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moyen de ces freins, se domptera lui-même, sera victorieux » et heureux; mais malheur à celui qui regimbera contre ces » aiguillons! il parcourra les redoutables et infinis supplices »des transmigrations..... Aujourd'hui nous faisons la prière soaciong, c'est-à-dire, de la purgation des péchés. Celui, dit notre » grand Sciacha, qui a commis des péchés graves, et qui ne les > confesse pas dans son cœur, se rend coupable de mensonge; aque chacun sonde les replis de son âme, et s'il y découvre » quelque faute considérable, qu'il dise nettement et à haute » voix : J'ai commis de grands péchés. » → Cet avertissement répété trois fois, s'il y en a qui s'avouent coupables, le supérieur de la communauté s'approche, et fait sur leur tête certaines prières '.

Dans le royaume de Siam il existe une espèce de religieux mendians, appelés talapoins. Chaque jour, vers six heures du matin, ils vont demander l'aumône; ils doivent tout recevoir sans rien dire, sans remercier, et même sans saluer, ce qu'ils observent ponctuellement. Rentrés dans la pagode, ils vont se prosterner aux pieds du supérieur, et lui font leur confession; la confession faite, le supérieur inflige une pénitence convenable 2.

Les gones, ministres de la religion des Chingulais, nation nombreuse et puissante qui habite l'île de Ceylan, les gones sont regardés comme les médecins des âmes. Quand un chingulain a formé le dessein de se convertir et de mener désormais une vic plus régulière, il fait appeler un gone, pour s'affermir, par ses exhortations, dans son pieux projet. Le ministre arrive en grande cérémonie ; quatre hommes tiennent une espèce de dais sur sa tête; on le reçoit comme un ange tutélaire, on lui sert les mets les plus exquis; le pénitent le comble de présens, et le retient dans sa maison un jour ou deux. Le gone emploie une partie de ce tems à instruire, à exhorter le nouveau converti. Entr'autres choses, il lui chante un cantique qui contient les principaux points de la religion, il lui en donne ensuite l'explication 3.

› Parall. des religions; 1, p. 306.

• Annales de l'association de la propagation de la foi, i. Parall. des religions, t. 1, p. 261.

, p. 109.

Dans le royame de Perse, les ministres de la religion, appelés mages, se divisent en cinq classes: on appelle destouran-destours, ceux qui entendent les Confessions, décident les cas de conscience, et éclaircissent les points de la loi 1. Les livres des mages ordonnent de pardonner à celui qui a offensé, s'il s'humilie et confesse sa faute. Outre des néaesch, qui sont des prières humbles et soumises, et des afergans, qui sont des prières en forme de remercimens, accompagnées dé louanges et de bénédictions, ces livres contiennent des patets qui sont des actes de repentir des péchés que l'on a commis, et constituent une véritable confession générale 3.

C'est une maxime parmi les Indiens, que celui qui confesse son péché, en recevra le pardon. Ils célèbrent tous les ans une fête pendant laquelle ils vont se confesser sur le bord d'une rivière, afin que leurs péchés soient entièrement effacés. Dans le fameux sacrifice Ekiam, la femme de celui qui y préside est obligée de se confesser, de descendre dans le détail des fautes les plus humiliantes, et de déclarer 'jusqu'au nombre de ses péchés ".

Le Nittia-Carma, ou rituel des brachmes, attribue la vertu d'effacer les péchés à la prière suivante, qui a quelque rapport avec celle que nous récitons tous les jours:

« O soleil, vous êtes la prière, vous êtes le dieu de la prière : D » pardonnez-moi tous les péchés que j'ai commis en priant; >> tous ceux que j'ai commis pendant la nuit, par pensées, par paroles et par actions; pardonnez-moi tous ceux que j'ai com>> mis contre mon prochain, par des calomnies et par faux té>>moignages, en mangeant des alimens prohibés, en recevant > des présens d'un homme vil; enfin tous les péchés de quelque >> nature qu'ils soient, dans lesquels je suis tombé tant de nuit >> que de jour '.... »

Que conclure de tous ces faits, de tous ces témoignages ?.... Ils nous semblent une preuve non équivoque que ce dogme,

1 Parall. des religions, t. 1er, p. 13.

• Ibid. p. 9.

3 Zend-avesta, tome 11, table des matières, au mot patet.

4 Choix des lettres édifiantes, 2o édit., t. 8, p. 149.

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5 Mœurs et institutions des peuples de l'Inde, par M. l'abbé Dubois, 1, p. 355.

que cette institution sacrée de la confession auriculaire, qui révolte tant l'orgueil des hommes, et qu'ils affectent de regarder comme une invention des prêtres, a sa raison, son fondement, sa racine dans la nature même de l'humanité, telle que le péché l'a faite, et dans l'essence d'un dieu clément et juste. Eh! n'en est-il pas ainsi du catholicisme tout entier?.... Combien de fois les Annales ne l'ont-elles pas démontré pour les autres dogmes, les autres institutions, et toutes les pratiques qui le constituent ? Nos lecteurs nous sauront gré, sans doute, d'avoir essayé la même chose pour le précieux sacrement de pénitence : et nous remercions, pour notre part, M. l'abbé Guillois de nous en avoir fourni l'occasion et les moyens.

