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Biographie.

BIOGRAPHIE UNIVERSELLE

DES CROYANS CÈLÈBRES;

DEMONSTRATION DU CHRISTIANISME PAR TOUS LES SAVANS
DE L'UNIVERS.

Il ne faudrait pas croire, comme le titre pourrait le faire en. tendre, qu'il s'agit ici seulement de la biographie de ceux qui se sont distingués dans leur conduite ou dans leurs écrits par une croyance toute pure et toute orthodoxe. Non, il faut élargir beaucoup plus la signification du mot Croyant. Les auteurs de ce Dictionnaire ont compris sous ce nom, non-seulement les savans catholiques et orthodoxes, mais encore tous les écrivains, tous les philosophes, tant anciens que nouveaux. dont les paroles peuvent servir à prouver l'existence et le culte de Dieu, ou la vérité et la supériorité de la Religion chrétienne : ainsi, sur les anciens auteurs on trouvera des extraits ou des sentences, avec l'indication de ceux de leurs ouvrages où ils ont rendu hommage au Maître de l'univers. Dans les nouveaux, on apprendra quels sont leurs ouvrages religieux, et quel point principal de la Religion ils se sont attachés à défendre, et jusqu'à quel point ils y ont réussi. Enfin, pour les auteurs impies ou incrédules, tant anciens que modernes, on a soin de rappeler quelques-unes de leurs actions ou de leurs sentences morales et religieuses, de telle manière qu'il reste prouvé que leur incrédulité et leur impiété sont une inconséquence bien plus qu'une conviction d'esprit; et, non-seulement on a ainsi fait connaître ce que l'on pouvait trouver d'appui pour la grande démonstra

A Paris chez Angé, éditeur, rue Guénégaud, no 19; Pillet, rue des Grands Augustins; et Gaume, rue du Pot de Fer. Prix, 3 fr. le vol.

tion de la Religion dans les auteurs morts; mais on a fait la même chose pour les auteurs vivans, de sorte que ce Dictionnaire pourra servir aussi de Biographie contemporaine, ce que l'on ne trouverait dans aucune autre publication, et ce qui rend l'ouvrage aussi curieux qu'utile.

Une autre innovation que les auteurs ont introduite dans leur travail, c'est que les différens peuples, ordres, sociétés, assemblées, etc., y sont considérés comme s'ils formaient une seule personne, de manière qu'on en décrit la naissance, l'accroissement, l'esprit, les travaux, etc. Nous voudrions citer ici en particulier l'article Anglais, où l'on donne de curieux et édifians détails sur la généreuse hospitalité que nos prêtres émigrés trouvèrent chez ce peuple, et où l'on fait voir combien grands sont les progrès que la religion catholique fait en ce moment parmi eux. Les articles sur les différens ordres religieux sont surtout bien traités; nous leur demanderions seulement un peu plus de détails de statistique sur leur fondation, leur prospérité, leurs travaux, etc.

Nous ne pouvons nous étendré sur un semblable ouvrage; il suffira d'avoir indiqué l'esprit qui a présidé à sa rédaction, et d'avoir fait connaître quelle en est l'exécution, en citant l'article consacré à Béranger, le célèbre chansonnier, frappé, sous la restauration, d'amende et d'emprisonnement pour outrages à la Religion. On verra que lui aussi a rendu hommage au Dieu que nous adorons.

«BERANGER (J.-P.),poète lyrique populaire, né à Paris,en 1780, d'un honnéte artisan, originaire des environs de Péronne. Tout le monde connaît assez le côté plaisant et libre, c'est-à-dire le côté vulgaire de ce chansonnier de la restauration, qui n'a jamais eu ni maîtres ni disciples; voici l'autre, tracé de main de maître, dans le Bon-Sens, de M. Cauchois-Lemaire: il fait honneur à tous les deux. Nous avons lieu d'espérer que Béranger n'oubliera pas éternellement son point de départ, et qu'il reviendra, comme tant d'autres, à ses premières amours :

« L'influence des ouvrages de M. de Châteaubriand sur le jeune Béranger fut prompte et vive. Son admiration est restée fidèle à ce beau génie, dont les inspirations religieuses firent revivre en lui quelques-uns des germes que sa bonne tante de

Péronne y avait semés : l'auteur du Génie du Christianisme fit connaître à Béranger les grandeurs simples et sévères du goût antique, les beautés de la Bible et d'Homère, lorsque, dans l'âge des rêves épiques, attendant l'heure d'aborder son Clovis, le chantre futur des Clefs du Paradis et du Concordat de 1817, traitait en dithyrambes le Déluge, le Jugement dernier, le Rétablissement du culte. Quarante vers alexandrins, intitulés Méditation, qu'il composa en 1812, sont empreints d'une haute gravité religieuse : Béranger cherchait alors à faire contraste avec la manière factice de Delille dans son poème de la Pitié. Nous allons citer ces vers, qui sont imprimés dans quelques anciens almanachs:

MÉDITATION.

