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Art. 2.

La phrase de son côté, l'Empereur des Français s'engage à assumer les charges pécuniaires que cette transaction peut comporter, est remplacée par Pour faciliter cette transaction, l'Empereur des Français, de son côté, s'engage à assurer accessoirement les charges pécuniaires qu'elle pourrait comporter.

Article 4.

Au lieu de accordera le secours, le texte dit: accordera le concours.

N° 259.

LE DUC DE GRAMONT AU MARQUIS DE LA VALETTE, A LONDRES.

Paris, le 27 juillet 1870.

Monsieur le marquis, l'opinion publique a déjà fait justice de la manœuvre de ceux qui ont livré à la publicité le prétendu projet de traité négocié à Berlin entre la Prusse et nous. Ce document porte, dans sa forme même, l'empreinte de son origine, et le fond ne pouvait tromper personne. Tous les hommes d'Etat qui ont suivi la politique européenne depuis l'avénement de M. de Bismarck au pouvoir, savent de quel côté sont venues les suggestions qu'il nous attribue aujourd'hui. Je pourrais, s'il est nécessaire, retrouver dans la correspondance de mes prédécesseurs les nombreuses traces de ses efforts pour nous rallier à ses points, en éveillant chez nous le désir d'agrandissements territoriaux. Dès l'année 1865, il essayait de diriger de ce côté la pensée de notre chargé d'affaires à Berlin, M. Lefebvre de Béhaine, en lui disant que la Prusse reconnaîtrait volontiers à la France le droit de s'étendre éventuellement partout où l'on parle français dans le monde, désignant clairement certains cantons de la Suisse aussi bien que de la Belgique.

Le gouvernement de l'Empereur est resté sourd à ces excitations, et, l'année suivante, au lendemain de la bataille de Sadowa, M. de Bismarck désirant assurer les conquêtes de la Prusse par une alliance avec nous, exprimait encore la même pensée à M. de Béhaine, qui se trouvait au quartier général à Brünn, en l'absence de M. Benedetti en

ce moment à Vienne. Je vous envoie ci-joint un extrait de la dépêche où ces informations sont consignées, afin que vous puissiez vous rendre compte de la spontanéité des ouvertures du ministre prussien. << Votre situation est bien simple, disait-il, il faut aller trouver le roi « des Belges, lui dire que les inévitables agrandissements politiques « et territoriaux de la Prusse vous paraissent inquiétants, qu'il n'y a « guère qu'un moyen pour vous de parer à des difficultés dangereuses « et de rétablir l'équilibre dans des conditions rassurantes pour a l'Europe et pour nous. Ce moyen, c'est d'unir les destinées de la « Belgique aux vôtres par des liens si étroits, que cette monarchie, « dont l'autonomie serait d'ailleurs respectée, devienne au Nord le • véritable boulevard de la France, rentrée dans l'exercice de ses << droits naturels. »

M. Benedetti lui-même, a reçu à plusieurs reprises, de M. de Bismarck, des ouvertures semblables. Rapportant, le 26 juillet 1866, une conversation dans laquelle il avait examiné avec le Président du conseil des ministres du roi Guillaume, les modifications territoriales qui devaient être la conséquence de la victoire de la Prusse, notre ambassadeur écrivait : « Je n'apprendrai rien de nouveau à a Votre Excellence, en lui annonçant que M. de Bismarck est d'avis << que nous devrions chercher un équivalent en Belgique, et qu'il m'a << offert de s'en entendre avec nous, »

Le Gouvernement de l'Empereur déclina encore une fois les pourparlers dans lesquels le ministre prussien cherchait à l'entraîner, et lorsqu'en présence des annexions qui s'opéraient en Allemagne au profit de la Prusse, le Cabinet français parla un moment de garanties pour notre frontière, nous nous refusâmes expressément à introduire dans cet échange d'idées le nom de la Belgique. Il nous eût été facile, à cette époque, si nous eussions nourri des projets semblables à ceux qu'on nous prête, d'obtenir pour les réaliser le concours de la Prusse, toute disposée à nous offrir son alliance sous la seule condition que nous ne mettions pas obstacle à l'accomplissement des plans ambitieux qu'elle poursuivait elle-même.

Lors des négociations relatives à la forteresse du Luxembourg, les mêmes insinuations ont pu nous être faites de nouveau, nous ne les avons accueillies, en tout cas, qu'avec une répugnance marquée, et quelle que soit la forme sous laquelle elles ont été produites, il est certain que l'Empereur les a catégoriquement repoussées. Je vous prie de ne laisser subsister aucun doute à cet égard dans l'esprit du Gouvernement anglais, et de bien lui faire savoir que l'initiative des suggestions relatives à la Belgique appartient tout entière au cabinet de Berlin.

Agréez, etc.

Signé GRAMONT.

N° 260.

MEMORANDUM DU COMTE BRAY, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE BAVIERE.

Munich, le 27 juillet 1870.

Un article du journal la France, inséré au Journal officiel du soir, du 23 courant, attribue au comte de Bray-Steinburg, ministre des Affaires étrangères de Bavière, l'intention d'influer sur le vote de la Chambre des députés, dans la séance du 19 juillet, « en recourant sciemment à une allégation mensongère, moyennant la déclaration que le territoire allemand avait déjà été envahi par les troupes françaises. »

Or, le comte Bray n'a fait que communiquer, comme il le devait, à la Chambre le contenu des dépêches télégraphiques qui lui étaient parvenues séance tenante.

