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Une autre lettre de Bagdad, datée du 3 décembre, annonce que le bateau à vapeur l'Euphrate était retourné à Bassora après s'être arrêté cinq jours à Bagdad. Il avait remonté l'Euphrate; mais arrivé à Scheik et Sciona, le peu de profondeur de l'eau l'avait forcé de s'arrêter et de retourner à Bassora. Le colonel Chesney s'est rendu à Bombay; le bateau à vapeur l'Euphrate sondera la profondeur du fleuve jusqu'à Massal. On croit cependant qu'il ne pourra arriver qu'à moitié chemin, parce que de petites cataractes l'arrêteront. Le gouvernement anglais a diton, l'intention de faire construire 4 bateaux à vapeur d'une plus petite dimension, qui pourront naviguer sur le Tigre et l'Euphrate en toute saison.

AMÉRIQUE.

MEXIQUE. Le Christianisme y a été préché 100 ans avant l'arrivée des Espagnols. M. Frédéric de Waldeck est sur le point de faire paraître son Voyage dans la province de Yucatan, qui dépend de la république mexicaine, et qui est encore si peu connue que les meilleures cartes n'indiquent qu'un petit nombre de points sur les côtes et les trois villes de Mérida, Valladolid et Bacalar à l'intérieur. Cette province est plus riche en monumens bien conservés que toutes les autres parties du continent américain. M. Waldeck y a découvert cinq grandes villes en ruine, à peine connues des Indiens eux-mêmes; la plus importante est Ytzalane, dont les restes couvrent une vaste étendue de terrain. Un séjour de douze ans a permis à ce voyageur de réunir de nombreux matériaux à l'aide desquels cet intéressant pays sera bien mieux connu. M. Waldeck promet des détails sur la prédication du christianisme au Mexique, cent ans avant l'arrivée des Espagnols,

BRESIL. Retour des jésuites dans ce pays. Un journal italien rapporte que les Jésuites ont été reçus de nouveau par la république de Buenos-Ayres, et qu'ils se proposent de fonder près de la frontière un établissement assez semblable aux anciennes colonies chrétiennes du Paraguay. Le président de la république, le général Roxas, favorise ce projet.

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ANCIENS ETATS ESPAGNOLS. Départ de nombreux religieux pour y précher la religion catholique. Une gazette de Gênes annonce qu'on y voit en ce moment réunis un bon nombre de religieux Franciscains, qui se disposent à partir prochainement pour les nouveaux états situés dans l'Amérique Méridionale, le long des côtes de l'Océan pacifique. Ces religieux ne sont pas moins de 150, et doivent s'embarquer

sur divers bâtimens, pour être répartis ensuite dans trois nouvelles républiques, Bolivia, Lima et Chili. Ils s'y emploieront à prêcher la foi dans les nombreuses tribus indiennes qui n'ont pas encore ouvert les yeux à la lumière de l'Evangile.

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Il est à croire qu'un envoi si considérable de missionnaires ne se fait point sans l'assentiment des gouvernemens des pays où ils se rendent. Nouvelles des voyages du naturaliste français M. Bonpland. M. Benjamin Delessert, associé libre de l'Académie, vient de recevoir par ses correspondans de Buenos-Ayres une lettre de M. Bonpland, dont on n'avait pas de nouvelles depuis plusieurs années; elle est datée du 14 juillet dernier, de San-Borgia, sur l'Uragay, province de Rio-Grande, dans le Brésil. M. Bonpland continuait ses travaux scientifiques; il s'accoutumait, dit-il, à vivre dans les forêts vierges et sur les bords des grands fleuves; il jouissait d'une bonne santé, et se disposait à envoyer ses collections à Buenos-Ayres, pour les faire parvenir au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

Bibliographie.

