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ment termine les sessions dans tous les pays constitutionnels en Allemagne. L'assemblée de Hesse-Cassel soutenait que la preuve du droit qu'ils ont d'intervenir dans la rédaction de cet acte, résulte de ces mots qui s'y trouvent : « avons résolu de concert avec les États, etc. », et de la disposition de la Charte, qui veut que le recès soit approuvé et signé par eux. De son côté, le gouvernement, présentant le recès pour clore la session, voulait interdire à l'assemblée de délibérer sur ce discours; car cette délibération pourrait se prolonger à la volonté de l'assemblée, et empêcher ainsi que la clôture n'eût réellement lieu. C'est de fait ce qu'on venait de voir. L'assemblée, en discutant le recès, était revenue sur les projets de loi rejetés par le prince co-régent, et elle avait refusé son approbation à ce recès, comme le prince sa sanction aux résolutions des États. De cette manière, il s'était établi entre les députés et les ministres une nouvelle discussion sur tous les points litigieux qui avaient marqué cette session, et, ni les uns ni les autres ne voulant céder, le gouvernement trancha la difficulté par une ordonnance de dissolution, avec une aigreur de formes et de paroles que partageaient la plupart des membres de l'assembléc.

Dans cet état de désaccord flagrant entre la représentation nationale et le gouvernement de Hesse-Cassel, il est remarquable que cette affaire n'ait pas été portée au tribunal arbitral de la Confédération germanique.

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Une ordonnance que l'on peut considérer comme un résultat de la dernière session législative, où l'abolition totale de la peine de mort avait été proposée, mais rejetée, a réglé, en Saxe, le mode d'exécution des condamnations capitales d'une manière plus conforme à l'esprit de la civilisation moderne. On a supprimé toutes les formalités, fort pénibles pour les patiens, qui étaient encore en vigueur, et qui da

taient du moyen-âge; l'habillement particulier dont ils étaient revêtus, et l'admission du public auprès d'eux pendant leurs derniers jours. La question, souvent agitée en Saxe dans ces derniers temps, de savoir s'il fallait laisser des ecclésiastiques accompagner les condamnés jusqu'à l'échafaud, avait été décidée négativement; toutefois un ministre du culte devrait se trouver sur la place de l'exécution pour donner au criminel les secours de la religion, s'il les demandait.

Les Saxons commençaient à se louer des mesures prises dans la dernière session. Les impôts, il est vrai, n'étaient pas encore diminués, mais le système des recettes avait été changé, et les contribuables en ressentaient déjà quelque soulagement. Les terres nobiliaires, jusqu'ici exemptes d'impôts, payaient maintenant leur part des taxes communes; c'était du moins un progrès vers une répartition plus égale des charges de l'état.

Dans le mouvement industriel et commercial qui se faisait sentir d'une manière de plus en plus remarquable en Saxe, les efforts de la spéculation ne pouvaient manquer de se porter sur les chemins de fer. Il en était question, au reste, dans presque toute l'étendue de la Confédération germanique, et l'émulation qui régnait à cet égard forçait les intérêts politiques à s'effacer derrière les intérêts matériels. La Prusse, qui avait tant remué l'Allemagne depuis plusieurs années, pour en faire entrer successivement toutes les parties dans son association commerciale, se plaçait partout à la tête de ces entreprises, destinées à mettre en communication les états déjà liés par la commune législation des douanes. La Saxe y contribuait pour sa part, dès ce moment, par l'établissement d'un chemin de fer de Leipzig à Dresde, dont on calculait que la construction demanderait trois ans.

Les négociations entamées depuis long-temps relativement à un traité d'union entre le duché de Brunswick et le royaume de Hanovre, pour tout ce qui concerne un même système

de douanes et d'impôts à suivre, ont été terminées cette année. L'adoption, par les Chambres des deux états, du traité conclu dans ce but, est le fait le plus saillant que nous ayons à relever dans leur session.

CHAPITRE III.

