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des lèvres de la plaie de 4 millimètres environ. On réunit, par la suture en faufil, la plaie du péritoine, qui était très-irrégulière; on lia l'artère épigastrique droite, et l'on réunit la plaie des téguments à l'aide d'une suture soutenue par des bourdonnets de charpie, des bandelettes et un bandage. Le traitement ultérieur consista surtout dans l'adminis-.. tration de l'opium à haute dose, combiné à l'abstinence absolue. Pendant cinq jours, la malade ne prit que de la glace; mais, dans le même espace de temps, elle prenait 1 gramme 90 centigrammes d'opium en poudre. On obtint de la sorte le repos des intestins pendant neuf jours, au bout desquels, en raison du météorisme, on administra des lavements et de l'huile de ricin avec succès. La ligature de l'artère épigastrique tomba le treizième jour, celle du péritoine le quatorzième; on n'a jamais retrouvé la soie employée dans la suture de l'intestin. La malade put se lever le trente-troisième jour et a parfaitement guéri. L'auteur attribue le bon succès, dans ce cas, à l'emploi de l'opium. (The Lancet, déc. 1855, p. 605.)

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Omoplate (Amputation du corps de l'). M. South, de l'hôpital Saint-Thomas, à Londres, a pratiqué cette opération sur un homme petit et maigre, qui portait une tumeur assez large, du volume d'une orange, mais aplatie, et qui semblait naître du corps de l'omoplate, dont elle occupait la fosse sous-épineuse. Or cet homme avait été autrefois traité à Paris pour des accidents syphilitiques; il avait de plus, quelques années auparavant, reçu un coup sur l'épaule; mais il n'avait remarqué que depuis six semaines l'existence de sa tumeur, qui augmentait rapidement de volume. Une autre tumeur, petite et mobile, s'observait derrière la clavicule du même côté. On procéda à l'extirpation de l'os malade de la façon suivante : après avoir fait une incision courbe allant de l'acromion à l'angle inférieur de l'omoplate, on disséqua de bas en haut le lambeau; une spatule fut alors passée sous le col de l'os, qu'on scia juste au-dessous de la base de l'acromion; puis on extirpa, après l'avoir isolé des parties molles, le corps de l'os, ainsi séparé de son extrémité acromiale. On enleva également des productions morbides qui avaient envahi les parties molles. La tumeur était formée de plusieurs masses distinctes, dont les unes avaient leur point d'implantation sur le périoste, et le plus grand nombre dans les muscles seulement. L'os n'était pas malade. Quant aux productions morbides, c'était pour les uns de l'ostéosarcome, en certains points ramolli; pour les autres du tissu fibroïde. La tumeur consécutive, située derrière la clavicule, a disparu depuis l'opération, et la santé du malade s'est un peu améliorée. Tous ceux qui liront ce fait se demanderont sans doute si une semblable opération était indiquée dans ce cas ; c'est moins à ce point de vue que comme résultat opératoire que nous avons rappelé la tentative de M. South. (Med. times and gazette, janv. 1856, p. 37.)

Nouveau procédé de résection du poignet et du carpe, par Richard BUTCHER, chirurgien de Mercer's hospital. Nous empruntons les détails de cette opération à un mémoire sur les résections articulaires, publié par M. Butcher dans le Dublin quarterly journal. L'avant-bras étant dans la pronation, un aide le saisit et le soutient au-dessus du poignet; un autre aide maintient l'extrémité du membre. Les limites de l'articulation du poignet, en arrière, sont recherchées avec exactitude. Placé à droite du malade, le chirurgien porte le couteau en bas jusqu'aux os du carpe, à 2 lignes en dedans du tendon de l'extenseur du pouce, et d'un quart à un demi-pouce au-dessous de l'articulation radio-carpienne; de ce point, l'instrument tranchant est conduit en bas, en décrivant une courbe jusqu'à l'extrémité supérieure des os du métacarpe, et ramené ensuite jusqu'à la partie inférieure du cubitus, à un demi-pouce plus haut que le point d'où on l'avait fait partir. On dissèque le lambeau, qui doit comprendre la peau, le tissu cellulaire, les tendons extenseurs des quatre derniers doigts; et ces parties molles étant relevées, les os sont mis à découvert. Le couteau doit alors s'engager profondément au-dessous de lui, de manière à dégager l'extrémité inférieure des os de l'avant-bras des parties molles qui le recouvrent; le tendon de l'extenseur du pouce est détaché de la coulisse qui le contient, et rejeté en dehors. L'opérateur divise sans difficulté les ligaments qui réunissent les os malades, et en abaissant fortement la main, il fait saillir l'extrémité inférieure des os de l'avant-bras; puis il porte le couteau avec ménagement à la base de l'apophyse styloïde du radius, de façon à éviter la blessure de l'artère radiale. On préserve de même l'artère cubitale. La dernière manœuvre consiste à détacher l'extrémité des os de l'avant-bras, en passant le tranchant de la scie au devant d'eux et en sciant vers soi; cela fait, les os du carpe sont successivement détachés, selon l'étendue du mal.

