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citoyens, et particulièrement les étudiants, à se séparer des perturbateurs. En même temps, un commissaire royal fut dépêché à Goettingue pour procéder contre les insurgés. Admis dans la ville, il eut une entrevue avec les membres du gouvernement révolutionnaire; máis comme il n'avait pas les pouvoirs nécessaires pour accorder leurs demandes, cette entrevue n'eut aucun résultat.

Dès lors le gouverneur général ordonna aux professeurs de l'université de fermer leurs cours jusqu'après Pâques, et å tous les étudiants de quitter la ville sur-le-champ.

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Bientôt une députation, composée de quelques-uns des mágistrats qui avaient été renvoyés par les insurgés, et d'une partie des membres du gouvernement provisoire, sé rendit à Hanovre ayant insisté pour obtenir une audience du duc de Cambridge, elle demanda que S. A. R. vint elle-même à Gottingue, et que les troupes qui étaient actuellement en marche contre la ville fussent rappelées, la garde nationale étant déterminée à leur résister. Le duc répondit qu'il n'irait à Gœttingue qu'après la dissolution de la garde nationale, et que lorsque le gouvernement provisoire aurait cessé ses fonctions; qué, dans tous les cas, la première condition d'un arrangement était de recevoir les troupes du roi dans la ville. Les insurgés s'obtinèrent à rejeter ces propositions, et tout se prépara pour l'attaque de Gættingue.

De leur côté, les insurgés essayèrent d'organiser la résistance. Is publièrent une adresse aux soldats pour les détourner de se battre contre leurs concitoyens, en les avertissant que celui-là qui avait pu leur donner un pareil ordré était leur plus grand ennemi, et méritait un châtiment exemplaire. Ils sommèrent les villages des environs de leur envoyer des renforts en hommes et en armes; máis aucun ne répondit à cet appel. Cependant les portes de la ville étaient barricadées et les murs garnis de sentinelles, autant pour empêcher les habitants de sortir que pour répousser les troupes qui s'avauçaient. Leur commandant fit dire aux séditieux, le 15

janvier, qu'il leur accordait douze heures pour mettre bas les ›› armes et ouvrir les portes à son armée; que ce délai expiré, il commencerait l'attaque. Aussitôt les habitants se recrièrent contre un projet de résistance qui consommerait leur ruine. La discorde se mit entre les membres du gouvernement provisoire. Ils abandonnèrent leur poste l'un après l'autre; la garde nationale se débanda d'elle-même; les anciens magistrats reprirent l'autorité, et le lendemain les troupes royales furent reçues dans la ville.

Cette insurrection, à laquelle la grande masse de la population avait voulu rester étrangère, laissa après elle si peu de traces, que le duc de Cambridge, en faisant le 8 mars l'ouverture des États, ne lui donna pas le plus léger souvenir dans son discours (voy. l'Appendice). Toutefois, il faut croire que les griefs des insurgés n'avaient point paru dénués de fondement, ni leurs demandes de justice et de raison, puisque S. A. R. annonçait, outre plusieurs lois importantes réclamées par le pays, que, conformément au vœu de beaucoup de pétitions qui lui avaient été adressées, des améliorations seraient faites à la constitution.

Une commission fut, en effet, nommée par le gouvernement pour élaborer un projet de constitution dont le public eut communication à la fin de l'année. Il consacrait l'établissement d'une représentation nationale en deux Chambres, composées, la première, en partie de membres héréditaires, en partie de membres nommés par le roi, et la seconde de 95 députés élus par diverses classes de citoyens. Les deux Chambres jouiraient des mêmes droits et facultés. Les membres devraient être âgés de 30 ans, à l'exception des princes du sang, et les députés posséder en outre un revenu annuel net de 300 rixdalers. Ils ne pourraient se faire lier par des mandats. Les séances des Chambres seraient publiques. Enfin, il y aurait dans le royaume des États provinciaux qui donneraient des conseils sur les lois relatives aux provinces individuellement, et auraient le droit de faire parvenir au gouver

nement des représentations au sujet des besoins ou des abus de l'administration de la province, ainsi que de consentir ou de proposer des impôts provinciaux. Il devait y avoir au moins tous les trois ans une assemblée provinciale dans chaque province.

Voilà quelles étaient les dispositions principales de cette nouvelle constitution, sur laquelle les Etats de Hanovre ne furent appelés à délibérer qu'en 1832.

