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bitables, parce que les dates en sont fautives, et qu'il y a par conséquent des originaux sincères dont la date n'est pas correcte.

A l'égard des copies, les anachronismes sont très-souvent et plus grossiers et plus nombreux. N'ayant que ces modèles de comparaison pour juger des originaux perdus dans la poussière des tems, l'œil vulgaire les proscrit également tous deux; mais les vrais savans en jugent autrement. Ils savent combien il a été difficile aux plus habiles copistes de déchiffrer des écritures un peu éloignées de leur siècle : ils savent avec quelle négligence un écrivain qui n'est point intéressé particulièrement à ce qu'il transcrit, se prête à son ouvrage : ils savent que la ressemblance approchante de certains noms, la différence des prononciations et de l'orthographe dans chaque province, la variété des idiômes, ont pu et dû occasioner des méprises de bonne foi ils savent qu'il en doit être des manuscrits sortis des monastères comme des cahiers scholastiques; les uns comme les autres étaient dictés dans le laboratoire à un certain nombre de jeunes religieux copistes ils savent enfin que les fautes d'une copie, lorsqu'elles ne tombent point sur les parties essentielles de la charte, ne lui portent aucun préjudice; et que souvent plus les fautes sont grossières, moins elles doivent causer de soupçon, parce qu'il n'est pas possible qu'elles existent ainsi dans l'original; la bévue montre la simplicité, qui ne s'accorde guère avec l'imposture.

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ANATHÉME. Voyez IMPRÉCATION.

ANCRE. Dans les anciens manuscrits, on rencontre quelquefois la figure d'une ancre, tantôt supérieure, tantôt inférieure. Dans le premier cas, elle a la forme de la figure 1 de la planche 1, 3° part., au mot Ancre; et elle désigne une sentence, une maxime, ou quelque chose d'important dans le second cas, elle est renversée, fig. 2, ibid., et signifie quelque chose de bas et d'incongru.

ANDELANC. C'est la dénomination d'une espèce de charte. Voyez CHARTE.

ANNEAUX A SCELLER. L'usage des anneaux à sceller remonte au-delà de trois mille ans. Il est peu de nations qui

n'en aient fait usage ou dans leurs contrats, ou dans les ordres émanés de la puissance souveraine. Pharaon qui donne son anneau au patriarche Joseph', pour marquer qu'il lui confie l'exercice de la suprême autorité; Aman qui le reçoit de la main d'Assuerus ', et qui en abuse en scellant le cruel édit qui ordonne la mort de tous les Juifs, prouvent que les Egyptiens et les Perses s'en servaient communément. Bien plus, l'on a retrouvé de ces anciens anneaux faits d'or, d'argent ou de pierres précieuses, dans les ruines de Babylonne, de Persépolis, et dans les cercueils des momies; et on peut les voir dans la belle et unique collection des cylindres Babyloniens, de M. le marquis de Fortia 3, et au musée Egyptien du Louvre 4. Le contrat passé entre Jérémie et son cousin 3, qui fut cacheté en présence de témoins, et les sceaux apposés sur le tombeau du Sauveur, annoncent que l'usage des anneaux à sceller avait passé aux Juifs. Les Romains à leur exemple s'en servirent pour sceller leurs lettres et leurs testamens : les empereurs, selon Dion Cassius, s'en servaient également pour donner plus de poids à leurs édits et à leurs diplômes. On ne trouve point de dénomination plus ancienne chez les Latins pour exprimer un sceau, que celle d'annulus ; seulement pour distinguer cet anneau d'une bague, on disait quelquefois annuli signatorii, ou sigillaricii, ou cerographi. Nos rois de la seconde race, au lieu d'annulus, écrivaient anulus.

Les premiers chrétiens usèrent pareillement d'anneaux, lorsqu'il s'agissait de sceller quelques lettres ou quelques contrats. La seule différence qu'ils mirent dans cet usage, c'est qu'ils bannirent de la gravure de leurs anneaux tout ce qui avait trait à l'idolâtrie et à la mythologie païenne. D'ailleurs les représentations étaient assez arbitraires. L'anneau de Saint

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Genese, cap. XLI.

Esther, cap. III, v.

10.

Voir les recherches sur le culte, les symboles, etc., de Vénus, par M. Lajard.

Voir la description de ce musée, par M. Champollion le jeune, p. 82 et surtout p. 104 et suiv.

'C. xxxii, v. 9, 10, 11, 14.

• Hist. rom.,

1. 43 et 51.

TOME XIV.-N. 84. 1837.

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Caius, trouvé dans son tombeau ', prouve que les évêques de Rome s'en servaient au 3e siècle. Ce n'était pas un privilége attaché à cette première dignité de l'église; les autres évêques en usaient également. J'ai envoyé, dit saint Augustin', écrivant à Victorin, cette lettre cachetée d'un anneau où est gravée la tête d'un homme qui regarde à côté de lui. Nous vous promettons, dit Clovis, écrivant aux évêques, de déférer aux lettres que vous nous écrirez, dès que nous aurons reconnu l'impression du cachet de votre anneau. Les évêques y faisaient quelquefois graver leurs noms ou leurs monogrammes. Ils se servirent d'anneaux jusqu'au 9' siècle; alors ils commencèrent à employer des sceaux propres, ou ceux de leurs églises.

