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nel crut ensuite devoir rétracter, par la raison, dit M. Ampère, qu'ayant substitué de l'eau distillée, non conductrice, à l'eau commune, conductrice, les effets observés ne devaient plus se produire.

M. Chevallier adresse une note relative au traitement de la colique de plomb, au sujet de l'emploi de l'acide sulfurique et du sulfate d'alumine proposé par M. Gendrin. Voici les formules que ce chimiste a, conjointement avec M. Rayer, employées avec succès:

Formule n° 1.

Pr. Eau saturée d'acide hydrosulfurique. 1 litre.

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Les effets de ces boissons sont d'autant plus remarquables et plus assurés, que les empoisonnemens par le plomb sont plus récens.

Seance du 16. M. Moreau de Jonnès donne lecture de ses recherches statistiques sur l'accroissement de la population en Europe. Si, dit-il, la population était libre des obstacles qui s'opposent presque sans cesse à son extension naturelle, elle s'accroîtrait prodigieusement en tous pays. D'après ses recherches, les descendans directs d'un seul couple donnent 6 personnes en 33 ans, 12 en 66, 24 en un siècle, 192 en

VIII.

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200 ans, plus de 98,000 en 500 ans, et au-delà de 3 milliards en 1000 années. Suivant cette proportion, et s'il n'eût existé aucun obstacle à l'ordre naturel des choses, une seule famille, vivant sous Philippe-Auguste, eût suffi, par sa filiation, pour peupler le sol de la France. Tous les habitans de l'Europe pourraient provenir d'un seul couple du temps de Hugues-Capet, et le globe entier eût été entièrement peuplé par une famille vivant sous Charlemagne, dont les générations, se succédant régulièrement jusqu'à nous, n'auraient éprouvé aucune entrave dans leur développement. Mais il s'en faut de beaucoup que la multiplication de l'espèce humaine ait lieu dans cette rapide proportion. La population de la Gaule, restreinte aux limites de la France, était, sous les Romains, de 4 millions d'ha bitans il lui a fallu 1860 ans pour s'accroître jusqu'à 32 millions: ainsi, le doublement qui pouvait s'opérer en 33 ans en a exigé 615. Ainsi, d'après les calculs de l'auteur, la population du globe n'aurait doublé que 28 fois depuis le déluge biblique. Passant ensuite à l'accroissement de la population d'Europe, l'auteur établit les progressions sui

:

vantes :

Tableau du doublement de la population.

En Prusse en.

En Autriche en.

La Russie d'Europe en.....

En Pologne et en Danemarck en...

Dans les îles Britanniques en........
En Suède, Norwége, Suisse et Portugal en
En Espagne en...

39 ans.

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En groupant ensemble les contrées du Nord, on trouve qu'il ne faut pas un demi-siècle pour doubler leur population, tandis qu'il faut 80 ans pour les régions du Nord; et pour l'Europe entière, la période de doublement est de 57 ans.

Séance du 23. M. Ampère lit une note sur des expériences qu'il a faites avec M. Becquerel, dans le but de vérifier quelques-uns des résultats nouveaux annoncés par M. Faraday. Ils ont enveloppé un cylindre de bois creux d'un fil métallique dont les extrémités allaient rejoindre celles d'un galvanomètre multiplicateur. Au moment où l'on introduisait un aimant dans l'intérieur du cylindre de bois, il s'établissait subitement dans le fil métallique tourné autour de ce cylindre un courant électrique en sens contraire de ceux qui, dans la théorie de M. Ampère, sont censés tourner autour de chaque particule de l'aimant, dans des plans perpendiculaires à la ligne des pôles. Ce courant ainsi produit ne durait qu'un instant, c'est-à-dire le temps qu'il fallait pour mettre l'aimant en place; car, une fois cet aimant immobile, le courant du fil cessait aussitôt, et ne reparaissait que lorsqu'on avançait ou reculait l'aimant dans son étui cylindrique.

Ce phénomène est donc du même genre que ceux produits sur une aiguille aimantée par la rotation des disques métalliques, et dont la découverte est due à M. Arago. Ce

qu'il y a de bien remarquable dans cette expérience, c'est que lorsque le milieu de l'aimant arrive dans le plan du circuit, les déviations de l'aiguille du galvanomètre sont deux ou trois fois plus fortes que quand les pôles de l'aimant sont dans le même plan du circuit, résultat que M. Ampère avait déjà obtenu théoriquement, sans l'avoir démontré par une expérience directe. Dans tous les cas, le courant électrique marche en sens contraire des courans hypothétiques de l'aïmant, soit que l'on avance ou recule cet aimant d'une de ses extrémités à l'autre.

Séance du 30. M. Dutrochet lit un mémoire sur l'usage physiologique de l'oxigène chez les animaux. Nous en donnerons un extrait détaillé..

Société philomatique.

M. Comesny lit un Mémoire sur les résultats obtenus dans l'emploi des potages de gélatine distribués à Reims en 1831 et 1832.

La ville de Reims, sur une population de 36,000 âmes, compte, en employés de fabrique et ouvriers non patentés, avec leurs familles, environ 22,000 âmes, dont plus de moitié, dans la crise actuelle du commerce, se compose d'indigens. Il était nécessaire de subvenir à l'entretien de ces malheureux.

On eut l'idée de recourir à l'emploi de la gélatine, afin de faire participer à ces secours le plus grand nombre possible d'individus. M. de Belleyme consentit à céder la moitié de son appareil à gélatine.

Depuis le 3 janvier jusqu'au 15 mai inclusivement, les

indigens porteurs de cartes ont reçu, tant à l'établissement central que dans les deux succursales, 301,910 rations qui se subdivisent ainsi: 212,800 rations de potage, composées de deux livres deux onces et demie de bouillon et de deux onces et demie de pain; 53,200 ragoûts de pommes-de-terre accommodés avec la graisse tirée des os, et se composant chacun d'une livre deux onces de pommes-de-terre, de cinq ouces d'eau et deux onces de graisse, sel et fines herbes; 26,600 rations de viande cuite, chacune de cinq onces; enfin, 9,310 rations mêlées pour la nourriture des quatorze employés de l'appareil.

Tous les ouvriers honnêtes ont accepté avec reconnaissance ces secours, et un grand nombre d'individus qui n'étaient point inscrits sur les listes demandèrent à y participer. Quant aux mendians de profession, ils se déclarèrent, dès le principe, contre ce système : ce qui se conçoit fort bien, quand on songe que les distributions, auxquelles ils pouvaient prendre part, empêchaient diverses personnes de leur donner les aumônes accoutumées, et de leur fournir par-là les moyens de se livrer à leur goût pour les boissons alcooliques.

M. Cosmeny termine par des considérations sur les moyens d'obtenir des solutions gélatineuses bien plus limpides et plus régulières qu'elles ne l'ont été dans les établissemens de Paris. Ces moyens consistent à nétoyer les os par l'extraction des cartilages, des tendons, etc., et par des lavages à l'eau; à ne pas laisser dépasser une pression correspondante à 105°; à prévenir dans les cylindres l'ébullition qui pourrait résulter du séjour d'une trop grande quantité de liquide; à diriger par un filet d'eau

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