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N° 147.

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LOFTUS, A BERLIN.

Foreign-Office, le 16 juillet 1870.

Mylord, j'ai reçu de lord Lyons une dépêche datée d'hier (1), et dont je vous transmets copie, rendant compte du langage qui lui a été tenu par le duc de Gramont pour lui annoncer la détermination prise par le Gouvernement français de respecter la neutralité de la Belgique, et j'ai à prier Votre Seigneurie de vouloir bien dire au comte de Bismarck que cette déclaration, faite spontanément par la France, ne fait que confirmer la confiance certaine qu'à le Gouvernement de S. M. que la Prusse et la France respecteront scrupuleusement toutes deux, même sous la pression de la guerre, les Traités de neutralité qu'elles ont signés.

Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

(4) No 137.

No 148.

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS, A PARIS (4).

Foreign-Office, le 16 juillet 1870.

Mylord, au commencement de la guerre entre l'Angleterre, la France et la Turquie contre la Russie, les deux premières puissances rendirent immédiatement publique leur intention de mettre le moins possible obstacle au commerce des neutres et de renoncer à une partie des droits des belligérants qui leur appartenaient en vertu du droit des gens.

Les renonciations faites spontanément à l'ouverture de la guerre, furent adoptées à sa conclusion par toutes les Puissances représentées au Congrès de Paris, et plus tard, sur leur invitation, presque toutes les Puissances maritimes du monde y ont accédé.

Le Gouvernement de Sa Majesté ne peut pas douter que les principes contenus dans la déclaration de Paris, du 16 avril 1856, seront scrupuleusement observés par les belligérants dans la guerre actuelle;

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mais le Gouvernement impérial sera peut-être disposé à annoncer officiellement que, pour sa part, il règlera sa conduite d'après ces principes dans la poursuite des opérations militaires sur mer. Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

No 449. .

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS, A PARIS.

Foreign-Office, le 16 juillet 1870.

Mylord, j'ai reçu la dépêche de Votre Excellence en date d'hier (1), me rapportant votre conversation avec le duc de Gramont, qui vous a fait part de la détermination du Gouvernement français de respecter la neutralité de la Belgique, et je vous prie de transmettre au duc de Gramont les remerciements sincères du Gouvernement de Sa Majesté pour cette déclaration spontanée, qui n'a fait que confirmer sa croyance que la France et la Prusse, même sous la pression de la guerre, respecteront scrupuleusement les Traités de neutralité auxquels elles ont pris part.

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Mylord, l'ambassadeur de France est venu me voir aujourd'hui, et m'a informé que le Gouvernement impérial avait l'intention, en rompant ses relations avec l'Allemagne du Nord, de mettre les sujets Français habitant la Confédération de l'Allemagne du Nord sous la protection des ambassadeurs, ministres et consuls d'Angleterre.

J'ai répondu à M. de La Valette que le Gouvernement de Sa Majesté, heureux de rendre un service amical au Gouvernement de l'Empereur, consentirait volontiers à son désir, tout en se réservant d'agir de

même en France à l'égard des sujets Allemands, si pareille demande lui était adressée par la Confédération de l'Allemagne du Nord. Je suis, etc.

N° 451.

Signé: GRANVILLE.

LORD LYONS AU COMTE DE GRANVILLE.

Paris, le 16 juillet 1870.

Mylord, j'ai eu hier soir l'honneur de recevoir le télégramme de Votre Seigneurie, daté du 15 à 1 heure 25 du soir, par lequel vous m'informez que le Gouvernement de Sa Majesté désire en appeler au 23 protocole du Congrès de Paris, et de suggérer à la France et à la Prusse la résolution d'avoir recours aux bons offices d'une puissance amie quelconque.

J'ai immédiatement envoyé au duc de Gramont une note écrite en

ce sens.

La dépêche de Votre Seigneurie, en date d'hier, dans laquelle les vues du Gouvernement de Sa Majesté sont détaillées plus au long, m'est parvenue ce matin. Je n'ai pas perdu un instant à en envoyer copie au duc de Gramont avec une note officielle.

J'ai l'honneur d'adresser ci-jointe, à Votre Seigneurie, copie de

mes deux notes.

