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Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

DIOCÉSE DE DIGNE. Cours scientifiques du petit séminaire de Forcalquier. Nous recevons de Forcalquier la réclamation suivante, que nos abonnés liront avec plaisir, ainsi que les détails qui l'accompagnent sur l'état des études que l'on fait dans cet établissement ecclésiastique. On y trouvera une nouvelle preuve des progrès et des améliorations que subissent partout les études cléricales.

« Je ne puis laisser passer sans réclamation le tableau que vous nous avez donné dans votre No 80, t. xiv, p. 151, du nombre des élèves qui reçoivent l'éducation ecclésiastique dans les divers séminaires de France. Quoiqu'il soit officiel, il n'en est pas moins vrai qu'il contient une bien grave erreur, surtout en ce qui concerne le petit séminaire de Forcalquier. Ainsi, parmi les séminaires qui comptent moins de 50 élèves, M. le garde-des-sceaux a compris celui de Forcalquier. Or, je puis vous assurer qu'il y avait dans cet établissement plus de 90 élèves au 1er janvier dernier, et je sais que ce nombre a encore augmenté depuis.

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› Puisque vous prenez tant à cœur de constater les progrès qui se font dans les études ecclésiastiques, j'espère que vous n'apprendrez pas sans quelque satisfaction que ce petit séminaire n'est en arrière d'aucun autre. Grâce au zèle du súpérieur actuel, M. l'abbé Ambrois, qui y a apporté depuis quelques années le secours de sa longue expérience et de ses connaissances si variées et si profondes en littérature el en science, cette maison peut rivaliser avec tous les autres établissemens publics. Les méthodes les plus nouvelles y sont appliquées, et, ce qui souvent est nécessaire, corrigées pour les mettre à la portée des jeunes intelligences, et les coordonner avec les autres études qui font la base de l'enseigrement que l'on y donne. Des collections d'histoire naturelle, en particulier, de minéralogie, de botanique et de géologie, les instrumens nécessaires aux expériences de physique et à l'astronomie, ont été achetés, et toutes ces études y sont en plein exercice, on peut dire en plein succès. C'est ce qu'a prouvé l'examen qui a eu lieu à Pâques, dans lequel les élèves ont répondu avec beaucoup d'à-plomb et de justesse à toutes les questions qui leur ont été faites sur la physique élémentaire, la minéralogie, la botanique, la géologie. Maintenant ils se préparent à répondre, lors de

l'examen de la fin de l'année, sur la zoologie, la chimie, et à faire toutes les expériences de physique dont ils auront à rendre raison. Ce n'est pas tout: voulant joindre la pratique à la théorie, M. le supérieur va faire pour la maison l'acquisition des instrumens nécessaires pour lever les plans, et être à même de résoudre toutes les questions de la géométrie descriptive. »

C'est ainsi que les prêtres répondent aux accusations d'ignorance que quelques hommes à science futile et surannée leur jettent encore quelque fois. Quand les prêtres auront élevé et instruit la génération présente, alors peut-être cessera-t-on de trouver qu'ils ne sont pas à la hauteur des lumieres du siècle.

DIOCESE DE MEAUX. Mgr l'évêque de Meaux, vient de découvrir dans sa ville épiscopale de nombreux autographes de Bossuet. Au nombre des pièces importantes de cette découverte, on cite surtouť l'original d'une correspondance avec Fénelon, dont les éditeurs n'ont connu jusqu'ici que quelques lettres détachées.

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DIOCESE D'AUCH. Progrès des études dans le clergé, enseignement scientifique des séminaires. Nous avons souvent parlé du mouvement scientifique qui a lieu depuis plusieurs années dans le sein du clergé, et surtout parmi les chefs vénérables qui sont chargés de présider à l'enseignement ecclésiastique. Déjà plusieurs fois nous avons signalé les diffé rens établissemens ecclésiastiques qui ont élargi le cercle de leurs études. Nous en connaissons bien d'autres qui préparent en ce moment des sujets propres à devenir sous peu les professeurs des nouvelles sciences. Aujourd'hui, nous allons citer une lettre que nous trouvons dans le journal d'Auch, intitulé le Pays, laquelle offre l'ensemble des études qui se font dans le séminaire et parmi le clergé de ce diocèse.

C'est un prêtre, curé d'une des paroisses de ce diocèse, qui écrit en ces termes au rédacteur de ce journal.

Notre séminaire a donné un grand exemple à tous les vrais amis du progrès scientifique, et de la célébrité de leur pays. Voici la circulaire que j'ai reçue, à la date du 23 janvier. Elle était adressée au clergé des paroisses, par le supérieur de l'établissement, cet homme si digne, à tant de titres, de présider une entreprise scientifique, et de continuer l'œuvre du vénérable restaurateur des études ecclésiastiques dans ce diocèse :

« Monsieur le Curé,

Vous avez pu apprendre que nous travaillons, depuis quelque tems, à » former dans notre séminaire une collection d'objets destinés aux études scientifiques. Désirant surtout ne rien négliger de tout ce que présente, en celle matière, notre département, beaucoup plus riche qu'on ne l'avait

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pensé, j'ai cru ne pouvoir mieux faire que de m'adresser à vous.