- La première édition de la théologie de M. l'évêque du Mans a été bientôt épuisée; et il a fallu en donner une nouvelle, La réputation de l'auteur a fait rechercher son ouvrage. Sa théologie a été demandée en grand nombre à Angers, à Beauvais, à Cambrai, à Fréjus, à Langres, à Marseille, à Meaux, à Saint-Diez, à Toulouse, à Vannes. Elle paraît avoir été spécialement adoptée dans les séminaires d'Ajaccio, d'Auch, de Rennes, de Sarlat, de Troyes, de Verdun et de Versailles. On en a même fait des envois considérables en Savoie, en Belgique, et jusqu'au Mexique. L'édition nouvelle va mettre à même de répondre à l'empressement des professeurs et des ecclésiastiques pour se procurer cette théologie, qui se débite, comme on sait, chez Méquignon junior, rue des Grands-Augustins,

Description générale de la Chine et de ses habitans (The Chinese a general description, etc.), par M. Davis; traduit par M. Pichard. 2 vol. in-8°, chez Paulin, rue de Seine, 33.

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On a beaucoup écrit sur la Chine et les Chinois : cette civilisation, lois, ces mœurs, ces costumes, si différens des nôtres, ont toujours excité l'intérêt et la curiosité de l'Europe. Mais de tous les ouvrages publiés récemment sur ce pays, aucun ne se présente avec plus de garantie pour la véracité et l'exactitude que celui-ci, dont l'auteur, ancien président de la compagnie des Indes en Chine, a été, durant un séjour de plus de vingt années, bien à même de connaître et d'étudier la contrée et ses habitans.

M. Davis a consigné dans ses deux volumes le résultat sommaire de ses études sur l'histoire religieuse, civile, littéraire, scientifique et industrielle de la Chine. Il donne une description abrégée, mais exacte, de cet empire; il expose avec franchise et lucidité le système chinois concernant la politique et la législation, le commerce et l'industrie, et substitue les preuves aux conjectures.

Après avoir tracé le tableau des premières relations du monde occidental avec les Chinois, et avoir fait connaître avec plus de détails les rapports des Anglais avec ce peuple, l'auteur donne un précis de la géographie et de l'histoire de la Chine; il décrit ensuite le caractère, les mœurs et les coutumes des Chinois; les trois grandes villes de l'empire; la religion, la langue et la littérature, les arts et inventions, enfin les sciences. Viennent ensuite les tableaux de l'histoire naturelle, des productions, de l'agriculture et du commerce de la Chine. — De jolies gravures sur bois, imprimées dans le texte, ajoutent à l'intérêt des descriptions.

M. Bazin, de la Société asiatique de Paris, a joint en outre à la fin de l'ouvrage des analectes ou traductions de légendes, comédies, tragédies chinoises, et un chapitre sur les progrès que la philologie chinoise a faits parmi

nous.

La foi, l'espérance et la charité opposées à l'indifference, au désespoir et à l'égoïsme du siècle, comme seul remède aux maux qui rongent la société; par M. l'abbé C. M. Leguillou, avec cette épigraphe : Ad agnitionem veritatis; ouvrage revêtu de l'approbation de Mgr. l'archevêque de Paris. Vol. in-18, orné de cinq jolies vignettes. Prix, 3 fr. 50 c. A Paris, chez Jeanthon et Debécourt, libraires.

Nos lecteurs connaissent déjà le nom de M. l'abbé Leguillou, qui depuis long-tems consacre son tems et sa santé à publier d'excellens livres, tous propres à ranimer la foi et à entretenir le feu sacré des arts et de la littérature. Celui que nous annonçons aujourd'hui se fait remarquer parmi les autres par la manière élevée dont il envisage la piété dans ses rapports avec la société actuelle. — Dans un discours préliminaire, fort bien écrit, il fait voir que le mal de la société vient du débordement des passions, auxquelles on ne peut opposer, pour barrière infranchissable, que les vertus qui leur sont opposées, et qui sont la foi, l'espérance et la charité. La fin de l'homme y est esquissée à grands traits; puis la nécessité de la foi est d'abord prouvée dans une introduction savante, puis on initie à sa pratique, ainsi qu'à cele de l'espérance et de la charité.

