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Nous ne saurions suivre l'auteur à travers ce dédale de faits tour à tour exposés et appréciés avec justesse; car un livre tel que le sien se refuse à une analyse détaillée, et ne peut être bien apprécié que par ceux qui s'en servent le scalpel à la main et le cadavre sous les yeux.

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A Treatise on diaphragmatic hernia, being an account of a case observed at the Massachusetts general hospital; followed by a memorical analysis of all the cases of this affection, found recorded in the wreling of medical authors between the years 1610 and 1846; by H.-J. BOWDITCH. Buffalo, 1853. Cette monographie, qui, malgré sa date déjà reculée, ne nous est parvenue que récemment, témoigne d'un bon esprit d'observation. L'auteur rapporte d'abord un fait de large hernie diaphragmatique, probablement congénitale, observée chez un jeune homme de 17 ans, qui succomba aux suites d'une fracture de l'épine dorsale. La maladie fut presque reconnue sur le vivant. L'auteur fait suivre ce cas intéressant de l'indication des principales observations de hernie diaphragmatique, qu'il soumet à une analyse raisonnée, et qui lui servent à tracer un exposé didactique de cette variété de hernie. L'anatomie pathologique, la symptomatologie, l'étiologie, le diagnostic, et le traitement, de cet accident sont brièvement retracés sous une forme qui rappelle nos bonnes dissertations sur des sujets analogues.

Osteological memoirs, no 1, The clavicle; by John STRUTHERS, fellow of the royal College of surgeons of Edinburgh, lecturer on anatomy; Edinburgh, Sutherland and Knox, 1855. — M. Struthers s'est donné pour mission de soumettre l'ostéologie à une révision sévère, et le travail qu'il vient de publier n'est que le prélude de travaux analogues entrepris sur la plupart des autres os. Ces recherches ont surtout le mérite d'avoir été écrites devant un grand nombre de pièces, et de résumer, pour ainsi dire, le type anatomique; elles empruntent un intérêt nouveau aux mesures exactes qui ont été prises sur des échantillons divers, et nous montrent, dans plus d'un point, de minutieux détails qui avaient échappé à la patiente observation des anatomistes. M. Struthers est de ceux qui pensent, avec justesse, que la science n'a point dit son dernier mot dans aucune branche des connaissances humaines, et que l'anatomie descriptive ne sera point fermée aux découvertes tant que la nature sera l'objet d'études et que l'homme sera l'étudiant. L'auteur examine d'abord séparément les diverses parties de la clavicule, et, rassemblant ces fragments de l'os, il jette un coup d'œil sur son ensemble. Tout en se bornant à l'espèce humaine, l'auteur a su trouver des détails dignes de prendre place dans les traités classiques d'anatomie descriptive.

E. FOLLIN, C. LASÈGUE.

Paris. — RIGNOUX, Imprimeur de la Faculté de Médecine, ruo Monsieur-lc-Prince, 31.

DE MÉDECINE.

Juin 1856.

MÉMOIRES ORIGINAUX.

NOTE SUR UN CAS DE GALACTORRHÉE, SUIVIE DE RÉFLEXIONS;

Par le D' N. GUENEAU DE MUSSY, agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, médecin de la Pitié,

Le mot de galactorrhée ou galactirrhée a été appliqué par quelques auteurs à toutes les anomalies de la sécrétion lactée; ils ont décrit sous ce nom ces cas exceptionnels de flux laiteux observés chez des enfants des deux sexes, chez des hommes, chez des jeunes filles impubères, chez des femmes avancées en âge, et longtemps après la ménopause. Pierre Frank, se plaçant à un point de vue exclusivement médical, appelle galactorrhée tout flux laiteux capable d'épuiser les forces, quelle que soit d'ailleurs son abondance.

Je ne crois devoir adopter ni l'une ni l'autre de ces opinions. Ces exemples de production de lait en dehors des conditions habituelles, s'il n'en résulte aucun trouble dans la santé, constituent des anomalies physiologiques plutôt que des maladies. D'une autre part, doit-on, avec Frank, faire rentrer dans la galactorrhée un flux qui n'offre rien d'anormal dans sa quantité, dans ses qualités et dans les circonstances de sa production, par cela seul qu'il devient une cause d'épuisement ou de maladie quand il se développe

VII.

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dans des conditions de prédisposition ou d'imminences morbides? Je ne le pense pas; autant vaudrait rattacher à la spermatorrhée les conséquences fâcheuses que peut entraîner l'usage du coït chez des sujets débilités,

Je crois devoir désigner sous le nom de galactorrhée ou diabète laiteux, comme l'appelait ingénieusement Boerhaave, une sécrétion anomale du lait entraînant par son abondance des désordres dans la santé, et c'est ce double caractère d'anomalie dans la sécrétion et d'altération consécutive de l'organisme qui me parait constituer et définir cette affection. Ainsi limitée, la galactorrhée est une affection rare. J'ai compulsé beaucoup d'ouvrages et de publications périodiques, et je n'en ai pu réunir qu'un petit nombre d'exemples. Cette rareté m'a déterminé à publier le fait que j'avais eu sous les yeux, et qui avait été pour moi l'occasion de ces recherches, bien qu'il soit très-incomplet et me laisse regretter beaucoup de détails que je n'ai pas pu me procurer.

