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à garder l'abstinence que le 1er dimanche de Carême ; mais l'on ne jeûnait pas les quatre derniers jours de la Quinquagésime, comme on l'a fait plus tard..

CHANDELEUSE, aujourd'hui la Chandeleur ou le 2 février, nommée aussi la Candelière. Voir ce mot.

CHARTE DONATIONUM, feuilles sur lesquelles les fidèles, écrivaient les offrandes qu'ils étaient dans l'intention de faire : le diacre qui recueillait ces feuilles, les remettait à l'officiant qui les posait sur l'autel. Le moine Marculfe nous a conservé la formule prescrite par les capitulaires du ge siècle, lorsqu'on faisait ces sortes d'offrandes: Offero Deo atque dedico omnes res quæ hâc in chartuld tenentur insertæ... ad serviendum ex his, Deo in sacrificiis missarumque solemniis, etc. Les liturgistes varient sur l'endroit précis de la messe où se devaient faire ces offrandes. Le missel romain l'indique avant l'oblation du prêtre 1. Le sacerdotal de 1603, dit que l'offrande du peuple peut avoir lieu après l'oblation. Hincmar, cité par Reginon, Hildebert du Mans, qui écrivait 1090, Etienne d'Autun, et tous les missels du 17e siècle, marquent l'offrande du peuple avant l'oblation de l'hostie.

CHÉRISTIMUS, la fête de la Salutation, ancien nom de la fête de l'Annonciation, dans les liturgies grecques, du mot Xaιpetiopos, qui veut dire salutation. Anastase la nomme ainsi dans la vie du Pape Léon II.

CHRISMALE. Nom de la seconde des trois messes quise disaient dans le moyen-âge le Jeudi-Saint, et qui était particulièrement destinée à la consécration des saintes-huiles des infirmes 3.

CLAUSUM PASCHA. Voir Pascha.

CLAVES TERMINORUM. Les liturgistes et les chronolo gistes ecclésiastiques nomment ainsi ce que nous appelons les fêtes mobiles. On trouve claves rogationum, claves pentecostes, etc. Une charte de fondation de l'abbaye de Savigni, publiée par

1 Ordo rom. 1524, 1529.

Voir Gavantus sur les rubriques, en 1627, et les actes de Milan, sous saint Charles.

3 Cod. sacrament. Thomas., p. 69. museum italic.

Goar Euchol. Græcor.; Mabill.

dom Martenne (anecdotes I) est ainsi datée : hæc donatio confirmata est, anno Dom. MCLII, mense septima, luna x1a, feria 1a, claves terminorum xiv, indict. xv. Ces clefs répondaient aux cycles de 19 ans dont Meton fut l'inventeur, et qui furent plus tard adoptés au calendrier ecclésiastique par Eusèbe. Voir octaëteride. L'emploi des clous pour marquer des époques est très-ancien. On s'en servait dans les premiers siècles de la république romaine, pour marquer le commencement de l'année sur des tables de bronze, exposées sur la place publique pour l'usage du peuple. C'était le prêteur ou les consuls qui étaient chargés de ficher, le xш de septembre, le clou qui était placé à cet effet au côté droit de l'autel de Jupiter. Cette fonction fut même réservé aux seuls dictateurs, suivant que nous l'apprend Tite-Live. Dictatorem clavi figendi causâ creari placuit.

CÆNA DOMINI, ou le Jeudi-Saint.

COMPÉTENS, ou POSTULANS (Dimanche des). C'est le dimanche des Rameaux. Il est nommé ainsi dans quelques liturgies, parce que ce jour était destiné à recevoir au baptême ceux qui étant suffisamment instruits se présentaient pour l'obtenir. On le nommait aussi le jour de la tradition du symbole ', parce que seulement à cette époque on donnait par écrit aux catéchumènes le symbole des Apôtres, que l'on s'était contenté de leur enseigner de vive voix. Dès ce moment les catéchumènes ou postulans avaient le privilége de demeurer dans l'église après l'Evangile..., mais ils en sortaient avant la consécration, au commencement du canon.

CONCURRENS. Voir ce mot qui appartient au comput ecclésiastique, dans le Dictionnaire de diplomatique.

CONSILIUM JUDÆORUM. Nom donné au vendredi avant le dimanche des Rameaux, dans les anciennes liturgies.

CORBON. Nom éthiopien de la messe, lequel signifie oblation, canon universel, comme étant le sacrifice uniforme dans sa substance pour toute la terre 1.

Kaban-Maur. Hist. clericor. lib.

II, cap. 35.

- Ord. Rom.-Isidor.

lib. 11. De offic. divin. Voir aussi au mot scrutinii dies.

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CUSTODIA LUCERNÆ (Esse sub), espèce de pénitence usitée dans quelques monastères au moyen-âge. On en trouve la désignation dans les statuts de l'abbaye S.-Germain-des-Prés, sans autres explications; aucun étymologiste n'a pu en découvrir la valeur. Nous le citons comme usage curieux à signaler 1.

