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Or, notez que la malade avait cessé de vomir plusieurs heures

avant sa mort.

Département de la Seine. Année 1831. Peut-il arriver que de l'acide arsénieux, avalé sous cet état, ne se retrouve plus dans le canal digestif, et qu'à sa place on découvre du sulfure jaune d'arsenic? Oui, M. le président, si ce poison a été pris en poudre impalpable, et qu'il se soit développé du gaz acide hydrosulfurique dans le canal digestif du malade, l'acide arsénieux aura pu être transformé en sulfure jaune, car il commence à passer à cet état au bout de quelques heures, même lorsqu'il est en contact avec du gaz acide hydrosulfurique sec, à la température de 3 ou 4° + oo : à plus forte raison doit-il jaunir assez vite, et se transformer en sulfure, si legaz est humide, et que la température soit de 20 à 25°. Si l'acide arsénieux, au lieu d'être en poudre impalpable, avait été avalé en fragmens, le changement en sulfure serait beaucoup plus difficile : en effet, trois jours de contact entre le gaz sec et des fragmens d'acide arsénieux, ont été insuffisans pour développer la couleur jaune. Avec da gaz acide hydrosulfurique, légèrement humide, l'acide arsénieux en fragmens n'a commencé à jaunir qu'au bout de trente-six à quarante heures, et encore la température était-elle de 30 à 35°; au bout de vingt jours, ces fragmens n'étaient que très-faiblement colorés en jaune à la surface.

Ibidem. Est-il possible que de l'acide arsénieux solide, que l'on aurait pu découvrir dans le canal digestif vingtquatre heures après la mort, soit dissous et entraîné par les produits de la putréfaction, de manière à ce qu'on n'en retrouve plus quelques jours plus tard à l'état solide? Oui, monsieur, parce que le carbonate d'ammoniaque provenant de la putréfaction de la matière animale, après s'être dis

sous dans l'eau, pourra se combiner avec l'acide arsénieux pour former de l'arsénite d'ammoniaque soluble. L'expérience prouve qu'à la température de 5 à 6° 0°, il suffit de vingt-quatre à trente-six heures pour que plusieurs petits fragmens d'acide arsénieux soient dissous par du gaz ammoniaque et quelques gouttes d'eau; mais alors on peut découvrir l'acide arsénieux dans la dissolution, en opérant comme nous le dirons à l'article des arsenites.

Ibidem. Peut-il se faire que l'on découvre de l'acide arsénieux dans le canal digestif d'un individu qui n'en a point avalé, mais qui a pris du sulfure jaune d'arsenic pur? Oui, M. le président. Les expériences de M. Courdemanche, que j'ai répétées et trouvées exactes, établissent que ce sulfure peut se transformer en acide arsénieux en très-peu de temps, sinon en totalité, du moins en partie, lorsqu'il est soumis à l'action d'un certain nombre de liquides alimentaires, à la température du corps de l'homme. Il y a mieux; il peut arriver alors que l'empoisonnement, qui n'eût pas été trèsintense si le sulfure fût resté indécomposé, devienne plus grave à mesure qu'il se formera de l'acide arsénieux, parce que ce poison est plus actif le sulfure pur.

que

NOTE

Sur l'oxide d'iode, par M. SEMENTINI.

M. Sementini avait déjà annoncé l'existence de l'oxide d'iode et de l'acide iodeux. Woehler avait nié cette découverte. Le professeur napolitain se vit donc contraint de reprendre ses recherches, d'y en ajouter de nouvelles. Le

VIII.

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résultat de ces divers travaux a fait naguère l'objet d'une lettre qu'il a adressée à M. Faraday, et dont nous allons exposer la substance. Lorsque l'iode, dit-il, est mis en contact avec l'oxigène ou avec l'air atmosphérique, sous l'influence d'une haute température, il y a combinaison et formation d'oxide d'iode. Voici la manière dont M. Sementini opère:

