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gouvernements comment les choses se sont développées. Toutefois, ces documents ne sauraient rester dans l'ordre où ils se trouvent maintenant, et je prie M. le président de permettre que je m'entende avec le bureau sur la rédaction des imprimés.

Parmi ces communications se trouve le fameux télégramme des journaux, télégramme qui, en dernier lieu, a été pour le ministère français l'unique cause de la guerre, et que celui-ci n'a pu faire servir au but voulu, qu'en le désignant comme une Note du Gouvernement royal adressée aux autres Gouvernements. Je ne veux pas m'engager dans la définition du mot Note; mais ce qui est vrai, c'est que la communication d'un télégramme de journal, destiné à orienter nos représentants auprès des Gouvernements allemands et de tous les Cabinets que nous croyons amis, à informer les uns et les autres de l'état actuel des choses et à les convaincre que nos dispositions, au moment où nous pensions être arrivés aux limites tracés par l'honneur national, étaient plus fermes qu'on ne le supposait, qu'une telle communication de journal a été publiquement qualifiée de Note par les ministres français.

c'est

Ces ministres se sont bien gardés de céder aux instances des rares membres de l'opposition de Paris qui ont gardé leur lucidité d'esprit, et de produire le document en question. (Ecoutez! écoutez!) L'édifice tout entier et surtout la base de la déclaration de guerre se seraient écroulés, si la représentation nationale avait eu connaissance de ce prétendu document, et notamment de sa forme. (Très-bien! Bravo!) Ce n'était pas un document, c'était un télégramme servant d'information.

Les numéros 2 et 3 sont des expositions déjà publiés par les journaux des événements d'Ems, événements qui, au fond, ne sont pas politiques, mais ont une assez grande importance au point de vue e l'histoire de la situation. Vous les connaissez déjà par les journaux, Messieurs, mais leur valeur augmente par le fait que, vu leur origine, ces pièces ont été classées parmi les documents officiels.

La quatrième pièce, un rapport adressé de Paris par Monsieur de Werther le 12 juillet, est un document officiel destiné à circuler entre les autorités prussiennes, mais non entre la Prusse et la France. L'ambassadeur fédéral rendait compte dans ce rapport d'un entretien qu'il avait eu avec le ministre des Affaires étrangères et le garde des sceaux, M. Ollivier; il nous faisait connaître la demande inacceptable que vous connaissez. Le Roi devait écrire une lettre d'excuses (rires) dont le contenu était indiqué. Je n'ai répondu officiellement à ce sujet à l'ambassadeur qu'en lui exprimant ma conviction qu'il avait mal compris les communications verbales du ministre français; qu'il me paraissait absolument impossible que des ouvertures de ce genre

eussent été faites (très bien!), et qu'en tous cas, comme ministre responsable, je me refusais à soumettre son rapport à l'examen de Sa Majesté (Applaudissements). Si le Gouvernement français croit devoir nous faire des communications de ce genre, il peut les rédiger et nous les faire remettre ici, à Berlin, par son ambassadeur. (Trèsbien!)

La circulaire du 18 juillet, qui portait les pièces dont je viens de parler à la connaissance des Gouvernements allemands et autres, est le cinquième document.

Le sixième, le septième et le huitième, relatifs à un essai d'intervention fait par un Gouvernement ami, celui de la Grande-Bretagne, sont le texte anglais et la traduction d'une lettre écrite, le 17 juillet (1), par l'ambassadeur anglais et la réponse du chancelier à cette lettre. Comme cette réponse n'est pas encore connue de la Chambre, je m'empresserai de la lire. Vous pourrez vous convaincre, Messieurs, que le ministère fédéral des affaires étrangères, même à ce dernier moment, ne s'est pas départi de sa modération et de ses dispositions pacifiques :

(1) N° 168.

N° 200.

(Télégramme.)

LE ROI DE PRUSSE AN ROI DE BAVIÈRE.

Berlin, le 20 juillet 1870.

A la réception du télégramme de votre ministère, j'ai immédiatement pris le commandement de l'armée bavaroise, que j'ai réunie au troisième corps d'armée, placé sous les ordres du Prince royal.

Par une insolence inouïe, nous avons été jetés de la paix la plus profonde, dans la guerre.

Votre attitude, vraiment allemande, a électrisé aussi votre peuple. L'Allemagne est unie mieux que jamais. Que Dieu bénisse nos armes dans les hasards de la guerre.

Je vous exprime ma vive reconnaissance du maintien fidèle des traités sur lesquels s'appuie l'Allemagne.

RÉPONSE DU ROI DE BAVIÈRE.

Votre télégramme fait naître en moi l'écho le plus joyeux.

Les troupes bavaroises entreprendront la lutte, pleines d'enthousiasme, à côté de leurs glorieux compagnons d'armes, pour l'honneur et les droits de l'Allemagne.

N° 201.

LE GRAND-DUC DE BADE AU PRINCE ROYAL DE PRUSSE.

(Télégramme.)

Carlsrhue, le 20 juillet 1870.

La nomination de Votre Altesse royale, comme commandant en chef de l'armée allemande du midi, par Sa Majesté le Roi, me fait à moi et à mes troupes la plus grande joie et honneur. Nous serons heureux sous le commandement de Votre Altesse royale de gagner votre confiance par notre fidélité et notre bravoure. C'est avec plaisir que nous attendons l'arrivée de Votre Altesse royale. Vive le Roi et la patrie!

Signé: FRÉDÉRIC.

N° 202.

DISCOURS DU COMTE BRAY A LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DE BAVIÈRE.

Munich, le 20 juillet 1870.

