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Il y a, certes, un bien grand discernement à faire, dit » Carpzow, entre les différentes fables; c'est aussi ce que verra > facilement celui qui non-seulement aura un peu étudié le Tal» mud, mais encore les autres livres des rabbins. Car les unes » sont élégantes et ingénieuses; les autres, au contraire, sans >ordre et sans esprit, où l'on reconnaît bien plus de puérilités que de finesse; plus elles sont anciennes, et plus aussi » on les trouve nobles et élevées, de l'aveu même des rabbins'. Je ne nie pas, disait Buxtorf, qu'il n'y ait dans le Talmud beaucoup d'absurdités, de scttises et de fables, que nous avons » nous-mêmes souvent signalées dans ce livre et dans d'autres ; » mais ce qu'il faut aussi savoir et dire, c'est que tout ce qui pa>raît tel aux ignorans, souvent ne mérite pas cette qualification; >> car l'ancienne nation juive, selon la coutume de tous les Orientaux, expliquait ses mystères secrets par des figures et » des énigmes, par des narrations agréables et spirituelles, » gracieuses et graves, ayant souvent une grande resscmD blance avec les inventions et les fables, afin d'engager avec plus d'instance le lecteur ingénieux à approfondir et à expli» quer les profonds mystères qui étaient cachés sous cette écorce agréable '. »

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Ici se présente naturellement cette question: Comment disParabolas et Hyperbolicas locutiones exprimere solerent. » Lightfoot, Chronica Novi-Testamenti, Pars I, sectio xxxvII.

› Carpzovius, Introductio in theologiam judaicam, cap. vш, §. 3. « Et est profectò ingens discrimen inter fabulas; quod facile advertet, qui non Talmudi tantùm, sed et libris Rabbos, Tanchuma, Medrachicisque aliis non nihil studii impenderit. Sunt enim aliæ elegantes et ingeniosæ, aliæ verò inconditæ atque invità Minerva conficte, in quibus plus affaniarum, quàm ingenii elucet, et quò antiquiores, eò nobiliores deprehenduntur, ipsis non diffitentibus Rabbinis in Massecheth Sota, cap. ix, Misch. xv. »

• Buxtorf, Epistola dedicatoria Lexici Talmudicis. « Nequaquam nega¬ mus, multa in eo (scil. Talmude) contineri absurda, fatua et fabulosa, quod ipsimet in hoc et aliis libris passim ostendimus; sed hoc etiam interim sciendum et dicendum, non omnia quæ imperitis talia videntur, esse talia. Prisca enim gens Judaica, pro more omnium Orientalium, arcana mysteria, per figuras et ænigmata, per jucundas et ingeniosas, lepidas et graves enarrationes, figmento et fabulis sæpè similes, explicabant, ut...

tinguer si une tradition a été véritablement la compagne du monde à travers les siècles, ou si elle n'est qu'une interpolation frauduleuse des Pharisiens?

Dès les premiers momens de ma conversion, il y a quatorze ans, je fis de ce point important l'objet de mes recherches. Je crois être en état, grâce à Dieu, de présenter plusieurs règles sûres pour faire cette distinction. Mais pour en développer les motifs, il faudrait une dissertation presqu'aussi longue que celle que l'on vient de lire; je me contenterai donc d'en poser la règle suivante, qui me paraît très-simple, et qui suffira pour le mo

ment.

Toutes les fois qu'une tradition est favorable à l'un des dogmes chrétiens niés par les docteurs de la synagogue, elle est nécessairement véritable, authentique.

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En effet, puisque les Pharisiens ont porté une main sacrilége sur le texte même du testament de Dieu ', et ont remanié et quelquefois retranché plusieurs passages des anciens rabbins, et supprimé des livres cutiers qui leur paraissaient abonder dans le sens de ce qu'ils appellent l'hérésie ( ), c'est-à-dire le Christianisme, ils se seraient bien gardés d'inventer cette tradition, et de fournir ainsi des armes contre eux-mêmes. Mais c'est une de ces vérités qui, par une attention de la Providence, ont forcé la main aux ennemis de la vérité.

Le Chev. P.-L.-B. DRACH. Bibliothécaire de la Propagande à Rome.

ingeniosum lectorem ad scrutanda et explicanda profunda mysteria, sub specioso cortice latentia, pressiùs exercerent. »

1

1 Voyez ma deuxième lettre aux Is., p. 252, 253, et la première lettre, p. 37, 84 (note 45).

2

Voyez ce que je dis plus loin d'un passage du Talmud, traité Sɔta, fol. 14. Voyez aussi ma deuxième lettre, p. 262 et suivantes.

3 Voyez ma deuxième lettre, p. 263.

Archeologie.

DICTIONNAIRE DE DIPLOMATIQUE,

OU

COURS PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE

D'ANTIQUITÉS CIVILES ET ECCLÉSIASTIQUES.

Troisième Article '.

SUITE DE L'A.

