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Quel est le traitement qui a le mieux réussi? Quelles sont les différentes modifications qu'il faut lui faire subir aux différentes époques de la maladie ?

Quelles sont les différences, sous le rapport de la guérison ou du nombre des morts, qui existent entre les malades traités et ceux abandonnés aux efforts de la nature?

Quels sont les résultats obtenus par l'opium, le calomel,` le sulfate de quinine, le sous-nitrate de bismuth, la céruse, l'huile de cajéput, l'ammoniaque, et autres médicamens?

La saignée en général produit-elle de bons effets ; et dans le nombre des individus soumis à la saignée, en est-il beaucoup dont le sang n'ait pas pu couler? Sous l'influence de quelles circonstances ce phénomène a-t-il été remarqué?

Quelles sont les suites les plus ordinaires de la maladie, quant à ses effets consécutifs sur les diverses constitutions, dans les cas graves, lorsque la maladie ne s'est point terminée par la mort? Y a-t-il des exemples de rechute ou de seconde attaque après une guérison bien établie ?

Peut-on déterminer si la maladie, par son influence gé nérale, paraît laisser sur les constitutions des individus quelque modification importante?

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Quels sont les résultats généraux des ouvertures de cadavres faites aux diverses époques de la maladie, en particulier et en général, et aussi dans les différentes périodes d'intensité de l'épidémie?

Dès qu'un exemple de choléra épidémique se présente à l'observation médicale, l'homme de l'art doit en avertir l'autorité compétente, et provoquer en même temps l'avis consultatif de quelques-uns de ses confrères. Cette mesure, toute dans l'intérêt de la science et de l'humanité, sera prise sans bruit et sans éclat; mais que le médecin, poussé par un excès de zèle, ne se hâte pas trop de déclarer l'existence

du choléra épidémique ; qu'il se tienne sévèrement en garde contre toute méprise. Des coliques et des diarrhées violentes, des irritations gastro-intestinales qui règnent fréquemment durant les constitutions automnales, et qui, pour offrir quelques analogies avec le choléra, ne sont cependant pas le choléra, pourraient facilement induire en erreur. On sait assez que les anxiétés épigastriques, les vomissemens, la diarrhée, et même les contractures des membres, se joignent, quoiqu'à des degrés légers, aux maladies que nous. venons d'énumérer.

Il ne faudrait pas non plus confondre le choléra épidémique avec le choléra sporadique ou indigène, si l'on peut s'exprimer ainsi. Celui-ci, que l'on observe presque partout en même temps que les maladies de l'été et de l'automne, est moins aigu, moins grave et moins funeste; surtout ik ne dépasse jamais une certaine étendue de pays, et il n'attaque qu'un très-petit nombre de personnes à la fois.

Le tableau de la symptomatologie du choléra qui nous occupe, peut être résumé ainsi; les médecins le reconnaîtront facilement à ces traits:

Douleurs et anxiétés épigastriques; vomissemens répétés; selles fréquentes; les matières rendues, composées d'abord de substances nouvellement ingérées, se montrent bientôt fluides, blanchâtres et floconneuses; crampes violentes aux extrémités supérieures et inférieures; refroidissement du corps, du ventre; suppression d'urine; la peau des extrémités, et des pieds surtout, pâle, humide et ridée; langue molle, humide et froide; expression spéciale des traits; décomposition de la face; visage hippocratique; respiration à peine sensible; affaiblissement et disparition du pouls.

Et, pour ce qui est du traitement, on peut dire qu'en

général, dans la première période de la maladie, celle qui est caractérisée par le refroidissement de la surface du corps et par la concentration de la vie à l'intérieur, on doit conseiller les frictions, soit sèches, soit composées; le rayonnement du calorique à l'extérieur, par tous les moyens disponibles; les couvertures chaudes, les bains de vapeur, les divers excitans de la peau, les ventouses, les sinapismes et les vésicatoires.

C'est aussi pour reporter la circulation à la circonférence que, chez les individus jeunes et fortement constitués, on a heureusement employé la saignée dès l'imminence et le plus près possible de la période d'invasion de la maladie.