La conclusion renferme un discours, où l'auteur découvre toute l'économie de Dieu et de l'Eglise dans l'institution et la distribution des Sacremens. Enfin, un Epilogue démontre la nécessité de s'instruire des croyances et des pratiques de notre religion, si nous voulons échapper à l'action dissolvante de l'erreur et du doute. - L'ouvrage est terminé par un choix de différentes pratiques et prières, et par les Offices de l'Eglise.— Avoir exposé le plan de l'ouvrage, c'est l'avoir assez recommandé.

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Résultats de la conquête Normande.

Oppression du peuple. -Désordres du clergé. - Guillaume cherche à y remédier. Efforts des évêques pour rétablir la discipline. —Lanfranc, archevêque de Cantorbéry, commence la lutte des évêques soutenant le droit contre la force. Réforme des mœurs. L'éducation est donnée aux enfans du peuple par le clergé régulier. Ce qu'était l'éducation au moyen-âge. L'exercice de la charité, et l'hospitalité, rapprochent le vainqueur et le vaincu. - Essais de Guillaume pour asservir l'Eglise. — Résumé.

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L'accomplissement de la conquête normande nous offre au bout de très-peu d'années après la bataille de Hastings un spectacle étrange: une nation, dotée d'institutions vigoureuses, basées sur la religion et la liberté, qui est obligée de courber la tête sous le sceptre de fer d'un autre peuple dont la civilisation. n'est guère plus avancée. Ensuite l'invasion donne aux vaincus des seigneurs, des prélats, des juges, qui souvent n'entendent pas la langue de leurs sujets. Ici, la haine, les malédictions; là, l'orgueil et l'oppression; le noble anglo-saxon contraint de

Voir le N° 74, t. xi, p. 85.
TOME ZIV.-N° 80. 1837.

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cultiver le sol qui l'a vu naître pour le compte d'un parvenu ': de toutes parts s'échappent les gémissemens d'une douleur qui ne peut être consolée, et l'écrivain de ces tems recule devant l'affreuse tâche de décrire la misère du peuple, parce que le récit n'en serait pas cru par la postérité '.

Mais ces hommes séparés d'abord par deux abîmes, l'esclavage et la tyrannic, devaient, malgré eux, avoir des points de contact: or, quels étaient ces points? Au premier moment et dans la poussière du combat, notre vue s'obscurcit, nous entrevoyons seulement le heaume du chevalier; nous n'entendons que le râle du mourant dont le regard défie encore le vainqueur, ou le chant de Guillaume Taillefer, qui,

Devant le duc alout chantant

De Karlemagne et de Rollant
Et d'Olivier et des vassaux

Qui moururent à Roncevaux 3

Mais quand le calme renaît, quand chacun a repris sa place, tant bien que mal, dans cette organisation nouvelle, où trouvons-nous réunis lo Normand et l'Anglo-Saxon ? A l'église et au tribunal. Tous deux avaient besoin de prier; l'un pour apaiser le souverain Juge, l'autre pour être consolé tous deux aussi avaient besoin de tribunaux; le Normand pour repousser le despotisme du roi, le Saxon pour s'abriter contre celui de son seigneur. Notre premier article a démontré d'une manière péremptoire l'influence du Catholicisme sur la constitution primitive de notre nation: aujourd'hui nous devons montrer la continuation de cette action religieuse à travers mille obstacles qu'elle avait à rencontrer chaque jour dans ses partisans comme dans ses adversaires. Ainsi influence réciproque de la royauté sur l'église et de l'église sur la royauté; puis, influence de l'église sur la législation et sur les mœurs, sur les hommes et sur les choses, voilà ce que nous avons à approfondir. Le partage du sujet se trouve de la sorte tout fait :

Ex infimis Normannorum clientibus tribunos et centuriones ditissimos erexit. Orderic Vital.

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