Sivut kuvina
PDF
ePub

construction de l'établissement définitif n'a été commencée qu'en 1852. La température de la source unique est de 35o c.; la composition chimique la rapproche des eaux du Mont-Dore. L'analyse, qui laisse d'ailleurs beaucoup à désirer, indique comme principes minéralisateurs essentiels le bicarbonate de soude, le chlorure de sodium, le sulfate de soude et le bicarbonate de chaux. L'acide carbonique n'a pas été dosé, et la matière organique n'a été l'objet d'aucun examen. M. Thénard y a constaté la présence d'une quantité d'arsenic égale à peu près aux deux tiers de celle que contient le Mont-Dore. La quantité d'eaux fournie par les sources est assez abondante pour qu'on ait organisé des bains, des piscines et des étuves.

Soultzmatt (Haut-Rhin) (des Eaux gazeuses alcalines de Soultzmatt, 1855). Cette brochure, extraire des monographies plus étendues du Dr Bach, est une simple réclame du propriétaire. L'exagération des éloges et l'emphase du style nuiraient aisément à une eau minérale que sa composition recommande malgré les notices. L'eau de Soultzmatt est aussi riche en acide carbonique que celle de Selters, et contient à peu près la même quantité de bicarbonates alcalins avec bien moins de chlorure de sodium; les propriétaires la représentent avec raison comme équivalent à l'eau de Seltz naturelle. On y a organisé des bains; c'est surtout une eau à transporter.

Pougues. L'établissement, qui laissait singulièrement à désirer, vient d'être l'objet d'améliorations considérables entreprises et poursuivies par une nouvelle société. La direction publie, pour la première fois, une notice destinée aux médecins, sans nom d'auteur (Notice médicale sur les eaux minérales de Pougues, in-8°; 1856), et empruntée pour la meilleure part aux excellents travaux du Dr de Crozant. Outre un historique assez curieux, il y est traité de l'analyse chimique, des propriétés de l'eau minérale, et de son emploi dans les maladies suivantes dyspepsie, chlorose, affections du foie, diabète, gravelle, catarrhe de la vessie, goutte, catarrhe utérin, scrofules, fièvres intermittentes. L'eau de Pougues rend de signalés services dans le groupe d'affections qu'on a réunies sous le nom de dyspepsie par une contestable classification. Il est à regretter que le chapitre consacré à cette partie de la médication soit écourté et insuffisant. Le chapitre de la gravelle, le meilleur et le plus étendu, est essentiellement clinique. La composition des eaux de Pougues est assez peu connue pour que nous croyons utile de reproduire l'analyse la plus récente, qui probablement n'est pas le dernier mot de l'examen chimique :

Acide carbonique, 0,33; bicarbonates de chaux, 1,3269; de magnésie, 0,9762; de soude, 0,7362; de fer, 0,0205; sulfate de chaux, 0,1900; sulfate de soude, 0,2700; chlorure de magnésium, 0,3500. C'est, en résumé, une eau acidule calcaire de l'ordre de celles de Contrexeville et de Bussang, mais plus riche en principes minéralisateurs. Il est à sou

haiter que le Dr de Crozant résume lui-même dans un traité spécial sa. pratique éclairée.

Néris (Recherches sur les conferves des eaux thermales de Néris, par les Drs DE LAURÈS et BECQUEREL, 1855, in-8°). — L'analyse toute récente de M. Frémy donne les proportions relatives des sels anhydres, dont chaque litre contient 1 gramme 30 centigrammes. Les auteurs se sont exclusivement occupés de l'étude des conferves des bassins chauds et des bassins froids, dont ils ont suivi l'évolution et dont ils exposent tous les caractères. Ils ont ensuite cherché à déterminer expérimentalement le mode d'action thérapeutique des conferves. La conferve des bassins chauds est seule employée; on s'en sert sous forme de frictions. Ses effets immédiats, que la plupart des auteurs regardent comme émollients et calmants, sont plutôt stimulants; ses propriétés paraissent être résolutives. Les conferves ne semblent pas jouir d'une action différente de celle qui appartient à l'eau minérale elle-même. En isolant avec une sollicitude toute scientifique cet élément jusqu'ici peu connu, les auteurs n'ont pas prétendu y trouver une explication de l'efficacité des eaux de Néris.

Bains de mer. Il résulte d'une notice médicale sur les bains de Croisic, 1855, que l'administration des bains est faite dans cet établissement avec plus d'entente des vraies indications que dans aucun autre. Les eaux mères des salines, les sables, y sont utilisés pour le traitement, et on y a disposé des appareils hydrothérapiques. Ces innovations, que nous avons déjà signalées, méritent d'être encouragées; c'est pourquoi nous les rappelons ici.

