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réponse que l'on fera à ma question ?» En effet, les nombres qu'on lit dans les Septante ne peuvent être attribués à une erreur de copiste. « Cette réponse, celle d'une erreur, continue » S. Augustin, au passage cité, est assez plausible pour ce qui regarde la vie de Mathusalem; mais les cent années qui sont » de plus, d'abord, dans les Septante, et ensuite de moins pour faire quadrer la somme totale avec le nombre des années du > texte hébreu, et cela, dans les cinq premières générations, et » dans la septième, forment une erreur trop uniforme pour »l'imputer au hasard.

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>> Il est plus présumable que celui qui a opéré ce change»ment, voulant persuader que les premiers hommes n'avaient

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» vécu tant d'années, que parce qu'elles étaient extrêmement » courtes, et qu'il en fallait dix pour en faire une des nôtres, a » ajouté cent ans d'abord aux cinq premières générations et à » la septième, parce qu'en suivant l'hébreu, les hommes eussent » été encore trop jeunes pour avoir des enfans, et les a retran»chés ensuite pour trouver le compte juste des années. Ce qui »porte surtout à croire qu'il en a usé de la sorte dans ces générations, c'est qu'il n'a pas fait la même chose dans la sixième, parce qu'il n'en était pas besoin, et que Jared, >> selon les Hébreux, avait cent-soixante et deux ans lorsqu'il » engendra Enoch, c'est-à-dire seize ans et près de deux mois', âge auquel on peut avoir des enfans . »

Que ce soit d'après ces principes, ou d'après quelques autres semblables, que la chronologie des Septante ait été établie, il n'en est pas moins prouvé, d'après ce que nous venons de dire, qu'elle n'est pas celle de Moïse. En vain, voudrait-on s'étayer de l'autorité de Josephe : les nombres de cet écrivain, quoique corrompus au jugement des savans, portent des traces si frappantes de conformité avec ceux de l'hébreu, et diffèrent tellement du calcul des Septante, qu'il y a tout lieu de croire qu'originairement ils étaient identiques à ces premiers; en voici quelques preuves. Dans la version de Ruffin qui nous re

› Cité de Dieu, l. xv, ch. 15, trad. de Lombert, t. 2, p. 573.

Ceux de cette opinion divisaient l'année en dix parties, à chacune desquelles ils donnaient le nom d'an. S. Aug: Cité de Dieu, liv. 15, ch.12 p. 571, 2e tome de la trad. de Lombert.

3 Įbid, p. 574.

présente les plus anciens manuscrits de Josephe, sept des patriarches, les 2, 3, 4, 6, 8, 9 et 10°, ont le même âge avant d'engendrer que dans l'hébreu.

D'après cette même version, et plusieurs manuscrits suivis par la plupart des éditions, le total des années écoulées depuis la création jusqu'au déluge, est de 2,656. La grande ressemblance de ce nombre avec celui de 1,656 donné par l'hébreu (les Sept. portent 2,262), joint à l'accord dans l'âge de sept patriarches sur dix, suffirait pour faire conjecturer que c'est ainsi que Josephe avait écrit; mais nous avons sur ce point autre chose que des conjectures. Trois manuscrits, un d'Henneberg, les deux autres de la bibliothèque royale de Paris, cotés 2256 et 2257, ancien fonds, et un ancien abrégé grec des antiquités judaïques, conservé à la bibliothèque du Vatican, donnent le nombre de 1656. Cette lecture est justifiée par les propres calculs de Josephe.

En effet, au 10 livre de ses Antiquités, ch. 11, cet auteur dit que le temple de Jérusalem fut brûlé, et la ville ruinée 3,513 ans depuis la création du monde. Cette ruine, écrit-il au même endroit, arriva 1,062 ans après l'Exode qui eut lieu selon lui 505 ans après la naissance d'Abraham, qui naquit 292 ans APRÈS LE DÉLUGE . Cette date si importante pour la question qui nous occupe, puisqu'elle est celle de l'hébreu (les Septante ont 1,172), est CERTAINE, car elle se trouve dans l'ancienne version de Ruffin, et dans tous les manuscrits sans exception. Ces chiffres additionnés..... 1,062

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lées avant le déluge, vous aurez.. 3,515, qui n'est que de deux

Au 1er liv. des Antiq.. ch. 7, il dit qu'Abraham avait 75 ans en quittant la Chaldée; et au livre IIc, ch. 65, que les Israélites sortirent d'Egypte 430 ans après qu'Abraham fut venu dans le pays de Chanaan. Or, ajoutez 75 à 430, vous aurez 505 pour total des années écoulées depuis la naissance d'Abraham jusqu'à l'Exode.

