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>> Phéniciennes d'Euripide embrassent la guerre thébaïque ; j'ai >>lu le Premier d'Alcée,..

Ces notions élémentaires étaient ignorées du Philon de M. Wagenfeld; car cette règle est encore plus obligatoire pour les noms propres, qui, dans nos langues modernes, refusent toujours l'article. Or, la première fois qu'Amorius est nommé, c'est ainsi : ὁ δὲ Αμόριος ὑιὸς ἦν τῶν Καβείρων .

D'autres fois, il fait ellipse dans des constructions qui ne le permettent pas. Nous lisons, pag. 54 : περιγενομένου δὲ χρυσοῦ ἐποίησε περιβραχιόνια 3; p. 52 : Σίδιμος δὲ ἰδὼν ταῦτα τὰ χρήματα βίᾳ ἀφείλετο (αὐτὰ) καὶ τοῦτο χαλεπῶς φέροντα ἐκβάλλει πατέρα 4, pour τὸν πατέρα, et mieux τὸν ἑαυτοῦ πατέρα.

Les prépositions n'ont pas un meilleur sort, soit qu'il les admette ou qu'il les omette. Pag. 38, πλοῖα λαμβάνει ὑπὸ τῶν Καβείρων 5 ; ἂ moins que ce ne soit pour il reçoit. Mais voici une ellipse que je crois inadmissible : p. 52, καθαιρήσειν δίδομαι, donner d détruire, pour εἰς τὸ καθαιρήσειν.

La construction du premier verbe avec le second au participe au lieu de l'infinitif, quoique beaucoup moins limitée en grec qu'en latin, qui ne la réclame qu'après videre et audire, ne s'étend cependant pas au verbe λέγειν, comme dans cet exemple : page 56, λέγει Σαγχουνιάθων Λεοντοῦργον καὶ Αμόριον ἀδελφοὺς γενομένους 6.-On ne peut pas plus en grec qu'en allemand faire précéder le substantif et suivre l'adjectif, ou quand cela a lieu en grec, on fait précéder l'adjectif d'un article qui marque sa relation au substantif précédent. Notre auteur ignore cet usage.

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* Οὐδὲ αἱ Ελλήνων συντάξεις ἀναδέξονται τὴν τῶν ἄρθρων παράθεσιν, εἴγε ἐκ καινῆς ἐννοίας (λέγω τῆς τῶν συνταγμάτων ἢ ποιημάτων) διάκρισιν πρώτην δηλοῦσι· Πρῶτον Αλκαίου· Φοίνισσαι Εὐριπίδου. Εν γνώσει δὲ τὰ τοιαῦτα γενόμενα ἀκολούθως τὸ ἄρθρον προσλαμβάνει· Αἱ Εὐριπίδου Φοίνισσαι περιέχουσι τον θηβαικου πόλεμον τὸ πρῶτον Αλκαίου ἀνέγνων. c. 21.

Le Amorius était fils des Cabires. C. 3 du 2e liv.

3 De l'or restant il fit des bracelets.

Sidimus voyant ces richesses les enleva de force, et bannit son père qui le supportait avec peine.

5 Il prend des vaisseaux des Cabires.

* Sanchoniathon dit que Leonturgus et Amorius étaient frères.

Pag. 50, Αμόριος ... ᾤκει ἐν αὐλῶνι εὐδαίμονι, Amorius habitait dans une vallée richė; ibid., toléμov yevoμévov pɛyálov, une guerre s'étant elevée grande (une grande guerre semble bien moderne); page 44, βρυχηθμός θηρίου τινὸς δεινοῦ, le rugissement d'une bête terrible. Souvent le sujet indéfini, exprimé en grec par ts, disparaît sans motif : p. 56, ὁ δ ̓ Αμόριος ἰδὼν παραπορευόμενον, Amorius voyant un passant.—Il néglige également le nom de nombre si lorsqu'il est indispensable : p. 54, προσέταξε διάδημα ποιῆσαι ἐκ τῶν ταύρων ; il fallait оolai év diádnμa, il ordonna qu'on lui fit un diadême. Il emploie à l'actif des verbes dans une valeur qu'ils n'ont qu'au moyen : p. 52, Αμόριος ... Πόνθον θεὸν διεμαρτύρησε; il fallait Sepaρtupnoατo, Amorius invoqua le dieu Ponthus ;-ou au passif : p. 58, tò di oμa pávcev, pour pavioon, le corps disparut. Pag. 30, χρήματα χρηματίζει πολλά. -Χρηματίζειν veut dire se nommer et ad ministrer ; mais pour s'enrichir il faut χρηματίζεσται, sans χρήματα et sans rolle, qui est rejeté à la fin mal à propos.

