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naissance, peu de recherches ont été entreprises dans ce sens. Nous rappellerons seulement que, dans ces derniers temps, Warentrapp a conseillé l'emploi des vapeurs éthérées dans le traitement des affections thoraciques aiguës.

Nous bornons là ce résumé, déjà long, des substances médicamenteuses que l'atmiatrie a su appliquer au traitement des affections des organes respiratoires; mais, avant de terminer, il nous a paru digne d'intérêt d'établir un rapprochement entre les effets des vapeurs en inhalations et les résultats obtenus dans ces vingt dernières années par l'air comprimé, dont l'action est essentiellement mécanique, mais qui doit rentrer néanmoins dans cette analyse, puisqu'il a été employé avec grands avantages dans le traitement d'affections thoraciques diverses.

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On sait quelles influences ont les variations naturelles de la densité de l'air inspiré pour modifier les phénomènes de la santé. Pour les remettre en mémoire, il suffit de rappeler les impressions pénibles que la raréfaction de l'air dans les ascensions aérostatiques détermine chez l'homme bien portant. Partant de ce fait, on a dû rechercher quels résultats produirait une modification inverse, c'est-à-dire une augmentation dans la pression atmosphérique. En 1832, M. Emile Tabarié, de Montpellier, commençait sur cette donnée une série d'études dont un premier mémoire, envoyé à l'Institut la même année, contient un résumé complet, et dans lequel l'auteur appelle l'attention sur les effets salutaires de l'air condensé. M. Junod se livrait en 1835 à des expériences analogues; mais ses conclusions, présentées également à l'Académie des sciences en désaccord avec celles de M. Tabarié, contestaient l'influence bienfaisante de l'air comprimé. Il est vrai de dire que, dans ces expériences, les transitions avaient été brusquées, et qu'on avait fait succéder rapidement une condensation très-forte à la pression ordinaire et même à la raréfaction atmosphérique. Peut-être est-ce à ce manque de précautions qu'il faut attribuer les effets perturbateurs obtenus sur l'homme en santé, tels que la fréquence du pouls, l'excitation encéphalique, le délire, l'ivresse, etc. En dépit des conclusions de M. Magendie, chargé du rapport sur le mémoire de M. Junod, et qui déclarait l'emploi de l'air comprimé non susceptible d'application médicale, M. Tabarié continue son œuvre patiente, et reconnaît dans les effets de l'air comprimé deux modes d'action bien distincts: l'un qui tient au passage rapide d'une pression inférieure à une pression plus élevée, et réciproquement, et qui se traduit par une perturbation de l'économie qui n'est pas sans dangers; l'autre qui se rattache à l'action curative d'une pression déterminée et continue, qui reste invariable pendant un temps plus ou moins long. En 1840, il fonda à Montpellier un établissement dont il a confié la direction à un agrégé de cette Faculté, M. Bertin, qui a poursuivi ses recherches jusqu'à ce jour.

Pendant que M. Tabarié étudiait l'action hygiénique et thérapeutique de l'air comprimé, et en traçait l'histoire générale, Pravaz instituait à

Lyon des expériences analogues, dont il rendait témoins MM. Bonnet, Pétrequin, Cauvière, Polinière, Lacour, Richard (de Nancy), etc., et qui par conséquent présentent un caractère d'authenticité bien établi. Son livre sur l'emploi médical de l'air comprimé (1851), et celui dont M. Bertin vient d'enrichir la science (Étude clinique de l'emploi et des effets du bain d'air comprimé dans le traitement de diverses maladies, 1855), sont les deux éléments principaux de l'histoire physiologique et thérapeutique de ce puissant modificateur.

C'est avant tout aux affections des voies respiratoires, et particulièrement à la phthisie pulmonaire, que Pravaz oppose les bains d'air comprimé. Pour expliquer l'influence bienfaisante de ce mode de traitement, il admet, avec la plupart des médecins anglais, que la cause primordiale de cette affection réside dans une pléthore du système de la veine porte et des viscères abdominaux, qui nuit à l'élaboration des aliments réparateurs et devient la source de dyscrasie; or la respiration de l'air condensé combat directement cette cause en amenant une quantité de sang plus considérable dans le cœur droit, et en affranchissant ainsi les organes abdominaux de cette pléthore morbide.

Ces idées théoriques admises, Pravaz applique l'air comprimé à des affections multiples et disparates, à toutes celles en un mot qui s'accompagnent d'une stase sanguine dans un point quelconque de l'organisme. Dans l'exposé des effets physiologiques de cette médication, un phénomène constant, et qu'il a soin de noter d'une façon toute spéciale, c'est la diminution considérable du nombre des pulsations artérielles dans un temps donné chez les individus soumis aux expériences.