Qu'il continue à consacrer les rares instans de loisir que lui laissera la charge pastorale, à la composition d'opuscules aussi estimables que ceux qu'on lui doit déjà; il ne peut en faire un meilleur emploi, car il remplit encore de cette manière le ministère divin dont il est revêtu, et lui ouvre même un bien plus vaste champ. Nous lui conseillons seulement de donner à ses raisonnemers un tour tant soit peu plus vif, tant soit peu plus énergique, et à son style, un peu plus de couleur. Nous vivons dans un siècle qui attache un trop grand prix à ces minces qualités, pour qu'on doive les négliger, lorsqu'on veut agir sur lui. Ce siècle semble vouloir revenir à son antique foi, à ses vieilles croyances; il est dévoré du besoin de croire, du besoin d'être convaincu; mais il demande encore bien des ménagemens, bien des concessions. Pourquoi les lui refuser, quand elles ne sont pas incompatibles avec les droits de la vérité, avec les devoirs de la conscience? Heureux, au contraire, ceux à qui il a été donné de pouvoir obtenir sur lui quelque influence, et de le faire avancer d'un mouvement plus décidé et plus rapide dans les voies de régénération religieuse et morale, où la Providence paraît vouloir le pousser!

DED....

Alphabets aufiques.

DICTIONNAIRE DE DIPLOMATIQUE,

OU

COURS PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE

D'ANTIQUITÉS CIVILES ET ECCLÉSIASTIQUES.

Nous devons quelques explications sur le retard que nous avons mis à publier le présent article, que nous avions promis, dans notre Compte-renda, devoir paraître avec le Numéro de janvier. Ce retard a eu pour cause le changement du plan que nous avions d'abord formé. Comme nous l'avons dit, nous voulions offrir sur un seul tableau l'ensemble de tous les alphabets anciens, de ceux qui s'écrivent de droite à gauche et de ceux qui vont dans un sens contraire; de cette comparaison devait naturellement ressortir la conclusion, que les principaux alphabets de notre Europe, et principalement les alphabets grecs et romains, dérivent de l'alphabet phénicien, lequel lui-même étant semblable à l'alphabet samaritain ou hébreu primitif, il en ressortait la preuve évidente, et palpable presque, de l'unité d'origine, soit du langage soit de la famille humaine.

Un but secondaire et pourtant fort important, était encore de fournir des renseignemens authentiques sur les tems et les époques anciennes où l'on se servait de ces écritures, et sur les monumens qui nous les ont conservées, de manière que nos leteurs devaient pouvoir, avec le secours de ces alphabets, lire les inscriptions que l'on trouve sur les monnaies et monumens antiques, et surtout déchiffrer les chartes et manuscrits des siècles postérieurs à l'ère chrétienne.

Mais, à mesure que notre travail s'est développé devant nous, nous avons reconnu qu'en suivant cette marche, nous n'attei

gnions pas assez le but principal que nous nous étions proposé. En effet, quelque grand que fût notre tableau, il nous était impossible d'y faire entrer tous les caractères anciens, et à plus forte raison les caractères cursifs des chartes et des manuscrits, ce qui pourtant forme la partie la plus usuelle et par conséquent la plus utile de notre travail. Nos lecteurs seront persuadés de cela, quand ils verront dans cet article, qu'il nous a fallu trois planches pour renfermer toutes les variétés de la seule lettre A.

Alors nous avons renoncé à réunir tous les alphabets dans un seul tableau, et nous nous sommes décidé à les offrir à nos lecteurs par lettres séparées. Ce plan, qui augmente de beaucoup notre travail, nous permettra cependant de faire entrer dans nos planches tous les changemens, toutes les variations que les alphabets orientaux, et principalement les alphabets grecs et romains, ont subis dans la suite des siècles.

Dans cet immense travail nous trouvions pour premiers guides et pour principal secours les grands ouvrages de Mabillon, de Montfaucon, et surtout la belle Diplomatique des Béné

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Voici le titre de l'ouvrage de Mabillon: De re diplomaticá libri vi, quibus quidquid ad veterum Instrumentorum antiquitatem, materiam, scripturam et stylum; quidquid ad Sigilla, monogrammata, subscriptiones ac notas Chronologicas; quidquid indè ad antiquariam Historicam, forensemque disciplinam pertinet, explicatur et illustratur : accedunt commentarius de antiquis regum Francorum palatiis, veterum scripturarum varia specimina tabulis LX comprehensa; nova ducentorum et ampliùs monumentorum collectio. Parisiis, 1681, in-fol.

C'est la seule édition de cet ouvrage, bien qu'il existe des exemplaires qui portent la date de 1709. C'est le frontispice seul qui a été changé, et quelques pages à la fin; plus, un Appendice de Dom Théodore Ruinard, qui comprend de la page 635 à la page 648.- Mais pour avoir l'ouvrage complet, il faut y joindre le volume suivant du même auteur: <

Supplementum librorum de re diplomatica, in quo Archetypa in his libris pro regulis proposita, ipsæque regula denuò confirmantur, novisque speciminibus et argumentis asseruntur et illustrantur. Parisiis, 1704, in-fol.

Voici le titre de l'ouvrage de Montfaucon: Paleographia græca, sive De ortu et progressu litterarum græcarum, et de variis omnium sæculorum

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