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LA

3V

C93

CRITIQUE PHILOSOPHIQUE

POLITIQUE, SCIENTIFIQUE, LITTÉRAIRE

PARIS. IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2.

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LA CRITIQUE PHILOSOPHIQUE

POLITIQUE, SCIENTIFIQUE, LITTÉRAIRE

LA PHYSIQUE DE DESCARTES

Cette théorie mécanique de tous les phénomènes du monde, et particulièrement de la vie, qui a fait, un siècle durant, les délices de tous les hommes pensants, est aujourd'hui si peu connue, qu'on lit dans la Biographie universelle, sous la signature d'un écrivain compétent, que Descartes adopta l'hypothèse astronomique de Tycho-Brahé. « Suivant lui, dit Biot (t. X, p. 468), le soleil et chaque étoile fixe sont les centres d'autant de tourbillons de matière subtile, qui font circuler autour de ces centres d'autres corps plus petits. Notre tourbillon, par exemple, entraîne toutes les planètes autour du soleil, et comme il fallait, au XVIIe siècle, conserver à la terre son immobilité, pour ne pas être exposé à des persécutions, le tourbillon entier du soleil et des planètes circule autour de la terre. » Au contraire, Descartes a été le principal introducteur en France de l'hypothèse de Copernic, encore repoussée par la plupart de ses contemporains. Il se peut, quoique nous n'en croyions rien, que la crainte des théologiens lui ait fait adopter son système des tourbillons, par préférence à celui des mouvements détachés, dans le système du monde. Il pouvait dire, grâce au système, que la terre ne se mouvait pas autrement que ne fait un vaisseau porté par un courant, et que, le mouvement étant chose relative, elle était peut-être en repos à l'égard de certains corps situés au delà des étoiles, et par rapport auxquels les étoiles ne le seraient point. Mais, ajoutait-il, « après avoir ôté par ces raisonnements tous les scrupules qu'on peut avoir touchant le mouvement de la terre, pensons que la matière du ciel où sont les planètes tourne sans cesse en rond, ainsi qu'un tourbillon qui aurait le soleil à son centre, et que toutes les planètes (au nombre desquelles nous mettrons désormais le terre) demeurent toujours suspendues entre les mêmes par ties de cette matière du ciel (1). »

(1) Les Principes de la philosophie, édit. de 1668, p. 131. Biot a pu être induit en erreur par le passage suivant, très-curieux et même d'un haut comique pour ceux qui sont au courant. Mais on ne se laisse ainsi tromper que quand on ne prend pas la peine d'aller jusqu'au bout. « J'aurai, dit Descartes (p. 121), plus de soin que Copernic de ne point attribuer de mouvement à la terre, et je tâcherai de faire que mes raisons sur ce sujet soient plus vraies que celles de Tycho ! »

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