Il y a quelques jours, on pouvait encore dire que la candidature du prince de Hohenzollern amènerait des complications pendantes. Cette candidature n'existe plus, on l'a déjà presque oubliée. Et cependant nous avons la guerre, cela prouve qu'elle ne servait que de pré

texte.

La rivalité entre la Prusse et la France en est la cause principale. Depuis 1866, il régnait en France un mouvement de fièvre causé par la position que la Prusse avait alors acquise et par suite des fautes que, selon l'opinion de ce pays, la France avait commises. On s'armait, on est prêt maintenant, et on a facilement trouvé un prétexte de faire la guerre.

-

L'orateur cite la phrase suivante d'un attaché militaire du Gouvernement français : « Le fruit mùrissait lentement et depuis quatre ans il reste attaché à l'arbre; devenu tout à fait mûr, il est tombé par terre. » A présent nous n'avons pas d'autre devoir ni d'autre issue qu'une part active à la guerre. Cette lutte est juste, nécessaire, sainte, et elle sera soutenue pour défendre l'honneur et le sol de l'Allemagne.

N° 203.

LE COMTE DE BEUST AUX REPRÉSENTANTS DE L'AUTRICHE
A L'ÉTRANGER.

(Circulaire.)

Vienne, le 20 juillet 1870.

Aussitôt que la question de la candidature du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne a surgi d'une façon aussi menaçante pour le repos de l'Europe, notre unique préoccupation a été de travailler au maintien de la paix. Notre voix s'est fait entendre aussi bien à Paris qu'à Berlin et à Madrid, pour y plaider en faveur de la concilation. Nous ne pouvions songer à nous ériger en arbitres du différend soulevé si inopinément, et il ne nous appartenait pas de prononcer un jugement sur la valeur des allégations produites de part et d'autre. Nous devions nous borner à dissuader du maintien d'une candidature contre laquelle s'élevaient de graves objections. Sans s'être entendus entre eux, la plupart des Cabinets ont suivi une ligne de conduite analogue et le Gouvernement Impérial et Royal a joint ainsi ses efforts à ceux qui ont été tentés de divers côtés pour amener un apaisement. Absorbés par ce soin auquel nous nous sommes voués avec une vive sollicitude, et retenus par l'espérance de voir la situation se détendre, nous avons différé jusqu'ici de nous expliquer sur l'attitude que nous aurions à prendre dans le cas où la guerre deviendrait inévitable entre les deux Puissances engagées dans un aussi déplorable conflit. Aujourd'hui, nous devons cependant reconnaître, à notre grand regret, que nos efforts et ceux des autres Puissances n'ont plus de chance de succès. Loin de se calmer, le différend n'a fait que s'envenimer, de sorte que les passions déchaînées ne laissent plus guère entrevoir la possibilité d'une médiation efficace. La déclaration de guerre de la France a été remise à Berlin, et, en présence d'un acte aussi décisif, je ne veux plus tarder à vous faire connaître quels sont les devoirs qu'impose au Gouvernement Impérial et Royal le soin de veiller aux intérêts et à la dignité de l'empire Austro-Hongrois.

S'il ne nous a pas été donné d'épargner à l'Europe et à nousmêmes les pénibles commotions qui sont le contre-coup inévitable du choc de deux puissantes nations, nous désirons du moins en atténuer les effets. Afin d'atteindre ce résultat, le Gouvernement Impérial et Royal doit garder dans les conjonctures présentes, une attitude passive et la neutralité lui est donc commandée. Cette attitude n'exclut pas assurément le devoir de veiller à la sécurité de la monarchie et

de sauvegarder ses intérêts, en se mettant en mesure de les préserver de tout péril éventuel.

Nous voyons des pays, dont la position est garantie par des stipulations internationales, ne pas reculer néanmoins devant des sacrifices considérables pour être en état de faire face à toutes les exigences de la situation et se protéger eux-mêmes. De tels exemples ne sauraient passer inaperçus; ils nous prouvent combien est générale la convic tion qu'il ne suffit pas de vouloir rester neutre, mais qu'il faut, au besoin, pouvoir faire respecter son indépendance. En effet, dans des moments aussi critiques que ceux où nous nous trouvons, la faiblesse peut, aussi bien que la passion, devenir une cause de danger pour les pays comme pour les Gouvernements. Ce sont là deux écueils qu'une nation doit chercher à éviter, afin de ne pas être jetée hors de la voie que lui tracent ses propres intérêts. Il faut que l'empire Austro-Hongrois puisse résister à toute pression, comme à tout entraînement irréfléchi, s'il veut rester maître de ses destinées et ne pas devenir le jouet des événements.

Le vœu le plus cher du Gouvernement Impérial et Royal est de maintenir la monarchie à l'abri des vicissitudes auxquelles une grande partie de l'Europe va se trouver exposée. Nous ne cesserons d'avoir les yeux fixés sur ce but, et toutes les mesures que nous prendrons seront dictées par l'unique désir d'assurer à la fois le repos et les intérêts des peuples de l'Empire.

Veuillez vous énoncer dans ce sens aussi souvent que vous aurez l'occasion de vous expliquer au sujet de nos intentions et recevez, etc.

Signé :

N° 204.

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS, A PARIS.

Foreign-Office, le 20 juillet 1870.

Mylord, j'ai reçu la dépêche de Votre Excellence du 19 courant (N° 189), au sujet de l'idée proposée par le ministre de Bavière au duc de Gramont, d'obtenir du roi de Prusse une promesse générale que, dans le cas de la couronne d'Espagne, il se conformerait au précédent accepté par la France, lorsque la couronne belge fut offerte au duc de Nemours, et par l'Angleterre lorsque le prince Albert fut élu roi de Grèce.

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