Je ne parle pas de l'incohérence des idées : on lit, page 30, « Tels sont les enfans de Chittius »; il n'en a nommé qu'un sur cinq; ni des traits de simplicité : nous apprenons, p. 34, que tous les descendans d'Amorius sont nommés fils d'Amorius.

Quant à l'excuse du coloris original que Philon a voulu retenir, il aurait dû dire le coloris moderne. J'ai déjà cité nowữ nóhepov, faire la guerre; j'ajoute, pag. 32, πоiv ispov, faire un temple; úñò Xo Davár, mourant de faim. P. 2 de la préface, (Twv) ŠZUTOÙŠ に ὑπὲρ τοῦ κοινοῦ καθιερευσάντων, de ceux qui se sacrifient pour la patrie ; p. 52, Βαράδου χωρίον, le lieu de Baradus. Ταπεινοφροσύνη n'est pas la bassesse des sentimens, c'est l'humilité des chrétiens; et nous lisons de Garousaus que son orgueil était plus grand que son humilité, ἡ αὐτοῦ ὑπερηφανεία τῆς ταπεινοφροσύνης ἦν μείζων, pag. 62. Il est étonnant qu'il ait pu unir ces qualités contraires.

Quelque chose plus étrange est ce qu'on lit à la page 58 : «Que tous les rois qui régnèrent sur Bethmychias et Aradas, après Amorius et Chittius furent les ancêtres d'Amorius, tõv Αμορίου ἦσαν πρόγονοι, il faut lire ἀπόγονοι, et dans le latin, on lit, Originem habuere ab Amorio.

Si j'ai pu, dans un petit nombre de pages que je n'ai pas dépassées dans ma lecture, rassembler autant de fautes, que j'aurais pu doubler et tripler, que dire de l'élégance anti-hellé

nique du nouveau Philon. Les Septante ont, sans contredit, introduit dans le grec des locutions qui leur sont particulières, dont quelques savans du 17° siècle, comme Heinsius et Drusius, ont voulu faire une langue à part, qu'ils ont appelée hellênistique. Saumaise a fait raison de cette supposition dans deux Traités intitulés, l'un: De linguâ hellenisticâ, l'autre, Funus linguæ hellenistica, Il a prouvé que ce n'étaient que de mauvaises façons de parler venant de l'hébraïsme, soit en attribuant à certains mots des valeurs nouvelles, comme eidoλoxeïv, meditari, pečnos, victoria, napeμbolń, exercitus, soit par des tournures inupełzog, sitées. Je citerai celle si commune du pronom adjectif a¿tős, ajouté pléonastiquement au pronom relatif, article postpositif des Grecs: 03 ǎpag tỏ crópa aútoű yéμni. ps. 10, «dont la bouche de lui est pleine d'imprécation. » Cela a un caractère propre qui ne ressemble nullement au Philon d'Eusèbe, et encore moins à celui de M. Wagenfeld.

Je passe à la partie historique. M. Wagenfeld avait là un beau champ, point ou peu de contradicteurs dans une histoire perdue. Néanmoins il se trouve en opposition avec le seul qui ait écrit quelques mots sur son époque, dans la citation que nous en donne Josephe dans le 1" livrecontre Apion, ch. v, no 18 ', c'est Menandre d'Ephèse.

Philon, d'après M. Wagenfeld, p. 150, nomme le père d'Iram, changé en Joram (ipaμós), Bartopha. Le fils a regnė, dit-il, 57 ans.

