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Cette formalité de l'étiquette rouge orangé est imposée aux pharmaciens, aux médecins des communes rurales qui, à défaut de pharmaciens, tiennent des dépôts de médicaments, de même qu'aux personnes qui dirigent les pharmacies des hospices et des bureaux de bienfai

sance.

-M. le Dr Duroziez est nommé chef de clinique de M. le professeur Bouillaud, en remplacement de M. E. Auburtin, dont les fonctions sont expirées.

- Le Dr SANDRAS, médecin de l'Hôtel-Dieu, agrégé libre de la Faculté, vient de succomber en quelques jours aux suites d'une affection de poitrine.

BIBLIOGRAPHIE.

Traité pratique de la cautérisation d'après l'enseignement de M. le professeur A. Bonnet (de Lyon), par R. PHILIPPEAUX; ouvrage couronné par la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, accompagné de 67 planches intercalées dans le texte. In-8° de xx-626 pages. A Paris, chez J.-B. Baillière; 1856.

Depuis la chirurgie hippocratique jusqu'à l'époque où la ligature des artères fit dans le traitement des grandes plaies une véritable révolution, on vit les chirurgiens employer, sur une large échelle, la cautérisation et surtout le cautère actuel. Mais, à partir du moment où l'on cessa de cautériser les plaies, cette méthode de traitement déclina de plus en plus, et il suffit de parcourir les livres publiés dans les trente premières années de ce siècle pour se convaincre que la cautérisation tient une assez petite place dans la thérapeutique chirurgicale. Toutefois depuis une vingtaine d'années, les choses ont changé d'aspect, et il n'est guère d'affection à laquelle on n'ait opposé un traitement par les caustiques. Cependant, malgré ces applications nombreuses de la cautérisation, nous ne possédons guère de traités généraux sur ce point de thérapeuti› que. Les livres de J. Costaeus, de Marc-Aurèle Séverin, de Percy, quelque intéressants qu'ils puissent être, ne suffisent plus aux nombreuses données de la science moderne, et l'ouvrage de Hoppe, publié à Bonn, en 1847, n'est consacré qu'à exposer les divers modes d'emploi et d'action du feu. On trouverait difficilement à placer à côté de ces livres quelques ouvrages de longue haleine, et c'est dans les mémoires originaux et dans les thèses qu'il faut aller chercher ce que nous savons aujourd'hui sur la cautérisation en général.

Ce ne sont point les matériaux assurément qui ont manqué aux tra

vailleurs, et si nous n'avons pas vu éclore plus de traités généraux sur les caustiques, il faut en chercher ailleurs la cause.

Cette cause ne serait-elle pas plutôt l'insuffisance des résultats acquis?

On ne saurait, en effet, se dissimuler que les caustiques sont des agents de destruction douloureux, d'une action lente, d'un emploi toujours minutieux, quelquefois difficile. Pour qu'on dût les substituer à l'instrument tranchant dans un grand nombre d'opérations, et en particulier dans l'extirpation des tumeurs, il faudrait établir qu'ils ont sur celui-ci un avantage marqué. Or cet avantage ne ressort pas d'une façon suffisante. Si les caustiques peuvent être appliqués sans effusion de sang, rien ne démontre jusqu'alors qu'ils préviennent les autres accidents et la récidive des tissus de mauvaise nature. Ils restent donc comme d'excellents auxiliaires du bistouri; ils sont parfois des instruments de nécessité, mais dans un bon nombre de cas ils n'ont point une valeur curative qui doive les faire préférer à des moyens moins douloureux.

Le livre de M. Philippeaux, malgré l'autorité du nom sur lequel il s'appuie, ne saurait encore donner à la cautérisation une prééminence qui n'est point légitime; mais il n'en renferme pas moins un très-grand nombre de faits intéressants, destinés à agrandir le cercle de nos connaissances sur l'application des caustiques.

Ce livre est divisé en trois parties, que l'auteur désigne sous les titres suivants de la cautérisation en général, de la cautérisation directe, de la cautérisation indirecte ou révulsive.

Dans un premier chapitre, l'auteur examine les caractères généraux de la cautérisation, à laquelle, comme on va voir, il n'a rien à refuser. En effet, il établit d'après son maître, M. Bonnet, que les plaies par cautérisation exposent beaucoup moins que celles par instrument tranchant aux hémorrhagies, que l'inflammation qui accompagne ces plaies est toujours localisée, que les solutions de continuité par les caustiques sont, en général, à l'abri de l'érysipèle, de l'inflammation phlegmoneuse, diffuse, de la décomposition putride du pus et du sang, de la phlébite et de l'infection purulente.

