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» Veille sur toi, veille sur toi; car le regard du Seigneur estť » pénétrant, très-pénétrant. Il est difficile de persévérer dans sa » grâce. Ne dis pas qu'il est loin de nous, il est plus élevé que les » lieux les plus hauts, il ne saura donc ce que je fais ; car le maître » du ciel est à la fois au-dessus et au-dessous; il est présent à tout ce » que nous faisons, il est ici, dans le lieu même dont tu le crois » éloigné 1. 1)

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Mais rien n'est plus étonnant que l'Ode première du second chapitre de la troisième partie. Nous y lisons au milieu de rêveries sans nombre, que la mère d'Heou-tsi ( chef de la dynastie des Tcheou), le conçut par l'opération céleste, et l'enfanta, lui son premier né, sans aucune douleur ; les boeufs et les brebis caressèrent le nouveau-né, les bûcherons vinrent le visiter 3. Heou-tsi devenu grand répandit en tout lieu le bonheur et l'abondance, il établit un sacrifice, que le souverain Seigneur de toute chose a pour agréable “, un sacrifice d'un gâteau de froment 5. Ce sacrifice s'offrait à certains jours, après s'être purifié

in vultu, sed benignè amicum excipe, id semper timens, ne quid pecces; cum domi versaberis ab hominum conspectu remotus, vel ipsum cubiculum et latebras tuas reverere, ne quidquam turpe in te admittas, dicens: res erit secreta, nec potest ab hominibus resciri, ab hominibus videri. Quo se Spiritus contulerit, et ubi adsit intime præsens, quis tandem sciat? Numquid ille falli potest? ( Od. 2, chap. 3, part. 3, p. 172. )

1 Attende tibi, attende tibi, Cœlum enim perspicacissimum est et longè perspicacissimum est. Ejus gratia et favor non est quid facile. Noli dicere cœlum suprà nos longè à nobis distare et altioribus altius esse. Adest tamen suprà et infrà. In rebus nostris, quotidie adest hic, et hæc loca propius intuetur. (Od. 3, part. 4, chap. 1, pag. 201.)

2 Gerendi tempore expleto, primogenitum peperit... sine labore, sine dolore. - Voyez Chi-king, trad. du P. Lacharme, édit. de J. Mohl, 1830, p. 156, No 2.

• Boves et oves infantulum proculcare parcentes ipsi adblandiebantur; in magnam sylvam abjecto puero occurerunt homines qui ligna cœ

debant. No 3.

4 Placetque honos ille summo rerum domino et dominatori, eumque acceptum habet. No 6.

5 Sic autem fiunt sacrificia........ frumenta pistillo proteruntur et protrita ex mortario accipiuntur...; aquâ lavantur.......; deinceps placenta fumo aquæ ferventis et vapore decoquuntur. No 5.

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de ses vices'; il a maintenu sans péché jusqu'au tems de l'auteur, le peuple au milieu duquel Heou-tsi l'a établi ›.

Si l'histoire du Chi-king, qui nous est parfaitement connue, ne démontrait que ce livre existe sous sa forme actuelle at moins depuis le second siècle avant notre ère 3, on serait tenté de voir dans cette ode une altération du récit des évangélistes, un produit de la prédication de l'évangile ; mais forcés par l'histoire d'en rapporter la composition à une époque très-antérieure, ne devons-nous pas y voir l'application à Heou-tsi des prophéties qui annonçaient le Messie, de celles de Malachie entre toutes les autres ? Il est vrai que l'auteur Chinois est en certains points plus explicite que les prophètes même; mais rappelons-nous que les Juifs emportèrent dans leur dispersion non-seulement le texte de la Bible, mais encore les explications que les colléges des voyans leur avait données. Ils ont communiqué aux nations ces prophéties, éclaircies autant qu'elles pouvaient l'être, et de là ces vérités exprimées dans les écrits des idolâtres plus clairement que dans la Bible même (F).

L'abbé SIONNET,

De la Société asiatique de Paris.

NOTES DE M. LE CHer DE PARAVEY

SUR L'ARTICLE PRÉCÉDENT.

4

(A) Si le rabbin, auteur de cette inscription, avait un peu mieux étudié les anciens documens, conservés dans les livres assyriens emportés en Chine, il y eût reconnu qu'Abraham ↳ y était nommé TAN-FOU, c'est-à-dire le Père élevé, ou le Père de la multitude; car TAN a ces deux valeurs, et il n'eût pas eu besoin d'épeler son nom. Or ce TAN-FOU est en effet un des ancêtres de la

Dies seligitur, abstinemus et animum vitiis purgamus. Id.

