dans ce moment que les deux vaisseaux sont bruslés, et qu'il m'en couste mon neveu. Je ne puis, Monseigneur, vous dire que cela; il faut pourtant que je face un effort pour vous demander en grâce que M. de Caumont, qui est aussy mon neveu et capitaine de la mesme promotion *, demeure commandant du Vainqueur, et j'espère que le récit que Messieurs de Chasteau-Renault et du Chalard vous feront de l'action de M. de Granger vous conviera à le faire capitaine, après quoy je puis vous asseurer que le service de Sa Majesté se fera aussy bien qu'on avoit commencé à le faire sur ce bord. Je vous auray en mon particulier une obligation la plus particulière que je puisse jamais vous avoir. Je suis, avec un très-profond respect, Monseigneur, vostre très-humble et très-obéissant serviteur, Sous les voiles, aux costes de Catalogue, le 23 may 1694. VILLETTE-MURSAY. eu, avant ce dernier, un Gousset de la Rochalard, capitaine de vaisseau en 1672, qui mourut en 1680. C'est l'année, où un quatrième la Rochalard, qu'on appelait Gaspard Gousset, comte de la Rochalard Dardain, fut fait enseigne. Celui-ci, capitaine de vaisseau en 1689, devint inspecteur des compagnies franches en 1711, chef d'escadre en 1720, lieutenant général en 1728, enfin vice-amiral du Levant, le 1 janvier 1745. Il ne connut probablement pas sa nomination, car il mourut le 7 janvier, à Rochefort, son séjour ordinaire. (A. J.) Voyez les Mémoires de Villette, page 148. « Tancrède, chevalier et depuis marquis de Caumont, fut fait enseigne de vaisseau le 19 février 1686, lieutenant de vaisseau le 1er janvier 1689, capitaine de vaisseau le 1er janvier 1693. Il mourut chez lui, le 17 septembre 1725.» (Registre intitulé: PERSONNEL, Etat des a esté blessé d'un éclat de bombe, et le pilote Page aussy, dont j'ay tant eu l'honneur de vous parler. Je ne vous ay pas parlé, Monseigneur, de la peine que j'ay eue à surmonter les inquiétudes de M. le duc de Tursy 1, et à obtenir de luy qu'il fust spectateur du combat. Je me serois mieux accommodé des galères de France, et j'avois demandé, par une espèce de pressentiment, à M. l'amiral, qu'il me donnast le baron de Saint-Michel, dont la galère a deux timons; j'en aurois pu faire usage à la teste de l'avantgarde ennemie et contre les galiottes à bombes. 'Le duc de Tursy commandait les galères d'Espagne. Le combat de Malaga, dernière gloire navale de Louis XIV, est trèsfidèlement narré par M. Léon Guérin, dans son Histoire maritime de France; Paris, 1843, grand in-8°, tom. II, pag. 254 et suivantes. Cet historien y rend au marquis de Villette la plus complète justice. FIN. I première fois. Il a sauté tout d'un coup du su-ès-quartd'ès au su-ouès. Jusan attendra à partir qu'il m'ait veu sous les voiles avec un vent fort. Le 14 au soir. • Jusan était probablement le courrier envoyé par le ministre de la Marine au marquis de Villette, et dont celui-ci parle dans sa lettre du 23 juin, pag. 347. (A. J.) TROISIÈME LETTRE. Le vent d'ès-su-ès m'a servy ce matin pour me tirer de la rade, passer le goulet et courre divers bords, pour essayer le Foudroyant. Il navigue assés bien, et j'espère qu'en le rendant plus léger, par la consommation d'une partie de ses vivres, il naviguera beaucoup mieux. Il tire présentement vingt-six pieds d'eau de son arrière et vingt- deux de l'avant. S'il faut que je mouille à Cadix et que M. le comte d'Estrées y soit avant moy, je le prieray de me laisser libre la seule place où je ne sois point en danger de toucher. Je suis obligé de mouiller icy pour y attendre les autres vaisseaux, qui avoient à prendre les rafraischis- sements des malades. A quelque heure qu'ils me joignent je remettray à la voile pour faire tout ce que vous m'avés fait l'honneur de m'ordonner. J'ay divers avis de la Man- che, qui disent tous qu'il est party quatorze vaisseaux, qui vont aux isles de l'Amérique; que Rooke doit aller du costé du détroit avec vingt-cinq, et qu'ils font divers autres De la rade de Camaret, le 15e juin 1701. VILLETTE-MURSAY. QUATRIÈME LETTRE. MONSEIGNEUR , Je vous ay rendu compte de ce qui s'est opposé à la dili- gence que je voulois faire ; je me suis consolé de n'avoir pu estre suivi au mouillage de Camaret, parce que, si je l'avois esté, le coup de vent que j'ay eu à soutenir à l'an- cre, me prenant sous les voiles, auroit pu me jetter dans Je prens les précautions possibles pour le détachement de deux ou trois petits bastiments, à divers airs de vent, pour éviter la rencontre des vaisseaux qui pourroient nous faire des contestations, sous prétexte du salut, et nous en- gager par là à des actes d'hostilité. Il faudroit pour cela, Monseigneur, qu'ils fussent dans un nombre beaucoup supérieur au nostre ; mais les instructions et les ordres |