Déjà la

coopération de quelques-uns de vos confrères nous a fait comprendre tout le fruit que nous pouvons attendre de la vôtre.

Le hasard, les travaux de l'agriculture, l'exploitation des carrières, celle » des marnes et des sables de mine, etc., etc., font découvrir assez souvent des objets d'un grand intérêt pour la science, et sans prix pour les ouvriers qui les rencontrent. Permettez-moi de recommander spécialement à votre » attention et à vos soins éclairés les ossemens fossiles, les coquillages marins, les pétrifications quelconques, les médailles et monnaies anciennes ; en général, tout ce qui a rapport à la Géologie et à l'Archéologie. En nous donnant avis » des découvertes qui pourraient se faire dans votre paroisse, vous aurez contribué à enrichir notre diocèse d'un muséum d'autant plus précieux pour » lui, qu'il sera l'œuvre de son clergé. Les élèves du Sanctuaire vous seront > redevables de ce nouveau moyen de fournir honorablement une carrière dans ■laquelle vous les précédez, et où l'on vit toujours l'heureuse alliance de la » science et de la vertu. L'administration du séminaire, en particulier, vous en conservera une bien vive reconnaissance.

D

Veuillez agréer, monsieur le Curé, l'assurance de mes sentimens respec

⚫tueux..

ABRILHÉ, vic.-gén., supérieur du séminaire.

Prêtre auscitain et enfant du département, j'applaudis doublement à ces nobles paroles. Les jours d'études fortes et sérieuses, et par là de science solide, sont donc loin d'être éclipsés pour les élèves du Sanctuaire ! Formée sous les auspices de l'illustre et saint prélat qui anime tout de sa haute intelligence, la génération qui grandit à l'ombre des autels ne saurait manquer de se montrer digne héritière du rang distingué que le clergé d'Auch occupa toujours dans l'Eglise de France, et par conséquent dans le monde savant. Honneur à ceux qui auront hâté l'aurore de ces jours glorieux. Déjà, par cette sympathie qui attire les âmes d'élite, M. le supérieur a fixé près de lui plusieurs talens qui, quoique jeunes, font plus que promettre le plus brillant avenir. Nommer MM. les professeurs de seconde, de rhétorique, de philosophie, de physique, d'histoire, etc., c'est blesser bien des modesties, je le sais, mais c'est, je le sais encore, désigner au public des hommes dignes de toute son estime. Aussi quel essor rapide n'a pas pris notre séminaire ! Le français, l'italien, et bientôt, j'en ai du moins la confiance, l'anglais et l'hébreu, ajoutés aux langues classiques, le latin et le grec; la géographie ancienne et moderne; l'histoire sacrée ou profane étudiée dans tous les cours, et, depuis la 3*, rédigée par les élèves sur les leçons orales des maîtres respectifs; les mathématiques commencées dès les premières classes, et, dans les dernières, poussées à un degré qui étonne ceux qui, comme moi, en sont témoins pour la première fois ; l'entomologie en 4o, et les autres parties de la zoologie ainsi que la botanique dans les deux cours suivans; en rhétorique, la physique élémentaire et la minéralogie s'unissant aux belles-lettres et à l'éloquence; en philosophie, avec les cours ordinaires, l'appréciation critique des divers systèmes créés ou adoptés par les plus célèbres philosophes anciens ou modernes; enfin, la physique se terminant par des leçons

d'astronomie, de gnomonique et de géologie 1: n'est-ce pas là, je le demande, tout ce qui peut éveiller de bonne heure, et plus tard féconder et embellir le talent? Pour activer les progrès, une vaste bibliothèque, précieux débris échappé au vandalisme, s'ouvre aux études, tandis qu'à côté, un cabinet de physique expérimentale, formé depuis quelque tems, s'enrichit tous les jours.