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Hambourg. L'invasion du choléra dans cette grande ville est un fait à constater comme un nouveau progrès du fléau dans l'Europe occidentale. C'est de là qu'il s'élancera sur l'Angleterre pour envahir ensuite la France. Il parut à Hambourg le 7 octobre, mais sans se signaler par de grands ravages. 11 était à peu près éteint au bout d'un mois, pendant lequel il avait attaqué 688 individus, dont 363 étaient morts.

Hohenzollern Sigmaringen. Le prince régnant de cet État, Antoine Aloys, est mort le 17 octobre, d'un coup d'apoplexie. Ce triste événement a plongé dans le deuil tous les habitants qui regrettaient dans sa personne le père de chaque famille et l'appui des indigents. Le prince Charles-Autoine, son successeur, a marqué son avénement par la publication d'une ordonnance pour convoquer une assemblée d'États, chargée de rédiger une constitution.

Francfort. Le 24 octobre, une émeute grave éclata dans cette ville. Il s'était formé vers neuf heures du soir, à la porte de Tous-les-Saints, au moment où elle venait d'être fermée, un attroupement considérable. Au bout de quelque temps, ceux qui en faisaient partie manifestèrent l'intention de forcer l'entrée de la porte, et assaillirent la garde à coups de pierres.

Quelques personnes reçurent des blessures: néanmoins la nuit fut tranquille; mais le lendemain, quoique les portes fussent restées ouvertes jusqu'à dix heures, les scènes déplorables de la veille se renouvelèrent et devinrent même beaucoup Ann. hist. pour 1831.

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plus sérieuses. On tira des coups de fusil à la garde de la porte 'de Tous-les-Saints. Trois hommes furent atteints, dont un resta sur la place. Aussitôt la garde bourgeoise prit les armes, et 'ce ne fut pas sans peine qu'elle parvint à rétablir la tranquillité. Une circonstance qui donnerait à penser que la pòTitique n'était pas étrangère à ces désordres, c'est qu'ils servirént de prétexte à la chancellerie de la ville pour défendre l'introduction dans Francfort de deux journaux imprimés au dehors, et rédigés, disait-elle, dans l'intention d'y semer la discorde et la révolte.

CHAPITRE IV.

DANEMARCK. Changement de ministère.

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· Attente d'une constitution.

Ordonnance du roi relative aux États provinciaux.

SUÈDE ET NORWEGE. Disette.-Travaux publics.-Naissance d'un prince RUSSIE ET POLOGNE. État des partis en Pologne.

négocier avec les insurgés.

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-

L'empereur refuse de

Le dictateur Chlopicki donne sa démis Réunion de la Diète. Elle déclare le trône vacant. Gou Entrée [de l'armée russe en Pologne.

vernement provisoire.

Bataille de Grochow.- Bataille de Praga.-L'armée russe se retire.→ Combats de Waver et de Dembe-Wilkie.

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- Invasion du choléra en Ukase rendu contre les

Pologne. Insurrection de la Lithuanie. insurgés. - Défaite des Polonais en Volhinie et en Podolie. Mouvements de l'armée russe.-Manoeuvres du généralissime polonais pour porter des secours aux Lithuaniens. - Bataille d'Ostrolenka. L'armée polonaise se retire sous Varsovie. Mort du feld-maréchal Diebitsch et du grand-duc Constantin. - Opérations militaires en Volhinie Défaite des polonais en Lithuanie. Retraite victorieuse du général Dembinski, Le comte Paskewitsch d'Erivan vient prendre le commandement de l'armée russe. Il se prépare à passer la Vistule. Dissensions des Polonais. Les Russes s'établissent sur la rive gauche de la Vistule. Les Polonais se retirent devant eux. Démission du Massacre des prisonniers à Varsovie.

généralissime Skrzynecki.

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Dispersion de l'armée polonaise. Le généralissime Paskewitsch est nommé gouverneur général de la Pologne. Il réorganise l'administration. Opinion publique en Russie à l'égard des Polonais. Voyage de l'empereur à Moscou. Décret d'amnistie relatif à la Pologne. Commencement des proscriptions. en Russie. - Troubles et massacres qui en résultent.

DANEMARCK.

Ravages du choléra

Tandis que presque pas un coin de l'Europe n'échappait au contre-coup de la révolution française de 1830, le Danemarck, exempt de toute commotion populaire, poursuivait le cours de ses paisibles et obscures destinées. Un changement de ministère s'y opéra au mois de mars, par suite duquel S. A. R. le prince Frédéric eut séance au conseil privé; mais rien ne

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