Je me suis abstenu à dessein de remettre en personne cette proposition au Gouvernement français, convaincu que, eu égard aux dispositions qui dominent en ce moment, le seul résultat d'une démarche personnelle serait de hâter le rejet de cette proposition. J'ai jugé prudent de ne pas fournir l'occasion d'une réponse faite sous l'impression du moment.

Je me suis ainsi efforcé d'assurer à cette dernière tentative en faveur de la paix toutes les chances possibles de succès, qui peuvent exister encore, mais je dois avouer que j'ai moi-même perdu tout espoir.

J'ai etc.,

Signé : LYONS.

ANNEXE N° 1.

LORD LYONS AU DUC DE GRAMONT.

Paris, le 15 juillet 1870.

Monsieur le Ministre, je crois utile de faire part sans retard, à Votre Excellence, des instructions que je viens de recevoir par télégramme du principal sécrétaire d'Etat des Affaires étrangères de Sa Majesté britannique.

Le Gouvernement de la Reine désire en appeler au 23° protocole du Congrès de Paris pour détourner de deux puissances amies et de l'Europe toute entière le fléau de la guerre.

Le Gouvernement de Sa Majesté est prêt à suggérer, avec les sentiments les plus sincères d'amitié et dans des termes identiques à la France et à la Prusse, que ces deux puissances, avant d'en venir aux dernières extrémités aient recours aux bons offices d'une puissance amie dans le but d'opérer une réconciliation entre elles.

De son côté, le Gouvernement de la Reine serait tout disposé à faire les démarches qui pourraient paraître acceptables aux deux pays et à offrir ses services pour arriver au maintien de la paix.

En communiquant à Votre Excellence la substance du télégramme qui m'a été adressé par le Gouvernement de Sa Majesté, j'ai l'honneur de le recommander tout particulièment à l'examen prompt et sérieux du Gouvernement de l'Empereur. J'ai, etc.

Signé: LYONS.

ANNEXE N° 2.

LORD LYONS AU DUC DE GRAMONT.

Paris, le 16 juillet 1870.

Monsieur le Ministre, dans le noté que j'ai eu l'honneur d'adresser hier soir à Votre Excellence, je vous ai donné communication d'un télégramme que je venais de recevoir du principal secrétaire d'État de Sa Majesté pour les Affaires étrangères.

Le télégramme mentionnait brièvement le désir du Gouvernement de la Reine d'en appeler au 23° protocole du Congrès de Paris, et de suggérer à la France et à la Prusse d'avoir recours, avant d'en venir aux dernières extrémités, aux bons offices d'une puissance amie. J'ai reçu, ce matin, du secrétaire d'État une dépêche écrite, dans

laquelle les vues du Gouvernement de Sa Majesté sont exposées sous une forme plus complète, et je me hâte d'en donner une copie à Votre Excellence.

Votre Excellence, je n'en doute pas, reconnaîtra dans cette communication la preuve nouvelle de l'amitié du Gouvernement de Sa Majesté et de son plus vif désir d'éviter les calamités de la guerre. J'ai, etc.

N° 152.

Signé : LYONS.

LORD LYONS AU COMTE DE GRANVILLE.

Paris, le 16 juillet 1870.

Mylord, dans les derniers rapports de mes démarches au sujet du différend entre la France et la Prusse, j'ai mentionné diverses occasions dans lesquelles je n'ai pas réussi, malgré mes efforts, à rencontrer le duc de Gramont. Il m'a semblé depuis que j'ai pu transmettre l'impression, que Son Excellence s'était alors avec intention rendue inaccessible.

Une pareille impression serait complétement erronée. M. de Gramont a, au contraire, montré la meilleure volonté pour me recevoir et m'a écouté avec beaucoup de patience et une grande attention. Il est vrai que dans le vif désir de ne rien négliger pour éviter la guerre, j'ai cherché à rencontrer Son Excellence en temps opportun et aussi inopportun; et il n'est pas étonnant que je ne l'ai pas toujours rencontré, si l'on songe que durant cette époque critique, le duc a élé appelé auprès de l'Empereur à Saint-Cloud, a eu à se rendre à des réunions en conseil avec ses collègues, et à se présenter lui-même devant les deux Chambres. Dans le fait, depuis le commencement de cette malheureuse discussion au sujet de la candidature Hohenzollern, il ne s'est écoulé que deux jours, durant lesquels je n'ai pas eu au moins une entrevue avec le duc de Gramont.

J'ai, etc.

Signé LYONS.

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