Sur ces 84 pharmaciens, 5 ou 6 sont reçus par les écoles spéciales. Maintenant, si l'on déduit de la moyenne de 11. 1146 habitans pour chaque pharmacie, le tiers pour ceux qui se font soigner dans les hôpitaux ou qui prennent les médicamens dans les congrégations, etc., l'on trouve par pharmacie 764 habitans. L'on voit que c'est un des départemens dans lequel l'état de pharmacien est le plus déplorable. DÉPARTEMENT DE L'EURE. Ces documens m'ont été fournis par M. Boutigny, phar macien à Evreux. La population du département de l'Eure s'élève à.... Communes saus pharmaciens, exploitées par les officiers de santé, etc.. 421665 hab. 327698 93967 Ces 93967 habitans sont répartis dans les 45 villes ou NOMBRE des Pharmacies. 5 1 2216 2 2 2 2 - -BB --- 27 27 - 2233 245 Etrepagny 1279 Lyons-la-Forêt.. 1702 Fleury-sur-Andelle.. 342 I 342 Pont-Saint-Pierre.. 411 Andelys... 5214 1303 Gaillon. A déduire pour le tiers des habitans qui se font traiter dans les hôpitaux ou qui prennent dans les congrégations, etc. Moyenne des départemens du Rhône, de l'Eure et du Gers, I sur 953. Il est aisé de voir que si la pharmacie est dans un état déplorable dans le département du Gers, elle est encore dans une position plus malheureuse dans le département de l'Eure, puisque sa moyenne, qui devrait être de 4500, n'est que de 696, et qu'il est plusieurs localités qui n'ont que 200, 360 et environ 500 habitans par pharmacie. · J.-F. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale de Médecine. Séance du 5 juin. M. Sonty, docteur en médecine, lit une note sur la conformation irrégulière de la tête d'une jeune Indienne nomniée Mariammé, âgée de 17 à 18 ans, de caste paria. Elle vint à Karical (côte de Coromandel) pour exploiter la crédulité publique; elle s'annonçait comme un génie de la déesse Mariatta, qui envoie aux Indiens la petite-vérole, et disait que sa difformité venait de cette maladie. Elle menaçait de la colère de Mariatta ceux qui ne lui feraient pas l'aumône. Ce qui est surtout remarquable, c'est la configuration des os du cráne, qui constituent une difformité extraordinaire, sans avoir porté atteinte aux fonctions intellectuelles et à la santé de cette Indienne, qui ne présente d'ailleurs aucune tracé de petite-vérole. La peau du crâne est saine et recouverte de cheveux noirs coupés ras; la partie moyenne du coronal forme une saillie considérable; les pariétaux, comme s'ils avaient été fortement comprimés latéralement, présentent un grand enfoncement à leur centre, tandis qu'ils font une saillie à leur partie supérieure et moyenne. L'occipital, d'une capacité anormale et tombant en arrière, paraît soutenir la plus grande partie de la masse encéphalique. Le temporal gauche, dont la partie écailleuse a suivi l'occipital, offre une apophyse mastoïde énorme. et comme détachée du crâne. Le temporal droit est dans son état ordinaire; aussi la difformité est-elle plus prononcée dans les deux tiers gauche de la tête. L'arcade orbitaire droite est saine, un peu aplatie, et fuit en arrière. L'œil de ce côté est sain, tandis que le gauche est malade, saillant en dehors de son orbite, qui forme aussi une saillie considérable. L'écartement des deux yeux est de deux pouces. Cet espace est rempli par des proéminences osseuses, irrégulières, recouvertes de la peau restée saine. Une tumeur volumineuse, développée aux dépens des cartilages du nez, une bouche contournée, où ne restent que quelques dents gâtées, rendue plus hideuse par la présence de la langue, qui, considérablement développée, et ne pouvant être contenue dans la cavité buccale, entr'ouvre des lèvres dégoûtantes, donne à Mariammé l'aspect le plus repoussant. M. Thillaye fait un rapport favorable sur un appareil du docteur Danvers, destiné à donner des bains de chaleur et de vapeurs. Cet appareil, nommé sudætorium, a été imaginé pour les cas d'asphyxie par submersion. L'auteur pense qu'il peut aussi être très-utile dans la période algide dụ choléra. Il consiste en un cerceau destiné à soutenir et à élever les draps et les couvertures placés sur le malade; à la partie qui correspond aux pieds, est un tube pour conduire la chaleur qu'il reçoit, en l'adaptant à une lampe à double courant et à cheminée : un thermomètre indique la chaleur produite; au-dessus de la lampe, on peut adapter une espèce de capsule mobile en forme de tube, destinée à recevoir l'eau qui doit fournir la vapeur. Pour aromatiser celle-ci, on peut placer des plantes sur un diaphragme criblé de trous, et qui s'arrête au tiers inférieur de la capsule, de manière à être traversé par la vapeur. L'Académie adopte le rapport de M. Thillaye. Séance du 12 juin. M. Ségalas fait un rapport sur une observation de taille latérale, adressée par M. Moulinié, de Bordeaux. Elle eut pour but l'extraction d'une moitié de sonde cassée dans le canal par des efforts que le malade avait fait pour remédier à un resserrement de l'urètre, suite de la cautérisation. La portion de sonde qui avait pénétré la première et s'était séparée, avait été en entier portée dans la vessie. M. Charrière présente à l'Académie une pompe à injection et à jet continu, de son invention. Séance du 19 juin. M. Guéneau de Mussy lit un rapport sur les effets d'inspiration du chlorure de soude, proposées et administrées par M. le pharmacien Richard, dans le traitement du choléra. Le rapporteur propose le rejet de ce moyen; ce que l'Académie adopte, parce qu'il peut causer une irritation pulmonaire fâcheuse, et qu'il ne tend qu'à augmenter l'anxiété et la dyspnée qui tourmente les cholériques. |