On adapte à l'une des extrémités d'un tube de laiton une vessie remplie d'oxigène ou d'air, tandis que l'autre bout, terminé en pointe fine, est luté dans un récipient en verre. Tout l'appareil, c'est-à-dire le tube et le récipient, sont chauffés au moyen de plusieurs lampes à alcool. Tout étant ainsi disposé, on introduit dans le récipient, tout près de l'ouverture capillaire du tube, une masse globuliforme d'iode, sur laquelle se dirige le courant d'oxigène ou d'air que l'on produit en comprimant la vessie; la combinaison s'opère, et il se condense sur les parois du récipient une liqueur huileuse, de couleur ambrée, qui est l'oxide d'iode. On peut également obtenir ce composé, et en plus grande quantité, en triturant ensemble du deutoxide de barium avec de l'iode en excès suffisant pour que le mélange acquière une couleur noirâtre. Ce mélange est ensuite introduit dans une cornue à long col que l'on chauffe à la lampe à l'esprit de vin. Par ce moyen, l'oxide d'iode se forme, se volatilise, et se condense en gouttelettes dans le col de la

cornue.

Si les composans ont été employés à l'état de siccité, l'oxide d'iode, qui en est le produit, offre les propriétés suivantes : Consistance huileuse, couleur ambrée, soluble dans l'eau et dans l'alcool, colorant en émeraude le papier bleu de tournesol, propriété que nous attribuons au mélange du bleu de tournesol avec le jaune ambré de l'oxide d'iode;

à toute température, les corps combustibles en séparént l'iode. Dans son état de concentration, il suffit d'une feuille de papier pour produire cet effet: il s'opère un dégagement d'oxigène, tandis que le papier se trouve comme vernissé d'iode. Un fait bien remarquable, c'est que cette décomposition a lieu avec une inflammation du phosphore et du potassium quand on les met en contact avec cet oxide.

Les expériences de M. Sementini nous paraissent assez décisives pour pouvoir fixer maintenant l'opinion des chimistes sur ce nouveau composé.

Extrait par M. JULIA-FONTENELLE.

NOTE

Sur l'acide oxalique, par M. Turner.

Les chimistes avaient constaté la sublimation de l'acide oxalique opérée aux dépens de sa décomposition partielle. M. Gay-Lussac, en étudiant les effets de cette réaction, s'est assuré qu'il s'opérait un dégagement de 5 d'oxide de carbone en volume, et de 6 d'acide carbonique, et qu'il se formait en même temps de l'acide formique (1). M. Turner a repris les expériences du chimiste français, les a variées, et a conclu de ses recherches que l'acide oxalique contenant

(1) Cet acide a été également reconnu par M. Turner. Il est bon de faire observer qué pour obtenir les proportions indiquées de ces deux gaz, il faut que l'action du calorique soit graduelle, car si elle est appliquée tout à coup, la proportion de l'oxide de carbone diminue au point de ne plus former qu'environ 0,31 du mélange ga

zeux.

trois atomes d'eau, l'on peut en séparer deux par l'action du calorique. Alors l'acide oxalique n'ayant qu'un atome d'eau, et obtenu soit en chauffant les cristaux ou en les sublimant, se volatilise sans éprouver aucune décomposition, de 330 Fahr. à 340 id. Sa décomposition ne s'opère que lorsque la température est portée à 370°F. Il n'en est pas de même de l'acide oxalique à trois atomes d'eau (1): celui-ci ne laisse dégager de la vapeur d'eau que jusqu'à 260° F.; à cette température, le gaz précité se dégage, et à 310°F. sa décomposition est très-active. Il résulte de ces expériences qu'il faut une différence de température de 60 à 70 deg. F. pour opérer la décomposition de l'acide oxalique à 1 ou 3 atomes d'eau. M. Turner s'est encore assuré qu'à environ 220° F. l'acide sulfurique concentré, et en grand excès, décompose l'acide oxalique, tant sublimé que cristallisé; ce qui est contradictoire avec l'opinion émise par M. Gay-Lussac. JULIA-FONTEenelle.

Nouveau pyromètre destiné à mesurer la dilatation des solides.

M. Daniell, dans la séance du 6 juin 1831 de la Société royale de Londres, a présenté à cette savante Compagnie le pyromètre précité. Cet instrument se compose de deux principales parties: 1o d'un registre; 2° d'une échelle. Le registre est un bâton d'argile de huit pouces de long sur 0,7 de pouce d'épaisseur, détaché d'un creuset ordinaire. On y creuse un trou de 0,3 de pouce de diamètre et de 7,8

(1) C'est celui avez lequel M. Gay-Lussac a opéré.

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