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haut Gouvernement fédéral a bien voulu lui donner en cette occasion.

Le soussigné prie, etc.

No 284.

Signé: MELEGARI.

LE BARON DE HOCHSCHILD AU COMTE DE GRANVILLE.

Londres, le 1er août 1870.

Le soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Sa Majesté le roi de Suède et de Norwége, a l'honneur de notifier à Son Excellence M. le comte de Granville, principal secrétaire d'État de Sa Majesté britannique pour les Affaires étrangères, que la décla ration de guerre adressée par le Gouvernement impérial de France à celui de Sa Majesté le roi de Prusse ayant été portée officiellement à la connaissance du Gouvernement du roi de Suède et Norwége, Sa Majesté a résolu d'observer dans la guerre qui vient d'éclater une stricte neutralité, se réservant la faculté d'interdire aux bâtiments de guerre des parties belligérantes l'entrée de certains ports de guer re des Royaumes-Unis.

Le soussigné, etc.

Signé HOCHSCHILD.

N° 285.

PROCLAMATION DU ROI DE PRUSSE A L'ARMÉE.

Mayence, le 2 août 1870.

Soldats, toute l'Allemagne, animée par le même sentiment, se trouve sous les armes contre un Etat voisin qui nous a déclaré la guerre sans motif et par surprise.

Il s'agit de la défense de notre patrie et de nos foyers menacés.

Je prends le commandement des armées réunies et je vais marcher contre un adversaire qu'un jour nos pères ont combattu glorieusement dans la même situation.

L'attention pleine de confiance de toute la patrie, la mienne est fixée sur vous.

Dieu sera avec notre juste cause.

Signé: GUILLAUME.

N° 286.

PATENTE DU GRAND DUC DE SAXE-WEIMAR.

Wilhelmsthal, le 2 août 1870.

Nous, Charles-Alexandre, etc., après avoir pris la détermination de nous rendre à l'armée allemande qui, actuellement, est en campagne contre l'ennemi, et où nous resterons quelque temps, moi et mon bien-aimé fils, le grand-duc héréditaire qui est déjà parti pour l'armée, nous avons décidé de confier, pendant mon absence et celle de notre fils, le Gouvernement du pays à notre bien-aimée épouse, la grande-duchesse, en vertu du § 63 de la loi sur la réorganisation des autorités d'État, du 5 mars 1850. En portant cette décision à la connaissance publique, nous espérons que toutes nos autorités et tous nos sujets observeront l'obéissance due à notre épouse et lui garderont la fidélité invariable, et nous confions le pays à la protection de Dieu tout-puissant.

N° 287.

(Extrait.)

LE COMTE DE GRANVILLE A LORD LYONS, A PARIS.

Foreign-Office, le 2 août 1870.

J'ai eu une entrevue avec l'ambassadeur de France qui m'a lu une dépêche du duc de Gramont. Son Excellence a ajouté qu'il avait compris ma proposition comme étant une offre de défendre, d'accord avec la France, la neutralité de la Belgique, dans le cas où elle serait violée par l'autre belligérant.

J'ai répondu qu'il avait parfaitement compris la signification, que le Gouvernement de la Reine attachait à cette proposition qui avait en effet cet objet.

Je lui dis que j'étais satisfait d'apprendre que M. de Gramont n'élevait aucune objection à ce qu'une proposition pareille fut faite à Berlin. La question de réserver les obligations du premier traité et aussi la limite de temps, après l'exécution des articles d'un traité de paix, entre les belligérants, la convention proposée resterait en vigueur, serait matière à discussion, lors de la rédaction de ladite convention.

N° 288.

M. ROEST DE LIMBOURG AU PRÉSIDENT DU CONSEIL FÉDÉRAL SUISSE AU SUJET DE LA NEUTRALITÉ HELVÉTIQUE.

La Haye, le 2 août 1870.

Monsieur le Président, j'ai eu l'honneur de recevoir, par l'entremise du consul général des Pays-Bas à Berne, la communication du Conseil fédéral, en date du 18 juillet, dans laquelle il déclare, en vertu du mandat spécial que l'Assemblée fédérale lui a conféré, que la Suisse maintiendra et défendra, pendant la guerre qui se prépare, sa neutralité et l'intégrité de son territoire par tous les moyens dont elle dispose.

Le Conseil fédéral ajoute ensuite quelques explications sur la position que prendra la Suisse, entre autres au sujet des parties de la Savoie qui doivent, aux termes des traités, jouir d'une neutralité identique à celle de la Suisse.

Le Gouvernement du Roi, qui a également déclaré vouloir maintenir et défendre la neutralité du royaume des Pays-Bas, a pris con naissance avec un profond intérêt de ce document important.

Je saisis, etc.

Signé ROEST DE LIMBOURG.

No 289.

BULLETIN POLITIQUE DU Journal officiel DE SOIR, DU 3 AOUT 1870.

