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où les deux Chambres étaient réunies, et là elle fit la clôture de la session par un discours dont nous n'avons qu'une chose à dire, c'est qu'il ne s'expliquait pas sur l'intervention, dont toute l'Espagne était alors préoccupée. (Voyez l'Appendice.)

Ann, hist. pour 1835.

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CHAPITRE VIII.

ESPAGNE. État des deux armées dans le nord.

Demande de la coopération de la France et de l'Angleterre. — Cette demande est refusée. — Intervention indirecte de ces deux puissances. — Décret de don Carlos contre les étrangers. Changement ministériel. — État du pays. — Siége de Bilbao par les carlistes. — Zumalacarreguy est blessé à mort devant cette place. Etat des affaires de son parti. - Levée du siége de Bilbao. — Cordova succède à Valdez dans le commandement de l'armée de la reine. — Suppression des jésuites. — Liberté de la presse. Insurrection contre les moines et les couvens à Saragosse. Adresse de la milice urbaine de de cette ville à la reine. Rapport du ministère sur la situation du pays. Décret sur les municipalités. — Explosion contre les moines et les couvens en Catalogne. — Suppression d'une certaine classe de couvens. Révolution et formation de juntes provinciales à Barcelone, à Valence, à Saragosse et dans plusieurs autres villes. Décret de la reine contre les émeutes. - Tentatives d'insurrection à Madrid. — Mise en état de siége de cette ville et dissolution de sa milice urbaine. - Continuation de la révolution dans la Catalogne, la province de Valence et l'Aragon. Fermeture des couvens dans plusieurs villes du midi. — Révolution et formation des juntes en Andalousie. État des choses à Barcelone et à Saragosse. Changement dans le ministère. - Résistance du ministère au mouvement des provinces. Manifeste de la reine régente à la nation.

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- Décret contre les juntes provinciales. — Restitution des biens natiðnaux vendus. Juntes de gouvernement à Barcelone et à Saragosse. — Mesures prises par ces juntes. Formation d'une junte centrale de l'Andalousie. - Marche d'une colonne de volontaires sur Madrid. militaires dans le nord. — Expédition carliste en Catalogne. militaires dans cette province.-Etat de l'Espagne.

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- Opérations

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Cependant le gouvernement était déjà décidé depuis plusieurs jours à recourir à l'intervention. Il avait bien fallu reconnaître que son système ne fournissait pas d'autre moyen d'en finir avec la guerre civile. Impuissantes et découragées, les troupes de la reine étaient obligées de se tenir renfermées dans quelques villes où elles ne recevaient qu'avec beaucoup de peine les vivres et les munitions dont elles avaient besoin.

Les carlistes, au contraire, étaient maîtres du terrain qui avait servi de théâtre à la guerre, et ils le parcouraient dan tous les sens avec la plus entière liberté. Autant Zumalacarreguy faisait faire de progrès à l'organisation de son armée, autant la démoralisation et l'insubordination augmentaient dans celle de Valdez, qui demandait elle-même l'intervention.

Dans cet état de choses le ministère et le conseil de régence se réunirent, le 17 mai, pour délibérer en commun, et résolurent que l'intervention serait réclamée, non pas sous son propre nom, mais sous celui de coopération, comme pour donner le change à l'opinion qui ne semblait pas voir cette mesure d'un oeil favorable. Ce fut donc une demande de secours et de coopération que le gouvernement espagnol adressa aux gouvernemens de France et d'Angleterre, en leur qualité designataires du traité de la quadruple alliance, pour obtenir la pacification des quatre provinces insurgées.

Le cabinet de Paris, qui n'était pas unanime sur cette question, en référa au cabinet de Londres. Pour le moment. l'Angleterre ne jugea pas à propos de s'expliquer définitivement, l'intervention demandée ne lui paraissant encore ni opportune, ni entièrement justifiée par les circonstances, mi commandée par un casus fœderis, qui n'avait pas été clairement prévu et qui d'ailleurs n'était pas arrivé. En présence de cette déclaration qui semblait laisser la question entière pour l'avenir, le gouvernement français ne crut pas pouvoir s'engager seul dans une pareille entreprise, et il se borna à transmettre à Madrid, en l'adoptant comme sienne quant au fond des choses, la réponse du cabinet de SaintJames.

