Sivut kuvina
PDF
ePub

La liqueur d'où avait été précipité l'oxide de cuivre par le carbonate de potasse, et qui contenait encore le précipité, ayant été portée à l'ébullition, pour faire rassembler le précipité au fond du vase, et déterminer parfaitement la décomposition; cette liqueur, dis-je, est restée colorée en vert, quoiqu'il y eût un excès de carbonate de potasse. Cette observation semble indiquer que l'oxide de cuivre est un peu soluble dans le carbonate de potasse, du moins à chaud (1). Thénard observe bien, dans son Traité d'analyse, que l'oxide de cuivre se combine avec la potasse caustique, mais non avec le carbonate de potasse, qu'il conseille d'employer, au lieu de ce dernier réactif. J'ai observé, de plus, qu'au bout de vingt-quatre heures il s'est précipité une très-petite quan. tité de carbonate de cuivre de la liqueur filtrée; vingt-quatre heures après, il s'en est précipité une nouvelle quantité, mais toujours bien faible. Malgré ces précipitations, la liqueur était encore, mais légèrement, colorée en vert. En résumé, le résultat de cette analyse, calculé pour 100 parties, a donné :

[blocks in formation]

Je dois faire observer ici que la perte, inévitable dans toute analyse, aurait été bien moindre si le minerai n'eût pas été mêlé, comme je l'ai dit plus haut, de carbonate de

(1) Ou plutôt que le carbonate de cuivre est soluble dans le carbonate de potasse.

cuivre et d'oxide de fer, dont le fer et le cuivre ont été calculés à l'état métallique, avec les métaux du sulfure.

On voit, d'après cette analyse, que le cuivre pyriteux de Bireben contient plus de cuivre que ceux de Saint-Bel (près de Lyon), de Baygorry (Navarre), qui ne contiennent, d'après M. Gueniveau, que 3o pour 100 de cuivre, et que les cuivres pyriteux cristallisés, analysés par M. Rose, qui n'en contiennent que 34,4 pour 100. On sait, pour le rappeler en passant, que le cuivre pyriteux est un minéral trèsvariable dans sa composition.

Je pense donc, comme je l'ai dit au commencement de ce Mémoire, que le cuivre pyriteux de Bireben mérite d'attirer l'attention, en raison de sa richesse: c'est ce qui m'a déterminé à en publier l'analyse. J. DULONG.

NOTE

1.

Sur l'agaric acre ( agaricus acris, Bulliard; DÊ C.,

franç., etc.)

Flore

Je crois devoir profiter de l'occasion présente pour communiquer à la Société une observation que j'ai faite il y a quelque temps sur l'agaric âçre de Bulliard, et que je n'ai point publiée; elle pourra peut-être l'intéresser un instant.

En juin 1828, ayant recueilli dans un bois quelques individus de l'agaric âcre (agaricus acris, Bull. ; De C., Flore franç., etc.), et en ayant exprimé le suc, après en avoir écrasé le chapeau sans le piler, j'abandonnai le suc laiteux à lui-même dans un verre pendant une nuit, la température étant de 15 à 18° Réaumur. Le lendemain matin, ce suc

[ocr errors]

qui, au moment où il venait d'être exprimé, avait une saveur excessivement âcre, avait perdu toute son âcreté. Il n'est pas étonnant, d'après cette expérience, que cette même âcreté soit détruite par la cuisson du champignon, comme le disent plusieurs botanistes, et qu'on puisse le manger cuit sans danger.

Ayant fait cette observation à la campagne, et me trouvant dépourvu de tous autres moyens d'expérimentation, je n'ai pu faire d'autres observations sur le suc de ce champignon; mais je me propose de le soumettre à de nouvelles expériences dans la saison prochaine. Si j'obtiens quelques résultats satisfaisans, j'aurai soin d'en faire part à la Société, si elle veut bien y prendre quelque intérêt.

J. DULONG.

Nouveau procédé pour démontrer la présence des plus petites quantités de cuivre dans un liquide; par P. H. BOUTIGNY, pharmacien à Évreux.