Madeleine Maucor, âgée de 20 ans, a joui jusqu'à sa première grossesse d'une santé parfaite; elle accoucha à terme; l'accouchement fut rapide et heureux; la fièvre de lait fut accompagnée d'un développement considérable des seins; la sécrétion lactée fut si abondante dès les premiers jours, que, le nourrisson ne pouvant suffire à l'épuiser, cette jeune femme donnait à téter aux enfants du voisinage. Bientôt le lait s'écoula continuellement sans succion, le sein devint le siége de douleurs et de plusieurs abcès successifs; mais, après de vives souffrances, ces accidents se dissiperent assez rapidement, la glande s'affajssa, et la sécrétion se tarit. Cependant la mamelle droite continua à se développer outre mesure, et, quoique la malade eût cessé d'allaiter, son lait continua de couler continuellement, de telle sorte qu'elle en perdait jusqu'à 7 litres par jour.

Plusieurs médications furent inutilement mises en usage pour combattre cette affection. On lui prescrivit, sans succès, des purgatifs répétés, des diurétiques, des bains, etc. Depuis plusieurs mois cette femme dépérissait et allait chaque jour s'affaiblissant, lorsqu'elle me fut présentée aux Eaux - Bonnes par mon ami le Dr Tarras, de Pau. Je fus frappé de la maigreur et surtout de la pâleur extrême de la malade; sa peau était d'un blanc mat, sèche, et complétement décolorée, ainsi que les muqueuses labiales et

gengivales. Elle tenait suspendu dans un sac de toile goudronnée son sein droit, très-volumineux, qui descendait jusqu'au niveau de la dernière fausse côte, et baignait dans le liquide, qui s'écoulait de différents points de sa périphérie. Le mamelon, très-aplati, présentait au centre une dépression assez profonde où on apercevait directement trois orifices donnant issue à un lait blanc et épais. L'aréole, considérablement agrandie, offrait une coloration d'un rouge très-vif; la partie inférieure de la mamelle en contact avec la paroi thoracique était très-rouge; la peau était érodée en deux endroits d'où s'écoulait un liquide semblable à du petit-lait; la glande mammaire était dure, bosselée, douloureuse à la pression. Cette malade éprouvait tous les jours des mouvements fébriles, sa soif était vive; elle perdait encore dans les vingt-quatre heures 4 litres de lait; ses urines étaient un peu plus abondantes que de coutume; chauffées avec de la potasse, elles m'ont donné une coloration foncée qui semblait y accuser la présence d'une légère quantité de sucre. Cependant, privé de moyens d'analyse plus concluants, je ne puis rien affirmer à cet égard.

Depuis quelque temps il était survenu une toux sèche, péu fréquente, sans expectoration. L'examen attentif de la poitrine ne me fit constater autre chose qu'un peu de rudesse du bruit respiratoire, avec expiration prolongée au sommet du poumon droit; les vaisseaux du cou étaient le siége d'un bruit de souffle continu, énorme, éclatant.

Je fis à cette malade la prescription suivante :

Prendre chaque jour et pendant les repas 1 demi-litre de décoction de queues de cerises additionnée de 5 grammes de bicarbonate de soude; deux fois par jour, une des pilules:

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Tous les matins, frictions sur tout le corps avec une brosse de crin.

Appliquer sur le sein des compresses imbibées d'eau blanche, et le comprimer légèrement avec une bande de toile.

Le soir, en se couchant, 30 centigr. de poudre de Dower. 12 bains sulfureux.

Mes conseils furent suivis avec exactitude, et j'appris de M. le D' Tarras qu'au bout d'un mois elle était complétement guérie, que le sein avait repris son volume normal, que sa sécrétion était tarie, et que cette jeune femme avait recouvré la plénitude de sa

santé.

Réflexions. En étudiant la succession des phénomènes observés chez cette malade, nous voyons une sécrétion normale devenir morbide par son abondance sous l'influence d'une cause indéterminée; l'organe sécréteur, par le fait même de cette activité fonctionnelle exagérée, augmente progressivement de volume, comme augmente le plus souvent le volume du rein dans le diabète sucré, auquel Boerhaave a comparé l'affection qui nous occupe. Nous retrouvons dans celle-ci, comme caractère qui renforce cette analogie, non-seulement un flux sécrétoire plus copieux, mais encore la déperdition abondante d'un principe dont la production et les transformations paraissent se lier intimement aux fonctions de nutrition et d'hématose; c'est le principe sucré. Sans doute la glycose n'est pas absolument identique au sucre de lait, mais ce sont deux corps isomériques dont les légères différences ne paraissent pas infirmer la valeur pathologique du rapprochement que je fais ici d'après Boerhaave, et sur lequel Pierre Frank insiste après lui.

Cependant, hâtons-nous de le dire, il reste toujours entre ces deux affections une grande et radicale différence; c'est que dans l'une l'excrétion du sucre est un phénomène essentiellement morbide qui se rattache toujours à des troubles profonds de l'organisme, tandis que l'autre n'est en quelque sorte que l'exagération ou l'inopportunité d'une sécrétion normale, et n'exerce pas toujours sur la santé une influence fâcheuse.

Quelle que soit la condition de sa production, ce flux, une fois établi, amène une altération rapide de l'économie; elle se traduit par l'amaigrissement, par la décoloration des tissus, par la faiblesse musculaire, par l'épuisement, en un mot, expression vulgaire qui exprime et résume l'ensemble des phénomènes morbides observés chez cette femme. Comme cela arrive souvent dans les cachexies, et spécialement dans celle qui est consécutive à la glycosurie, les organes respiratoires subissent le retentissement de cette altération générale. Au milieu de cette débilitation si favorable au

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