Sivut kuvina
PDF
ePub

ans plus fort que le total 3,513 donné par Josephe; il se fut écoulé, d'après le calcul des Septante 5,001 ans, entre la destruction de Jérusalem et la création; c'est donc le calcul de l'hébreu, et non celui des Septante, que Josephe suivait dans sa chronologie.

Pour appuyer cette conséquence je ferai remarquer, 1° que les nombres de Josephe, ressemblans aux nombres de l'hébreu sont des totaux perdus dans l'ensemble du texte, tandis que les dates qui s'accordent avec celles des Septante sont en tête du livre, et appellent l'attention, par la leçon même de ces traducteurs, qui d'ailleurs n'en donnent pas le total; 2° qu'il est prouvé par la traduction de Ruffin que l'altération des chiffres du prêtre juif est antérieure au 4° siècle, qu'à cette époque la chronologie de l'hébreu était ignorée, tandis que celle des Septante était vulgaire, et qu'il est par conséquent de toute impossibilité qu'une altération quelconque ait pu s'opérer en faveur de la première.

Quelques-uns peut-être s'effraieront du résultat que nous avons obtenu. Comment, se demanderont-ils, renfermer dans un espace aussi restreint, les longs siècles de l'histoire profane? les annales des peuples ne sont-elles pas contraires au calcul du texte hébreu? Je sais qu'on l'a prétendu, mais à tort, comme j'espère le démontrer dans la suite de cette dissertation, que je rendrai aussi précise que possible. Pour aujourd'hui, je me contenterai de faire remarquer que deux peuples seuls méritent quelqu'attention par rapport à l'antiquité qu'ils s'attribuent, les Chinois et les Egyptiens.

La prétention des derniers est appuyée sur les longues listes de Manéthon, listes que l'on affirme être justifiées par les inscriptions hieroglyphiques; celle des premiers, par les assertions des écrivains de la Chine qui ont écrit un siècle avant, ou quelques siècles après la naissance de Jésus-Christ. Nous aurons donc dans notre travail futur à apprécier la valeur de ces listes ou de ces assertions, et l'autorité des documens sur lesquels elles sont appuyées. Mais avant d'entamer cette discussion, qui soulevera nécessairement la question des emprunts faits aux Livres saints par les diverses nations dont j'aurai à m'occuper, j'ai

cru devoir commencer par cette question elle-même, afin de mettre à l'abri de toute attaque les principes sur lesquels dans la suite je pourrais établir mes conséquences.

Un prochain article traitera donc de l'époque à laquelle la Bible a éte connue en Chine, et de l'influence qu'elle a exercée sur les écrivains de ce pays célèbre. Ce ne sera qu'après avoir parcouru dans le même but les antiquités de la Perse, de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, que j'arriverai enfin, armé de toutes les vérités recueillies en passant, à la question qui fait l'objet principal de cette dissertation, l'accord de la chronologie des divers peuples avec celle du texte hébreu.

L'abbé A. SIONnet,

De la Société Asiatique de Paris.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

par rapport à la Genèse. — Analyse de l'histoire des six jours. — Etat de la terre avant l'homme. Sommaire de chacune des six soirées.

[ocr errors]

Les soirées de Montlhéry sont un de ces ouvrages qui rentrent directement dans la sphère des travaux des Annales de philosophie chrétienne; inspirés par la même pensée, s'aidant des mêmes moyens et tendant au même but. Ramener la science au service de la religion, faire disparaître l'opposition que des préjugés hostiles et, le plus souvent, la mauvaise foi avaient élevée entre la vérité révélée et la vérité scientifique; montrer au grand jour leurs points de contact déjà si multipliés, et dont les nouvelles découvertes ne font qu'accroître le nombre: telle est la fin que s'est proposée M. Desdouits en traitant, sous une forme piquante et légère en apparence, les grandes questions de la création, de la disposition intérieure du globe, du déluge, de l'unité et de l'antiquité de la race humaine, en un mot tout ce qui se rattache à la science des origines. Nous ne saurions blâmer M. Desdouits d'avoir adopté pour son livre, un genre de composition fait pour exciter l'intérêt et la curiosité; car ce livre est destiné à être répandu et très-répandu ; il s'adresse beaucoup moins aux savans, quoiqu'il y ait de la bonne et solide science, qu'aux hommes du monde, aux jeunes gens, aux colléges, à tous ceux qu'un traité purement scientifique effrayerait peut-être. La vivacité et le laisser-aller de la conversation, en diminuant beaucoup la sécheresse inhérente à ces sortes de matières, se prête sans effort à une foule de considérations qui trouveraient diffici

› Vol. in-8°; prix 6 francs, à Paris, chez les libraires Gaume, Pous sielgue et Debécourt.

