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vant dans l'ammoniaque, tandis que l'oxyde d'antimoine y est insoluble).

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Mélange de nitrate d'argent et de nitrate de bismuth.

Le mélange fait avec parties égales de ces deux dissolutions concentrées, précipite en noir par l'acide hydrosulfuriqne, en olive par la potasse et par la chaux; en blanc par l'ammoniaque (oxyde de bismuth), en rouge-brique par le chromate de potasse, et en blanc par l'acide hydrochlorique. Cet acide pourrait servir à séparer les deux métaux: en effet, en le versant dans la dissolution étendue, il précipitérait l'argent à l'état de chlorure, et le sel de bismuth resterait en dissolution.

Mélange de nitrate d'argent et de quelques acides.

L'acide sulfurique fournit avec le nitraté d'argent cristallisé un précipité qui se dissout en ajoutant de l'eau, et offre les caractères des sels d'argent. L'acide nitriqué donne du nitrate acide. L'acide hydrochlorique en précipite du chloruré d'argent, et l'acide oxalique de l'oxalate blanc. L'acide phosphorique fournit un mélange qui rougit fortement le tournesol, et qui précipite en noir par l'acide hydrosulfurique, en blanc par l'acide hydrochlorique, en rouge-brique par le chromate de potasse, en olive clair par l'eau de chaux; à cause du phosphate de chaux blanc qui se déposé avec l'oxyde d'argent olive.

Mélange de laudanum liquide de Sydenham et d'acide

arsénieux.

Le docteur Jennings a rapporté dans le n° d'avril 1831 du Med. and surg. Journal d'Edinburgh, qu'une femme

périt empoisonnée pour avoir pris en une seule fois deuxd'acide arsénieux et trois onces de laudanum.

gros

Dissolutions concentrées d'acide arsénieux et laudanum, parties égales. Ce mélange précipite en jaune par l'acide hydrosulfurique, en vert par le sulfate de cuivre ammoniacal, en jaune par le nitrate d'argent et la potasse, en blanc jaunâtre par l'ammoniaque, comme si le laudanum était seul; le perhydrochlorate de fer rougit fortement la liqueur. Indépendamment de ces caractères, ce mélange offrirait toutes les propriétés physiques du laudanum de Sydenham. On y démontrerait la présence d'une préparation arsénicale, en le précipitant par l'acide hydrosulfu rique: le dépôt de sulfure d'arsenic et de matière organique, bien lavé sur un filtre, et traité par de l'ean ammoniacale, céderait le sulfure d'arsenic à l'ammoniaque, en sorte qu'en faisant évaporer la liqueur ammoniacale, on obtiendrait du sulfure d'arsenic, dont on retirerait le métal en le chauffant dans un tube de verre avec un mélange de carbonate de potasse et de charbon.

Si l'empoisonnement avait eu lieu avec un mélange de laudanum et d'acide arsénieux solide, il faudrait savoir que, même au bout de vingt-quatre heures, le laudanum ne dissout à froid qu'une petite quantité d'acide arsénieux, et que, par conséquent, celui-ci serait resté en grande partie au fond du vase, et pourrait être facilement séparé par la filtration. Quant à la liqueur, on la traiterait par l'acide hydrosulfurique, comme il vient d'être dit, pour obtenir du sulfure d'arsenic.

Mélange de laudanum de Sydenham et de sublimé corrosif. Dissolutions concentrées de sublimé et laudanum, parties égales. Il se forme un précipité. Si la dissolution de deu

tochlorure est étendue d'eau, elle conserve sa transparence, et précipite en jaune, qui finit par noircir par l'acide hydrosulfurique, en jaune-verdâtre foncé ou olive clair par la potasse, en jaune clair par l'ammoniaque, en jaune aurore, et puis en rouge, par l'hydriodate de potasse; en blanc par le nitrate d'argent (chlorure d'argent); enfin, le perhydrochlorate de fer le colore en rouge. S'il s'agissait de démontrer la présence du sublimé corrosif dans ce mélange, on le traiterait par l'éther sulfurique, qui, à l'aide d'une légère agitation, dissoudrait le sublimé, et viendrait former une couche à la surface du liquide; on séparerait aisément cette couche de l'autre, en plaçant le tout dans un entonnoir, et en laissant écouler le liquide qui forme la couche inférieure.

Mélange de laudanum de Sydenham et d'acétate de cuivre.