Ce n'est pas à l'Allemagne que nous faisons la guerre, c'est à la Prusse ou, pour mieux dire, c'est à la politique du comte de Bismarck. Ménageant les sentiments patriotiques et respectant les principes de nationalité, l'Empereur et son Gouvernement n'avaient jamais eu pour la race allemande qu'une attitude franchement amicale. En arrêtant à Villafranca la marche victorieuse de nos troupes, S. M. avait voulu surtout s'épargner le regret de combattre l'Allemagne pour affranchir la Péninsule. Lorsque, en juin 1860, l'Empereur se rendit à Bade, il trouva le roi Guillaume, alors prince régent de Prusse, les rois de Bavière, de Wurtemberg, de Saxe et de Hanovre, les grands-ducs de Hesse-Darmstadt, de Bade, de Saxe-Weimar, les

ducs de Cobourg et de Nassau, et, en leur donnant les assurances les plus sympathiques, il offrit loyalement à ces princes son amitité et celle de la France. Lorsque le roi Guillaume, en octobre 1861, se rendit à Compiègne, il reçut un accueil courtois et empressé. Avant Sadowa, l'Empereur écrivait à M. Drouyn de Lhuys, alors son ministre des Affaires étrangères, une lettre qui formulait le programme le plus favorable à la prospérité de la Confédération germanique, aux aspirations et aux droits de la nation allemande. Accorder à la Prusse toutes les satisfactions compatibles avec la liberté, l'indépendance et l'équilibre de l'Allemagne; maintenir à l'Autriche sa grande position parmi les populations germaniques; assurer aux Etats secondaires une union plus intime, une organisation plus puissante, un rôle plus important, tel était le plan proposé par S. M. La réalisation de ces idées, si conformes aux voeux et aux intérêts de toutes les populations allemandes, eût été le triomphe du droit et de la justice; elle aurait épargné à l'Allemagne tous les malheurs du despotisme et de la guerre. Comparons au programme, qui était celui de l'Empereur, les théories que le comte de Bismarck est parvenu à mettre en pratique. Depuis de longues années une paix profonde existait entre tous les Allemands; à cette paix le ministre prussien a substitué une guerre qui a détruit la Confédération germanique et creusé un abime entre l'Autriche et la Prusse. En excluant de l'Allemagne une monarchie qui en était une des principales forces, M. de Bismarck a trahi la patrie commune. Pour augmenter la Prusse, il a sensiblement amoindri l'Allemagne, et le jour n'est pas loin, où, de l'autre côté du Rhin, tous les vrais patriotes lui en feront un reproche amer. Non content. de déchirer tous les liens qui unissaient la Prusse à la Confédération germanique, il n'a pas craint de dépouiller brutalement des princes dont le seul crime avait été la fidélité aux devoirs fédéraux. Que les pays annexés à la Prusse comparent leur sort actuel à leur situation avant 1866. Tranquilles, riches, honorés, payant très-peu d'impôts, ils présentaient l'image de la prospérité morale et matérielle. Des dynasties populaires établissaient un accord intime entre les populations et le Gouvernement. Aujourd'hui, ces pays regrettent profondément leurs princes. Ecrasés sous le poids de taxes excessives, ruinés dans leur vie commerciale et industrielle, obligés de confier aux femmes les travaux agricoles, ils vont être forcés de prodiguer leur or et leur sang pour une politique dont ils détestent les violences. Hanovriens, Hessois, habitants de Nassau et de Francfort, ce n'était pas assez pour vous d'être les victimes de l'ambition de M. de Bismarck. Le ministre prussien veut que vous deveniez ses complices; vous étiez dignes d'une meilleure cause.

C'est une réflexion douloureuse de constater jusqu'où peut se

laisser entraîner un souverain qui, au lieu d'obéir aux inspirations de son esprit et de son cœur, se place sous la domination d'un ministre sans scrupules. Où est le temps où le roi Goillaume disait en acceptant la régence: « La Prusse ne doit faire en Allemagne que des conquêtes morales. » Si l'on avait dit alors à ce prince, dont les intentions étaient loyales et qui avait le respect du droit, qu'un jour viendrait où il déposséderait violemment, sans cause et sans prétexte, les princes les plus respectables de l'Allemagne, où il arracherait non-seulement la couronne, mais la fortune privée à un souverain aussi irréprochable que le roi de Hanovre, où il souffletterait sur les joues de l'antique ville libre de Francfort les gloires séculaires de l'Allemagne, jamais il n'eût voulu croire à une telle prédiction. Ne se défiera-t-il donc jamais d'un ministre qui osait lui reprocher hier encore d'avoir fait un accueil courtois au représentant de la France, et qui soutenait à l'ambassadeur d'Angleterre à Berlin que cette conduite excitait en Prusse une indignation générale?

Si nous avons vu avec regret les excès commis contre les princes de l'Allemagne du Nord, nous n'avons pas été moins affligés des traitements que l'on a fait supporter aux princes du Sud. Les populations de l'Allemagne méridionale seraient-elles en droit d'avoir du ressentiment contre la France? La Bavière, le lendemain de Sadowa, ne s'adressait-elle pas à nous pour sauver l'intégrité de son territoire, et ne nous empressions-nous pas de répondre à ce vou? Qui a demandé pour les États du Sud une existence internationale indépendante? Qui désirait que les souverains de ces pays, au lieu d'être transformés en préfets couronnés, conservassent toutes les prérogatives d'une souveraineté réelle, qui eût la garantie de l'indépendance et de la liberté de leurs États? Pleins de respect pour les qualités de ces populations braves, honnêtes et laborieuses, nous savons qu'autant elles feraient volontiers une guerre véritablement nationale, autant elles sont attristées de faire une guerre purement prussienne. Nos sympathies traditionnelles pour les États du Sud survivent à la guerre même, et nous espérons que l'heure arrivera où ces peuples s'apercevront que nous étions leurs vrais amis.

L'Empereur l'a dit dans sa proclamation: il veut que les pays qui composent la grande race germanique disposent librement de leurs destinées. Délivrer l'Allemagne de l'oppression prussienne, concilier avec les droits des souverains les légitimes aspirations des peuples, arrêter des empiétements excessifs qui sont une menace pour l'Europe, préserver la nationalité danoise d'une ruine complète, conquérir une paix équitable et durable, fondée sur la modération, sur la justice et sur le droit, telle est la pensée générale qui préside à la lutte actuelle.

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