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retirer sains et saufs à Grahamstown, après avoir commencé les hostilités. Les colons se réfugièrent aussi dans cette ville pour sauver leurs jours, abandonnant leurs propriétés à la fureur des sauvages. Grahamstown fut mise en état de défense, et dès que la nouvelle de cette invasion eut été connue au Cap, le gouverneur se hata d'envoyer des forces pour la repousser. Mais à mesure qu'elles arrivaient, les Cafres, évitant tout engagement régulier avec elles, se dispersaient, se cachaient dans les buissons ou regagnaient leur pays. Vers la fin de janvier, un corps de troupes y entra et s'avança jusqu'au village principal de l'un de leurs premiers chefs, qu'il trouva complétement vide d'habitans et de troupeaux. Le 12 février les troupes exécutèrent une attaque combinée sur plusieurs points de la position occupée par les ennemis le long de la rivière des Poissons. Quoique les £afres se fussent défendus avec opiniâtreté, ils furent chassés de leurs positions, laissant derrière eux 33 hommes tués et 2,500 têtes de bétail, sans compter les moutons et les chèvres. Les troupes firent essuyer de nouvelles défaites aux Cafres; mais, battus sur un point, ils reparaissaient bientôt sur un autre, commettant toutes sortes de déprédations et massacrant tous ceux dont ils s'emparaient. Cette guerre continua de la même manière pendant les mois de mars et d'avril, et comme l'armée avançait de plus en plus sur le territoire des Cafres, la confédération des chefs qui avaient combiné l'invasion, commença à se dissoudre. L'un d'eux, nommé Hintza, se rendit le 29 avril au camp anglais, accompagné de cinquante des siens seulement, eut une conférence avec le général, et conclut un traité par lequel il s'engageait à livrer au gouverneur 50,000 têtes de bétail et 1,000 chevaux, une moitié immédiatement et l'autre dans l'espace de douze mois; à ordonner, comme roi de la contrée occidentale des Cafres, à toutes les tribus sous son pouvoir, de cesser les hostilités et de remettre toutes leurs armes aux autorités anglaises; à faire réparation aux veuves et aux fa

milles des colons qui étaient tombés victimes de ses procédés, et à donner des otages pour l'exécution de ces engagemens. Les Anglais exigèrent qu'une partie du territoire cafre leur fût cédée, et ils en formèrent une nouvelle province. Les chefs de quelques puissantes familles indigènes se placèrent sous la protection du gouvernement colonial et se déclarèrent sujets de l'Angleterre. Le gouverneur offrit, par une proclamation, le même privilége à diverses tribus qui n'avaient pas pris part à l'invasion.

Les autres tribus hostiles continuèrent à tenir la campagne; elles traitaient maintenant en ennemis ceux de leurs compatriotes qui s'étaient soumis ou qui habitaient le territoire cédé, ni plus ni moins que les colons et les soldats anglais. Le théâtre de leurs opérations était principalement dans les environs de la rivière Kei; mais elles s'étendaient parfois sur toute la ligne de la frontière orientale, et se terminaient toujours par le meurtre des colons et l'enlèvement des troupeaux. C'était une guerre tellement inconstante et irrégulière dans sa marche, qu'aucun effort des troupes ne pouvait y mettre un terme, et ce qui était pis encore, les envahisseurs se voyaient encouragés, au moins indirectement, s'il faut en croire un discours du gouverneur, par quelques mécontens de la colonie, qui justifiaient ou excusaient la conduite des Cafres, tandis qu'ils blåmaient celle du gouvernement. Enfin, les Cafres retournèrent peu à peu à leurs travaux ; les partis de maraudeurs disparurent et les brigandages allèrent toujours en diminuant.

Après la réinstallation du ministère whig, un nouveau gouverneur avait été envoyé dans le Canada, où la mésintelligence n'avait pas cessé d'être flagrante entre l'assemblée législative et le conseil législatif appuyé par le pouvoir. Ce nouveau gouverneur, en ouvrant la session le 27 octobre, prononça un discours dans lequel il exposa les vues qui devaient le diriger et les remèdes qu'il était autorisé à appliquer à plusieurs griefs, tels que la préférence donnée à la langue

anglaise sur la langue française, ainsi qu'aux Canadiens d'origine anglaise sur ceux d'origine française pour les emplois publics; le cumul des places incompatibles, la non-commucation des dépêches entre le gouvernement colonial et le gouvernement de la métropole, l'intervention dans les élections, l'appel extrà-judiciaire fait aux opinions de la magistrature sur des matières qui pouvaient ensuite être soumises à sa décision, le trop fréquent usage de réserver les bills pour demander le bon plaisir de S. M., et la longueur des délais qu'on mettait à communiquer sa résolution. En ce qui concernait la disposition des revenus du pays, l'un des principaux sujets de plainte, le gouverneur avait ordre d'annoncer que S. M. était disposée à placer sous le contrôle des représentans du peuple toutes les sommes qui devaient être payées au roi ou à ses officiers dans le Canada, de quelque source qu'elles provinssent; mais cette concession ne serait faite qu'à des conditions que l'assemblée aurait à examiner. Quant à convertir, conformément aux réclamations de l'opposition, le conseil législatif en un corps électif, c'était un point sur lequel le gouverneur ne s'expliquait pas catégoriquement.