lement leur place dans un plan plus rigidement tracé. Ce n'est point à dire que M. Desdouits manque de méthode; il en a au contraire une très-sévère, et l'on peut affirmer que ses entretiens ont toute l'exactitude et la rigueur d'une argumentation logique, sans en avoir l'aridité. C'est toujours avec une netteté parfaite qu'il prend position vis-à-vis de son adversaire, et qu'il détermine par suite celle du dogme chrétien vis-à-vis des recherches de la science; précaution de la plus haute importance et trop souvent négligée dans les discussions de ce genre. Il faudrait que ceux qui argumentent contre la Genèse ou qui en altèrent le sens pour l'accommoder à leurs systèmes, voulussent bien se pénétrer de ces observations que M. Desdouits met dans la bouche d'un de ses interlocuteurs: « Si l'on prétend trouver » dans la narration de Moïse, tous les secrets de la création; si >> on lui demande l'explication de tous ses mystères dans leurs » détails les plus intimes; si l'on veut en un mot que toute la »>création, que tout l'univers soit dans le premier chapitre de »la Genèse, comme dans la pensée divine dont ce chapitre paraît » être une expression sommaire, la curiosité de l'esprit humain » n'y trouvera pas son compte ; et il n'est pas impossible que >> l'historien ait eu un tout autre but, que de donner cette petite >> satisfaction aux hommes qui viendraient trente siècles après lui. » S'il ne s'agit au contraire que de constater l'accord ou l'oppo»sition des faits connus avec l'histoire de la création selon la Bi»ble; ou plutôt, s'il ne faut que prouver que l'opposition et l'in» compatibilité n'ont pas lieu, j'affirme que rien n'est plus fa» cile; or c'est là qu'est, je crois, la question....» Nous voudrions pouvoir citer la suite de ce passage où l'auteur fait observer combien il nous doit être difficile de bien saisir la signification scientifique des expressions de Moïse, lorsque nous ne comprenons ni beaucoup de mots importans, ni les allusions, ni les figures, et que les traditions orales qui servaient de commentaire au texte, sont perdues depuis tant de siècles.

Passant à un ordre de conceptions plus élevées, il établit que notre raison seule et les lumières qu'elle nous fournit ne sauraient être une règle, un contrôle acceptable, lorsqu'il s'agit d'apprécier les œuvres de Dieu et de prononcer sur leur convenance. Ainsi est prévenue toute une série d'objections qui se

fondent sur le rôle important que le texte sacré donne à notre terre, à laquelle il semble subordonner la formation et la disposition des autres corps célestes, tandis qu'elle occupe, en réalité, un rang très-inférieur et très-subordonné dans l'échelle des mondes. La même objection se présente encore relativement à l'homme, centre et fin de toute la création d'après la Bible, et qui n'est, aux yeux de la raison, qu'un point imperceptible sur sa mappe-monde : elle même atôme perdu dans l'immensité de l'espace.« Mais depuis quand Dieu mesure-t-il sa puissance » sur le volume ou l'étendue ? lui qui a donné plus de sens aux » abeilles et aux fourmis, qu'aux ânes et aux chameaux; qui » d'une graine imperceptible fait sortir des arbres d'une grandeur » prodigieuse, tandis que des semences beaucoup plus considéra>>bles ne produisent que des végétaux très-inférieurs; lui qui at>>> tribue à ce point d'œil nommé la pupille, une telle puissance » qu'en un instant indivisible, il peut parcourir la moitié du fir»mament.....; montrant par ces prodiges et autres semblables » qui se plait à opérer les plus grandes choses avec les plus pe»tites et que dans les moindres objets; il n'est jamais amoin» dri..... 1» C'est ainsi que St.-Augustin répondait à ceux qui prétendaient sonder les pensées divines, et juger en dernier rcssort les dessins du créateur.-Revenons à M. Desdouits.

Après avoir amené la discussion sur son véritable terrain, et bien insisté sur ce point que la véracité, la divinité de nos livres saints ne saurait dépendre de l'issue d'une thèse de physique ou de géologie, que ces livres ont leurs preuves ailleurs, et que tout ce qu'on peut raisonnablement exiger, c'est que les faits avérés de la science n'offrent point de contradiction avec eux, l'auteur entre en matière par l'examen du récit de la Création. Il expose sommairement les principaux systèmes sur la liquidité primitive du globe, et donne lui-même une théorie d'après laquelle la matière aurait d'abord été créée à l'état de molécules non encore douées de cohésion; hypothèse qui se prête facilement à l'explication des divers phénomènes de renflement, d'affaissement sur les pôles, de stratification, etc., et de plus concorde très-bien avec la lettre de la Genèse. Tel était au surplus

S. Aug. Epist. 137 ad Volusian, t. it, col. 600, édit. de Gaume.

« EdellinenJatka »