grâces

Restait une entreprise plus importante, mais aussi incomparablement plus difficile. Gloire à celui qui a ósé la tenter! Oublié des savans et trop négligé des siens, notre département était demeuré jusqu'en l'an de grâce 1837, presque vierge de toute exploration scientifique un peu sérieuse...... A part celles de quelques amateurs, d'autant plus recommandables qu'ils étaient moins secondés, nulle main ne s'était présentée pour recueillir les nombreuses richesses que léguèrent à la science les âges successifs, et qui gisaient éparses sur le sol. Moins encore avait-on fouillé dans le sein de la terre pour lui redemander celles que renferment ses entrailles. Enfin, au ciel, cette incurie paraît toucher à son terme: un muséum diocésain nous est annoncé. Sans doute que ce n'est pas ici l'œuvre de quelques jours ou de quelques efforts isolés. Afin d'amener le succès, il faut ce que ne peuvent jamais un petit nombre de volontés, si actives et si éclairées qu'elles soient, il faut un concours permanent et disséminé sur les différens rayons de la localité. M. le supérieur, qui l'a bien senti, a appelé à lui tous les prêtres du diocèse, Pour ma part, je réponds avec joie et bonheur, et nul doute que tous mes confrères ne répondent comme moi aux accens d'une voix que nous chérissons tous, et que nous ne saurions assez bénir, ne ferait-elle que nous pousser à l'étude, et que diriger nos loisirs vers un but aussi utile qu'honorable. Mais, hélas! notre tribut sera bien faible. Privés de tous les avantages que donne la fortune ou une haute position sociale, dės. hérités des trésors de la science, dont les sources s'ouvrirent pour nous bien moins larges qu'elles ne s'ouvrent maintenant pour ceux qui nous succèdent, nous n'aurons à porter au monument futur que quelque pierre informe et grossière qu'on enfouira ignorée dans les fondemens. A d'autres plus heureux nous laisserons la gloire d'en élever les colonnes et d'en décorer les chapi

teaux.

Nous en avons la douce confiance, tous nos concitoyens amis des sciences et de leur pays, et il en est plusieurs parmi nons bien dignes de ce titre, et auxquels il n'a manqué qu'un théâtre plus élevé ou un cœur plus ambitieux, pour conquérir un nom éclatant dans la république des lettres, tous nos concitoyens amis des sciences et de leur pays, nous viendront en aide. Quel

les

1 La thèse de philosophie, soutenue publiquement au séminaire l'an dernier, renfermait l'histoire de la philosophie, la logique, la métaphysique, la morale, l'algèbre, la géométrie, la trigonométrie et la mécanique. La thèse de physique contenait la pesanteur, l'hydrostatique, l'hydrodynamique, Auides pondérables, l'acoustique, le calorique, la lumière, l'électricité, le magnétisme, l'astronomie, la gnomonique et la géologie. Et, pour qui a entendu les réponses des élèves, et qui surtout connaît les deux modestes et savans professeurs, ce n'est pas là un vain étalage.

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que rang qu'ils occupent dans la société, à quelque ordre de convictions politiques ou religieuses qu'appartienne leur conscience, ils ne refuseront pas de se joindre à nous. Il n'est point ici de rivalité à craindre, moins encore d'esprit de corps à repousser ou à défendre. Il s'agit d'une entreprise glorieuse à tous, et qui se poursuivra, je le sais, dans des vues larges de bien public, pour l'avantage et la satisfaction de tous.

Barran, ce 20 février 1837.

J.-A. MONLESUN, Curé de Barran.

ITALIE. ROME.—Le Diario di Roma parle de la découverte récente d'une vie manuscrite du PapeAlexandre VII, attribuée au cardinal Sforza. Cet ouvrage précieux gisait ignoré dans la poussière des bibliothèques, d'où l'a tiré le savant abbé Tito Cicconi. On y trouve des détails circonstanciés sur l'épidémie qui se communiqua de Naples à Rome en 1676, et sur les sages précautions ordonnées par le souverain-pontife. Il mourait à Naples de cette maladie, qui n'était autre que le choléra, 2,000 personnes par jour; à Rome, il en périt plus de 8,000 pour la même cause. On s'obstinait alors à nier la contagion; le pape, au contraire, employait tous les moyens pour empêcher les réunions nombreuses et pour intercepter toute communication avec les malades.

Ouvrages condamnés par la congrégation de l'Index. Par un décret du 14 février dernier, approuvé par Sa Sainteté le 20 du même mois, ont été prohibées, la lecture, la publication et la vente, en quelque langue et en quelque pays que ce soit, des livres suivans:

Affaires de Rome, par M. F. de la Mennais. - Religion Saint-Simonienne, leçons sur l'industrie et les finances prononcées à la salle de l'Athénée, J. Pereire, suivies d'un projet de banque. Lettre du par Père à Charles Duveyrier, sur la vie éternelle. —Paroles du Père à la cour d'assises. Considérations sociales sur l'architectonique, par Victor Considérant. Nouveau manuel de phrénologie, par Georges Combe, ouvrage traduit de l'anglais, et augmenté d'additions nombreuses et de notes, par le docteur Fossati. — Occident et Orient, études politiques, morales, religieuses, pendant 1833-1834 de l'ère chrétienne, 1249-1250 de l'hégyre, @par E. Barrault. Le Tombeau de toutes les philosophies, tant anciennes que modernes, ou Exposition d'un nouveau système de l'univers, etc., #etc.; par R. B.- Leçons de théologie dogmatique, à l'usage des écoles théologiques de la Sicile; par le chanoine Michel Stella. (Cet auteur s'est soumis et a condamné lui-même son ouvrage.) OEuvres inédites de frère J. Savonarole, sous un autre titre : Cinq livres sur l'Italie, commençant ainsi de l'Italie, livre I: Les Princes.-Dieu et l'Homme, Psautier de Gabriel et de Rosetti. Siège de Florence (roman historique), ch. xxx.

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