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de cette résine, sont blancs, d'une saveur âcre et acide, solubles dans l'éther et l'alcool, très-peu solubles dans l'eau, se fondant à 125°, se volatilisant à 190. Jetés sur des charbons ardens, ils brûlent sans flamme, avec une fumée blanche et une odeur analogue à celle de jasmin. Ils contiennent :

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Matière organique..... 94,57

Chauffé dans un petit tube éprouvette, ce composé fond, prend une couleur jaunâtre. Lorsque la température arrive à 190o, il monte le long de la paroi du tube, et peut ainsi être distillé sous forme d'un liquide jaune cristallisable. Dans cette opération, il se brûle une petite portion de matière qui dégage des produits acides et dépose des traces de charbon au fond du tube. Dissous dans l'alcool faible et traité par l'oxide d'argent, il abandonne son chlore. L'on sépare par le filtre l'oxide d'argent en excès et le chlorure : que l'on soumette à la cristallisation le liquide, on obtient une matière blanche, nacrée, sous forme de paillettes qui se dissolvent dans l'éther, et prennent, en cristallisant dans ce liquide, la forme de prismes très-courts à quatre pans.

Cette matière nacrée, qui est le radical du chlorure, entre en fusion à 160° cent. et se volatilise à 165; elle rougit fortement le papier de tournesol; elle précipite les sels de plomb, de cuivre, et ne trouble nullement les sels d'argent, de fer, de chaux et de mercure. Les acides sulfurique et hydrochlorique ne l'altèrent pas; l'acide nitrique la détruit, mais ne paraît pas la convertir en acide oxalique.

L'alcool et l'éther, comme il a déjà été dit, dissolvent ce corps, et le laissent précipiter ensuite par le refroidissement; l'eau bouillante le dissout également bien, et le laisse cristal

liser par le refroidissement, sous forme d'aiguilles à quatre pans, très-déliées et très-blanches.

D'après la résistance que ce corps présente à l'action des acides forts, M. Couerbe avait d'abord cru ́y reconnaître l'acide benzoïque; mais des expériences comparatives faites avec soin l'ont convaincu que c'était un nouveau principe immédiat qu'il a désigné sous le nom d'acide méchoïque, nom composé de celui des deux corps qui lui donnent naissance.

Extraction de la méconine.

Cette substance est peu abondante dans l'opium; celui qui convient le mieux pour l'en extraire n'est ni le plus beau ni le plus cher; c'est celui qui, dans le commerce, se nomme opium de Smyrne, qui paraît le plus convenable. On le coupe par morceaux que l'on traite par l'eau froide jusqu'à ce qu'elle ne se colore plus; on filtre et l'on évapore jusqu'à 8o Baumé on ajoute alors de l'ammoniaque étendue de six fois son poids d'eau jusqu'à cessation de précipité.

Le précipité très-composé qui se forme dans cette circonstance, et qui contient beaucoup de morphine avec peu de narcotine, est séparé par décantation après deux ou trois jours de repos. On le lave jusqu'à ce que les eaux de lavage sortent incolores; on réunit ces eaux aux liqueurs ammoniacales dans lesquelles s'est formé le dépôt, et on les expose à une douce chaleur, jusqu'à ce qu'elles aient acquis par l'évaporation une consistance de mélasse claire. On les abandonne alors dans un lieu frais; au bout de deux ou trois semaines, on y trouve un amas de cristaux grenus, dont la surface est couverte d'une couche souvent assez épaisse de beaux cristaux. Ces cristaux sont séparés de l'eaumère par décantation, puis desséchés par pression et à

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l'aide de la chaleur. Pour en extraire la méconine, et la séparer des méconates et des autres substances avec lesquelles elle est mêlée, on les traite à diverses reprises par de l'alcool à 36° bouillant. Quand cette liqueur ne semble plus avoir d'action sur la masse, on réunit les liqueurs alcooliques, on les soumet à une évaporation des deux tiers, et on fait cristalliser par le refroidissement.