2 Livre fer, ch. 6, p. 15.

ans plus fort que le total 3,513 donné par Josephe; il se fut écoulé, d'après le calcul des Septante 5,001 ans, entre la destruction de Jérusalem et la création; c'est donc le calcul de l'hébreu, et non celui des Septante, que Josephe suivait dans sa chronologie.

Pour appuyer cette conséquence je ferai remarquer, 1° que les nombres de Josephe, ressemblans aux nombres de l'hébreu sont des totaux perdus dans l'ensemble du texte, tandis que les dates qui s'accordent avec celles des Septante sont en tête du livre, et appellent l'attention, par la leçon même de ces traducteurs, qui d'ailleurs n'en donnent pas le total; 2° qu'il est prouvé par la traduction de Ruffin que l'altération des chiffres du prêtre juif est antérieure au 4° siècle, qu'à cette époque la chronologie de l'hébreu était ignorée, tandis que celle des Septante était vulgaire, et qu'il est par conséquent de toute impossibilité qu'une altération quelconque ait pu s'opérer en faveur de la première.

Quelques-uns peut-être s'effraieront du résultat que nous avons obtenu. Comment, se demanderont-ils, renfermer dans un espace aussi restreint, les longs siècles de l'histoire profane ? les annales des peuples ne sont-elles pas contraires au calcul du texte hébreu? Je sais qu'on l'a prétendu, mais à tort, comme j'espère le démontrer dans la suite de cette dissertation, que je rendrai aussi précise que possible. Pour aujourd'hui, je me contenterai de faire remarquer que deux peuples seuls méritent quelqu'attention par rapport à l'antiquité qu'ils s'attribuent, les Chinois et les Egyptiens.

La prétention des derniers est appuyée sur les longues listes de Manéthon, listes que l'on affirme être justifiées par les inscriptions hieroglyphiques; celle des premiers, par les assertions des écrivains de la Chine qui ont écrit un siècle avant, ou quelques siècles après la naissance de Jésus-Christ. Nous aurons donc dans notre travail futur à apprécier la valeur de ces listes ou de ces assertions, et l'autorité des documens sur lesquels elles sont appuyées. Mais avant d'entamer cette discussion, qui soulevera nécessairement la question des emprunts faits aux Livres saints par les diverses nations dont j'aurai à m'occuper, j'ai

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cru devoir commencer par cette question elle-même, afin de mettre à l'abri de toute attaque les principes sur lesquels dans la suite je pourrais établir mes conséquences.

Un prochain article traitera donc de l'époque à laquelle la Bible a éte connue en Chine, et de l'influence qu'elle a exercée sur les écrivains de ce pays célèbre. Ce ne sera qu'après avoir parcouru dans le même but les antiquités de la Perse, de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, que j'arriverai enfin, armé de toutes les vérités recueillies en passant, à la question qui fait l'objet principal de cette dissertation, l'accord de la chronologie des divers peuples avec celle du texte hébreu.

L'abbé A. SIONNET,

De la Société Asiatique de Paris.

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But de l'ouvrage. Sa méthode. - Position de la question géologique par rapport à la Genèse. — Analyse de l'histoire des six jours. — Etat de la terre avant l'homme. Sommaire de chacune des six soirées.

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Les soirées de Montlhéry sont un de ces ouvrages qui rentrent directement dans la sphère des travaux des Annales de philosophie chrétienne; inspirés par la même pensée, s'aidant des mêmes moyens et tendant au même but. Ramener la science au service de la religion, faire disparaître l'opposition que des préjugés hostiles et, le plus souvent, la mauvaise foi avaient élevée entre la vérité révélée et la vérité scientifique; montrer au grand jour leurs points de contact déjà si multipliés, et dont les nouvelles découvertes ne font qu'accroître le nombre: telle est la fin que s'est proposée M. Desdouits en traitant, sous une forme piquante et légère en apparence, les grandes questions de la création, de la disposition intérieure du globe, du déluge, de l'unité et de l'antiquité de la race humaine, en un mot tout ce qui se rattache à la science des origines. Nous ne saurions blâmer M. Desdouits d'avoir adopté pour son livre, un genre de composition fait pour exciter l'intérêt et la curiosité; car ce livre est destiné à être répandu et très-répandu ; il s'adresse beaucoup moins aux savans, quoiqu'il y ait de la bonne et solide science, qu'aux hommes du monde, aux jeunes gens, aux colléges, à tous ceux qu'un traité purement scientifique effrayerait peut-être. La vivacité et le laisser-aller de la conversation, en diminuant beaucoup la sécheresse inhérente à ces sortes de matières, se prête sans effort à une foule de considérations qui trouveraient difficiVol. in-8°; prix 6 francs, à Paris, chez les libraires Gaume, Pous sielgue et Debécourt.

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