Nous voudrions n'avoir aucune réserve à faire sur l'exactitude de ces propositions, mais nous ne trouvons pas qu'elles s'appuient sur des preuves suffisantes. Assurément personne ne contestera à M. Philippeaux que l'hémorrhagie est moins à craindre par certains caustiques coagulants que par le bistouri; mais il ne nous apporte pas un nombre suffisant de faits pour établir que les plaies produites par les caustiques sont largement rebelles aux influences érysipélateuses et à l'infection purulente. Cette question de l'infection purulente est en vérité si difficile à juger, on se fait si facilement illusion à son égard, que chaque nouveau pansement des plaies a la prétention de prévenir cette terrible affection. Ainsi tout récemment encore nous avons vu proposer l'immersion dans l'eau des grandes plaies d'amputation, dans l'espoir de s'opposer à l'infection purulente.

Nous n'hésitons pas à demander encore des faits et à déclarer que dans aucun des travaux sur l'infection purulente, on n'a apporté une quantité d'observations suffisante pour forcer les convictions.

M. Philippeaux étudie ensuite les agents de cautérisation, et il distingue ceux qui agissent par le calorique dont ils sont empreints, et ceux qui mortifient les tissus en se combinant chimiquement avec eux.

Dans la première catégorie, il passe en revue tout ce qui a trait à la cautérisation par le feu et par la chaleur électrique. Il n'apporte pas encore, dans l'examen de ce dernier mode de cautérisation, un nombre bien grand de faits; mais ce qu'il a pu constater le conduit à penser que le fil de platine, chauffé par le galvanisme, ne cautérise les tissus que très-superficiellement, que la section donne lieu à des hémorrhagies, enfin que cet agent est bien inférieur au fer rouge et aux caustiques.

Le chapitre consacré aux caustiques en général renferme de nombreux détails sur la composition et le mode d'action des principaux agents chimiques de cautérisation. M. Philippeaux, d'après son maître, M. Bonnet, les range sous trois chefs: caustiques alcalins, acides, et métalliques. D'ingénieuses expériences établissent que ces caustiques produisent les mêmes résultats sur le vivant et sur le cadavre, et ces résultats sont différents pour les trois espèces de caustiques.

Ainsi, action dissolvante sur les tissus et sur le sang, tendance aux hémorrhagies, eschares molles, facilement putrescibles, réaction locale faible, chute tardive de la partie mortifiée, accompagnée d'une abondante suppuration, plaie blafarde se cicatrisant avec lenteur: tels sont les effets locaux et immédiats des caustiques alcalins. Les effets généraux consécutifs sont nuls.

Les caustiques acides ont une action primitivement coagulante, qui devient bientôt dissolvante. La douleur est plus vive, la réaction plus prononcée, l'eschare mal circonscrite, moins pulpeuse, moins putrescible; le travail d'élimination et de cicatrisation surtout est, en général, plus actif. L'absorption de ces caustiques ne donne lieu à aucun phénomène toxique.

Les caustiques métalliques ont une action plus profonde. Ils sont coagulants et combattent les hémorrhagies. L'eschare est plus épaisse, plus consistante, moins circonscrite et imputrescible; la douleur est plus intense, sa réaction plus vive, la chute de l'eschare prompte, la plaie vermeille et la cicatrisation facile. Le chlorure de zinc est, de tous ces caustiques métalliques, celui chez lequel on trouve ces qualités le mieux réunies.

Dans la partie de son livre qui traite de la cautérisation directe, M. Philippeaux passe en revue les applications variées des caustiques aux différentes affections chirurgicales. Il n'est guère de maladie qui n'ait eu ses applications caustiques, et notre auteur nous fait ainsi tra verser à grands pas le vaste champ de la pathologie externe.

Il étudie d'abord la cautérisation dans le traitement des tumeurs san

guines (varices, varicocèles, hémorrhoides, tumeurs érectiles, anévrysmes). C'est au chlorure de zinc que notre auteur donne la préférence; mais son enthousiasme pour cet agent de destruction lui a inspiré des conclusions que nous ne saurions accepter. Ainsi l'auteur établit que la cautérisation avec le chlorure de zinc jouit d'une innocuité complète, et que le traitement des varices par la cautérisation amène sûrement des guérisons radicales et définitives, s'il est employé suivant les indications de M. Bonnet, qui fait successivement usage du caustique de Vienne et du chlorure de zinc.

On sait aujourd'hui ce qu'il faut croire de cette innocuité absolue de certains caustiques, et en particulier du chlorure de zinc, et on sait encore mieux que certaines varices sont, par leur disposition anatomique, d'une incurabilité qui défie le plus actif et le plus coagulant des caustiques.