On peut reprocher à ce procédé de couper tous les tendons extenseurs des doigts, et par conséquent d'abolir les mouvements d'extension de la main; mais, d'un autre côté, l'auteur insiste beaucoup sur l'avantage qu'il offre en laissant intacts les tendons des muscles du pouce. De cette façon, le pouce conserve toute sa mobilité; si on a eu soin de maintenir après l'opération la main dans la demi-flexion, les mouvements d'opposition sont encore possibles, et malgré une mutilation aussi grave, la main peut être employée à ses usages les plus délicats, tels que l'écriture, les travaux d'aiguille, etc. (Dublin quarterly journal, novembre 1855.)

De l'influence de la grossesse pour arrêter ou retarder le développement de certaines maladies, par W. MONTGOMERY. Aux faits nombreux observés par Gardien, MM. Andral, Louis, etc., relativement à l'influence qu'a la grossesse pour arrê·

ter la marche de certaines maladies et notamment de la phthisie pulmonaire, M. Montgomery ajoute quelques observations nouvelles qu'il a eu occasion de recueillir. Il cite des exemples curieux de scarlatine, de fièvre typhoïde, d'érysipèle, dont les malades avaient pris le germe pendant une grossesse, et qui n'ont fait explosion qu'après la délivrance, c'est-à-dire plusieurs semaines après l'infection. La gestation pourrait ainsi retarder le développement de quelques affections. Si de même, au début d'une tuberculisation, une femme devient enceinte, la maladie première diminue, se calme le plus souvent pendant le temps de la gestation; mais, d'un autre côté, si la phthisie est à une période avancée au moment de la conception, l'issue fatale peut être, dans certains cas, accélérée. Les maladies chroniques peuvent également être modifiées. par la grossesse ; ainsi on a vu des tumeurs blanches, ayant résisté à tous les traitements, s'amender rapidement et même être guéries d'une façon radicale, grâce à l'heureuse influence de la gestation. (Dublin quarterly journal, novembre 1855.)

Revue des thèses soutenues devant la Faculté de Médecine de Paris pendant l'année 1855.

Pathologie interne.

De la présence du glycosè dans l'économie animale, à l'état normal, par Antoine-Jean ANDRUSZEWICZ.-Cette thèse résume la question sans la résoudre. L'auteur se borne à exposer les arguments tant de fois développés, dans ces derniers temps, par les partisans de la fonction glucogénique du foie, et ceux que mettent en avant les adversaires de cette théorie; il n'hésite pas à se ranger dans ce dernier camp. Il se demande quelle est cette fonction qui n'a point d'organe spécial affecté à son accomplissement, la cellule hépatique étant destinée à la sécrétion biliaire; qui n'a point son propre moteur nerveux, la section du pneumogastrique et du faisceau innominé étant loin de prouver son existence; qui enfin se trouve en désaccord sur tant de points avec l'observation clinique et l'anatomie pathologique.

De l'origine du sucre chez l'homme et les animaux à l'état physiologique et à l'état pathologique, par Gratien ÉPRON.-Cette thèse est un résumé succinct de l'état de la science sur cette matière, et surtout des travaux de M. Cl. Bernard, aux idées duquel l'auteur se range complétement.

Des modifications morbides de la température animale dans les affections fébriles, par H. Benjamin MAURICE, interne des hôpitaux.—C'est un sujet intéressant el qui exigeait des recherches nombreuses et patientes. L'i

dée én a été suggérée à l'auteur par la lecture d'un travail de M. Traûbe, chef de clinique de la Faculté de Vienne, ayant pour litre : des Crises et des jours critiques, et dont les expériences de M. Maurice ne font que confirmer les conclusions. Les observations de l'auteur portant sur un nombre de faits assez restreint, il se garde avec raison d'établir des lois générales sur les modifications de la chaleur animale dans les affections fébriles; il expose simplement les conclusions auxquelles l'ont amené ses propres observations. Il a successivement recherché quel était le degré de la température dans les fièvres, entre quelles limites il pourrait varier, quel rapport existait entre les modifications de la chaleur et celles de la circulation et de la respiration, quelle influence pouvait avoir le traitement sur les modifications de la chaleur animale dans les affections aigues, quelle était la décroissance de la chaleur fébrile dans la période de déclin et dans la convalescence. Quelques tableaux, faits suivant la méthode allemande, sont joints à ce travail ; ils exposent jour par jour et d'une manière facile à saisir, les résultats obtenus par l'auteur, et les modifications considérables et très-brusques que diverses influences peuvent faire subir à la température du corps dans les affections pyrétiques. (Voir Revue critique.)