• Ubi Heou-Tsi sacrificia fieri instituit, populus nullo scelere vitam suam contaminavit, nihil cujus pœniteret perpetravit, quod usque adhuc perseverat. No 6.

3 C'est l'an 130 av. J.-C. que l'on présenta à l'empereur Vou ti l'exemplaire du Chi-king, recouvré depuis l'incendie des livres. Cet exemplaire a servi de base à toutes les copies qu'on en a tirées par la suite.

4 Voir la Table générale des Annales, au mot Abraham.

dynastie des TCHKOU; il est père de TAY-PE, Son fils aîné, qui s'exile chez les Barbares, et qui ne peut être qu'Ismaël, et de KY-LIB, dont le nom Lie on Ly est celui du Bélier noir, substitué à Isaac: ce prince KY-LIE ou Isaac, qui hérite de TAN-FOU, ou Abraham, engendre ensuite TCHANG, aussi nommé VEN-VANG, ou le roi des lettrès, qui donne le jour à douze fils, dont un dispa. raît bientôt, et qui ne peut être que le patriarche Jacob, célèbre par sa science dans tout l'Orient, pays où l'astrolabe se nomme encore Bâton de Jacob.

Mais ce n'est pas ici le lieu de développer toutes ces idées, et de montrer que la prétendue dynastie chinoise des Tensou n'est autre chose qu'une dynastie Assyrienne, fondée par quelque fils de Jacob, et à laquelle les historiens Chinois ont appliqué (tout en conservant les dates exactes) l'histoire célèbre dans tout l'Orient du roi Salomon, ou Mou-vang, et les faits rela tifs à quelques autres rois de Juda.

(B) Mais il faudrait démontrer que la dynastie Tcheou a régné en Chine, ce que nous nions. M. Davis lui-même, dans son ouvrage intitulé la Chine, ne voit, à cette époque, dans ce pays, que des colonies ou principautés, di visées et indépendantes; et, avec l'esprit judicieux qui distingue les hommes de sa nation, il n'admet d'empereur en Chine qu'en l'an 256 avant J.-C., époque où Chy-hoang-ty fonda la dynastie Tsin, et où, à l'imitation de la grande muraille au nord de la Perse, il commença celle de la Chine, seul monument antique qu'offre ce vaste pays.

(C) Les Pa-man sont les Ethiopiens des anciens; on les distingue en tribus noires et tribus blanches; le nombre huit répond ici au point cardinal du sud, où l'on place en effet ces peuples Barbares des limites; ce nom de tribu n'a donc aucun rapport à celles des Israélites. On peut voir, p. vi de notre Introduction à l'Essai sur l'origine unique des chiffres et des lettres, ce que nous disons des quatre peuples des limites de l'Assyrie.

(D) NIU-OUA est la sœur de Fo-Hy, ou d'Abel, et n'a jamais pu être Noé, comme certains l'ont supposé à tort. Mais les Tao-tse, ou Sabéens, ont pu confondre et bouleverser ces anciens faits.

(E) Le livre San-fen existe à Paris au cabinet des manuscrits de la Bibliot. du roi, et donne l'histoire de Fo-HY, ou Abel, CHIN-NONG, Ou Seth, et HOANGTY, ou Adam: le livre Ou-tien offrait l'histoire de CHAO-HAO, ou Cain, de TCHOUEN-HIU, OU Enos, et de Tr-xo, ou Noé, avec celle de Yao et de CHUN, dont le Chou-king a formé ses deux premiers chapitres, intitulés Yao-tien et Chun-tien ou livres immuables de Yлo et de CHUN 1; mais le San-fen d'anjourd'hui n'est pas le même que l'ancien; d'ailleurs, il est très-possible que des rabbins venus en Chine avec les colonies Assyriennes, eussent donné ces antiques noms hiéroglyphiques aux parties principales de leur Bible hébraïque.

(F) A cette excellente dissertation de M. l'abbé Sionnet, qui, parmi tous les ecclésiastiques ses confrères, a le premier le mérite d'entrevoir une nouvelle source de critique sacrée dans les livres Chinois, nous avons ajouté quelques notes qu'il approuvera sans doute, après avoir verifié nos assertions dans les Introduct.

1 Voyez Gaubil et Deguignes, Chou-king, p. 1 et 2,

7

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textes mêmes: à ces notes nous ajouterons encore quelques remarques succinctes, qui prouveront encore les emprunts faits par les Chinois à la Bible. L'Y-king lui-même, cité par le P. de Premare (p. cxvi, Disc. prélimin. du Chou-king), rapporte que les anciens rois, LE SEPTIÈME JOUR, appelé par eux le grand jour, faisaient fermer les portes des maisons, cesser le comet empêchaient, en ce jour, les magistrats de juger aucune affaire. Page 4 19 du Chou-king ( annotation du P. Visdelou), on trouve la traduction du texte du même livre Y-KING sur le Koua de l'Humilité. Ce texte commence ainsi : L'humilité surmonte tout ; le sage arrive au but ; paroles qui sont loin d'être payennes, et que l'on attribue à VEN-VANG, tige des TCHEOU, patriarche dans lequel nous voyons Jacob. On peut lire le reste de cette traduction d'un fragment de l'Y-king, et l'on n'y trouvera que des idées trèsbelles et toutes bibliques.