Dans un des articles de ce chapitre, M. Philippeaux a réuni quelques faits intéressants d'anévrysmes traités et guéris par la cautérisation; dans tous les cas, excepté un, il s'agit de petits anévrysmes.

Dans les chapitres suivants, l'auteur fait voir les applications variées des caustiques au traitement des hémorrhagies, des kystes, des tumeurs scrofuleuses, des cancers, de l'éléphantiasis, des abcès, de la carie, des fistules, des plaies virulentes ou empoisonnées, de l'érysipèle traumatique, du phlegmon diffus, de la phlébite et de la piqûre anatomique, de l'infection purulente, des kystes du cuir chevelu, de certaines maladies des yeux, de la surdité, de quelques maladies des fosses nasales, des polypes naso-pharyngiens, des tumeurs de la partie antérieure du cou, des hernies, des maladies du rectum et de l'anus, de celles des voies génito-urinaires, des articulations, elc. etc.

Cette énumération suffit à montrer le cadre étendu que M. Philippeaux s'est chargé de remplir, avec un assez grand nombre d'observations intéressantes et de remarques ingénieuses. L'esprit du lecteur s'arrête surtout devant l'application des caustiques au traitement de l'infection purulente, des goîtres, des polypes naso-pharyngiens, et de quelques fistules urinaires.

Six observations sont destinées à faire ressortir ici l'heureuse influence des cautérisations dans la thérapeutique de l'infection purulente, mais ces six faits sont loin d'être également probants. Ainsi, dans le premier, on soupçonne la fièvre de résorption, on attend un nouveau frisson pour agir; mais le lendemain, le frisson n'arrivant pas, on cautérise toujours avec le fer rouge, et à partir de ce moment les accidents s'effacent. Or ces accidents ne nous paraissent pas caractéristiques de l'infection purulente.

Dans les observations 43 et 44, il ne s'agit point de résorption purulente, mais d'une infection putride, et il importe ici de s'entendre sur les mots et sur les choses.

Enfin les trois autres observations, un peu plus probantes assurément, laissent encore à désirer sur l'exactitude du diagnostic.

Le chapitre consacré au traitement des goitres est un des plus intéressants qu'on puisse lire dans ce livre. L'auteur y expose minutieusement, et à l'aide d'observations détaillées, la méthode du déplacement et de la cautérisation consécutive de ces tumeurs, méthode due à l'esprit inventif de M. Bonnet (de Lyon).

Les résultats obtenus par le cautère actuel, dans le traitement des abcès urineux et des infiltrations d'urine, doivent encore vivement fixer l'attention des praticiens. M. Philippeaux en rapporte trois cas, et deux fois la guérison a été obtenue au milieu des circonstances les plus désespérantes.

Les bornes de cette analyse ne nous permettent point de passer en revue d'autres chapitres de cette deuxième partie du livre, où l'auteur a réuni les faits les plus curieux; il nous faut y renvoyer le lec

teur.

Dans la troisième et dernière section de son ouvrage, M. Philippeaux traite de la cautérisation indirecte ou révulsive dans ses applications aux maladies nerveuses, à la phthisie pulmonaire et au mal de Pott. Lå son expérience personnelle semble lui faire défaut, et il se borne à rappeler les espérances si souvent déçues de quelques praticiens.

En résumé, à part quelques inexactitudes ou quelques oublis histo-" riques, et une trop facile acceptation de faits en apparence favorables aux caustiques, le livre dont nous venons de tracer la physionomie restera dans la science comme un travail riche de faits, consciencieusement élaboré, et d'une réelle utilité pour tous ceux qui voudront étudier les caustiques. E. F.

Éléments de chirurgie opératoire ou Traité pratique des opérations, par Alphonse GUERIN, chirurgien des hôpitaux, avec 285 figures intercalées dans le texte. Seconde partie, in-12; Paris, 1855. Chez Chamerot. Nous avons déjà rendu compte de la première partie du livre de M. A. Guérin, et nous avons essayé de montrer le but que se proposait d'atteindre l'auteur en résumant les notions anatomiques et les règles opératoires les plus utiles à connaître pour le chirurgien. Cette seconde partie de l'ouvrage se recommande, comme la première, par une exposition lucide, quoique succincte, et par une heureuse distribu→ tion de figures destinées à représenter les temps principaux des opéra · tions. M. Guérin s'est efforcé de parler aux yeux autant qu'à l'esprit des élèves, et il est parvenu à faire comprendre les détails les plus minutieux de la médecine opératoire.

Ce sont les opérations qui se pratiquent sur les yeux, l'oreille, l'appareil de la gustation, celui de l'olfaction, le cou, le thorax, l'abdomen, le rectum, les organes génito-urinaires, et les opérations dystociques, qui occupent cette seconde partie du tivre.

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