Menandre le nomme Abibal; il fait vivre Iram (ɛipwμos) 53 ans, et régner 34.

Le fils d'Iram, dans Philon, est Sydyck, et règne 42 ans; il est dit 32 dans la traduction latine.

Dans Menandre, c'est Baléazar, qui vécut 43 ans et en régna 7:

On voit qu'il y a une assez grande différence entre les noms et les années. M. Grotefend n'est point arrêté par cet obstacle, et cite des exemples analogues. Il est cependant fâcheux, n'ayant qu'un point de contact avec un seul historien, de ne pas se trouver d'accord avec lui.

1 Édition d'Havercamp.

Une observation particulière à ce manuscrit, est qu'on n'y indique aucune variante dans l'orthographe, ce dont l'iotacisme seul fournit tant d'exemples dans les manuscrits. Or, dans une publication de cette espèce, tout est sacré, et un manuscrit unique et nouvellement retrouvé doit être reproduit avec cette religion qu'a observée M. May, dans ses Palimpsestes, sinon dans le texte, au moins au bas des pages; il n'y a ici de fautes que celles qui viennent de l'éditeur.

Sigonius a essayé de faire passer sous le nom de Cicéron, le Traité de la Consolation, dont il est l'auteur. Alcyonius a été accusé d'avoir détruit celui De gloriâ de l'orateur romain, pour en orner son Dialogue De exilio. On conçoit cette double supercherie d'auteurs accoutumés à écrire en latin, et nourris de la lecture de Cicéron. Il ne s'agissait, d'ailleurs, dans l'un et l'autre cas, que de doctrines philosophiques. Mais essayer de reconstruire un historien qui se perd dans la nuit des tems, dans un idiome avec lequel on n'est point familiarisé, c'est une tentative qu'on ne saurait qualifier. Annius de Viterbe l'a entrepris; du moins il n'a fait parler qu'en latin les auteurs grecs qu'il cite, et a préféré cette invraisemblance au risque de trahir son imposture par l'incorrection de son langage.

Seguier de ST.-BRISSON,

De l'académie des Inscriptions et Belles-Lettres,

Paleontologie.

FOSSILES DU DÉPARTEMEnt du gerS.

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DINOTHERIUM .

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Importance des études géologiques. -Fossiles du département du Gers.— Dent molaire découverte par M. le curé de Labastide. Ses dimensions. Sa description. Gisement du terrain où elle a été trouvée. – Différens sentimens sur le nom de l'animal auquel elle appartenait. ---On l'appela Dinotherium en Allemagne. - Description. - Opinions principales.

De nombreux matériaux se recueillent de toutes parts, et préparent d'abondantes lumières à l'étude complète de l'enveloppe terrestre, ainsi qu'à l'histoire des grandes révolutions qui ont précédé l'état actuel de notre planète. Tant que l'imagination fut seule admise à fournir les données de cet intéressant problème, les plus célèbres géologues, anciens et modernes, tentèrent en vain de le résoudre. De chimériques hypothèses, toutes plus extraordinaires les unes que les autres, les firent errer et se perdre en tant de sens contraires, que le nom même de leur science, dit Cuvier, fut un sujet de moquerie '. Mais du moment que l'observation eut pris la place des systèmes, surtout lorsqu'on eut reconnu l'autorité des fossiles, comme monumens historiques des changemens survenus à la surface de la terre, on posa véritablement les bases de la science; et quels progrès n'a-t-elle pas faits dans ces dernières années,

1 C'est avec un véritable plaisir que nous insérons cet article qui nous est une preuve sans réplique des améliorations introduites dans les études ecclésiastiques, et des progrès que leur devront les sciences naturelles, lorsqu'elles seront cultivées par des hommes livrés, par état et par goût, aux études graves et profondes. Voir, pour connaître l'impulsion scientifique qui s'est manifestée dans le clergé du diocèse d'Auch, les détails que nous avons donnés, No 82, ci-dessus , p. 312.

› Discours sur les révolutions de la surface du globe, p. 131.

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