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trant pas dans le sac en quantité suffisante pour y déposer la fibrine nécessaire à la guérison. Ces cas sont au contraire considérés avec raison comme les plus favorables.

La théorie proposée par W. Colles lève toutes ces difficultés ; et d'abord elle permet de comprendre l'origine et les progrès de l'affection. Deux forces sont en présence: d'une part, le sang, qui, à chaque impulsion du cœur, tend à produire une dilatation plus considérable du sac; d'autre part, le sac, qui se fortifie par les épanchements successifs de la lymphe déposée couche par couche dans sa cavité. Si on modère ou si on ́suspend l'action du courant sanguin, le sac se rétrécit peu à peu par l'addition de nouvelles couches de lymphe et par la contraction des couches anciennes, jusqu'à ce que toute sa cavité soit remplie par la lymphe, qui bouche alors l'ouverture du vaisseau. Ce travail achevé, tous les éléments du sac sont successivement absorbés. Il suit de là que la présence d'un caillot sanguin dans le sac n'est point à désirer, puisque la guérison n'est parfaite que lorsque le sac est rempli par la lymphe, et que, pour que cela ait lieu, l'absorption primitive du caillot est nécessaire. Cette théorie explique en outre pourquoi les couches extérieures sont plus dures, plus parfaites, et adhérentes au sac; pourquoi une large ouverture de l'artère est une circonstance fâcheuse; elle fait comprendre le mécanisme de la guérison par l'application d'une ligature, elle montre combien la simple coagulation du sang dans le sac offre peu de chances de succès, elle rend enfin raison des défauts de l'opération, qui consiste à lier l'artère au-dessous du sac: un caillot se forme bien alors dans l'artère; mais ce caillot n'amène point la guérison, il est absorbé, et le sang pénètre de nouveau dans le sac, qu'il distend librement.

En considérant ainsi les couches de lymphe contenues dans un sac anévrysmal comme un produit du sac lui-même et comme un effort de Ja nature pour s'opposer à l'impulsion du sang, on est conduit à une méthode de traitement mieux entendue. Deux indications se présentent : modérer ou arrêter entièrement le courant sanguin qui distend le sac à chaque pulsation, et en même temps aider le sac dans les efforts qu'il fait pour résister à la colonne sanguine. Le repos, la diète, les petites saignées à de courts intervalles, et au besoin la ligature au-dessus de la tumeur, rempliront la première indication. Mais ce dernier moyen peut être, dans bien des cas, remplacé avec avantages par la compression sur l'artère; celle compression doit être modérée, étant destinée seulement à soutenir le sac, et non pas à s'opposer au cours du sang, dans le but d'amener la formation d'un caillot. Si l'ouverture de l'artère est petite, ce moyen suffira souvent pour amener la guérison. (Dublin quarterly journal, février 1856.)

Résection du nerf maxillaire inférieur, par M. le professeur ROSER. L'observation suivante, rappelée déjà par le pro

fesseur Roser dans son Traité de chirurgie anatomique, 2e édition, p. 79, est relative à une résection du nerf maxillaire inférieur au moyen de la trépanation de l'os maxillaire.

Il s'agit d'un homme, âgé de 48 ans, qui, depuis douze ans, se plaignait de douleurs très-vives sur le trajet du nerf maxillaire inférieur gauche, surtout vers le milieu du maxillaire; la douleur semblait s'exaspérer à la pression. Le malade s'était fait enlever à la fois toutes les dents de ce côté. Après avoir consulté une foule de médecins et employé inutilement des moyens de toute espèce, il se présenta au professeur Roser, qui lui proposa l'excision du nerf.

L'opération ayant été acceptée, elle fut pratiquée de la façon suivante: La portion ascendante du maxillaire fut mise à nu par une incision à lambeaux; puis, le masséter ayant été écarté, une petite couronne de trépan fut appliquée à égale distance entre l'apophyse coronoïde et l'angle de la mâchoire; la table externe de l'os fut abattue au moyen de la scie et du ciseau; puis le canal osseux fut mis à découvert, et le nerf incisé. L'artère dentaire fut enlevée.

Après cette opération, qui fut exécutée avec beaucoup de promptitude el de facilité, le malade prétendit, le jour suivant, avoir mieux dormi qu'il ne l'avait fait depuis plusieurs années. Au bout de huit jours, il partit. La plaie, à ce moment, était presque entièrement réunie par première intention.

Une année plus tard, lorsque cet homme revint, il n'était plus reconnaissable; autrefois pâle et amaigri, il était alors gras et bien portant, et déclarait aller parfaitement bien. Des informations ultérieures ont appris que ce bien-être s'était maintenu. (Archiv für physiologische Heilkunde, par K. Vierordt, 14e année, 4e livraison.)