Le livre de M. Bertin est dégagé de ces théories nuageuses. Se tenant au fait pratique, l'auteur se borne à démontrer sobrement les effets thẻrapeutiques et physiologiques de l'air comprimé, sans chercher à en expliquer le mode d'action. Dans l'établissement qu'il dirige, le bain d'air comprimé est administré au moyen d'un appareil métallique trèsrésistant, qui forme un petit appartement circulaire, où l'accumulation de l'air est réglée avec le plus grand soin, de façon à éviter les transitions brusques et perturbatrices, précautions sur lesquelles M. Tabarié insiste particulièrement. La pression s'accroit très-lentement, et les transitions sont si douces et si ménagées, qu'elles s'accomplissent pour ainsi dire sans que le malade en ait conscience. L'air est refoulé sous les appareils par une pompe aspirante et foulante, mise en jeu par une machine à vapeur.

Le bain d'air comprimé détermine en général les effets physiologiques suivants : bourdonnements d'oreille, sensation d'une pression sur la membrane du tympan; salivation, due peut-être à une action spéciale de l'air comprimé sur les glandes salivaires. Les inspirations sont plus lentes; chaque inspiration en effet, sans être plus étendue, amène une plus grande quantité d'air sous un même volume; les muscles qui secondent les organes pulmonaires se reposent; le calme succède à la

dyspnée. A 30 centimètres au-dessous de la pression ordinaire, le malade a déjà conscience d'une grande amélioration. Les battements du cœur se régularisent et deviennent moins fréquents; souvent, dès le premier bain, le pouls s'abaisse de 12 ou 15 pulsations. Dans un double emphysème pulmonaire, le pouls, habituellement à 106 ou 108, descendit à 72 après la première séance, tomba progressivement jusqu'à 45, et de longtemps ne s'éleva plus au-dessus de 56. Dans un grand nombre de cas, le cœur parut seul enflammé, ce qui porte à croire que l'air comprimé a une action directe, spéciale, sur cet organe. La chaleur animale, loin d'être sensiblement augmentée, comme tout devrait le faire supposer, conserve presque toujours son activité ordinaire, parfois même elle est ralentie. En même temps, les forces générales augmentent, ce qu'il est facile de constater dès les premiers bains; l'exercice est moins pénible; le malade reprend de la confiance, encouragé qu'il est par ces premiers essais. Les fonctions digestives s'exécutent mieux, et l'appétit augmente communément.

L'emploi de cette médication réussit à dissiper des congestions aiguës ou chroniques, des dispositions fluxionnaires récentes ou anciennes, et cela sans amener jamais d'accidents. Grâce à ce moyen, M. Bertin a pu modifier avantageusement ou guérir complétement des maladies diverses des voies respiratoires, angines, laryngites avec aphonie, bronchites aiguës ou chroniques, asthme nerveux, emphysème pulmonaire, hémoptysies, phthisies tuberculeuses. Trente-cinq observations composent son travail; quelques-unes mériteraient d'être rapportées dans tous leurs détails, si l'espace ne nous manquait pas. Elles sont de nature à encourager les praticiens à entrer dans une voie encore peu connue, mais qui peut ouvrir un assez vaste champ à la thérapeutique des affections pulmonaires chroniques.

Nous terminerons là cette revue sur les effets d'une méthode qui, nous le croyons, n'a pas encore produit tout ce qu'elle peut produire. C'est dans l'emploi judicieux de l'atmiatrie pulmonaire qu'on doit chercher les ressources les plus énergiques contre les maladies chroniques des voies respiratoires. Mascagni pensait que, si jamais on trouvait un remède à la phthisie, ce serait parmi les substances employées en inhalations. Quelques succès récents ne sauraient autoriser des espérances plus positives; c'est à l'expérimentation et à l'étude clinique qu'il appartient de les réaliser ou de les détruire.