La copie et la traduction légalisée de ces deux dépêches, datées du 19 juillet, et portant la signature officielle du baron de Perglas, ministre de Bavière à Berlin, se trouvent jointes à cet exposé. Elles annoncent la déclaration de guerre et un combat d'avant-poste sur la frontière.

En faisant connaître ces dépêches officielles à la Chambre, de même qu'il l'avait fait pour toutes les autres, le comte Bray ne lui a donc certes point annoncé a sciemment » un fait inexact.

Mais le fait de la violation de territoire, bien que démenti par quelques feuilles françaises, n'en est pas moins très-véritable.

On s'en convaincra par la lecture du rapport ci-joint, en copie légalisée de l'employé bavarois du Zollverein stationné à Saarbrücken, rapport daté du 20 juillet et constatant que la veille, jour de la remise de la déclaration de guerre, un détachement français a franchi la frontière et s'est emparé de la caisse de la douane du Zollverein, emmenant deux employés des douanes, qui sont retenus prisonniers jusqu'à ce jour.

Le Gouvernement français est trop puissant pour combattre ses adversaires par des armes déloyales. Il reconnaitra donc que la grave accusation portée dans son Journal officiel contre le ministre des Affaires étrangères de Bavière manque de fondement, et que le langage que ce ministre a tenu est conforme en tout point à la vérité et au contenu des pièces qui lui étaient officiellement transmises.

N° 261.

LOI PROHIBANT L'EXPORTATION DES CHEVAUX HORS DU DANEMARK.

Freudensborg, le 27 juillet 1870.

Nous, Christian IX, roi de Danemark, etc., faisons connaître que, en conséquence de l'état présent des choses, nous avons, de l'avis de nos ministres, et conformément à la 25° section de la Constitution, résolu d'empêcher par une loi l'exportation et le transit des chevaux. Nous promulguons donc l'ordre suivant :

A partir du dernier jour du présent mois et jusqu'à décision contraire, toute exportation et tout transit de chevaux du royaume de Danemark pour une contrée étrangère sont prohibés. L'infraction à cette loi, tout essai pour l'éluder seront punis dans les personnes directement intéressées par la confiscation des chevaux ou par une amende équivalente; mais cette amende ne pourra être au-dessous de 200 rdls (200 dollars) pour chaque cheval, et au-dessous de 50 rdls (50 dollars) pour chaque individu qui aura coopéré à la violation de la loi, Toute personne que la présente loi regarde doit y obéir.

Donné à notre palais de Freudensborg, le 27 juillet 1870, sous notre seing et nos armes.

N° 262:

Signé: CHRISTIAN. »

NOTE DU Journal officiel.

Paris, le 28 juillet 1870.

Le Times a publié un prétendu traité entre la France et la Prusse, ayant pour objet de faciliter à la France l'acquisition du Luxembourg et de la Belgique, à la condition que la France ne s'opposerait pas à l'union des Etats du Sud de l'Allemagne avec la Confédération du Nord.

Après le traité de Prague, plusieurs pourparlers ont eu lieu en effet à Berlin, entre M. de Bismarck et l'ambassade de France, au sujet d'un projet d'alliance. Quelques-unes des idées contenues dans le document inséré par le Times ont été soulevées, mais le Gouvernement français n'a jamais eu connaissance d'un projet formulé par

écrit, et quant aux propositions dont on avait pu parler dans ces entretiens, l'Empereur Napoléon les a rejetées.

Il n'échappera à personne dans quel intérêt et dans quel but on cherche aujourd'hui à tromper l'opinion publique en Angleterre.

N° 263.

PROCLAMATION DE L'EMPEREUR A L'ARMÉE.

Soldats,

Metz, le 28 juillet 1870.

Je viens me mettre à votre tête pour défendre l'honneur et le sol de la Patrie.

Vous allez combattre une des meilleures armées de l'Europe; mais d'autres, qui valaient autant qu'elle, n'ont pu résister à votre bravoure. Il en sera de même aujourd'hui.

La guerre qui commence sera longue et pénible, car elle aura pour théâtre des lieux hérissés d'obstacles et de forteresses; mais rien n'est au-dessus des efforts persévérants des soldats d'Afrique, de Crimée, de Chine, d'Italie et du Mexique. Vous prouverez une fois de plus ce que peut une armée française animée du sentiment du devoir, maintenue par la discipline, enflammée par l'amour de la Patrie.

Quel que soit le chemin que nous prenions hors de nos frontières, nons y trouverons les traces glorieuses de nos pères. Nous nous montrerons dignes d'eux.

La France entière vous suit de ses vœux ardents, et l'univers a les yeux sur vous. De nos succès dépend le sort de la liberté et de la civilisation.

Soldats, que chacun fasse son devoir, et le Dieu des armées sera

avec nous!

N° 264.

Signé NAPOLÉON.

RÉPONSE DU ROI DE PRUSSE A LA VILLE D'HADERSLEBEN.

Berlin, le 28 juillet 1870.

Je ne puis m'abstenir d'exprimer mes particuliers et profonds remerciements à la municipalité et aux délégués de la ville d'Haders

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