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BB représentant en plan un blindage qui maintient le sable S le long de la galerie G. il s'agit d'agrandir le déblai aux dépens du sable sans le laisser couler dans la galerie et en évitant autant que possible toutes les fuites. Pour cela, on établit d'avance, c'est-à-dire sans supprimer le blindage BB, des cloisons CC qui isolent un espace E du reste de la masse sableuse. Il est néces

Schéma de la disposition des chambres de sable. saire d'établir au

moins quatre cloisons pour obtenir un isolement parfait une horizontale à la partie inférieure, une autre horizontale à la

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Tunnel de Meudon : barrage, de garde contre l'envahissement du sable.

partie supérieure et deux verticales se rencontranten A. Comme il ne faut pas songer à démolir le masque B, on constitue chaque cloison par une série de poutres en bois de 15 centi

mètres environ d'équarrissage, qui sont enfoncées une à une à travers ce masque par des trous carrés qu'on perce seuls d'avance.

Nous nous trouvons donc ici en présence d'un travail excessivement délicat, et, croyons-nous, unique dans les annales des ponts et chaussées.

Le percement de ces trous ne pouvait avoir lieu à la hache ni à la scie, parce que l'on aurait créé une ouverture par laquelle se fût échappé avec violence le sable liquide, supportant la pression formidable de 15 à 20 atmosphères, et qui n'eût pas tardé à remplir de nouveau les galeries. On a eu recours à la tarière pour percer un grand nombre de trous petits et très rapprochés, disposés suivant les côtés d'un carré de dimension égale à l'équarrissage de la poutre à enfoncer. Puis, de la galerie, à l'aide d'un vérin puissant de 20 à 30 kilogrammes, on introduisait la poutre en faisant sauter le carré de bois ainsi découpé comme un timbre poste, et par conséquent sans rien ouvrir. Cependant il arrivait encore fréquemment que le sable s'échappait par ces trous de tarière avec assez de force pour obliger les ouvriers à les boucher. Lorsque la tête de la poutre était introduite dans le trou, on la faisait pénétrer dans le sable jusqu'à 1 ou 2 mètres de longueur par la force du vérin.

Ces travaux étaient nécessairement très longs, d'autant plus que, fréquemment, les poutres ainsi chassées un peu à l'aveuglette dans le sable se rencontraient imparfaitement à leur extrémité, ou bien encore présentaient entre elles des interstices livrant passage au sable qui inondait les ouvriers et même mettait leurs jours en péril. Il fallait alors fermer promptement les ouvertures, parfois même recommencer tout l'ouvrage!

On mit en service des poutres creuses en bois, puis en fer, munies longitudinalement de couvre-joints; elles ont donné d'excellents résultats en ce sens qu'une partie du sable pouvait s'écouler librement par le conduit naturel qui lui était laissé, ce qui diminuait d'autant la pression de la masse; et, d'autre part, les couvre-joints présentaient l'immense, avantage de supprimer presque radicalement toutes les fissures.

Lorsque les quatre cloisons qui forment ce que nous conviendrons d'appeler la chambre de sable sont en place, on peut abattre sans inconvénient la partie DD du blindage primitif et

enlever le sable. On a alors conquis un certain espace mais

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Tunnel de Meudon : éboulement du point 110. Vue prise en avant du chantier.

après combien d'efforts! Pour en donner une idée, nous nous

contenterons de dire que ces chambres de sable atteignent rarement 1 mètre cube de capacité, et qu'il faut environ une semaine pour effectuer le travail de construction et de déblaiement de l'une d'elles. Si à ces renseignements nous ajoutons que deux chantiers seulement ont pu être occupés en même temps, on conviendra que la lenteur des travaux est des plus explicables.

Nous ne saurions dire même approximativement combien de chambres de sable ont été cloisonnées; mais ce qu'il importe de connaître, c'est que l'éboulement de 1900 a occasionné un retard de quinze mois dans la construction du tunnel. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que les ingénieurs aient pu douter, à certains moments, du succès final? Il est impossible de ne pas reconnaître qu'il leur a fallu une grande sagacité et plus encore de volonté pour ne pas reculer devant toutes ces difficultés.

Il est vrai de dire également qu'ils ont été secondés d'une manière intelligente et dévouée, non seulement par les entrepreneurs de travaux, mais aussi par leurs ouvriers. C'est encore un talent, qui malheureusement se fait rare de nos jours, pour des chefs d'entreprise, de savoir inspirer une confiance absolue à leur personnel.

Cependant, la tâche était non seulement pénible, mais aussi très dangereuse. Dès qu'une fuite un peu importante se produisait entre les poutres de blindage, il fallait aussitôt l'aveugler avec du foin et des coins enfoncés au maillet, sous peine de la voir grossir de plus en plus et livrer passage à une quantité de sable qui n'eût pas tardé à envahir le chantier et enliser les ouvriers: c'est à cause de cette crainte perpétuelle d'envahissement que les cloisons étaient maintenues autant que possible, même lorsqu'elles ne semblaient plus être d'aucune utilité et gènaient le travail. En cas d'accident, les ouvriers devaient se retirer en fermant une porte derrière eux.

Grâce à ces précautions, il ne s'est produit aucun accident de personne du fait de l'invasion du sable qui était souvent abondante. Ainsi une seule venue a parfois exigé pour son enlèvement le remplissage de 30 vagonnets.

Les ouvriers travaillaient continuellement dans la boue et étaient obligés de changer de vêtements plusieurs fois par séance de trois heures consécutives.

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