L'assemblée, dans sa réponse à ce discours, fut plus explicite; elle déclara que la grande masse des habitans, sans distinction, considérait l'extension du principe électif et son application à la constitution du conseil législatif en particulier, la révocation des actes passés en Angleterre sur des questions qui touchaient le gouvernement intérieur de la province et étaient du ressort du parlement provincial, ainsi que des priviléges conférés par ces actes, et la pleine et entière jouissance de ses droits législatifs et constitutionnels, comme essentiels à la prospérité, au bien-être et au bonheur des fidèles sujets canadiens de S. M., comme nécessaires pour assurer leur confiance dans son gouvernement et pour écarter toutes les causes de mécontentement.

mande. France.

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CHAPITRE XII.

ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE DU NORD. Résolution du Sénat sur la demande tendant à autoriser le président à prendre des mesures de représailles contre la France. · Débats dans la Chambre des représentans sur la même de- Communications diplomatiques sur l'état des relations avec la Nouveaux débats à ce sujet. Insulte Opinion publique. faite à des officiers français à New-York. - Message du président accompagné de nouvelles communications diplomatiques sur l'affaire des 25 mil- Résolution de la Chambre des représentans sur cette affaire. Bill des fortifications. Rapport fait au Sénat sur le dernier message du

lions.

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président. Clôture de la session du Congrès. - Lettre du ministre américain à Paris à M. le duc de Broglie. Question de l'esclavage. · Persécutions violentes contre les partisans de l'abolition de l'esclavage. Exécutions populaires dans plusieurs villes. · Loi de Lynch. Nouvelle application de cette loi à Wiksburg et à Baltimore. · Violations de la liberté de la presse. Ouverture de la session du Congrès.

président. Incendie de New-York.

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Message du

MEXIQUE. Popularité du président Santa-Ana. Soulèvement militaire à la Vera-Cruz en faveur d'un gouvernement central. Insurrection des partisans du système fédéral. Santa-Ana marche contre les insurgés et les met en déroute. - Manifestations de l'opinion en faveur du système central. Promulgation d'une nouvelle Constitution qui établit ce système. Insurrection du Texas. -Motifs de cette insurrection. · Secours envoyés Nouvelle Constitution du Texas.

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Ana marche contre les insurgés. COLOMBIE. Installation d'un nouveau président en Vénézuéla. — Insurrection militaire contre le gouvernement à Caracas. contre les insurgés. Ils sont successivement battus sur divers points. Troubles dans l'Équateur. Etat des choses dans la Nouvelle-Grenade. Recensement de la population. - Négociations avec l'Espagne. naissance de la Nouvelle-Grenade par le Saint-Siége. Traité avec l'ÉIsthme de Panama.

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président du Pérou demande à la Bolivie des secours contre les insurgés.

- Le président de la Bolivie entre dans le Pérou avec un corps d'armée. · Bataille de Yanacocha. - État favorable de la Bolivie.

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CHILI. Effroyable tremblement de terre. Finances de la république. URUGUAY. BUENOS-AYRES. Amnistie proclamée par le gouvernement de l'UruEtablissement d'une dictature à Buenos-Ayres.

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BRÉSIL. Insurrection à Para. Conspiration de noirs à Bahia. Question de l'esclavage. Troubles et massacres à Para. Cette ville rentre sous l'autorité du gouvernement. Elle est de nouveau prise et saccagée par les Indiens. - Election d'un régent pour le Brésil. — Manifeste du régent élu. -Loi sur la succession au trône. - Clôture de la session.

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Le message adressé par le président des États-Unis au Congrès, à l'ouverture de la session (voyez 1834, p. 672), donnait à résoudre une des plus graves questions qui fussent encore venues compliquer les relations extérieures de la république; il ne s'agissait de rien moins que d'une rupture avec la France. A n'en juger que par ses paroles, le président avait certainement pris son parti, et, s'il n'eût tenu qu'à lui, les hostilités n'auraient pas tardé à éclater peut-être ; mais la constitution américaine n'a pas voulu qu'il pût dépendre des passions, des intérêts, quelquefois des caprices d'un seul homme, si haut placé qu'il fût, d'exposer ainsi son pays à toutes les chances de la il faut encore guerre; que la nation y consente par l'organe de ses représentans : c'est leur décision que nous avons [maintenant à faire connaître, sur la demande du président tendant à autoriser la saisie des propriétés françaises jusqu'à concurrence des 25 millions de francs que le traité du 4 juillet 1831 avait accordés aux États-Unis.

Examen fait de toutes les parties de la négociation relative au traité des 25 millions, avant comme après le rejet de ce traité par la Chambre des députés de France, M. Clay, président du comité diplomatique du sénat, déclara (6 janvier) dans son rapport sur les relations extérieures des États-Unis, qu'il n'avait rien vu qui fût de nature à faire douter de la sincérité et de la parfaite loyauté du roi des Français dans toute cette affaire. L'opposition à l'exécution du traité n'était pas venue du roi, mais de la Chambre des députés ; et la politique du gouvernement américain devait être d'appuyer et de seconder les bonnes dispositions du gouvernement français, et surtout de ne rien faire pour en diminuer l'ef

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