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quantité de chlorure de potassium, a consisté dans la solution d'un poids déterminé du sel falsifié, et la précipitation de cette solution concentrée par le chlorure de platine. Le sel double jaune orangé qui s'est formé dans cette circons tance, a été lavé à l'alcool et séché ensuite à + 100°; c'est du poids de ce composé qu'on a déduit celui du chlorure de potassium.

J. L.

DU SUCRE DE RAISIN.

Les chimistes qui se sont occupés du sucre de raisin n'ont pas encore recherché jusqu'ici à quoi était due sa formation. Ayant eu occasion de m'en occuper, je prends la libre confiance de soumettre à votre sagacité les résultats de mes recherches.

M. Proust paraît être un des premiers qui constata par ses nombreux travaux la présence de ce sucre dans le fruit de la vigne. Il reconnut bientôt après qu'il existait dans presque tous les fruits acides parvenus à l'état de maturité, et que la poussière blanchâtre qui recouvre les fruits secs, tels que raisins, figues, prunes, etc., n'était que de ce sucre, qui venait s'effleurir à la surface par la perte de

l'eau.

En 1829, M. Chevallier (Journal de Chimie médicale) nous apprit qu'il avait obtenu un sucre analogue à celui de raisin, en mettant en contact du suc de groseilles non mûres avec le sucre de canne; qu'en aidant de la chaleur, il l'amena à l'état de sirop, et que quelques mois suffirent pour obtenir le sucre.

En 1831, M. Couverchel, pour démontrer que le calorique était le seul agent qui facilitait la maturation des fruits,

a obtenu une matière sucrée, d'une saveur franche (qui ne peut être que du sucre de raisin), en mettant en contact, à l'aide de la chaleur, un acide végétal et de la gelée pure extraite de la pomme de reinette.

La formation du sucre de raisin qui se rencontre naturellement dans les fruits, peut, ce me semble, s'appliquer de la manière suivante: Pendant la maturation, il y a formation d'acide, de gelée et de sucre, qui, par sa nature, doit se rapprocher de celui de canne, lesquels s'unissent pour don ner naissance au sucre de raisin; et de la quantité du principe sucré qui se forme dépend la quantité plus ou moins grande de celui de raisin. Les observations suivantes nous prouveront la vérité de cette opinion.

En 1830, je pris les sucs suivans: groseilles, abricots, mûres, framboises, poires de coings. Tous les sucs provenaient des fruits parvenus à l'état de maturité. Sans leur avoir fait subir la fermentation, je les mis donc en contact avec une partie et demie de sucre de canne, et amenai par une douce chaleur à l'état de sirop. Au bout de quelques mois, j'obtins tous les sirops passés à l'état de sucre de raisin; tandis que des sucs provenant des fruits mûrs semblables aux précédens, et qui avaient subi la fermentation pour détruire le principe gélatineux, furent mis en contact avec le sucre de canne, ne me donnèrent jamais du sucre de raisin. Nous sommes donc forces ici de l'attribuer à l'absence de la gelée détruite par la fermentation.

Dans son expérience, M. Chevallier, pour se rendre compte de la formation de ce sucre, dit qu'il est le produit de la réaction de l'acide du fruit sur le sucre. Il s'est servi, dans cette expérience, du suc provenant des fruits non mûrs; mais la gelée et l'acide y étaient, puisque les deux principes se forment les premiers pendant la maturation, et

qu'en ajoutant du sucre de canne, il n'a fait que remplir la condition nécessaire pour l'obtenir.

Pendant l'hiver qui vient de s'écouler, je fus conduit à l'expérience suivante : J'avais du suc de groseilles qui avait subi la fermentation; fait de deux années, le principe colorant de ce suc était presque dissipé. Il me vint à l'idée d'en colorer une partie avec les pétales secs du papaver rheas, que je mis en infusion dans le suc. Lorsque je reconnus qu'il était suffisamment coloré, j'en fis un sirop, en y ajoutant la quantité de sucre nécessaire. Au bout de six semaines, j'obtins la moitié de mon sirop tout transformé en sucre de raisin, tandis que l'autre moitié était restée liquide; et du sirop fait avec l'autre partie du suc qui n'avait pas été coloré, ne s'est pas du tout altéré. Dans le premier la petite quantité de principe gélatineux qu'ont pu fournir les pétales secs, a suffi pour donner naissance à ce

cas,

sucre.