Dissolutions concentrées d'acétate et laudanum, parties égales. La liqueur, d'un vert jaunâtre, conserve sa transparence; toutefois, si on augmentait la proportion de laudanum, elle précipiterait en brun jaunâtre. Elle exhale l'odeur de laudanum. L'acide hydrosulfurique la précipite en noir, l'ammoniaque en vert; ce précipité est redissous par un excès d'alcali, et la liqueur est verte; l'hydrocyanate ferruré de potasse en brun-marron; la potasse verdit le: mélange, et fait naître un précipité vert soluble dans un excès de potasse; les persels de fer communiquent une cou-i leur rouge foncée. Une lame de fer en précipite le cuivre, pourvu que la liqueur soit légèrement acidulée.

Mélange de laudanum de Sydenham et de tartrate de potasse

antimonié.

Dissolutions concentrées d'émétique et laudanum, parties.

égales. La liqueur offre l'odeur et la couleur du laudanum; l'acide hydrosulfurique la précipite en jaune, la noix de galle en gris-jaunâtre, l'ammoniaque en jaunâtre, l'acide sulfurique en blanc; le perhydrochlorate de fer y fait naître un précipité jaune sale. (On sait que l'émétique est précipité par le même sel de fer.) On démontrerait jusqu'à l'évidence la présence d'une préparation antimoniale en précipitant la liqueur par l'acide hydrosulfurique, et en séparant le métal du sulfure déposé, par les moyens ordinaires.

Mélange de laudanum de Sydenham et de nitrate d'argent,

Dissolutions concentrées de nitrate d'argent et laudanum, parties égales. Cette liqueur conserve la transparence, l'odeur et la couleur du laudanum; elle précipite en noir par l'acide hydrosulfurique, en olive très-foncé par la potasse, en blanc par l'acide hydrochlorique; le perhydrochlorate de fer rou, git la liqueur et la précipite; le dépôt de chlorure d'argent une fois formé, la liqueur qui surnage offre la couleur rouge que l'acide méconique développe dans les sels de fer. Une lame de cuivre en sépare l'argent.

Mélange de laudanum de Sydenham, d'acétate de plomb ou de nitrate de bismuth.

Ces sels, même lorsqu'ils sont étendus de beaucoup d'eau, précipitent assez abondamment par le laudanum pour que nous puissions nous dispenser de nous occuper de pareils mélanges.

Il ne sera pas inutile, en terminant, de nous livrer à quel-ques considérations générales sur le travail qui fait l'objet de ces recherches. On a pu voir que dans la solution des divers problèmes relatifs à des mélanges de poisons, il sera souvent difficile, pour ne pas dire imposible, de soupçonner ces mé

langes, si l'accusation ne vient pas au secours des experts, en indiquant que l'accusé était en possession de plusieurs poisons, ou qu'il en a acheté un certain nombre. Sans doute l'on pourra se guider quelquefois d'après les propriétés physiques des mélanges, telles que la couleur, la saveur, etc.; l'action des réactifs, qui sera différente de ce qu'elle est lorsqu'on agit avec une seule des substances vénéneuses connues, sera aussi un puissant auxiliaire. Quelquefois cependant ces réactifs fourniront des résultats propres à déconcerter les experts peu attentifs: ainsi, lorsque, par suite de l'action de ces réactifs, les deux poisons se trouvent décomposés, comme, par exemple, le sublime corrossifet l'acide arsénieux

que l'on traite par la potasse (voyez page 195), il faut bien

se garder de repousser l'idée de la possibilité d'un empoisonnement par ces deux poisons, puisqu'au contraire la transformation de ces deux subsances vénéneuses en protochlorure ou en protoxyde de mercure et en acide arsénique, est une preuve de leur existence simultanée dans la liqueur.

Mais si le problème dont nous nous occupons est embarrassant lorsqu'il s'agit de constater la nature d'un mélangede deux poisons, que nous supposons solides ou dissous, sans addition d'aucune autre substance, il en sera bien autrement lorsque des matières colorées, des liquides provenant des vomissemens, etc. se trouvent unis à ces poisons. Il faudra alors ́évaporerjusqu'à siccité à une douce chaleur, et traiter le produit par l'eau distillée bouillante, pour se débarrasser d'une portion de matière animale, puis filtrer, décolorer la liqueur à l'aide du charbon animal, et agir ensuite avec les réactifs comme il a été dit. Il pourrait se faire qu'on fût obligé de recourir à des procédés analytiques encore plus compliqués; mais comme ces procédés peuvent varier beau

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