- M. de Jumé, médecin à Ostende, a publié, sous le titre de l'Électricité appliquée aux bains de mer, une brochure où il vante, en termes très-élogieux, les bains de mer électrisés, sans indiquer en quoi con: siste cette modification non encore expérimentée.

- A l'étranger, chaque année voit paraître un grand nombre de monographies plus ou moins sérieuses sur les eaux minérales; nous sommes forcés de nous restreindre à une sorte de catalogue des brochures qui nous ont été adressées ou qui nous ont paru mériter l'attention.

Marienbad, une des eaux minérales les plus justement célèbres, a fourni au professeur Lehmann la matière d'un travail de chimie important et par ses résultats et surtout par les théories que l'auteur y a exposées (Ueber den Marienbader mineral Moor; Schmidt's Jahrbücher, 1855). L'analyse porte sur le limon des sources, et est conçue dans l'esprit qui a présidé à la plupart des recherches récentes, où on s'est occupé surtout des produits analogues déposés par les diverses sources. Le limon de Marienbad n'est employé médicalement qu'après avoir été exposé plusieurs mois à l'air. Lehmann a étudié les modifications que le composé subit sous ces influences, en même temps que sa constitution primitive; il signale surtout la présence de produits volatils développés

par l'exposition à l'air, et en particulier celle de l'acide formique. Il y a là évidemment une route nouvelle ouverte aux chimistes.

Nauheim (Études sur les eaux minérales de Nauheim, par le Dr RoTUREAU; 1856, in-12). Ce petit livre est, comme tous les traités analogues, divisé en deux parties: étude géologique et chimique, étude physiologique et thérapeutique. Les eaux de Nauheim, situées à peu de distance de Hombourg, commencent seulement à être connues; elles sont riches en principes salins et en acide carbonique. L'auteur a expérimenté sur lui-même avec soin les effets physiologiques des bains, des eaux prises en boissons, et des douches d'acide carbonique. Les affections scrofuleuses de divers siéges et de diverses formes sont traitées utilement par les eaux de Nauheim.

Elster. Cette eau, située en Saxe, est alcalino-saline-ferrugineuse, et se rapproche de Franzensbad, en Bohême. Le Dr Flechsig a appelé sur elle l'attentiou dans deux brochures : l'une chimique, l'autre médicale (der Curort Elster bei Adorf., in-12).

-

Friedrichs Hall (Eau amère de Friedrichs-Hall, par le Dr EisenMANN; Wurzbourg, 1855). Cette source, très-riche en sulfate de soude et de magnésie et en chlorures des mêmes bases, est purgative. L'auteur s'est attaché surtout à faire ressortir les résultats thérapeutiques de son administration à petites doses comme résolutif ou comme excitant intestinal. C'est une méthode excellente, et qui devrait être étendue à d'autres eaux minérales, très-riches en principes minéraux et surtout en sels purgatifs.

Aix, en Savoie (Rapport sur les eaux thermales, par le Dr BLANC; 1856). - Indication des travaux entrepris pour l'aménagement des eaux; modes d'administration des bains, et en particulier des douches auxquelles Aix doit en partie sa réputation; observations intéressantes.

Challes, en Savoie. Depuis 1851, le Dr Domenget publie chaque année un recueil de documents sur ces eaux, qu'il a découvertes en 1841, et pour lesquelles il a gardé un culte tout paternel. Ces eaux sont parmi les plus riches en éléments sulfureux; elles contiennent des sels alcalins, des bromures et des iodures.

Bains sulfureux artificiels.

[ocr errors]

M. le professeur Soubeiran a, dans une savante notice, étudié la composition des bains sulfureux artificiels (Journal de pharmacie, 1856), si souvent prescrits par les médecins sans autre indication. Il distingue sept espèces de bains sulfureux, auxquels il assigne les formules suivantes :

1o Bain de sulfure de sodium, pour 200 litres d'eau :

Sulfure de sodium cristallisé.

Carbonate de soude cristallisé. aa 40 grammes.
Chlorure de sodium.

Ce sont les seuls qui méritent de conserver le nom de bains de Ba

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors]

Faire dissoudre le sulfure dans l'eau du bain et promener lentement au fond de la baignoire l'acide tartrique, qu'on peut remplacer par le bisulfate de potasse, à la dose de 21 grammes. L'acide tartrique est le tiers du sulfure. En doublant la dose de l'acide, on a le bain hydrosulfurique.