Dans cette même période, on donne avec avantage, à titre de moyens internes, les infusions aromatiques trèschaudes, les toniques diffusibles que la tolérance stomacale pourra permettre, les huiles aromatiques combinées avec l'alcool et unies au laudanum, l'éther, l'ammoniaque, la poudre de James, celle de Dover, etc.

L'altération spéciale des muqueuses gastro-intestinalės a été combattue par le calomel, la rhubarbe, l'aloès, la magnésie, en les isolant, en les combinant, en les donnant suivant les indications fournies par les individualités.

A la période nerveuse, à la tendance typhoïde, et même aux mutations, aux transformations du choléra en typhus, on a opposé le quinquina, le musc, la valériane, le bismuth, le camphre, l'huile de cajéput, et l'ensemble des moyens à l'aide desquels on traite en genéral les typhus.

Dans le but d'attaquer isolément les symptômes dominans de la maladie, on a donné:

Contre les vomissemens, la potion de Rivière, l'opium les boissons froides, la glace.

Contre la fréquence des selles, les injections laudanisées

dans le rectum, les frictions aromatiques sur l'abdomen', les vésicatoires volans.

les

Contre les douleurs et les contractures des muscles, frictions avec l'huile de térébenthine, l'huile de cajéput; et ces moyens ont paru d'autant plus efficaces, qu'ils tendaient à la fois et à réchauffer, ranimer les surfaces refroidies de la peau, et à remédier à l'altération de l'innervation, si remarquable dans cette maladie.

Du reste, pour la description aussi bien que pour le traitement du choléra, l'Académie croit devoir se refuser à de plus amples détails, et renvoyer les lecteurs à ce qu'elle a publié sur ce sujet dans la première partie de son rapport.

L'Académie insistera encore sur la nécessité de presser l'emploi des moyens thérapeutiques dès les premières approches du mal. A cet égard, les médecins s'entendront entre eux; ils s'entendrònt aussi avec l'administration, pour se multiplier sur tous les points, de telle sorte que les malades trouvent toujours facilement les secours dont ils auront besoin.

Pour hâter en particulier l'assistance que réclament les personnes de la classe peu aisée ou indigente, il y aura tout avantage à augmenter le nombre des médecins et des chirurgiens attachés aux bureaux de bienfaisance. Il serait bon que cette mesure fût mise à exécution, de suite.

Il serait souhaitable que tous les médecins voulussent s'astreindre à constater exactement la nature de la maladie à la` suite de laquelle arrive le décès, quand a lieu cette issue funeste : ce serait le seul moyen de savoir, dans le cours de l'épidémie, le nombre réel des victimes.

Dans des circonstances aussi pressantes, et quand la vie des malades dépend de la promptitude et de l'opportu

nité des secours, les médecins se feront une religieuse obligation d'apporter à l'exercice de leur art plus d'empressement encore que dans les temps ordinaires. La nuit et le jour, à de courtes comme à de longues distances, ils seront toujours prêts. Il ne s'agit pas ici de disputer une à une quelques victimes à la mort; il faut lui dérober à la fois des populations entières. Les médecins puiseront de nouvelles forces dans le sentiment de la mission qui leur est confiée. Il faut que chacun trouve en soi-même le courage de son état; et le courage du médecin consiste à braver les dangers de la maladie au milieu des épidémies, de même que le courage du soldat lui fait affronter la mort au milieu des combats.

Conseils aux citoyens, en cas de menace.

Les devoirs de l'administration et les fonctions des médecins, dans la double circonstance de la menace et de l'invasion de la maladie, sont, on vient de le voir, difficiles et pénibles.

Au milieu de ces conjonctures, la première obligation pour les citoyens, c'est de se prêter avec empressement à seconder les administrateurs et les médecins dans la haute tâche qui leur est imposée. Il ne faut pas un grand effort de raison pour s'élever à cette conséquence, que, dans des circonstances semblables, le salut de la société est la loi suprême, et que, pour arriver à sauver des populations entières, chacun doit faire le sacrifice d'une portion de son temps, de sa fortune et même de sa liberté. Ce concours de tous, toujours si facile à exciter entre des Français, ne manquerait pas surtout dans ces calamités, s'il en était besoin.

L'expérience l'a prouvé plus d'une fois dans les épidé

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