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semblance que tel fait arrivera avec la probabilité que tel fait est arrivé deux choses très-différentes, et qu'on ne peut pas assujétir aux mêmes règles. La probabilité qu'un fait arrivera dépend du plus ou moins de chances qu'il a en sa faveur : la probabilité qu'il est arrivé dépend du plus ou moins de force de témoignage qu'il établit; et si l'invraisemblance de la chose peut faire pencher la balance lorsque le fait est douteux, elle ne saurait en rien affaiblir la certitude d'un fait appuyé sur la certitude morale.

Un savant italien a réfuté l'ouvrage de M. de Laplace dans une brochure qui porte ce titre : Riflessioni critiche sopra il saggio filosofico intorno alle probabilità del signor conte Laplace, fatte dal dottor Paolo Ruffini, professore di matematica applicata nell'università di Modena. L'auteur, M. Ruffini, professeur de mathématiques, partage sa réfutation en quatre mémoires, dans lesquels il examine la théorie des probabilités, relativement aux actions morales et aux phénomènes physiques, et où il prouve à quel point M. de Laplace fut trompé dans ce qu'il avance touchant les motifs qui déterminent notre volonté, et combien il serait dangereux pour la morale d'assigner à nos actions volontaires d'autres motifs déterminans que le libre arbitre de notre âme. Nous renvoyons les lecteurs à quila langue italienne est familière à cet excellent ouvrage.

H. de C.

Exigèse biblique catholique.

ESSAI PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE

SUR LES TEMPLES DU FEU MENTIONNÉS DANS LA BIBLE.

Nécessité de recourir à l'histoire pour découvrir le sens de certains mots bibliques. - Opinion de dom Calmet sur les Chammanim. — Nouvelle traduction de M. Arri du passage du deuxième livre des Paralipomènes, chap. xxxiv, v. 4, où il est parlé des Chammanim. — Crititique de la traduction de M. Cahen.-Observation sur cette interprétation. - De l'accentuation massorétique. Discussion philologique du passage des Paralipomènes en question. - Signification historique du mot Chammanim. — C'étaient des lieux qui servaient au culte du feu, et non des statues. Les Bamoths étaient des tours artificielles. -Passage d'Ezechiel expliqué. - Usages des Bamoths. —Ils étaient appelés Chammanim, lorsqu'ils étaient particulièrement destinés au culte du feu. Ces usages sont confirmés par les monumens retrouvés en Assyrie, dans les îles Baléares, en Sardaigne et au Mexique. — Figure de ces monumens. - Conclusion.

Dans une langue morte, telle que la langue hébraïque, les difficultés que présentent certains mots sous le rapport grammatical, n'ont souvent pour cause que l'ignorance de leur vraie signification historique. Dans ce cas, l'interprète ne peut tirer de la critique philologique des résultats satisfaisans, s'il n'appelle à son aide la critique historique. La grammaire et la syntaxe sont du domaine de la critique philologique, mais on doit, par la critique historique, mettre sous ses yeux tous les passages qui peuvent se rapporter aux mots dont on cherche la valeur historique, tenir compte de toutes les circonstances extérieures qui s'y rapportent ; enfin, se tenir bien au courant des faits que chaque jour la science archéologique éclaire ou découvre. Par exemple, on voit dans la Bible le mot ɔ chammanim ',

1 M. l'abbé Arri prononce ce mot, ainsi que les autres qu'il aura à citer, d'après les points massorétiques; plus loin, on verra que M. Cahen le prononce 'hhammanim avec une н aspirée ou dure comme un G, Sans les points, on prononcerait hemenim, (N. du D.)

qui philologiquement n'offre guère de difficultés ; c'est un nom masculin, au pluriel, dérivé de la racine in choum, ou opn chamam, dans laquelle est renfermée l'idée de chaleur, échauffement. Mais, historiquement, que signifie-t-il? quelle est l'idée qu'il présentait lorsque la langue vivait encore? Son sens historique était déjà très-difficile à saisir, du tems des interprètes grecs, qui traduisent ce mot, qu'on ne voit que sept à huit fois dans la Bible, de cinq manières différentes: Eidwλa, §ûdıva yeıροποίητα, βδελύγματα, τὰ ὑψηλὰ, τέμενη: idoles, bois faits a la main, abominations, hauteurs, temptes.

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Tous les interprètes après eux se sont trouvés dans le même embarras. Ce qui les arrêtait surtout, c'est le passage du 2° livre des Paralipomènes, ch. xxxiv, v. 4. Dom Calmet qui avait étudié les jugemens de tous les commentateurs qui l'avaient précédé, dit : « On a tâché de montrer ailleurs que Chamanim >> signifiait des grands enclos découverts où l'on entretenait du feu en l'honneur du soleil; en cet endroit la plupart des interprètes >> l'entendent des statues à découvert qui représentaient le soleil, et » étaient érigées en son honneur. »

Pour moi, je me suis demandé si le mot d'ɔDN chammanim pouvait avoir deux significations si différentes entre elles que celles de temples du soleil et statues du soleil. J'ai étudié attentivement et sans prévention le passage cité des Paralipomènes, d'abord sous le rapport philologique; ensuite j'ai cherché si l'histoire pourrait me conduire à la connaissance de ce qu'étaient ces D'IN chammanim ; c'était, je pense, le seul moyen de vérifier cette interprétation philologique. J'en ai exposé brièvement les résultats dans un petit mémoire inséré dans le Journal asiatique (août 1836), où je traduisais le texte hébreu par les ра

roles suivantes.

