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seillers des nomarchies ou des éparchies; des conflits de compétence soulevés entre les autorités judiciaire et administrative; de l'expropriation pour cause d'utilité publique et des appels contre les décisions de la cour des comptes.

Le nombre des membres du conseil d'état ne doit jamais être au dessous de vingt. Chaque semestre, le roi nomme le président et les vice-présidens. Un secrétaire-général et plusieurs référendaires ont été adjoints au conseil. Quant aux appointemens, chaque conseiller reçoit 500 fr. par mois, chaque référendaire, 400. Le président touche en sus 300 fr., et les vice-présidens 200 fr. par mois.

Les personnages qui furent choisis pour composer le conseil d'état, et dont la liste officielle fut publiée le 5 novembre, avaient presque tous pris une part active à l'insurrection contre la Turquie, et joué un rôle marquant dans les convulsions intérieures de la Grèce pendant et après la guerre de l'indépendance. Tels étaient, entre autres, MM. P. Ma vromichalis, Metaxa, Coletti, N. Botzaris, A. Zaimis, Delvanis, Th. Colocotroni, G. et L. Conduriottis, A. Mavrocordato, Sp. Tricupis, Clonaris, Praidès, Rhizo, C. Caradja, P. et M. Soutzo, R. Church. Une des nominations, celle du vieux Colocotroni, n'avait pas été sans causer quelque surprise; car on ne pouvait oublier l'attitude hostile qu'il avait constamment gardée vis-à-vis de la régence, sa conspiration et sa condamnation, la grâce qui lui avait été récemment accordée par le roi, et son fanatique dévouement pour la Russie.

La composition du nouveau conseil représentait, au reste, assez fidèlement l'état des partis en Grèce, en ce que presque chacun des hommes qui viennent d'être cités, était le chef d'une coterie plus ou moins importante, laquelle appartenait elle-même, suivant sa nuance, à un des trois ou quatre grands partis qu'on avait coutume d'admettre dans ce pays. C'eût donc été déjà un acheminement vers un ordre de choses constitutionnel que la réunion de tous ces élémens hété

rogènes en un corps politique, si le conseil d'état avait eu un droit d'initiative, si le roi ne nommait pas ses membres en tel nombre qu'il lui convint, et ne s'était pas réservé de lui déférer ou non les affaires qui avaient été désignées comme étant de sa compétence; si ses séances avaient été publiques, et enfin si ses décisions avaient eu force exécutoire. Ces con ditions essentielles n'étant pas remplies, on pouvait croire qu'il ne s'était encore agi cette foi que de se concilier de dangereux agitateurs en leur donnant une place assez lucrative; que de réduire au silence des notabilités politiques, de même que l'établissement d'une phalange d'élite tendait à faire taire les prétentions des notabilités militaires. Cependant les Grecs semblèrent applaudir à ces deux institutions, qui eurent au moins le mérite de n'être pas envahies par des Allemands.

Après ces concessions au vou national, restait à voir ce que produirait la présence du roi de Bavière pour le bien de la Grèce; mais ce n'est pas dans ce volume que nous aurons à en parler. Arrivé le 2 décembre à Ancône, ce prince avait mis à la voile le lendemain, et le 7 il prenait terre au Pirée. Une brillante réception lui avait été préparée pour le moment de son débarquement et de son entrée dans Athènes. Les chemins étaient parsemés de fleurs, et la population se pressa sur ses pas avec une sorte d'enthousiasme. Le conseil d'état lui ayant été présenté, le président lui adressa ce dis

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>> Le conseil remplit aujourd'hui un devoir sacré en exprimant au père de notre roi et de notre patrie la joie vive et la profonde vénération du peuple grec. Lorsque la voix de la Providence divine qui appela la Hellade à son émancipation, se taisait encore, la voix de V. M., qui parla haut et noblement en notre faveur, retentit dans toute l'Europe. Quand la Hellade était encore morte, vous pleurâtes sur sa tombe, et lorsqu'elle vint à en sortir, vous la couvrîtes de la pourpre royale, et vous la recûtes au nombre de vos enfans. Dieu bénit aujourd'hui votre œuvre célèbre. Tournez, ô roi, vos regards sur tout l'empire! Voyez avec plaisir cette tranquillité générale, preuve de la satisfaction publique, entendez les voix qui s'élèvent de toutes parts à la louange de votre puissance royale. Oui, majesté royale, après l'avènement au trône de votre auguste fils, et par suite des mesures nationales de S. M. aussi bien que par l'habileté de son archi-chancelier, les intérêts indissolubles du trône et du peuple ont été réunis par des liens puissans. La Hellade entoure

son monarque de son dévouement, elle offre sa reconnaissance et ses espérances à votre majesté, à vous qui êtes le fondateur de ses institutions politiques dont l'achèvement complet se fera par votre secours à la fois noble et sage. Dans nos villes et nos villages les sentimens d'une affection universelle accompagneront tous les pas de votre majesté. La nouvelle Hellade vous recoit avec un enthousiasme égal à celui que les demi-dieux de l'ancienne Hellade provoquaient autour d'eux sur les chemins qu'ils avaient marqués par leurs bienfaits. »

Il fallait que l'orage dont le nouveau royaume était tourmenté eût bien subitement et bien complétement cédé aux dernières mesures de M. d'Armansperg pour autoriser ce langage, qui donnerait, autrement, une fâcheuse idée de l'indépendance d'opinion du conseil d'état créé et composé par ce ministre.