Les cristaux obtenus de la sorte ne sont pas encore purs; ils contiennent des méconates et assez de matière colorante. Pour les purger de cette dernière, on les dissout dans une quantité suffisante d'eau bouillante, puis on traite par le charbon animal. Les cristaux obtenus par l'évaporation contiennent quelquefois avec la méconine, outre les méconates dont nous avons parlé, une quantité plus ou moins grande de narcéine. Pour isoler ces diverses substances, on traite par l'éther bouillant qui ne dissout que la méconine, et la laisse ensuite cristalliser par refroidissement et évaporation. Il est inutile d'attendre l'entière disparition de l'éther pour recueillir les cristaux, car la méconine a cela de remarquable, que, n'importe dans quel dissolvant elle se trouve quand elle commence à cristalliser, elle se précipite presque tout entière, de manière qu'il n'en reste que très-peu dans le liquide.

La méconine ne se trouve pas toujours tout entière dans les eaux ammoniacales qui ont fourni la morphine; elle se trouve très-souvent précipitée en même temps que celle-ci, et elle reste unie jusqu'à la fin, quand les lavages ne sont pas faits avec beaucoup de soin. Lorsqu'on suppose ces deux corps réunis, M. Couerbe indique les moyens de les séparer, sans interrompre la marche qu'on suit pour obtenir la morphine. L'auteur a agi toujours sur de grandes quantités d'opium : il pense que si on répétait ses expériences sur de

petites quantités, sur quelques onces, par exemple, on pourrait bien laisser échapper la méconine sans la voir, cette substance n'entrant que pour un deux-millième dans la composition de l'opium. J. F.

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NOTE

Sur les iodures de platine et les composés doubles qu'ils peuvent former avec les iodures basiques; par M. LASSAIGNE.

En m'occupant dans ces derniers temps de recherches ayant pour but la combinaison de l'iode avec le platine, et l'examen des composés non encore étudiés que ces deux corps étaient susceptibles de produire, j'ai été amené à reconnaître que ce corps simple, qui a déjà tant d'analogie avec le chlore, par la plupart de ses propriétés chimiques, forme comme celui-ci deux composés bien caractérisés avec le platine, savoir: un proto-iodure et un deuto-iodure.

Ces composés, insolubles dans l'eau, que j'obtiens avec quelques précautions indispensables, par la réaction des deux chlorures de platine sur l'iodure de potassium, correspondent, comme on pouvait le prévoir, et comme leur analyse me l'a prouvé, aux deux chlorures et aux deux oxides connus de platine, et admis par M. Berzélius. Ils sont noirs, pulvérulens, d'un aspect cristallin suivant quelques circonstances; le moins ioduré est composé de deux atomes d'iode contre un atome de platine, et le second de quatre atomes d'iode pour un atome de métal.

Une propriété qui rapproche surtout le bi-iodure de platine que j'ai obtenu, du bi-chlorure de ce métal, c'est de pouvoir s'unir aux iodures basiques, tels que ceux de potassium, de sodium, de barium, etc., etc., et de donner

naissance à des iodures doubles, solubles et cristallisables, caractérisés par une belle couleur rouge foncée qu'ils communiquent à l'eau dans laqdelle on vient à les dissoudre.

J'ai également observé, comme M. Boullay fils l'a remarqué pour quelques autres iodures métalliques, dans son intéressant travail, que l'acide hydriodique forme avec le bi-iodure de platine une combinaison rouge foncée, soluble', cristallisable, fixe à la température et à la pression ordinaires, et ne se décomposant qu'avec lenteur dans le vide sec. Tous ces faits et plusieurs autres feront partie d'un Mémoire que je publierai incessamment.

(Extrait d'une lettre communiquée à l'Académie des Sciences, dans sa séance du 17 septembre.)

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Falsification du sel blanc.

La présence du chlorure de potassium avait déjà été signalée par notre confrère M. Chevallier, dans quelques sels livrés au commerce. Un nouvel exemple de cette falsification vient d'être démontré dans les visites ordonnées dernièrement par M. le préfet de police chez les épiciers de la banlieue.

D'après les essais auxquels nous avons soumis différens échantillons de sel, il a été constaté que dans un de ceux-ci l'hydrochlorate de potasse existait mêlé au sel marin dans la proportion de 23 à 24 centièmes; qu'indépendamment de cet hydrochlorate, qui est étranger au sel retiré des salines, l'emploi de la solution d'amidon démontrait, concurremment avec la solution de chlore, l'existence d'une petite quantité d'hydriodate de potasse iodure de potassium).

Le moyen que nous avons employé pour déterminer la

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