Névralgie linguale (Opération de), par M. le professeur RosER. Un homme âgé de 71 ans souffrait violemment, depuis plusieurs mois, d'une névralgie linguale du côté gauche; la sensibilité de la langue dans les mouvements et à la pression.était telle qu'il lui était impossible de parler. Ce malade ne pouvait s'entretenir que par le secours de l'écriture et ne se décidait qu'avec peine à ouvrir la bouche pour laisser voir sa langue qu'il n'osait sortir; la pression sur cet organe lui était insupportable, et même la déglutition d'aliments tout à fait liquides était si douloureuse, que le tourment de la faim s'ajoutait aux autres souffrances. Par suite des circonstances extérieures, la douleur s'exaspérait de temps en temps à tel point qu'elle arrachait au malade des cris de désespoir. Une foule de moyens internes et externes, entre autres la quinine, la morphine, les vésicatoires, etc., avaient été tentés inutilement, lorsque le malade vint réclamer les conseils de M. Roser.

Avec tous ces symptômes, il était impossible d'examiner ou de tou

cher la partie souffrante, et l'on dut chloroformiser cet homme pour y réussir.

Le malade indiquait la partie postérieure et latérale de la moitié gauche de la langue comme le siége principal de ses souffrances, et il croyait même qu'elles étaient causées par une induration de ces parties; il semblait que le toucher de quelques grosses papilles, peut-être un peu hypertrophiées, développât de préférence la douleur, qui s'irradiait tout autour, et que, sous ce point de vue, cette affection eût la plus grande analogie avec les tubercules cutanés douloureux. Partant de cette idée, on se décida à appliquer la cautérisation sur la partie malade.

Après que le malade eut été plongé dans l'insensibilité au moyen du chloroforme, la langue fut saisie et fortement attirée au moyen d'une érigne, les lèvres et les joues protégées par des compresses humides, et, dans cette position, la portion malade de la langue fut fortement cautérisée avec le fer rouge.

Le malade fut assez satisfait du résultat; cependant les douleurs ne cessèrent pas complétement, et au bout de deux semaines il vint de nouveau réclamer l'opération, soutenant avec assurance qu'un point saillant, qui devait être en arrière du pilier antérieur du voile du palais, lui causait encore de la douleur. L'opération fut donc renouvelée, et le point indiqué fut cautérisé avec soin. Mais cette fois le patient conçut des doutes sur le succès; immédiatement après l'opération, il lui semblait que la douleur siégeait sur une papille encore plus reculée que celle qu'il avait indiquée d'abord. Par la suite, la douleur, qui avait un peu cessé après la cautérisation, augmenta de nouveau, et, en l'absence de M. Roser, le maiade fut cautérisé pour la troisième fois par un collègue de ce professeur. Mais, encore cette fois, la douleur ne fut que momentanément calmée; elle augmenta de nouveau, et, dans le cours du semestre suivant, atteignit une très-grande acuité.

Les souffrances terribles qu'éprouvait le malade firent regarder la section du nerf lingual comme nécessaire. Cette opération pouvait être tentée sans crainte, même sur un septuagénaire, et au mois de juin 1854, environ une année après la première cautérisation, elle fut entreprise après que le malade y eut consenti. Mais elle ne réussit ni avec la même promptitude ni avec la même facilité que sur le cadavre : les artères de la face lançaient beaucoup de sang, de telle sorte qu'on dut en faire la ligature; en outre, quoiqu'on eût employé 2 onces de chloroforme, le sujet ne fut endormi qu'incomplétement, et par suite, la langue ne put être attirée que difficilement. L'incision de la joue ayant été faite un peu courte, afin de ménager les parties, elle gêna un peu l'opération. Cependant, après quelques efforts et avec le secours intelligent de ses collègues, qui lui servaient d'aides, l'opérateur réussit à attirer le nerf au dehors et à en réséquer un bout de 2 à 3 lignes.

La plaie de la joue fut réunie au moyen d'une suture, et celle de la

langue abandonnée à elle-même; toutes les deux se cicatrisèrent en peu de jours, comme on devait s'y attendre. Le succès fut complet. A la fin de l'hiver, l'opéré se trouvait très-bien. A ce moment, il est vrai, à la suite de la grippe, il ressentit pendant quelque temps une douleur profonde dans la région sous-maxillaire gauche; mais elle disparut bientôt, et pendant l'été de 1855, le malade se trouvait bien guéri pour entreprendre de nouveau des voyages et passer sa vie comme il le faisait auparavant.

