le même nom à un extrait obtenu en pilant la laitue, la tige de la laitue, ou bien encore l'écorce fibreuse qui recouvre la tige de la laitue, pour en obtenir un suc qui, d'abord amené à l'état d'extrait, est desséché à l'étuve sur des assiettes. de la même manière que l'extrait sec de quinquina.

On conçoit facilement que ces deux produits ne jouissent pas des mêmes propriétés, et qu'ils soient même totalement différens. En effet, le suc qui s'est concentré par l'air est trèsamer; son odeur a quelque chose du vireux de l'opium, tan dis que le suc obtenu à l'aide du pilon est très-peu amer et quelquefois salé. Il est donc nécessaire qu'à l'avenir on fasse une distinction dans ces deux produits, lorsqu'ils sont ordonnés pour l'usage médical. Pour cela, il est utile de conserver le nom de LACTUCARIUM au produit concret obtenu par l'évaporation à l'air libre, du suc blanc visqueux qui découle des incisions pratiquées au lactura sativa, et de donner le nom de THRIDACE au produit provenant de l'évaporation du suc de laitue à l'aide de la chaleur.

Plusieurs pharmaciens se sont occupés du lactucarium. Une lettre d'un de nos collègues, M. Baumann, pharmacien à Saverne (Bas-Rhin), lettre en date du 4 novembre 1831, nous donne les détails suivans:

Je vous envoie du lactucarium que j'ai obtenu par une méthode très-simple et très -facile, puisqu'en six heures de temps j'ai pu recueillir dix gros d'un produit semblable à celui que je vous adresse, et que je vous prie d'examiner; vous reconnaîtrez qu'il n'est pas entièrement soluble dans l'eau, et qu'il forme une émulsion lorsqu'on le met en contact avec ce liquide. Si l'on abandonne cette émulsion, on remarque qu'une partie du produit se sépare au fond du vase. Ce produit isolé, exposé à l'action de la chaleur, brûle comme de la cire, en laissant du charbon pour résidu; le

produit qui se dépose, soumis à l'action de l'alcool, n'a pas été dissous par ce véhicule.

Voici le mode suivi par M. Baumann pour l'extraction du lactucarium. Il taille un tuyau de plume en forme de curedent; il fixe ce tuyau de plume sur un flacon à large ouverture, en se servant d'un bouchon percé; il pratique ensuite des incisions, et il recueille le suc laiteux qui en découle à l'aide du tuyau de plume qui le conduit dans le flacon: le flacon étant ensuite exposé dans un lieu chaud, après avoir été débouché, il y a évaporation de l'eau, et solidification du lactucarium. Cette évaporation est plus ou moins prompte, selon qu'il y a plus ou moins de produit dans le flacon.

Les tiges de laitue ainsi incisées peuvent être conservées pour fournir de la semence; car elles défleurissent et se conduisent comme les tiges qui n'ont pas été incisées.

Le lactucarium qui nous avait été adressé par M. Bau-. mann (1) a été remis à M. le docteur Bricheteau, qui l'a fait prendre à quatre malades atteints de catarrhes chroniques, dont le symptôme le plus incommode était une toux qui fatiguait beaucoup le malade pendant la nuit. Ce savant praticien a cru observer que ce produit donné à la dose de 2 à trois grains calmait la toux, et agissait avec plus d'efficacité que le sirop diacode, et que les autres compositions. narcotiques ordinairement usitées. Cé médecin regrette que la petite quantité de produit que je lui ai remise ne lui ait pas. permis de continuer ses essais. A. CHEVALLIER.

(1) Si M. Baumann nous adresse, lorsque le temps sera convenable, une nouvelle quantité de produit, nous nous engageons faire continuer les essais thérapeutiques que nous avions commencés sur le lactucarium obtenu par ce procédé.

MOYEN

Employé pour la conservation des viandes.

Ce procédé consiste simplement dans l'immersion des matières animales dans l'eau bouillante. Cette immersion est prolongée plus ou moins long-temps, selon la texture des matières que l'on y soumet; mais, en général, il ne faut pas qu'elle soit prolongée au-delà de 5 à 6 minutes.

Les viandes sont mises ensuite à égoutter pendant une heure, placées dans un vase convenable, et saupoudrées de sel de cuisine; on met alternativement un lit de sel et un lit de viande jusqu'à la fin, en ayant soin de terminer par une couche de sel (1).

On laisse le tout en cet état pendant 12 heures; on retire alors la viande: on la place sur des claies que l'on porte dans une étuve maintenue à une température de 60° centig.; on a soin, pour activer la dessiccation, de retourner les morceaux plusieurs fois le jour.

Cette opération dure deux ou trois jours au plus: la viande a perdu alors les deux tiers de son poids.

Lorsque la dessiccation est complète (ce dont il faut bien s'assurer), on plonge chaque morceau de viande dans un solutum fait avec une partie de gomme du Sénégal et 6 parties d'eau.

(1) On pourrait, je pense, sans un grand inconvénient, retrancher l'emploi du sel. Mon but en l'employant a été d'établir à l'extérieur des viandes une couche saline, propre à empêcher le développement des œufs que les insectes pourraient y déposer.

On renouvelle trois fois l'immersion dans l'eau gommée, en ayant soin, après chacune d'elles, de porter à l'étuve les morceaux de viande pour les faire sécher.

Les échantillons que j'envoie ont été préparés comme je viens de l'exposer; et je n'aurais jamais osé publier un procédé aussi défectueux qu'il le paraîtra sans doute, si, après un an et demi de conservation, je n'avais retrouvé du boeuf très-bien conservé, et qui a fourni un très-bon bouillon. Le bœuf a été exposé à l'eau bouillante pendant 5 mi

Les grenouilles plongées dans l'eau bouillante et retirées aussitôt.

Lorsqu'on voudra employer l'une de ces viandes, il faudra la mettre pendant une heure dans de l'eau tiède, laver à l'eau froide, et agir ensuite comme pour la viande fraîche,

Je recommanderai surtout à l'attention de la Société les échantillons de bœuf, comme étant celui qui est d'une plus grande utilité. J. WISLIN, pharmacien.

STATISTIQUE PHARMACEUTIQUE

Du département des Côtes-du-Nord; par M. LESOUDIER, pharmacien à Lamballe.

La population du département de.......

est distribuée comme il suit:

Villages, etc. où il n'y a point de pharmacien, mais des officiers de santé fournis

581,684 hab.

sant des médicamens..

528,100

Différence...

53,584

Ces 53,584 habitans, ou mieux : (comme on le verra ciaprès) les 46,620 habitans restans, sont distribués en 12 villes et c'est sur ces nombres que doivent être prises les moyennes des pharmaciens (1).

(1) Observation. J'ai fait deux colonnes de population, parce que sans cela on serait induit en erreur sur la population positive, attendu que dans plusieurs localités on a adjoint jusqu'à une lieue des campagnes qui, touchant à d'autres où des chirurgiens vendent des médicamens, s'y approvisionnent, et ne doivent point par conséquent être comptées comme faisant partie de la ville.

mmm

VARIÉTÉS.

Sulfate de soude à l'état naturel.

Le sulfate de soude se trouve à l'état naturel dans plusieurs parties de l'Inde. Il se tire d'une espèce de terre mi.