées dans l'eau froide.

« L'opéré doit user d'une extrême prudence jusqu'à la section du pédicule, qui ne doit être pratiquée que lorsque le lambeau a pris racine dans son nouveau domicile. Il faut attendre qu'il y ait communauté de vitalité entre les surfaces. Il s'écoule peu de sang par cette section, qui permet aux deux parties de la greffe de s'éloigner immédiatement l'une de l'autre on découvre alors une partie saine de peau ou de tissu cicatriciel que le lambeau recouvrait. Les deux lèvres saignantes, après s'ètre écartées, se gonflent, se tuméfient, et se recouvrent d'une cicatrice. Après la section du pédicule, celui-ci se rétracte, s'atrophie; il n'en reste qu'un petit mamelon, rougeâtre d'abord, et blanchâtre ensuite. Le lambeau se rétracte vers son nouveau domicile, et la peau du pédicule se cache dans l'angle correspondant de la plaie faite à la bride. La saillie que forme d'abord le lambeau s'affaisse, et une ligne rougeâtre indique ses limites avec les parties voisines; il s'arrondit, et gagne en largeur ce qu'il perd en longueur. Je n'ai jamais vu ce lambeau s'hypertrophier, et il y a toujours eu adhésion entre lui et la bride divisée. Aucun changement appréciable ne se manifeste avant la section du pédicule; mais, lorsqu'elle a été pratiquée, la bride s'étale, la difformité disparatt, les tiraillements cessent, la partie inclinée se redresse et reprend son attitude. »>

A l'appui de ces principes, M. Jobert cite en quelques mots un fait remarquable de guérison obtenue par cette méthode chez une jeune fille qui, à la suite d'une brûlure, avait une inclinaison vicieuse de la tête et du cou, produite par une large et forte bride.

- M. J. Cloquet présente, au nom de M. Longet, un mémoire ayant pour titre du Sulfocyanure de potassium considéré comme un des éléments normaux et constants de la salive. Voici les principales conclusions de ce travail :

1o Le sulfocyanure de potassium, qui, d'après l'opinion la plus généralement admise, n'existerait pas normalement dans la salive de l'homme, mais s'y développerait sous certaines influences fortuites, ou même dont l'apparition serait liée à un état pathologique, doit, au con→ traire, être considéré comme un des principes normaux et constants de ce fluide.

20 Sa présence caractérise en quelque sorte la sécrétion salivaire.

3o Ce sel existe dans la salive en proportions variables, mais toujours très-petites; ces variations dépendent seulement du degré de concentration du liquide salivaire.

4° Avec un trop grand état de fluidité de la salive, succédant à une excrétion très-abondante, le sulfocyanure peut devenir inappréciable aux réactifs; mais, dans ce cas, il suffit de concentrer le liquide salivaire par une évaporation lente, pour obtenir constamment la réaction caracléristique de la présence du sulfocyanure, comme je l'ai observé dans le pyrosis et les salivations mercurielles.

5o Le sulfocyanure ne résulte pas, comme on l'avait avancé, d'une altération spontanée de la salive.

6o Pour l'isoler, comme je l'ai fait, il importe d'analyser de préférence la salive d'individus à jeun.

7° De tous les persels de fer, le perchlorure est le meilleur réactif pour déceler la présence du sulfocyanure dans la salive; il donne à ce liquide suffisamment concentré une belle coloration rouge de sang.

8o Aucune autre substance organique ou inorganique contenue dans la salive ne donne lieu, avec le perchlorure de fer, à la même réaction que le sulfocyanure.

VARIÉTÉS.

Prix

Can

Nécrologie M. Gerdy. Concours de l'agrégation. - Prix A. Cooper. Heidler, prix Bréant (choléra). — Prix de la Société médico-pratique. didatures pour la chaire vacante à Montpellier, par suite du décès de M. Estor. M. P.-N. GERDY, dont la santé déclinait depuis quelques années, a succombé le 18 de ce mois à la maladie qui l'avait, ces temps derniers, complétement éloigné de son enseignement à la Faculté de médecine et de son service à l'hôpital de la Charité.

Ce n'est pas le lendemain d'une mort si regrettable qu'on peut juger avec impartialité le caractère d'un homme qui a traversé tant de luttes doctrinales, tant de discussions personnelles, et qui, dans les phases diverses d'une vie ardente, a dû soulever plus d'une animosité.

Mais, qu'on partage ou qu'on repousse les idées qu'il a défendues, on doit reconnaître que le sentiment du vrai et du juste ne cessait de l'inspirer, et, si plus d'une fois ses conclusions ont été erronées, chacun peut dire qu'elles ont toujours été sincères.

M. Gerdy était né à Loches (Aube) le 1er mai 1797. Dès 1817, il obtenait au concours la place d'aide d'anatomie; en 1820, on le nommait élève naturaliste au Muséum; en 1821, il était prosecteur à la Faculté ; en 1824, agrégé d'anatomie et de physiologie; en 1825, chirurgien des hôpitaux, et en 1833, professeur de pathologie externe à la Faculté de médecine.

C'est durant cette période la plus active de sa vie qu'il professa tour à tour l'anatomie, la physiologie, les opérations, les bandages, l'hygiène, et qu'il publia ses recherches sur l'organisation du cœur (1818) et de la langue (1821), sur la circulation (1819), son traité des bandages (1826), son Anatomie des formes (1829); enfin les deux premières parties de sa Physiologie (1832-1833), ouvrage malheureusement inachevé.

Son arrivée au professorat ne fut point pour lui l'occasion du repos, el c'est à partir de cette époque que nous le voyons publier ses recherches sur la structure et l'anatomie pathologique du tissu osseux, ses observations sur diverses espèces de fractures et de luxations, sur la cure radicale des hernies inguinales par l'invagination, sur l'inflammation rétractive des tissus blancs, sur les effets de la déclivité et le traitement de certaines phlegmasies des membres par l'élévation, etc. En 1846, il fit paraître une Physiologie philosophique des sensations et

« EdellinenJatka »