DANEMARCK, Manisfestations de l'esprit public. Ouverture de la session des Etats provinciaux des îles danoises et du Holstein.- Question de la publicité des débats dans ces assemblées. - Résolution prise à ce sujet par les États du Holstein. - Objets divers.

SUÈDE ET NORWÉGE. Emprunt voté par la Diète dans l'intérêt des classes agricoles. Question relative à la liberté de la presse. Question des statuts de la banque. Clôture de la session de la Diète. RUSSIE ET POLOGNE. Revue de Kalisch. — Voyage de l'empereur en Autriche. Discours de l'empereur à la municipalité de Varsovie. Explications du Journal de Saint-Pétersbourg sur ce discours. Citadelle de Varsovie. Décret relatif à la confiscation. — Liste des réfugiés polonais dont les biens sont confisqués. — Octroi d'une partie de ces biens à des généraux russes. — Ordonnance sur les élections de la noblesse dans les provinces polonaises anciennement réunies à la Russie.

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Le mouvement d'une vie politique plus animée que de coutume commence à se faire sentir cette année en Danemarck, avant même l'ouverture de ses États provinciaux consultatifs, dont l'établisssement laissait d'ailleurs ce pays aux rudimens du régime représentatif. La liberté de la presse devint devint pour le public l'objet d'une sollicitude particulière, par suite d'un procès intenté à un professeur de Copenhague, qui avait traité dans un journal la question de savoir si le pouvoir législatif ne devait pas être séparé du pouvoir royal; question que le publiciste avait résolue en déclarant que le gouvernement constitutionnel offrait seul des garanties aux citoyens, et que la civilisation actuelle rendait le gouvernement absolu impossible. Comme le bruit avait été répandu que, si l'accusé était acquitté, le gouvernement établirait la censure, des pétitions furent adressées au roi pour le prier de maintenir la loi actuelle sur la presse. Cette loi, promulguée en 1799, appliquait cependant des

peines très-sévères aux délits de la presse, qu'elle punissait de mort en certains cas; mais c'était précisément cette rigueur exorbitante qui, en empêchant la loi d'être exécutée, assurait aux Danois une plus grande liberté de parler et d'écrire. Ces pétitions vinrent de plusieurs villes; celle de la capitale, qui fut présentée au roi le 20 février, était signée par près de 600 individus de toutes les classes, parmi lesquels se trouvaient presque tous les professeurs de l'université, des ecclésiastiques, des assesseurs des tribunaux, des fonctionnaires publics, des officiers, surtout de marine, des médecins, des étudians, des artisans, etc. Ils demandaient que la presse ne fût soumise à l'avenir à aucune autre autorité que celle des lois et des tribunaux, ainsi que cela avait eu lieu jusqu'à présent. Le roi répondit qu'il ne s'attendait pas à cette demande ; que, s'étant toujours occupé avec la plus vive sollicitude du bien de l'état, il était seul en position de juger de ce qui était véritablement l'intérêt du pays, et que

son zèle et ses efforts tendraient constamment vers ce but. Quoique peu encourageante dans la forme, cette réponse ne ralentit pas le mouvement qui s'était manifesté en faveur de la liberté de la presse. Une société s'établit à Copenhague pour le bon usage de cette liberté, et fit de rapides progrès. Elle proclamait que les imprudences, de quelque côté qu'elles vinssent, faisaient toujours tort au parti qui les commettait; qu'il ne suffisait pas, pour être sûr de l'appui populaire, d'avoir des vues libérales; qu'il fallait encore allier la prudence et la dignité à l'énergie. L'exemple de la capitale fut imité dans les provinces, où se formèrent des sociétés semblables qui se mirent en rapport avec la première. Le nombre des membres de celle-ci s'éleva de 1,100 à 1839, de la fin d'avril au commencement de novembre. Elle publiait à ses frais un journal populaire, qui comptait 2000 abonnés, et fit imprimer plusieurs ouvrages qui furent répandus avec plus ou moins de succès dans le peuple. Quant au procès à l'occasion duquel ces manifestations avaient eu lieu d'abord,

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