Sur le cadavre, il est très-facile de mettre à nu le nerf lingual. Après s'être un peu exercé, cette opération se fait très-promptement au moyen de deux incisions, la première comprenant la joue, la seconde, la base de la langue. Cependant on ne réussit pas également bien sur tous les sujets; il y a parfois des indications qui peuvent venir au secours de l'opérateur. Avant tout, il doit reconnaître exactement le trajet du nerf: celui-ci passe entre la branche montante du maxillaire inférieur et le muscle ptérygoidien interne, puis, s'avançant entre la branche montante et le pilier antérieur du voile du palais, il entre latéralement dans la base de la langue, en croisant le bord du muscle stylo-glosse, et se partage enfin en deux rameaux. Suivant que la joue est épaisse, le bord alvéolaire élevé, suivant que les mouvements du maxillaire inférieur sont étendus ou que la mobilité de la langue est grande, si les dernières molaires manquent, l'opération peut présenter plus ou moins de difficulté. Sur certains cadavres ayant une ouverture buccale très-grande, ́en n'incisant que la muqueuse, et souvent même sans cela, on découvre le nerf lingual; d'autres fois la rigidité de la langue ou les molaires, dont il faut alors pratiquer l'extraction, apportent des obstacles à l'opération.

Le moyen en général le plus direct consiste à inciser profondément la joue dans une direction horizontale, jusqu'à la branche montante du maxillaire, et à continuer l'incision depuis là jusqu'à la partie latérale de la base de la langue.

Lorsqu'on tente cette opération pour une névralgie, il convient nonseulement de couper le nerf, mais encore d'en réséquer une partie, parce que de cette manière, on prévient même la réunion des deux extrémités. (Archiv für physiologische Heilkunde, par Vierordt, 14e année, 4o livraison.)

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Corps étranger dans la cavité de l'abdomen Une jeune -femme, suprise au moment où elle s'introduisait un crayon de bois de cèdre dans le vagin, le laissa échapper tout à coup. S'étant assise peu après, elle éprouve une douleur très-vive dans le bas-ventre, et c'est en vain qu'aussitôt on recherche soigneusement le corps étranger. Huit mois plus tard, en mai 1855, le Dr Erichsen voyait cette malheureuse femme, que des douleurs continuelles, des péritonites successives, des

vomissements répétés, avaient réduite au marasme. Il n'y avait pas alors de douleur à la vessie ni de trouble dans la défécation, bien que parfois du sang s'échappåt par l'anus, ce qu'on pouvait attribuer à des hémorrhoïdes; mais la malade éprouvait continuellement de vives douleurs dans l'abdomen, en même temps qu'elle était tourmentée de vomissements et de nausées. On pouvait sentir distinctement la pointe du crayon à travers la paroi de l'abdomen, entre l'ombilic et le ligament de Fallope; il était mobile, pouvait être refoulé en arrière, mais revenait à sa position première quand on cessait la pression. Par le toucher rectal ou vaginal, on constata, à travers les parois de ces organes, que le crayon était situé dans une direction antéro-postérieure, son bord mousse se trouvant logé dans la concavité du sacrum. On ne pouvait le saisir; mais par la pression, dans ces circonstances, on en faisait saillir davantage la pointe en avant. M. Erichsen fit alors une incision sur la pointe du crayon, qu'il trouva engagée dans le fascia transversalis; en même temps, un aide, le doigt dans le rectum, poussait fortement le crayon en haut et en avant. L'incision ayant été un peu agrandie, on retira le crayon, qui avait 5 pouces et demi de long, et dont la pointe était intacte. Bien que des marques certaines indiquassent qu'il avait traversé plusieurs anses intestinales, il ne sortit ni fèces ni gaz par la plaie. Quatre jours après, la malade mourait de péritonite suraiguë. L'autopsie fit voir que le crayon avait perforé le cul-de-sac du vagin, en arrière de l'utérus, puis traversé les anses de l'intestin grêle, dont une masse, du volume du poing, réunie par de la lymphe plastique ancienne et récente, se trouvait entre l'ombilic et le pubis, à droite de la ligne médiane. (The Lancet, déc. 1855, p. 605.)

Abdomen (Plaie pénétrante de l'). — On lira avec intérêt cette observation, à cause de l'emploi de doses élevées d'opium employé dans le but d'arrêter le mouvement intestinal. Cet accident fut observé chez une folle âgée de 51 ans. La plaie, très-irrégulière, avait 13 centimètres de long, se trouvait à 10 centimètres de l'ombilic, et traversait obliquement de bas en haut et de dedans en dehors les régions hypogastrique et ombilicale. Le grand épiploon et le colon transverse faisaient hernie à travers cette plaie; ce dernier organe était divisé dans les quatre cinquièmes de sa circonférence. Il y avait un épanchement de sang dans la cavité péritonéale; mais nul épanchement de matières fécales soit au dedans, soit au dehors. On pratiqua sur la plaie de l'intestin la suture en faufil, à l'aide d'une petite aiguille à coudre et d'un fil de soie, arrêté à ses deux extrémités par un noud; l'une de ses extrémités se trouvait en contact avec la surface muqueuse, et l'autre avec la surface séreuse de l'intestin, la suture ayant été faite alternativement de dedans en dehors pour l'une des lèvres de la plaie, et de dehors en dedans pour l'autre. Les points de suture étaient distants entre eux, et distants

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