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Muqueuse du vagin et du col de l'utérus ( Sécrétion de la), par MM. A. KÖLLIKER et W. SCANZONI. 1o Sécrétion de la muqueuse du vagin. Dans l'état parfaitement normal de l'organe, c'est-à-dire, suivant Kölliker et W. Scanzoni, chez les femmes qui n'ont point eu d'enfants et qui n'ont point fréquemment usé du coït, le produit de sécrétion est un mucus rare, transparent, presque toujours acide, quelquefois neutre, mais qui n'est jamais alcalin, et qui contient une énorme quantité de cellules d'épithélium pavimenteux. Peu de temps avant et après la période menstruelle, il augmente parfois considérablement d'abondance. Avant cette époque, il est toujours clair et habituellement très-ténu; car, dans les deux ou trois jours qui la suivent, il possède les mêmes propriétés, mais sa couleur est devenue rougeâtre, et l'on y trouve, au microscope, un nombre plus considérable de cellules d'épithélium pavimenteux, et parfois une grande quantité de globules de sang. Dans la dernière période de la grossesse, la quantité du mucus vaginal augmente toujours beaucoup; il est alors blanc, laiteux et ténu, ou bien, et surtout quand on l'examine sur la muqueuse même du vagin, dont la couleur est à cette époque d'un rouge violacé, il est un peu jaune, épais et crémeux; sa réaction est toujours acide. Plus il est épais, plus aussi se trouve considérable la quantité de cellules d'épithéliums, de globules du mucus ou de pus, qu'il contient; assez fréquemment aussi l'on y rencontre le trichomonas vaginæ, des filaments, des cryptogames, et quelques vibrions. Cette condition est analogue à celle des femmes dans l'état de vacuité, affectées de blennorrhée vaginale. Mais Kölliker et Scanzoni ont surtout examiné la nature du trichomonas vagina de Donné, et se sont convaincus de son animalité, laquelle avait été niée par un grand nombre d'observateurs, surtout par les Allemands. Ils l'ont trouvé sur plus de la moitié des femmes qu'ils ont examinées, quelles fussent grosses au non, saines ou affectées d'écoulements bénins ou virulents; mais ils ne l'ont jamais rencontré dans un mucus parfaitement normal. Il abondait surtout dans le mucus jaune et crémeux, très-riche en globules purulents et fortement acide. Quant aux cryptogames contenus dans ce mucus, c'étaient des fils roides, minces et allongés, ne différant du leptothrix buccalis de Robin que parce qu'ils sont un peu plus épais et toujours isolés.

2o Sécrétion de la muqueuse du col de l'utérus. Le mucus visqueux et

transparent qui s'échappe du col utérin peut normalement, et dans les circonstances ordinaires, s'y amasser en quantité plus ou moins considérable, sans s'écouler au dehors; mais, durant l'époque menstruelle, il est sécrété plus abondamment et découle du museau de tanche à cette époque et après elle, ce qui résulte de l'examen des femmes à diverses périodes. Il est digne de remarque que cette sécrétion de la muqueuse du col, peu avant et après la menstruation, est de beaucoup plus ténue et s'écoule alors sous la forme de gouttes limpides ou blanc jaunâtre, au lieu de se montrer sous celle d'une espèce de bouchon gélatineux et trèsadhérent. La sécrétion du col, chez les femmes grosses, est la même que chez celles qui ne le sont point; elle est toujours alcaline, tandis que la sécrétion de la surface externe ou vaginale du col, et même celle des lèvres du museau de tanche, sont acides. Par suite du mélange de la sécrétion du col à la sécrétion du vagin, la réaction n'est pas toujours distincte; mais la première perd de sa consistance, et se couvre à sa surface de stries et de points blancs jaunâtres. Le mélange des deux sécrétions peut s'opérer dans la portion vaginale et même dans la partie inférieure de la cavité du col, quand le museau de tanche est très-onvert. Les éléments microscopiques de la sécrétion du col sont surtout, el trèscabondamment, des globules de mucus normaux ou diversement modifiés, quelques globules huileux, parfois un peu d'épithélium cylindrique, çà et là des cryptogames de ferment minces et courts, à nœuds arrondis, et enfin quelques vibrions. On n'y trouve jamais le trichomonas. (Schmidt's Jahrb., 1855, no 10.)

Influence de l'alcool et de l'éther SUR LES SÉCRÉTIONS DU TUBE DIGESTIF, DU PANCREAS ET DU FOIE, par M. Cl. BERNARD.-M. Cl. Bernard a communiqué à la Société de biologie quelques-uns des résultats qu'il a obtenus, dans ces derniers temps, sur l'action de diverses substances sur l'économie animale; il se propose de revenir sur ce sujet, et de compléter sa communication : aujourd'hui il ne veut parler que de l'action de l'alcool et de l'éther sulfurique.

On sait que l'action de ces deux substances a déjà été étudiée par différents physiologistes, mais jusqu'ici les recherches ont eu surtout pour but de faire connaître l'influence de ces agents sur le système nerveux. M. Cl. Bernard s'est proposé d'étudier les modifications que l'alcool et l'éther font subir aux sécrétions.

1° Alcool. Si, à l'aide d'une sonde œsophagienne, on introduit, dans l'estomac d'un chien, une petite quantité, 5 ou 6 centimètres cubes, par exemple, d'alcool étendu de moitié d'eau, toutes les sécrétions du tube digestif augmentent. Qu'on tue l'animal au bout de quelques instants, et l'on trouvera l'estomac plein d'un liquide qui sera en trèsgrande partie du suc gastrique; de même les sécrétions intestinales et la sécrétion pancréatique se seront considérablement accrues. L'alcool aura donc produit une excitation suivie des mêmes résultats qui eussent suivi l'ingestion de matières alimentaires.

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