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qui se forment sont tellement abondantes, qu'elles s'opposent à la chute du liquide, qui augmente de volume au fur et à mesure qu'elles se condensent, et finit par passer dans le récipient : mais en appliquant un linge mouillé sur le ballon qui est au bain-marie, le vide se produit, et la liqueur distillée remonte subitement, sans, pour ainsi dire, que l'ébullition cesse. On peut continuer de faire bouillir plusieurs heures, en ayant soin de renouveler l'eau des réfrigérans. Lorsqu'on suppose avoir assez long-temps maintenu l'ébullition, on enlève le feu, et dès que le tout est refroidi, on décante la liqueur que l'on remplace par de la nouvelle, en répétant la même opération jusqu'à épuisement de la substance (1).

Tous les liquides éthérés ou alcooliques réunis, on peut les distiller à l'aide du même appareil, seulement en en changeant la disposition, c'est-à-dire, en ajustant le tube recourbé, à l'aide d'un bouchon, au ballon à fond plat, et en le mettant en communication par la partie supérieure évasée du serpentin qui est placé sur un trépied, au-dessus d'un flacon destiné à recevoir la liqueur distillée.

Nous pensons qu'on peut employer avec avantage ce mode de traiter les substances pour la préparation en général des teintures éthérées ou alcooliques dont on fait usage en pharmacie: car, en introduisant dans l'appareil une quantité donnée de substance avec un poids connu d'éther ou d'alcool, on doit toujours obtenir un produit identique, puisqu'après la réaction on n'a pas éprouvé de perte.

(1) Cet appareil, dans lequel les liquides ne peuvent pas se vaporiser, me paraît très-propre à déterminer le degré de solubilité des corps dans tels ou tels véhicules, au degré de l'ébullition. (Note de M. Robiquet.)

Nous avons remplacé le ballon à fond plat par un vase en cuivre piriforme, dont l'ouverture, assez large pour y passer la main, est fermée par un couvercle à douille, qui s'emboîte hermétiquement, et qu'on lute pour plus de précaution avec des bandes de papier.

Nous nous servons de ce vase de préférence au ballon toutes les fois que les substances qu'on doit y introduire ne sont pas susceptibles de se détériorer ou de se décomposer elles-mêmes.

Description des pièces de l'appareil.
Figure 1.

A. Fourneau.

B. Bain-marie.

C. Ballon à fond plat.

D. Alonge munie d'un bouchon E qui s'ajuste à la tubulure du ballon C.

E. Bouchon fermant l'alonge, et traversé par la base du serpentin S.

S. Serpentin placé dans l'alonge, et communiquant avec le ballon C.

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F. Partie supérieure du serpentin, évasée de manière à adapter à l'aide d'un bouchon le tube recourbé H. H. Tube recourbé, s'adaptant au serpentin en F, penchant un peu du côté du serpentin, et dont la deuxième branche descend jusqu'au fond du récipient.

I. Morceau de liége fixé après le tube, et destiné à empêcher celui-ci de passer au fond du récipient.

J. Ballon à long col, destiné à recevoir le liquide condensé qui passerait dans le moment où on chaufferait un peu trop.

K. Alonge traversée par le col du ballon J, et fixée après

à l'aide d'un bouchon.

LL. Trépieds servant de supports.

Figure 2.

Même appareil disposé pour distiller les décoctions éthérées ou alcooliques.

A. Chaudière pouvant remplacer le ballon de verre à fond

plat.

B. Tube recourbé qui s'ajuste à l'aide d'un bouchon à la douille du couvercle de la chaudière, et qui communique avec le serpentin placé sur un trépied, audessus duquel est un flacon destiné à recevoir la liqueur qui distille.

N. B. On trouve ce petit appareil chez Lacroix, faïencier, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, n° 9.

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NOTE

Sur la préparation de la potasse caustique; par J. LIEBIG.

La préparation de la potasse caustique est une opération bien connue; mais il est intéressant et utile pour beaucoup de personnes de fixer leur attention sur une circonstance d'où dépend la caustification du carbonate. C'est l'eau qui, dans cette opération, joue le rôle principal.

Si l'on dissout une partie de carbonate de potasse ordinaire dans quatre parties d'eau, et que l'on fasse bouillir la dissolution avec de la chaux éteinte, la potasse ne perd pas la moindre quantité d'acide carbonique; elle ne devient pas caustique, soit qu'on augmente la quantité de chaux dans tel rapport que l'on voudra, ou que l'on fasse bouillir longtemps.

Que l'on prenne alors le même rapport, c'est-à-dire une partie de carbonate de potasse et quatre parties d'eau; que l'on ajoute une partie de chaux nouvellement cuite et délitée, et que l'on fasse bouillir pendant quelques minutes, on verra, comme on l'a déjà dit, qu'une portion filtrée et mêlée avec de l'acide hydrochlorique, fait une vive effervescence. Si maintenant on ajoute peu à peu au mélange six parties d'eau, l'on trouvera que, sans faire bouillir davantage, l'alcali perd de plus en plus de son acide carbonique, et qu'après l'addition de la dernière portion d'eau, la potasse est entièrement caustique; si l'on ajoute l'eau tout d'un coup, la potasse devient très-promptement caustique. Cette particularité s'explique en ce que la potasse caus.

tique concentrée enlève l'acide carbonique à la chaux. On peut facilement se convaincre de ce fait en faisant bouillir pendant quelques minutes de la craie pulvérisée avec de la solution concentrée, libre de tout acide carbonique. La lessive filtrée, versée dans l'acide muriatique, produit une effervescence très-vive.

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Pour préparer la potasse pure ou caustique, on doit dissoudre le carbonate de potasse dans au moins dix parties d'eau. On fera très-bien, d'après Berzélius, d'ajouter successivement la chaux éteinte par petites portions, jusqu'à ce que celle qui y a été mise précédemment se soit changée en une poussière sableuse se déposant facilement : on perd alors d'autant moins de potasse, que le carbonate de chaux qui reste dans cet état se lave parfaitement et très-facilement avec un peu d'eau. Si l'on prend la quantité d'eau mentionnée (une plus considérable est encore mieux), il faut employer au plus deux parties de chaux vive sur trois parties de carbonate de potasse; alors on n'a pas besoin, même pour les plus grandes quantités que l'on emploie rarement, de faire bouillir au-delà de quelques minutes à une heure(1).

P.

po

(1) Le rôle important que joue l'eau dans la caustification de la tasse ou de la soude par la chaux, a été reconnu par Descroizilles. Cet ingénieux manufacturier indiqua, dans son instruction sur l'alcalimètre, comme proportions nécessaires relativement aux soudes et potasses riches du commerce marquant 75o à 64o, sept fuis leur poids d'eau au moins, et 0,4 au plus (moins que moitié de leur poids) de chaux.

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