Et diruerunt coram eo (Josia) altaria rís Baalim ; et Chammanim, qua (erant vel inserviebant) ad ascensum (ad ascendendum propě, juxtà) ad ea (altaria) confregit, diruit1. Je regardais le mot

qui למעלה comme étant compose de preposition, et de למעלה

signifie gradus, ascensus ( montée); et j'ajoutais que comme la préposition hyph (sursum, supra) était toujours écrite avec un

י וינתצו לפניו את מזבחות הנערים והחמנים אשר למערה

מעריהם גדע :

scheva simple: sous la lettre y, il fallait tenir compte de ce que les Massorètes ont ponctué notre mot nyah, avec un cateph

patach sous la lettre y.

M. Cahen a proposé quelques observations philologiques sur cette interprétation. D'abord il ne fait pas de cas de la ponctuation dans le mot hyph, puisque, selon lui, l'accent massorétique milel dont il est signé à l'avant-dernière syllabe, indique que les Massorètes l'ont considéré comme préposition. Mais la diversité de ponctuation du mot nya étant un fait, je demanderai encore une fois pourquoi la préposition hyph qui se prononçait toujours avec un scheva simple sous la lettre ÿ, se serait prononcée dans ce passage avec un cateph-patach sous la même lettre ? Qu'on ne me dise pas que le même mot hyph considéré comme préposition pouvait avoir deux prononciations différentes. Car se serait une argumentation vicieuse, puisqu'on ne pourrait s'appuyer que sur le passage en question. Ainsi doute pour doute, on peut assurer que si le mot nya était prononcé dans notre cas autrement que lorsqu'il était employé comme préposition, c'est qu'ici il n'était pas regardé comme préposition.

Mais, dit-on, les Massorètes l'ont signé avec l'accent milel sur l'avant-dernière syllabe; ils l'ont donc jugé préposition? Telle n'est pas la question.-Nous ne savons exactement ni quand les travaux massorétiques furent commencés, ni quand ils furent achevés ce fut pendant l'espace de plusieurs siècles, et il y a lieu de croire que l'accentuation sur les mots, pour en régler le sens comme les Juifs l'entendaient à la fin de la Massore, fut un de leurs derniers travaux. Ainsi j'ai fait peu de cas de l'accentuation du mot hyph, parce qu'en général j'ai peu de confiance aux accents massorétiques, et en particulier dans le passage en question; car il s'en faut de beaucoup que les Massorètes eussent une idée exacte de ce qu'étaient les Chammanim (d'où

1 Le scheva simple (:) donne le son de notre e muet, et le cateph-patach (-:) donne le son d'un a : en sorte que le mot en question, avec un scheva simple sousy, se prononce lemaɛla, et avec un cateph-patach, il se proprononce lemasla.

(N. du D.) Nouvelle traduction de la Bible, vol. vIII. Voyez sa note à la fin du vol., p. 204,

dépend le sens du mot ): et l'art critique chez les Massorètes n'avait point encore atteint la hauteur où on l'a porté de nos jours. Mais la diversité de ponctuation entre notre mot hyph et le même mot lorsqu'il est employé comme préposition, est un fait sur lequel on ne pouvait se tromper, puisqu'il ne fallait que des oreilles pour entendre le son d'un mot auquel la tradition avait conservé jusqu'au tems des Massorètes une prononciation différente de celle de la préposition nyo. Et pourquoi cette diversité de prononciation s'il n'y avait point diversité de signification? malgré l'accentuation massorétique, le fait existe toujours: aujourd'hui, comme du tems des Massorètes, comme avant eux, on prononçait notre mot hyph, autrement que lorsqu'il est évidemment préposition. Donc ce n'est point impartialité que de juger notre mot préposition à cause de son accent massorétique; car l'accent ne peut avoir la même importance que la diversité de prononciation

Mais laissons de côté ces subtilités rabbiniques, et venons aux autres objections.

M. Cahen dit que ce serait une expression inusitée que de dire

et ;למעלה על ou du moins לעלות על il aurait fallu ;למעלה מעל Voila .גדע את המעלות, נדע את המזבח il ajoule qu'on ne diraitpas

les bases philologiques sur lesquelles il s'appuie pour autoriser son interprétation qui au reste est celle généralement reçue : Ils démolirent devant lui les autels des Baalime; et il mit en pièces les 'Hamanime qui étaient au-dessus d'eux.

M. Cahen a très-bien dit que ce serait une locution tout-àfait inusitée dans la Bible, que anyo nhynh; mais elle l'est surtout pour dire au-dessus d'eux. Car si les Chammanim étaient des statues, comme il le pense, placées sur des autels, l'auteur

qu'on מעל La preposition .למעלה עליהם sacré aurait du dire

rend assez bien en français par de (D), sur (7), entr'autres significations qu'elle a, suivie ou non d'un lamed, signifie bien dessus, mais toujours dans un sens de comparaison; c'est-à-dire plus haut relativement à une chose moins élevée. Isaie a dit

je monterai dessus (plus haut que) les אעלה מעל לכוכבים אל

étoiles de Dieu. Néhémie · 'n hyp dessus la porte (plus

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