J'ai dit plus haut que la quantité de sucre de raisin était en rapport à la quantité du principe sucré du fruit. L'expérience nous prouve la vérité de cette assertion: puisque, dans cette classe de fruit, la gelée et l'acide se trouvent toujours en plus grande abondance que le principe sucré, si l'on parvient à ajouter la quantité de sucre nécessaire pour entrer en combinaison avec la gelée, elle disparaît, ainsi que la presque totalité de l'acide, pour former le corps

nouveau.

Ce serait bien la place ici de recommander aux pharmaciens de ne plus confectionner leurs sirops avec des sucs non fermentés, comme le recommandent plusieurs pharmacopées, puisqu'il est reconnu maintenant que ces sortes de sirops s'altèrent.

M. Couverchel, en faisant réagir de l'acide oxalique sur

de la gelée, obtint le sucre; mais cette gelée, qui fut débarrassée par l'alcool du sucre qu'elle contenait, en était-elle bien privée? car la plus petite quantité de sucre qu'elle pouvait encore contenir suffisait pour donner naissance à une certaine quantité de sucre de raisin.

J'ai mis de la gelée extraite des groseilles, bien privée, à l'aide de l'eau, de tout le sucre et l'acide qu'elle pouvait contenir, en contact avec l'acide oxalique, et favorisant la réaction par la chaleur, je n'obtins pas de principe sucré, même laissée en contact pendant plusieurs mois.

འ་ལ་་་་་

LEROY, pharmacien.

Des effets des rhus radicans et toxicodendron.

Un grand nombre d'auteurs, parmi lesquels nous nous bornerons à citer MM. Fontana, Gouan et Amoureux, ont constaté que l'attouchement des feuilles des rhus radicans, toxicodendron et vernix, produit la tumefaction des diverses parties de la tête, avec une cuisson très-forte, une démangeaison insupportable, et l'apparition sur les parties touchées par les feuilles de petites vésicules remplies d'une humeur transparente; enfin, elles déterminent sur la peau une sorte d'érysipèle et des effets vésicans. En 1808, malgré toutes les précautions que nous prîmes, M. Joyeuse et moi, en préparant l'extrait de rhus radicans, nous éprouvàmes ce gonflement de la figure, ces ardeurs et démangeaisons précitées, ainsi que quelques pustules, entre les doigts. Aux divers faits connus, nous croyons devoir ajouter l'observation suivante que M. Guérin, médecin à Baugé, vient de présenter à l'Académie royale de médecine.

Un jardinier, âgé de 33 ans, ayant taillé au mois de jan

vier plusieurs arbustes de rhus toxicodendron et radicans, vit se développer entre ses doigts des pustules avec une trèsvive démangeaison; de nouvelles pustules se développèrent partout où il porta ses mains; sa tête se gonfla prodigieusement. S'étant lavé avec de l'eau vinaigrée, les pustules rentrèrent; mais le malade tomba bientôt sans connaissance et sans pouls: on le crut mort; il faisait de vains efforts pour vomir, et répandait une odeur fétide; l'épigastre était douloureux; il avait de l'écume à la bouche; les lèvres étaient enflammées, les pustules aplaties et petites.

Une saignée donna peu de sang d'abord; mais ce liquide ayant coulé ensuite avec abondance, le malade fut soulagé: les boissons adoucissantes furent administrées : l'érysipèle ne parut qu'en partie; mais un bain fit surgir les pustules ; des furoncles se manifestèrent, et la guérison fut bientôt complète.

M. Mérat et l'auteur pensent que dans cette observation il y a eu empoisonnement concomitant.

Il est digne de remarque que le contact des rhus radicans et toxicodendron affecte gravement la plupart des individus, tandis qu'il est aussi prouvé qu'il en est d'autres sur lesquels ils sont sans action ou qu'ils affectent légère

ment.

Pour plus de détails, nous renvoyons à la toxicologie de notre honorable confrère M. Orfila, à la note sur les essais de M. Cavini, que nous avons publiés, M. Chevallier, et moi dans le tome 1er du Journal de chimie médicale.

JULIA FONTEnelle.

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