Nos grandeurs, nos reyers ne sont point notre ouvrage,
Dieu seul mène à son gré notre aveugle courage,
Sans honte succombez, triomphez sans orgueil,
Vous, mortels qu'il plaça sur un pompeux écueil.
Des hommes étaient nés pour le trône du monde,
Huit siècles l'assuraient à leur race féconde :
Dieu dit; soudain aux yeux de cent peuples surpris
Et ce trône et ces rois confondent leurs débris.

Les uns sont égorgés, les autres, en partage,
Portent au lieu de sceptre un bâton de voyage,
Exilés, et contraints, sous le poids des rebuts,
D'errer dans l'univers qui ne les connaît plus.

Spectateur ignoré de ce désastre immense,
Un homme enfin, sortant de l'ombre et de l'enfance,
Parait. Toute la terre, à ses coups éclatans,
Croit, dès le premier jour, l'avoir connu long-tems.
Il co mbat, il subjugue, il renverse, il élève;
Tout ce qu'il veut de grand, sa fortune l'achève.
Nous voyons, lorsqu'à peine on connaît ses desseins,
Les peuples étonnés tomber entre ses mains.
Alors son bras puissant, apaisant la victoire,
Soutient le monde entier qu'ébranlait tant de gloire.
Le Très-Haut l'ordonnait. Où sont les vains mortels
Qui s'opposaient aux cours des arrêts éternels?
Faibles enfans qu'un char écrasa sur la pierre,
Voilà leurs corps sanglans restés dans la poussière.
Au milieu des tombeaux, qu'environnait la nuit,
Ainsi je mėditais par leur silence instruit.

Les fils viennent ici se réunir aux pères

Qu'ils n'y retrouvent plus, qu'ils y portaient naguères,

TOME XIV. - N° 80. 1857.

10

Disais-je, quand l'éclat des premiers feux du jour
Vint du chant des oiseaux ranimer ce séjour.
Le soleil voit, du haut des voûtes éternelles,
Passer dans les palais des familles nouvelles;
Familles et palais il verra tout périr!

Il a vu mourir tout, tout renaître et mourir,
Vu des hommes, produits de la cendre des hommes;
Et, lugubre flambeau du sépulcre où nous sommes,
Lui-même, à ce long deuil, fatigué d'avoir lui,
S'éteindra devant Dieu, comme nous devant lui.

Ce goût de Béranger pour le simple et le réel se développa dans un poëme idyllique en quatre chants, intitulé le Pèlerinage, où il s'attacha à reproduire les mœurs pastorales, modernes et chrétiennes ; l'époque choisie était le xvre siècle, et toute locution mythologique en était soigneusement bannie. »

Nous finissons en recommandant une chose à l'habile directeur; c'est de tenir la main à ce que tous les rédacteurs aient soin d'indiquer exactement les sources où ils prennent leurs citations, afin que ceux qui voudront les compléter ou les vérifier, puissent le faire plus facilement : cette précaution est nécessaire pour un livre qui est surtout destiné aux jeunes gens, qui y trouveront une lecture utile et agréable, et sans aucun danger quelconque. Combien peu nombreux sont les livres dont on peut faire un pareil éloge!

Y.

Nonvelles et Mélanges.

EUROPE.

FRANCE. PARIS. Situation et état des petits séminaires de France. M. le ministre de la justice et des cultes a déposé sur le bureau de la Chambre des Députés un état présentant la situation des écoles secondaires ecclésiastiques, au 1er janvier 1837.

Il résulte de cet état qu'il y a en ce moment 121 écoles autorisées dans les 80 diocèses.

47 départemens n'ont qu'une école secondaire ecclésiastique;

33 en ont deux;

3. Ceux de l'Aisne, de la Haute-Garonne et de la Loire, en ont trois;

2 Ceux de la Mayenne et des Deux-Sèvres, départemens qui n'ont pas d'évêchés, n'ont pas de petits séminaires.

1 département, celui d'Eure-et-Loir seul, à un évêché, et n'a pas de petit séminaire.

Total 86.

Le nombre des élèves des petits séminaires, qui, d'après l'ordonnance du 16 juin 1828, peut s'élever jusqu'à 20,000, pour toute la France, n'est, d'après le tableau officiel, que de 16,619.

Les 16,619 élèves sont répartis ainsi qu'il suit entre les 121 écoles:

3 écoles, celles de Mende, Chirac et Forcalquier, ont moins de 50 élèves;

25 écoles ont de 50 à 100 élèves; 30 de 100 à 150;

34 de 150 à 200;

20 de 200 à 250;

Enfin l'école de Toulouse compte 280 élèves, et celle de Bordeaux 300. Les renseignemens ont manqué pour sept établissemens.

Les seuls départemens des Basses-Alpes, des Ardennes, de l'Eure, de l'Indre, des Landes et de la Lozère, ont moins de 100 élèves.

Ceux de l'Allier, des Côtes-du-Nord, de la Haute-Garonne, de l'Isère, de la Loire, de la Loire-Inférieure, de Maine-et-Loire et de la Manche, ont de 315 à 450 élèves.

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