CYCLE de S. Hippolyte, monument célèbre des premiers siècles du christianisme; voir octaëtéride.

CYRIAQUES (les fêtes). Les Grecs qui distinguent dans leurs liturgies deux jours du Seigneur, ont donné le nom de cyriaques (du grec xúpos seigneur) aux dimanches consacrés aux fêtes de J.-C., telles que Noël, l'Epiphanie, la Transfiguration, etc.; ce mot répond chez les Grecs à ce que nous appelons les fêtes mobiles. Les dimanches proprement dits sont nommés despotiques 3.

L. J. GUÉNEBault.

1 Voir les pièces justificatives de l'abbaye S.-Germain-des-Prés, CIXXJ. • Traité des fêtes, t. 1, p. ij.

3 Allatius, de domin. no 2, p. 1403.

www

Archéologie.

DICTIONNAIRE DE DIPLOMATIQUE,

OU

COURS PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE
D'ANTIQUITÉS Civiles et ecclÉSIASTIQUES.

Deuxième Article '.

ABBÉ. Ce nom, en latin abbas, en grec तã, vient de l'hébreu 2 AB, ou plutôt du syriaque N2N ABA, qui signifie père. C'est pour cela que Jésus donne ce nom à Dieu son père ', et que S. Paul le donne à Jésus 3; au 13° siècle on disait encore dans notre vieux français « del bon abbé Jésus 4. »

La hiérarchie ecclésiastique a toujours donné le pas aux évêques sur les abbés; cependant l'histoire nous fournit plus d'un exemple de la supériorité de ces derniers sur les autres. En 580, S. Colomban ayant fondé le monastère de Hy, en Ecosse, soumit, comme abbé, à sa juridiction tout le pays, et l'évêque même. C'est, je pense, le premier exemple de ce genre 5. Il fut imité en Italie, où l'abbé du mont Cassin jouit d'une pareille autorité sur des évêques qui avaient juridiction 6. L'on ne con

1 Voir le 1er article dans le no 82 ci-dessus, page 262.

2 S. Marc, ch. xix, v. 36.

Aux Romains, ch. vin, v. 15.-Aux Galates, ch. iv, v. 6.

4 Anciens poètes français manuscrits avant 1300, tome iv, p. 1317. —Voir les différentes significations de ce mot, une Dissertation qui se

pour

trouve dans l'histoire de l'abbé Suger.

Mabill. Sæcul. ш Bened. part. и1, p. 336.
Gattola, Accession. ad hist. Cassin, p. 91.
TOME XIV.-N• 83. 1837.

23

naît que ces deux abbayes qui aient eu ce droit singulier. Les autres exemples que l'on pourrait produire pour prouver que certains évêques ont été soumis à des abbés, ne sont point dans le même genre, et ne regardent point les évêques qui avaient une juridiction déterminée sur des séculiers, mais seulement les évêques tirés du nombre des religieux, qui n'avaient d'autres sujets que les moines mêmes de la maison dont ils dépendaient, et qui étaient élus et sacrés à la demande de l'Abbé pour l'ordination des religieux. On a vu de pareils exemples à Marmoutier, à S.-Denis, à Morbach, etc. etc '.

2

Les Abbés furent d'abord élus, selon le droit naturel, par ceux qui devaient leur obéir, dit Dom de Vaines, mais quelquefois la jalousie, l'ambition et la cupidité intervertirent cet ordre, et les élections furent l'effet, ou de la brigue des évêques ou de la violence des ecclésiastiques séculiers, qui les uns et les autres se placèrent souvent sur la chaire abbatiale. Le mal crut de plus en plus pendant le cours du 7° siècle. Dans le suivant, Charles Martel ayant épuisé la France par des guerres continuelles, distribua les abbayes et même les évêchés à des seigneurs laïques. Bernard, son fils naturel, passe pour le premier qui ait joint la qualité de comte à celle d'abbé. De là vient que nom d'abbé séculier, Abbas Comes, Abbas Miles, est très-ordinaire dans les anciens monumens. De là vient encore que dans une même abbaïe il y avait quelquefois deux abbés. L'abbé religieux était appelé verus Abbas, et le seigneur qui en portait le titre s'appelait Abbas miles. Au moyen d'un certain revenu qu'on abandonnait à ce dernier, et dont il faisait hommage, il devait être le protecteur et le défenseur du monastère '. Dans ces tems reculés, le titre d'abbé devint aussi honorable que ceux de prince, de comte et de duc: nos rois mêmes et leurs enfans en furent décorés.

le

L'abus onéraire 4 des abbés séculiers dura jusqu'à la troisième race. Hugues Capet remit les choses sur l'ancien pied, en res

› Fleury, Hist. Ecclés., tome 1x, liv. 44, p. 498.

Mabill, Præf., in III, sæc. Bened. n. 3.

3 De Laurière, Gloss. du Droit Français, p. 197. 4 Mabill. ut suprà.

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