Nos premiers rois suivirent en cela l'usage des empereurs Romains, c'est-à-dire, qu'ils faisaient apposer aux actes émanés de leur autorité leur sceau gravé sur un anneau qu'ils portaient ordinairement au doigt. Ceux de la première race, ronds pour la plupart, n'excèdent pas communément la grandeur d'un pouce, et la gravure en est de mauvais goût : elle présente la tête ou tout au plus le buste du souverain. On peut voir à la bibliothè– que du roi, l'anneau de Childéric I", mort en 481, et trouvé dans son tombeau à Tournay en 1653; il est d'or, avec l'inscription: Childerici regis. Ceux de la seconde race, toujours de forme ovale, sont un peu de meilleure composition. Les 9o, 12a et 13° siècles nous offrent quelques aoneaux attachés aux diplômes; mais on a sujet de douter' si ces anneaux étaient là pour tenir lieu de sceaux, ou s'ils n'étaient que de purs symbo→ les d'investitures. On sait qu'anciennement on mettait l'acheteur ou le donataire en possession par l'anneau.

Quelques-uns de nos rois de la troisième race se servirent également d'anneaux pour sceller; mais il parut, vers le 10° siècle, des sceaux différens des anneaux, dont l'usage s'introduisit peu à peu au préjudice des anneaux. Il est cependant problable que les papes les ont toujours conservés ; car Jean XVI, qui fut placé sur le saint-siége en 985, scella de son anneau,

Arringh. Rom. Subterran., 1. 1v, c. 48. P. 426.

Epist. 59.

* Gloss. med. et infim. Latinit. t. 1, col. 1342.

selon Heineccius 1, la confirmation du décret fait au concile de Mayence en faveur des moines de Corvey en Saxe à moins que cet anneau ne fût celui du Pêcheur, dont on fait ordinairement honneur à Clément IV, qui fut couronné en 1265. On l'appelle ANNEAU DU PÊCHEUR, parce qu'il représente S. Pierre exerçant son premier état. Il servait à sceller en cire les lettres familières et autres écrits de cette espèce; c'est ce qu'on peut déduire des paroles de ce même Clément IV, écrivant à Gilles-leGros, son cousin : Non scribimus tibi, nec consanguineis nostris, sub bullâ, sed sub piscatoris sigillo, quo Romani Pontifices in suis secretis utuntur. Ces paroles prouvent que l'anneau du pêcheur est plus ancien que ce pape, et qu'on ne s'en servait que pour sceller les lettres particulières. Mais il se passa encore plus d'un siècle avant que les dans les affaires en fissent usage papes publiques, et plus de deux avant qu'ils en fissent mention dans les dates de leurs rescrits. Aujourd'hui les papes, pour les affaires domestiques, emploient quelquefois le cachet de leurs armes. Dans le 15° siècle, au plus tard, ils commencèrent à sceller leurs petites bulles ou brefs, de l'anneau du Pêcheur, imprimé sur une cire rouge différente de la nôtre. On a des brefs de Calixte III et de Paul II, scellés de la sorte. Le sceau de l'anneau du Pêcheur était autrefois plaqué au bas du bref; il ne le fut au dos de l'acte que depuis 1600 3. Voyez SCEAUX et ANNONCE DU SCEAU.

A. BONNETTY.

De Sigil. p. 48, no 17.

De Re Diplom., p.

130.

Le Moine, Diplom, pratiq. p. 77.

Polémique et Compte-readu.

DE L'ORIGINE INDIENNE

QUE L'ON VEUT DONNER AU CHRISTIANISME, ET DE LA DÉFEnse qu'elle exige.

Origine indienne que l'on voudrait donner au Christianisme.-Réponse à ces objections.-Les découvertes et les analogies remarquées dans les religions orientales peuvent servir de preuves à nos croyances. - Origine de ces traditions.-Découverte d'ouvrages des missionnaires jésuites. — Importancè de ces découvertes. - Preuves de M. de Paravey; -de M. Riambourg; - de M. l'abbé Sionnet. -Travaux sur les traditions rabbiniques. Résultat de ces travaux.

Nous avons déjà signalé plusieurs fois à nos lecteurs le danger d'un nouveau combat qui se prépare de divers côtés contre le Christianisme, et auquel il faut d'antant plus faire attention, que ceux qui le livrent se montrent couverts du bouclier de la science, et n'attaquent le Christianisme qu'avec une sorte de respect, et en lui donnant une place large et honorable dans leur estime et dans leurs livres. Nous voulons parler de cette école qui, importée d'Allemagne, se glisse depuis quelque tems dans certains ouvrages et certains journaux scientifiques, et a pour but de prouver que le Christianisme est une doctrine d'origine indienne, plus parfaite, il est vrai, plus épurée, plus complète que les religions orientales, mais ayant une origine humaine, variable par conséquent, et perfectible de siècle en siècle, ou de période en période. Le fondement de ces erreurs et de ces attaques vient de ce qu'en fouillant dans les religions anciennes de l'Asie, on a trouvé, à une époque voisine ou antérieure à l'ère chrétienne, des ressemblances plus ou moins grandes et des analogies plus ou moius frappantes avec les croyances et les pratiques chrétiennes. L'origine de ces ressem

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