3o Bain de sulfure de potasse du commerce. 50 grammes de sulfure de potasse sec, ou 150, soit trois fois le poids, de sulfure liquide à 30o.

4o Bain blanc d'hydrosulfate de potasse. Formule analogue à celle du bain d'hydrosulfate de soude, seulement la quantité de sel de poLasse doit être portée à 50 grammes; celle de l'acide tartrique ou du bisulfate de potasse reste dans les mêmes proportions relatives, un tiers et moitié.

5° Bain blanc hydrosulfurique. Doubler la dose de l'acide, celle du sulfure restant la même.

Le bain avec addition d'acide est presque le seul dont on fasse usage dans les grands établissements de Paris; il plaît aux malades par son aspect laiteux, et parce qu'il leur paraît plus fort. Si on double la quantité d'acide, de manière à décomposer tout le sulfure de potasse, tout l'hydrogène sulfuré est mis en liberté. M. Soubeiran préfère de beaucoup un acide solide, qui se dissolve lentement et exerce une action décomposante plus facile à régulariser, à l'acide sulfurique étendu qu'on verse dans la baignoire, où le sulfure est dissous.

Le bain de sulfure de chaux serait le plus économique; il a l'inconvénient d'encroûter la baignoire et d'être âpre à la peau. Il conviendrait en choisissant de préférence l'acide hydrochlorique pour le bain de persulfure d'hydrogène, dont voici la formule:

6o Acide tartrique, 32 grammes, ou bisulfate de potasse, 52 grammes, ou acide sulfurique à 66o, 22 grammes. Mélangez l'acide à l'eau du bain = 200 litres.

Ajoutez ensuite sulfure de potasse liquide à 30°, ou sulfure de soude liquide à 25°, 150 grammes.

Ce bain contient de l'hyposulfite de potasse et du persulfure d'hydrogène, qui se décompose lentement en gaz hydrogène sulfuré et en magistère de soufre.

BULLETIN.

TRAVAUX ACADÉMIQUES.

I. Académie de Médecine.

Étiologie de la surdi-mutité. — Analyse quantitative des principes constituants du Altérations du sang. Acide cyanhydrique.

sang. Histoire de l'épilepsie.

- Caustiques combinés à la gut'a-percha. — Assimilation de l'iode. — Altération des capillaires. Lit mécanique. Statistique médicale. Analyse du

sang.

Tissu pigmental.

Séance du 29 avril. M. Ménière donne lecture d'un mémoire sur les causes de la surdi-mutité en s'attachant de préférence aux causes vraiment spécifiques et qui peuvent être prévenues par des mesures efficaces. Les impressions morales ou les accidents de la grossesse ne méritent aucune importance, leur action n'étant rien moins que prouvée. L'hérédité est rare à ce point qu'on a pu et dû la regarder comme contestable. Quelques exceptions peu communes ont permis de supposer que des affections cérébrales, survenues chez le fœtus pendant la vie intra-utérine, avaient provoqué la surdité congénitale. Cette étiologie ne sera admise que sous toutes réserves.

Pour M. Ménière, les causes véritables de la surdi-mutité sont celles d'où relève toute autre dégénérescence de l'espèce humaine. Au premier rang doit figurer le mariage entre parents, principale raison de la délérioration des races; l'auteur fait appel à l'administration pour prévenir ces fàcheuses influences prouvées par l'histoire et la statistique.

-M. Parchappe, dans un long mémoire, expose la série des recherches qui lui sont personnelles sur l'analyse du sang à l'état physiologique et à l'état pathologique. Les méthodes d'analyse quantitative adoptées dans les travaux les plus recommandables semblent à M. Parchappe laisser beaucoup à désirer. En déterminant la quantité des globules du sang, on n'a pas tenu compte de la quantité considérable d'eau d'organisation qu'ils contiennent et que la dessiccation leur fait perdre. C'est également à tort qu'on rapporte la quantité de la fibrine à la totalité du sang, tandis qu'on ne devrait la mettre en rapport qu'avec la quantité du plasma, source unique de la fibrine. Ces lacunes, signalées depuis longtemps par l'auteur, ont été plus récemment notées par le professeur Lehmann, dans un précis de chimie physiologique animale.

M. Parchappe discute successivement chacun des procédés et indique les modifications qu'il conviendrait de lui faire subir pour atteindre le but spécial que l'analyse se propose. Il étudie ainsi : 1o les méthodes propres à déterminer la proportion des globules et de plasma: il faudrait,

« EdellinenJatka »