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ALTESSE. Les évêques ont porté le titre d'Altesse sous la première et la seconde race de nos rois. Dans les 13°, 14 et 15° siècles, c'était le titre commun de tous les rois, et ce n'est que depuis François I" que les rois de France l'ont quitté pour prendre celui de Majesté, réservé auparavant à l'empereur. Ce titre ne fut attribué à certains princes plutôt qu'à d'autres, que vers 1628. En 1630, le duc d'Orléans, frère de Louis XIII, pour se distinguer, ajouta à ce titre l'épithète de sérénissime. En 1631, il changea cette qualification en celle d'altesse royale; et le prince de Condé prit en 1632 le titre d'altesse sérénissime. Le titre simple d'altesse fut laissé aux princes naturalisés. Le duc de Savoie ne prit le titre d'altesse royale qu'en 1633; et il n'en fut paisible possesseur, par le consentement de l'empereur, qu'en 1690.

AMANT, en latin Amanuensis. Ce mot que l'on rencontre quelquefois dans d'anciennes chartes, de la Lorraine surtout,

2

Voir le 2e article dans le N° 83 ci-dessus, p. 349.
Ménage.

ne veut dire autre chose que garde-note ou notaire. Il en est fort question dans la Chronique de Metz.

AMBASCIATEUR. C'est un usage commun, depuis le 9* siècle inclusivement, de marquer, dans les donations et priviléges, les noms de ceux qui en ont sollicité l'expédition. Leur fonction s'appelle ambasciare, solliciter; d'ou vient sans doute notre mot d'ambassadeur. A titre d'intercesseurs, ils signent les diplomes royaux, en marquant au bas tantôt en petit caractère, tantôt en notes de Tiron: N. ambasciavit 1. En Allemagne, presque tous les diplomes impériaux sont accordés à la prière et à la demande des impératrices, des princes et princesses, des prélats et des plus grands seigneurs, et cela vers les commencemens du 12° siècle.

AMENDES. Voyez CLAUSE COMMINATOIRE, MENACES.

AMÉS et FÉAUX. Ces titres donnés aux gens du roi sont fort anciens. Dans les capitulaires de Charles-le-Chauve, on voit que, lorsque le prince écrivait à ses commissaires, il employait la formule initiale dilectis ac fidelibus missis, à nos amés et féaux. Depuis bien des tems ces termes ont passé en usage.

ANACHRONISME. Les dates ou notes chronologiques sont, pour les antiquaires du commun, comme la pierre de touche de la sincérité des actes. Cependant ce serait s'exposer à se tromper, que de condamner des originaux prouvés d'ailleurs, parce que les dates ne sont point correctes, et encore plus, de de traiter de faux, ou de supposés, des originaux perdus, parce que leurs copies sont altérées dans les dates. Doit-on être surpris de rencontrer de fausses dates dans les chartes les plus authentiques, puisqu'il se trouve si fréquemment des fautes de chronologie dans les monumens, inscriptions, manuscrits, lois, conciles, auteurs, actes, etc., etc. Rien n'est plns aisé à démontrer que cette dernière proposition.

Pour les Actes, Ruddiman prouve incontestablement que les années du règne de David II, roi d'Ecosse, ont été mal comp→ tées par les notaires dans tous les instrumens publics '.

Bouquet, t. vi, p. 655, 656; t. ix, p. 455.

* Selectus Diplom. et Numis. Thesaur. Præfat., p. 40.

Pour les Inscriptions, l'épitaphe du tombeau de Philippe-deValois, faite par l'ordre de la reine, son épouse, porte que ce prince mourut le 28 d'août. Cependant cette date est absolument fausse. L'inscription mise sur le tombeau du jeune prince André, fils de Humbert II, dauphin, marque sa mort trois ans après sa véritable époque '.

Pour les Manuscrits; les erreurs de dates qui se sont glissées dans les manuscrits de Grégoire de Tours ont été remarquées et relevées par M. l'Abbé Dubos, dans son Histoire critique de la Monarchie Française 3.

Pour les Conciles; celui de Châlons-sur-Saône, daté de l'an 886 dans toutes les éditions, est certainement de l'année suivante 4.

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Pour les Lois; M. Tillemont avertit 5 qu'il ne faut pas beaucoup se fier à la chronologie du code, fondé sur les dates des lois, assez souvent fausses; et il était connaisseur.

Pour les Auteurs; les anachronismes échappés aux auteurs les plus exacts, sont sans nombre; on se borne à quelques modernes. Personne n'ignore que Jacques II, roi d'Angleterre, mourut le 6 septembre 1701, au château de S. Germain-enLaye; Ruddiman le fait mourir à Saint-Germain-des-Prés. Le Rationarium Temporum met la mort de Clément X au 10 juillet 1676 De Chasan la met au 21, et de Prade la rejette au 22 août; c'est le 22 juillet.

Ces erreurs multipliées provenaient le plus souvent des mécomptes des écrivains et des notaires, de leur inattention ou de leur hardiesse, des différentes manières de compter les années et de les commencer, de la multiplicité des dates et des notes chronologiques, sur-tout dans ces siècles où l'on faisait une vaine parade d'entasser dates sur dates; enfin de l'ignorance et de la faiblesse humaine. Concluons donc qu'il y aurait de la témérité à mettre parmi les actes fabriqués des originaux indu

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