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ANALYSE

Des croûtes varioliques avec ou sans complication;
par M. LASSAIGNE.

Le travail que nous publions aujourd'hui a été entrepris vers la fin de l'année 1830, sur des croûtes varioliques qui nous ont été envoyées de Marseille, par M. le docteur Roux, qui a fait une étude particulière de cette maladie.

Ces croûtes varioliques étaient renfermées dans trois pa quets cachetés et numérotés, le numéro premier contenait des croûtes va rioliques ordinaires; le numéro denxième, des croûtes varioliques avec pétéchies; et le troisième, des croûtes d'une nature particulière. Dans ce dernier paquet, il n'y avait que trois croûtes de 5 à 6 millimètres de diamètre, pesant ensemble 0,110, ou deux grains 175. Cette trop petite quantité nous a empêchés d'en faire une analyse complète; c'est pourquoi nous passerons sous silence les résultats que nous avons obtenus, d'autant plus que nous ignorons dans quelle affection ces croûtes ont été recueillies.

1o Une même quantité des no 1 et 2 a été mise en contact à la température de + 20°, avec trente fois son poids d'eau distillée. Au bout de douze heures de macération, on a filtré pour séparer la matière insoluble qui a été lavée avec une quantité d'eau froide égale à celle qui avait été d'abord employée. Les eaux de lavage réunies à la liqueur filtrée, ont été évaporées à une douce chaleur dans une capsule de porcelaine, tarée d'avance, de manière à ce qu'on pût con naître directement, par l'augmentation de poids du vase, la

proportion de matière dissoute par l'eau. On a remarqué, pendant l'évaporation de la liqueur, qu'elle se troublait et laissait précipiter des flocons d'albumine qui ont été ensuite isolés en traitant l'extrait aqueux par l'alcool à 30o.

La portion de cet extrait, dissoute par l'alcool, soumise à un examen particulier, a fait reconnaître la présence du chlorure de sodium, du chlorure de potassium, et une matière animale jaune-brunâtre, incristallisable, d'une odeur de bouillon, analogue, par la plupart de ses propriétés, à l'osmazûme.

2o Les croûtes, ainsi traitées par l'eau, ont été mises en contact avec l'alcool bouillant, qui en a extrait une certaine quantité de matière grasse blanche, demi-solide, à la température ordinaire; enfin, après l'action de ces deux véhicules, la matière insoluble de ces croûtes a présenté, avec quelques débris distincts d'épiderme, une matière demitransparente, d'aspect corné, soluble dans la potasse caustique avec dégagement d'ammoniaque, et participant des propriétés de l'albumine coagulée.

3o Les matières salines fixes ont été reconnues et estimées en incinérant, dans un creuset de platine, une même quantité de ces deux espèces de croûtes, et traitant la cendre qui en est provenue, d'abord par l'eau, pour extraire les sels alcalins solubles, ensuite par l'eau acidulée par l'acide hydrochlorique, pour dissoudre les sels calcaires.

Bien que nous n'ayons pu varier nos essais et les pousser plus loin, nous sommes autorisés à conclure que ces différens produits morbides, à part les proportions des principes reconnus, présentent la plus grande analogie entre eux, comme l'indique le résumé suivant :

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Chlorure de sodium, chlorure de potassium, sous-carbonate de soude, phosphate de soude, phosphate de chaux..

N° 2. Croûtes avec pétéchies.

Résidu insoluble formé de débris d'épiderme

70,

15,

1,3,

11,2

2,5

100,0

et d'albumine coagulée..

63,2

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La présence de l'osmazôme, dans ces croûtes, vient confirmer l'observation qui avait été faite, il y a une dixaine d'année, par notre collègue M. Chevallier, sur l'existence de ce principe immédiat, dans la matière purulente et d'autres productions morbides.

gumes. Dans les bouillons ordinaires, les substances extraites de la chair musculaire forment environ les 0,012 du liquide, et les principes tirés des légumes en composent à peu près les 0,006.

Ses essais relatifs à la recherche du cuivre ne lui ont pas donné de traces de ce métal, répétés sur 500 gram. de blé. Société de Pharmacie.

Séance du 13 novembre 1832. M. Lodibert annonce qu'un buste de Serrullas a été inauguré dans la salle des cours de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Lors de l'inauguration de ce buste, MM. Braux et Desruelles ont fait dans cette séance l'éloge de ce savant professeur.

M. Robinet annonce qu'il a rapporté des environs de Nice, 1o des chaussons fabriqués avec les fibres des tiges de l'aloës; 2o des fibres avec lesquelles on fabrique ces chaussons.

Un membre de la Société dit que c'est avec ces fibres que sont faites les espadrilles que portent les Catalans (1).

La Société s'occupe de la fixation du jour où elle tiendra sa séance publique, d'accord avec l'Ecole qui distribuera les prix aux élèves : cette séance est fixée au 5 décembre.

On procède, au scrutin, à l'élection de deux membres: l'un, M. Pélouze, comme résident; l'autre, M. Regimbeau, pharmacien à Montpellier, comme correspondant.

Ces deux savans sont admis à l'unanimité des suffrages.

A. C.

(1) Nous rappellerons ici qu'il y avait à Paris une manufacturé où l'on fabriquait, avec des fibres qu'on appelait fibres d'aloës, toutes sortes de sparteries, des guides et rênes de voitures, des cordons de montres, de cannes, de sonnettes, de lustres, etc., etc. Nous pensons que ces fibres étaient celles de l'agave.

VIII.

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NOTICE

sur M. le comte CHAPTAL.

Un des hommes dont le nom se rattache à tant de genres d'illustration, M. le baron Cuvier, a dit que l'objet essentiel` des sciences est de conduire l'esprit humain à la connaissance de la vérité, en répandant des idées saines, jusque dans la classe la moins élevée des peuples, et en soustrayant les hommes à l'empire des préjugés et des passions, pour faire de l'expérience et de la raison les arbitres et les guides suprêmes de l'opinion publique. Tel est le but que s'est constamment proposé M. le comte Chaptal : aussi, la meilleure manière de le loner sera de puiser dans ses ouvrages, pourmontrer ce qu'il fit pour la science, tant par lui-même, qu'en prêtant un paternel appui à tout ce qui a contribué à l'illus

trer.

Jean-Antoine Chaptal, comte de Chanteloup, naquit en 1756, à Nozaret, département de la Lozère. Après avoir terminé ses études au collège de Rhodez, il se rendit à Montpellier, pour y étudier la médecine, sous les yeux d'un de ses oncles, professeur de cette école. A peine eut-il revêtu, le bonnet doctoral, qu'il se rendit à Paris, non pour s'y perfectionner dans ses études médicales, car alors l'université de médecine de Montpellier était bien autrement célèbre que celle de Paris, mais pour y cultiver une science de laquelle il n'avait entrevu que les rudimens (1). La chimie

(1) La chimie n'avait alors dans les universités de médecine que des démonstrateurs. M. Joyeuse, pharmacien, l'était de celle de

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