Quant au CHY-KING, M. Sionnet, en parlant du sacrifice de pur froment offert par HOU-TSY, patriarche que nous avons montré, dans notre Essai sur bles lettres, p. ix, Introd., être Sem, aurait pu citer le sacrifice du pain et du vin de Melchisedech; il aurait encore pu observer que cet HROU-TSY fut celui qui, après le déluge de TY-Ko, ou Noé, et de Yao et CHUN, remit l'agriculture en honneur; et indiquer la Dissertation sur le Ta Ta T'sin 1, où nous avons démontré que la Judée, habitation de Sem et de sa famille, fut le premier pays de la culture du froment et des céréales, après la grande inondation.

1

Nous possédons une curieuse dissertation manuscrite d'un ancien missionnaire en Chine, le P. Bouvet peut-être, lequel montre (à sa manière) que cet HROU, ou prince célèbre, HÊOU-TSY, n'a jamais existé, et n'a été qu'une figure prophétique du Messie: ceux qui connaissent les traditions des Indous sur l'antique Chrishna, qui vient au monde aussi parmi les bergers, et qui naît d'une femme pure et sainte, ceux qui retrouvent les mêmes traditions en Perse, sur un antique Zoroastre, dont nous entretient Anquetil du Perron dans son Zend-avesta, ceux qui apprécient enfin ce que la Bible rapporte de Noé, et de son état obscur avant le déluge, concevront que tout ceci s'applique à Sem, tige de la race choisie et figure du Messie, aussi-bien qu'Isaac, Joseph et David, autres figures du Saint promis.

Le Chy-king d'ailleurs, dans les odes relatives aux Tcheou, nous décrit la migration de TAN-YOU, ou Abraham, et de sa femme, non moins célèbre par ses vertus. Or, ce TAN-FOU est issu de Heou-tsy, et à la 10° ou 12°génération, comme la Bible a dit qu'Abraham est venu de Sem.

› No 70, t. x11, p. 245 des Annales.

Bibliographie.

Marie honorée dans les classes, ou Mois de Marie grec-latin, ouvrage conte nant les plus beaux morceaux des pères de l'Eglise grecque, sur les mystères de la très-sainte Vierge, par M. l'abbé Gongnet; un vol. in-18. Prix, 1 fr. 60 c. Net et sans remise, 1 fr. 25 c. pour les chefs d'établissement seulement.

Nous avons annoncé l'année dernière le Mois de Marie grec et latin, et nous lui avons prédit un grand succès. Nos prévisions se sont réalisées, et l'ouvrage a été promptement épuisé. La nouvelle édition que nous avons sous les yeux est entièrement revue et corrigée ; de nouveaux morceaux ont été ajoutés; le texte est plus correct, le papier plus beau. Rien n'a été oublié pour en faire un petit volume de choix. Au reste, nos encouragemens sont inutiles après les approbations qu'il a reçues. En voici quelques-unes :

Sa Sainteté Grégoire XVI a daigné agréer l'hommage de cet ouvrage, et en a fait témoigner sa satisfaction à M. l'abbé Congnet, par le cardinal Lambruschini. »

a

Nous ne pouvons qu'applaudir, dit Mgr. l'évêque de Soissons, à l'heureuse idée que M. l'abbé Congnet a eue en composant le Mois de Marie greclatin. Les jeunes étudians pourront profiter beaucoup en lisant ou en traduisant ces extraits des Pères, choisis avec goût, et remplis de la plus tendre piété. Nous recommandons donc cet intéressant ouvrage aux supérieurs de nos petits séminaires, et nous le verrons avec plaisir entre les mains de leurs élèves. »

« Le bon goût et la piété qui ont présidé à la composition du Mois de Marie grec latin, dit Mgr. l'archevêque de Paris, nous déterminent à joindre notre approbation à celle de quelques évêques qui en ont porté un jugement favo rable. 27 février, 1837.

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Ayant pris connaissance du Mois de Marie, grec-latin, par M. l'abbé Congnet, dit Mgr. l'évêque du Mans, nous l'avons trouvé très-convenable à sa destination,et l'approuvons volontiers pour nos petits séminaires.-8 fév., 1837.

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