La question de savoir s'il existait du cuivre dans l'air atmosphérique ou dans les alimens, soulevée à l'occasion du choléra, m'a suggéré l'idée de rechercher un réactif plus sensible, en un procédé plus simple et plus sûr que ceux que nous possédons, pour démontrer la présence de ce métal dangereux. Si je ne m'abuse pas, mes recherches ont été couronnées du succès le plus complet, et il sera possible de démontrer à l'avenir la présence du cuivre là où l'on ne pouvait pas la soupçonner.

Voici la marche que j'ai suivie pour arriver au but que je erois avoir atteint.

J'ai fait dissoudre une petite quantité de sulfate de cuivre dans une grande quantité d'eau distillée ; j'ai essayé cette solution par l'hydrocyanate de potasse ferruré, et je l'ai étendue jusqu'à ce que l'action de ce réactif fût nulle, absolument nulle. En cet état, la liqueur contenait si peu de cuivre qu'elle n'avait aucune saveur, et que j'ai pu en boire impunément un demi-verre.

J'ai placé dix onces de cette solution dans un verre à expérience; j'y ai ajouté trois gouttes d'acide sulfurique; puis j'ai suspendu au milieu de cette solution, et à l'aide d'un cheveu, la moitié d'une aiguille fine; après quoi j'ai placé ce petit appareil sous une cloche dans un appartement isolé, et par conséquent à l'abri des secousses.

Après vingt-quatre heures, l'action était sensible; on voyait çà et là se dégager du petit barreau d'acier des bulles qui allaient crever à la surface du liquide. Après trois jours, ce dégagement était plus fort, et il a toujours augmenté jusqu'au huitième; puis il a diminué graduellement jusqu'au treizième ou quatorzième jour, et il a cessé complétement le seizième.

A cette époque, je ne fus pas peu surpris de trouver l'aiguille dans une position horizontale; mais je trouvai bientôt la cause de ce phénomène. Je remarquai à l'extrémité inférieure de l'aiguille une substance transparente dont j'ignore la nature, mais dont la pesanteur spécifique, moins grande que celle de l'eau, avait fait prendre à l'aiguille la position que je viens d'indiquer.

J'enlevai l'aiguille, et mon étonnement fut grand en voyant qu'elle avait été remplacée par un cylindre creux que le souffle le plus léger enlevait. Il avait une couleur brun-marron. Je l'ai recueilli soigneusement pour l'examiner au chalu

meau.

A cet effet, je l'ai mélangé dans le creux de ma main avec du borax, et je l'ai réduit en pâte avec un peu d'huile. J'ai placé ce mélange sur une coupelle de M. Le Bailly, et je l'ai soumis à l'action de la flamme du chalumeau qui a été imaginé par cet habile chimiste.

La flamme s'est colorée légèrement en vert, puis la coupelle a pris une teinte rouge très-foncée: alors j'ai cessé de la chauffer. Lorsqu'elle a été refroidie, j'ai remarqué, même à l'œil nu, des traces de cuivre métallique qui étaient trèsvisibles à l'aide d'une bonne loupe; mais cela ne suffisait pour démontrer rigoureusement la présence du cuivre. J'ai dû faire quelques essais par la voie humide.

pas

J'ai fait bouillir la coupelle dans de l'eau distillée d'abord, ensuite dans quelques gouttes d'acide nitrique; il s'est dégagé du gaz deutoxide d'azote, et le cuivre a disparu. J'ai ajouté à la liqueur étendue d'une certaine quantité d'eau, de l'ammoniaque liquide en excès. Cet alcali y a déterminé un précipité. La liqueur filtrée, évaporée à siccité, après avoir été additionnée d'une petite quantité d'acide sulfurique, a fourni un résidu qui, dissous dans l'eau, et traité par l'hydrocyanate de potasse ferruré, a fourni un beau précipité brun-marron.

Cette expérience est très-concluante, et prouve les avantages que l'on peut tirer de l'emploi du chalumeau de M. Le Bailly.

Cette note serait incomplète si je n'ajoutais pas que l'eau de laquelle j'ai extrait ce cuivre, précipitait en bleu par l'hydrocyanate de potasse ferruré, et en violet noir par la teinture de noix de galle; résultat qui, au surplus, était facile à prévoir.

Quelques savans du plus grand mérite affirment que le blé contient du cuivre, d'autres qu'il n'en contient pas. Il

« EdellinenJatka »