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CHAPITRE VI.

SUISSE. État de la question diplomatique. Notes adressées par l'Autriche et plusieurs autres puissances au directoire fédéral de Berne. - Réponse à ces notes. — Effet de cette réponse sur l'opinion publique en Suisse.— Mesures de restriction contre la Suisse. - Arrangement de la difficulté.— Ouverture de la session de la Diète. — Adoption d'un nouveau réglement. -Nouvelle organisation militaire. — Question de la garantie des institutions cantonnales. — Question de la révision du pacte fédéral. — Affaires de Neufchâtel. — Question commerciale. — Proposition tendant à envoyer des officiers suisses aux camps et aux revues des puissances voisines.— Clôture de la session. — Différend entre le canton de Bâle-campagne et la France. Etat des relations extérieures. Troubles religieux dans le

canton d'Argovie.

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Italie. Sardaigne. Accession de cette puissance aux conventions conclues entre la France et l'Angleterre pour la répression de la traite des noirs. — Expulsion du chargé d'affaires portugais. — Explication du journal officiel de Turin à ce sujet. — Préparatifs maritimes à Gênes. — Arrangement du différend entre le Portugal et la Sardaigne. — Invasion et ravages du choléra dans les états sardes.

LUCQUES. PARME. MODÈNE. Détails divers.

TOSCANE. ITALIE AUTRICHIENNE. Invasion et ravages du choléra.
ETATS ROMAINS. DEUX-SICILES. État des choses.

Le canton de Berne, en prenant cette année, conformément aux dispositions du pacte fédéral, la direction des affaires de la Confédération helvétique, vit se renouveler contre Jui toutes les difficultés diplomatiques auxquelles la Suisse avait été en butte l'année dernière. Nous avons raconté déjà (1834, page 463) à quelle occasion éclata l'animadversion que ce canton avait encourue de la part de l'Autriche et des gouvernemens allemands voisins de la Suisse. La cause première de cette animadversion était ailleurs que dans son motif apparent. On peut se rappeler que la Diète, dans la séance du 22 juillet 1834, avait donné son approbation à la réponse adressée par le vorort de Zurich à la cour d'Au

triche, le 24 juin; réponse qui adhérait, en termes vagues, à la manière de voir des cours étrangères sur la question des réfugiés. Il ne faut pas oublier, 1o que l'arrêté de la Diète, n'ayant pas été converti en conclusum, n'obligeait que les cantons qui l'avaient voté sans restriction; 2° que si la majorité des états confédérés s'était prononcée pour l'approbation de la réponse de Zurich, les plus grands et les plus importans avaient fait insérer au protocole des réserves formelles. Les deux cantons co-directeurs, Berne et Lucerne, avaient même publié une énergique protestation contre cette approbation. Quelque temps après, survint ce banquet d'ouvriers allemands, dont le ministre autrichien, M. le comte de Bombelles, s'autorisa pour réclamer du canton de Berne l'application des principes posés dans la réponse de Zurich, en date du 24 juin. Berne résista, et il y eut interruption de toutes relations entre ce canton et les divers états allemands, la Sardaigne et jusqu'à la Russie.

Maintenant que Berne était devenu vorort, les puissances voulurent s'assurer s'il persistait dans la ligne de conduite qu'il avait suivie comme canton, ou s'il ratifiait en plein la décision de la Diète du 22 juillet. Tel était l'objet d'une note adressée dès le 1o janvier 1835, par le ministre d'Autriche, à S. Exc. M. l'avoyer et MM. les membres du conseil d'état directorial de Berne. « C'est dans cette décision seule, disait-il, dans son accomplissement entier et commun à tous les états de la Confédération, que l'Autriche, ainsi que les autres puissances voisines, peut trouver la base des relations amicales et non interrompues qu'elle serait disposée à soutenir avec la Suisse. Ces puissances, ajoutait-il, doivent avoir la ferme assurance que la Confédération et le vorort s'appliqueront sérieusement à tenir la parole donnée de ne point tolérer davantage sur le territoire suisse aucune excitation hostile, aucune offense contre elles; d'expulser sans ménagement de la Suisse, et non pas seulement de tel ou tel canton, ceux des étrangers et réfugiés qui se livrent à de tels

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