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Recherches sur les matières albuminoïdes, par Louis Ducom. On sait combien l'étude des corps protéiques offre de difficultés, en raison de l'instabilité des corps, et des modifications que leur impriment les plus légères influences. La thèse de M. Ducom n'est que la première partie d'un travail qu'il annonce, et déjà elle peut être considérée comme une des meilleures monographies que possède la science sur cette matière. Elle comprend deux chapitres distincts: dans le premier, l'auteur traite d'une manière sommaire des propriétés générales des matières albuminotdes, réservant pour ses conclusions les vues d'ensemble; dans le second, qui est sans contredit le plus important, il expose avec détails l'histoire de l'albumine, et des modifications diverses qu'elle éprouve dans les humeurs et les tissus des ètres organisés. Le savant chimiste ne s'est pas borné à un travail d'érudition; il nous fait connaître les résultats des recherches qui lui sont personnelles. Tandis que M. Mialhe admet que l'albumine, en contact avec le suc gastrique, donne naissance, avant sa transformation définitive en albuminose, à un corps intermédiaire défini qu'il désigne sous les noms d'albumine amorphe ou caséiforme, M. Ducom combat cette assertion, en s'appuyant sur des faits d'expérience; c'est en vain qu'il a cherché à obtenir l'albumine caséiforme, jamais il n'a pu isoler ainsi un corps doué de propriétés déterminées. Aussi est-il porté à croire que l'albumine se modifie par transitions insensibles, et donne une série de corps diffé rents avant de se convertir en albuminose. Après avoir exposé les diverses propriétés de l'albumine, l'auteur, appliquant ces notions à la

médecine proprement dite, indique les différents états physiologiques de l'albumine dans les humeurs et les tissus, et les modifications que ce corps est susceptible d'éprouver dans sa quantité, dans sa manière d'être, dans sa nature. Un certain nombre d'analyses du sang, chez des malades atteints de fièvre typhoïde, démontrent à M. Ducom que l'albumine tend à diminuer dès le début de la maladie, que cette diminution se prononce de plus en plus, à mesure que la maladie progresse, et qu'elle atteint son maximum quand la maladie revêt une forme grave, et surtout une forme adynamique. Ces recherches ne sont du reste que la confirmation des résultats obtenus par les chimistes qui se sont occupés du même sujet. Après avoir étudié les modifications qu'impriment à l'albumine du sang les fièvres, les inflammations, la variole, les hémorrhagies, la maladie de Bright, les hydropisies, les affections du cœur, la phthisie pulmonaire, le choléra, l'auteur consacre un dernier chapitre à l'étude de l'albumine dans les sécrétions. Dans cet important travail, M. Ducom ne pouvait faire de la chimie pure; la question se liait intimement à la physiologie et à la pathologie, et c'est dans cet esprit qu'il l'a comprise et étudiée. Aussi sa thèse mérite-t-elle d'être signalée à l'attention des médecins, comme résumant, avec beaucoup de clarté et de sobriété, l'état de la science sur cette intéressante question.

Recherches historiques sur les calculs salivaires, par Gustave-A.-T. de CLOSMADEUC. L'auteur a voulu, dans cette thèse, réunir tous les faits que possède la science sur les calculs salivaires, et en faire sortir l'histoire complète de ces concrétions. L'auteur prend la question à son début, la suit dans toutes ses phases depuis Ambroise Paré jusqu'à nos jours, enregistre avec soin les observations, les analyses dont elle s'est successivement enrichie, et la résume en quelques propositions relatives au mode de formation des calculs salivaires, à leurs manifestations diverses, aux accidents qu'ils déterminent et aux opérations qu'on peut leur opposer. Thèse à consulter.

Des congestions sanguines dans les maladics du cour; par Edmond RosSEN, interne des hôpitaux. Recherches anatomiques et cliniques intéressantes sur le siége et la forme des congestions sanguines qui se développent dans le cours des affections du cœur, surtout à leur période ultime, et sur les rapports qui les unissent aux hémorrhagies, aux inflammations, aux hydropisies proprement dites. La lésion du cœur doit être considérée comme la cause première des congestions du poumon, du foie, des reins, et des capillaires généraux. L'auteur trace le tableau des accidents que détermine chacune de ces congestions, et termine par un chapitre de thérapeutique.

Des troubles des fonctions du tube digestif produits par une mauvaise alimentation chez les enfants du premier âge; par A. MARTIN DE GIMARD, interne des hôpitaux. — L'auteur insiste avec raison sur les dangers d'une

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