Mais si l'intervention directe fut refusée, il n'y en eut pas moins quasi-intervention. Une légion étrangère avait été formée, équipée, disciplinée et parfaitement instruite à Alger; le gouvernement français la mit à la disposition de l'Espagne, qui l'accepta et en tira bientôt d'utiles services. En cas d'in

suffisance de ce secours, des recrutemens auraient lieu en France et en Angleterre dans la proportion des besoins qu'on éprouverait, et, de plus, un corps portugais entrerait en Espagne pour agir de concert avec les troupes de la reine. Ces recrutemens commencèrent aussitôt en Angleterre où un ordre du conseil, en date du 10 juin, permit aux sujets anglais de s'enrôler pour l'Espagne. Un corps de 8 à 10,000 volontaires fut ainsi levé, dont le colonel Evans, membre de la Chambre des communes, prit le commandement. Les recrutemens qui s'opérèrent en France eurent le plus triste résultat la légion qu'ils servirent à former, s'abandonna à une telle insubordination en arrivant en Espagne, que l'on fut obligée de la dissoudre. Quant au secours qui devait venir du Portugal, et qui n'était qu'un juste retour de la coopération prêtée si efficacement par le corps du général Rodil l'année précédente à la cause de dona Maria, nous verrons que, pour cette année du moins, il n'aida en rien au gouvernement espagnol.

Des mesures furent d'ailleurs concertées entre les gouvernemens de France et d'Angleterre pour établir des croisières, tant sur les côtes de l'Espagne, au midi et à l'est, que sur 'celles de l'ouest et du nord. Ces forces navales, composées d'un certain nombre de vaisseaux de ligne, de frégates et de bâtimens légers, seraient réparties entre les différentes stations dans les proportions qui permettraient aux pavillons des deux états de se montrer ensemble sur tous les points.

Dès qu'il connut les dispositions faites en Angleterre et en France pour organiser des corps étrangers dans l'intérêt de la reine, don Carlos lança, le 20 juin, un décret portant que tout étranger qui prendrait les armes contre lui, serait considéré comme hors de la loi, sans jouir du bénéfice de la convention pour l'échange des prisonniers, signée le 28 avril dernier. Les étrangers désignés dans ce décret, qui tomberaient au pouvoir des troupes de don Carlos, seraient fusillés, et n'au

raient que le temps nécessaire pour recevoir les secours spirituels.

Cependant, soit qu'il n'eût pas consenti à l'intervention, soit dans la prévision des difficultés qu'il aurait désormais à combattre s'il ne faisait pas au parti libéral des concessions qui répugnaient à ses, idées soit enfin lassitude et découragement, M. Martinez de la Rosa avait donné, le 7 juin, sa démission des fonctions de président du conseil.

M. de Toreno, à qui la présidence était confiée par intérim, s'occupa aussitôt de la composition d'un nouveau cabinet ; elle fut officiellement proclamée par décrets du 13 juin. M. de Toreno était, ainsi qu'on l'avait prévu, définitivement chargé de la présidence du conseil et du ministère des affaires étrangères; M. le marquis de las Amarillas, récemment créé grand d'Espagne de 1 classe, avec le titre de duc d'Ahumada, était nommé ministre de la guerre, en remplacement du général Valdez; don Juan Alvarez y Mendizabal, principal agent financier du Portugal à Londres depuis le commencement de l'expédition de don Pedro, était nommé ministre des finances, en remplacement du comte de Toreno, qui gardait ce ministère par intérim en attendant l'arrivée du titulaire; don Manuel Garcia Herreros, membre du conseil royal d'Espagne et des Indes, était nommé ministre de la justice en remplacement de M. de la Dehesa; don Juan Alvarez Guerra, membre du conseil royal d'Espagne et des Indes, était nommé ministre de l'intérieur, en remplacement de M. Medrano; le lieutenant-général don Miguel Ricardo de Alava, ambassadeur d'Espagne à Londres, était nommé ministre de la marine en remplacement de M. Figueroa. M. le duc d'Ahumada était chargé par intérim de ce dernier ministère jusqu'à ce que le titulaire en prît posses

sion.

Le sentiment général en Espagne était depuis long-temps, qu'à défaut d'un secours efficace de la France, sur lequel le ministère espagnol se croyait peut-être d'autant plus en

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